LES EXERCICES SPIRITUELS DE SAINT IGNACE DE LOYOLA - 5
L’EFFICACITE
DES EXERCICES SPIRITUELS DE SAINT IGNACE
Lors du dernier article nous
avons remarqué l’ancienneté de la pratique des Exercices Spirituels, même si le
nom et la méthode n’étaient pas ceux que nous lui donnons aujourd’hui.
Considérons maintenant leur merveilleuse efficacité en ce qui concerne la
réforme et le progrès des âmes.
Pour inciter les fidèles et
les membres du clergé séculier et régulier à apprécier l’utilité et
l’opportunité de ces saintes retraites, le Pape Pie XI en appelait à considérer
le mal de ce temps dans lequel ils vivaient et auquel ils étaient confrontés.
« Le
mal le plus grave dont il souffre, source de misères
fécondes, que déplore tout cœur bien né, c’est cette légèreté,
cette absence de réflexion, cause des égarements des hommes. »
Cette « légèreté », cette « absence de réflexion » qui égarent les
hommes et se traduisent par le besoin sans répit ni mesure de se répandre au
dehors, avec comme corollaire :
- une faim insatiable de
richesses et de plaisirs faciles qui l’engage dans les biens extérieurs et
passagers qui aboutit invariablement à :
- l’atténuation progressive
dans le cœur humain du désir des biens supérieurs, au point de l’éteindre, et
qui font nécessairement sortir de sa pensée les vérités éternelles, les lois
divines et jusqu’à Dieu lui-même, unique principe et fin unique de toute
créature.
Pour lutter contre ce mal,
rien de tel que le trésor des Exercices de Saint Ignace qui sont l’exact
contre-pied des lacunes que nous venons de considérer ; en effet, ceux-ci
prennent en compte non seulement l’esprit, mais aussi la volonté, les passions,
l’activité humaine et l’âme tout entière.
L’ESPRIT humain,
souvent faible dans ses jