Concile de Trente (1545-1563)
LE MAGISTERE
ORDINAIRE DU PAPE EST-IL INFAILLIBLE ? – 3
PREUVES :
Après les constats évoqués dans les deux
précédentes publications, venons-en aux déclarations montrant que le Magistère
ordinaire du Pape est aussi infaillible :
Concile Vatican I :
«
On doit croire d’une foi divine et catholique tout ce qui est contenu
dans les saintes Écritures et dans la tradition, et tout ce qui est proposé
par l’Église comme vérité divinement révélée, soit par un jugement
solennel, soit par son magistère ordinaire et universel. » (Constitution
Dogmatique Dei Filius, 24 avril 1870)
Léon XIII, en parlant du Magistère
ordinaire :
« Toutes les fois donc que la parole de ce
magistère déclare que telle ou telle vérité fait partie de l’ensemble de la
doctrine divinement révélée, chacun doit croire avec certitude que cela est
vrai ; car si cela pouvait en quelque manière être faux, il s’ensuivrait,
ce qui est évidemment absurde, que Dieu Lui-même serait l’auteur de l’erreur
des hommes. (Encyclique Satis Cognitum 29 juin 1896)
Dans la même Encyclique :
« Les Pères du Concile du Vatican n’ont
donc rien édicté de nouveau, mais ils n’ont fait que se conformer à
l’institution divine, à l’antique et constante doctrine de l’Eglise et à la
nature même de la foi, quand ils ont formulé ce décret : « On doit
croire, de foi divine et catholique, toutes les vérités qui sont contenues dans
la parole de Dieu écrite ou transmise par la tradition et que l’Eglise, soit
par un jugement solennel, soit par son magistère ordinaire et universel, propose
comme divinement révélée » (Satis Cognitum , session III, cap. 3)
S’il est vrai que le Concile Vatican I (interrompu
par les troupes italiennes) n’a rien défini sur la question de l’Infaillibilité
du Magistère Ordinaire du Pape, cela n’a pas empêché le porte-parole de la
Députation de la foi, Mgr D’Avenzo, d’y apporter l’éclaircissement
suivant :
« Il
y a dans l’Eglise un double mode d’infaillibilité, le premier s’exerce par le
Magistère ordinaire de l’Eglise : Allez enseigner…l’Eglise enseigne toutes
les vérités, soit déjà définies, soit enfin celles qui font l’objet d’une foi
implicite. Ces vérités l’Eglise les enseigne quotidiennement, tant
principalement par le Pape que par chacun des évêques en communion avec lui.
Tous, le Pape et les évêques, dans cet enseignement ordinaire,
sont infaillibles de l’infaillibilité même de l’Eglise. Ils diffèrent
seulement en ceci : les évêques ne sont pas infaillibles par eux-mêmes,
mais ont besoin de la communion avec le Pape, qui les confirme ; le Pape
lui n’a besoin de rien d’autre que de l’assistance du Saint-Esprit qui lui a
été promise. Ainsi, il enseigne et n’est pas enseigné, il confirme et n’est
pas confirmé. »
Ainsi, il s’agit bien de l’infaillibilité
du Magistère ordinaire, celui dispensé chaque jour dans l’Eglise. Magistère qui
reconnaît deux sujets distincts : le Pape seul, et les évêques en
communion avec lui.
Il y a erreur à croire et à enseigner la
faillibilité du Magistère ordinaire et par voie de conséquence de la chaire de
Pierre selon sa manière d’exprimer la doctrine et la foi de l’Eglise. Que
celles-ci pourraient être parfois vraies et parfois erronées. Cette manière de
voir heurte le principe fondamental de non-contradiction sous l’angle logique
et métaphysique.
Sous l’angle logique :Il est
impossible d’affirmer et de nier à la fois une même chose et sous le même
rapport.
Sous l’angle métaphysique : une même
chose ne peut à la fois et sous le même rapport, être et ne pas être.
Le rôle du Pape étant de confirmer ses
frères dans la foi. Comment le pourrait-il s’il est sujet à l’erreur dans son
enseignement ? Si tel est le cas, ce n’est donc pas le Pape qui parle mais
un imposteur ; ce n’est pas la chaire de vérité qui s’exprime, c’est alors
celle de l’erreur, celle de l’ennemi du genre humain. Et cette observation du
Père Marie-Antoine le « Saint de Toulouse » :
« Si l’évêque de Rome n’était pas infaillible et pouvait se
tromper, tous les autres évêques, étant obligés par Jésus-Christ de s’accorder
avec lui et d’être conduits par lui, se tromperaient avec lui et seraient même
obligés par Jésus-Christ de se tromper avec lui. Qui ne voit l’absurdité et la
folie de cette hypothèse ?
(…) »
Enfin, et cela devrait balayer les
derniers doutes, s’ils en existent encore, la mise au point par le Pape Pie XII
déclarant :
« Et l'on ne
doit pas penser que ce qui est proposé dans les lettres Encycliques n'exige pas
de soi l'assentiment, sous le prétexte que les Papes n'y exerceraient pas le
pouvoir suprême de leur magistère. C'est bien, en effet, du magistère
ordinaire que relève cet enseignement et pour ce magistère vaut aussi la
parole : "Qui vous écoute,
m'écoute... " (3),
et le plus souvent ce qui est proposé et imposé dans les Encycliques
appartient depuis longtemps d'ailleurs à la doctrine catholique. Que si dans
leurs Actes, les Souverains Pontifes portent à dessein un jugement sur une
question jusqu'alors disputée, il apparaît donc à tous que, conformément à
l'esprit et à la volonté de ces mêmes Pontifes, cette question ne peut plus
être tenue pour une question libre entre théologiens. » (Encyclique Humani
Generis, 12 août 1950)
Il s’agit donc bien de vérités à croire,
appartenant à la doctrine catholique, et pas d’opinions privées de la part des
Papes.
Ainsi, l’enseignement des Papes par
Encycliques « EXIGE L’ASSENTIMENT »
Pourquoi ?
pour deux raisons :
1
- Parce ce que si nous pensons que l’enseignement ex cathedra exige de notre
part « l’écoute et
l’assentiment »pour ne pas être un hérétique, pour le Magistère Ordinaire VAUT
AUSSI « Qui vous écoute, M’écoute »
2
– Parce que « le plus souvent ce qui est
proposé et IMPOSE dans les
ENCYCLIQUES appartient depuis longtemps à la doctrine catholique. »
Il est donc inconvenant et injustifiable
de dédaigner, de galvauder ou de repousser l’enseignement du Magistère
ordinaire du Pape, car ce genre d’enseignement implique « L’ECOUTE
de Jésus-Christ » et « EXIGE l’assentiment » ces deux
motifs suffiraient déjà à entraîner l’obéissance et le respect d’un(e)
Catholique, mais le Pape y ajoute encore « et le plus souvent ce qui
est proposé et IMPOSE dans les
ENCYCLIQUES appartient depuis longtemps à la doctrine catholique. »
Ainsi, ce qui est enseigné peut, parfois,
ne pas appartenir obligatoirement à la doctrine catholique, mais ce qui
« EXIGE l’assentiment » c’est le fait que l’enseignement dans les
Encycliques appartient au Magistère Ordinaire auquel s’applique aussi la parole
de Jésus-Christ : « Qui vous écoute,
m'écoute »
Il
appartient donc aux Catholiques d’examiner si les divers enseignements issus du
Concile Vatican II tiennent compte de « L’exigence d’assentiment »
pour l’enseignement infaillible du Magistère Ordinaire ou s’en éloignent, et
par le fait même s’éloignent de « QUI VOUS ECOUTE, M’ECOUTE »
sinon, il faut en tirer les conséquences car, si on « n’écoute pas
Notre-Seigneur » s’exprimant aussi par le Magistère ordinaire, on écoute
donc son ennemi et on ne peut, sauf à tromper son monde, se prétendre
raisonnablement son Vicaire.
L’infaillibilité ordinaire n’est pas un
dogme, aujourd’hui, mais comme le dit le Pape Pie XII, une vérité (et
non une erreur ou simple opinion) qui exige de soi l’assentiment des
Catholiques. L’erreur d’appréciation pour cet enseignement est peut-être
matière grave, mais la gravité de la matière ne suffit pas pour qu’il y ait
péché, il faut qu’il y ait pleine connaissance. En tout état de cause la non
croyance à l’infaillibilité ordinaire ne rend pas hérétique puisque le dogme de
l’infaillibilité ordinaire n’a pas été proclamée.
C’est une vérité de foi catholique non
définie, mais constamment enseignée et reconnue (comme révélée) dans l’Eglise
universelle. Elle est du deuxième échelon de la liste des vérités à croire.
Si les Catholiques clercs et laïcs, en
fils obéissants et dociles, avaient tenu compte des avertissements et
condamnations portés par les Encycliques du Magistère ordinaire infaillible du
Pape tels que, par exemple, le libéralisme, le socialisme, le communisme et les
erreurs modernes, ils ne se seraient pas précipités, en déifiant leur propre
raison comme les Protestants, pour soutenir des doctrines telles que la
démocratie, les droits de l’homme, la laïcité révolutionnaire, la souveraineté
populaire - qui sont des doctrines antichrétiennes - proposées par les systèmes
politiques précités et soutenus, encore de nos jours, par des membres du laïcat
et du clergé traditionalistes ou conciliaires, avec les conséquences qu’ils
déplorent aujourd’hui.
René Pellegrini
(3)
Saint Luc X, 16.
- Quant à ceux de
l’Eglise conciliaire ou de la Fraternité saint Pie X qui essaient de justifier
leur credo en la faillibilité du magistère ordinaire du Pape, en évoquant les
Papes Libère (IVe siècle) et Honorius Ier (VIIe siècle) qu’ils revoient
posément leur histoire de l’Eglise. Aucun Pape, depuis leur époque, n’a jamais
accrédité leur sophisme : Le Concile Vatican I, Léon XIII et Pie XII
confirment par leurs déclarations que les Papes n’ont jamais erré dans leurs
enseignements.
« Nous déclarons, disons et définissons qu’il est
absolument nécessaire au salut, pour toute créature humaine, d’être soumise au
Pontife Romain » (Boniface VIII, Bulle Unam sanctam, 1302)
« Il est nécessaire de s’en tenir avec une
adhésion inébranlable a tout ce que les Pontifes Romains ont enseigné ou
enseigneront. » (Léon XIII, Encyclique immortale Dei, 1885)
« Tu est Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon
Eglise : Ces paroles ont été justifiées par l’événement, car la religion
catholique a toujours été conservée sans tache dans le Siège Apostolique. » (Pape
Saint Hormisdas, Libellus Fidei, 517)
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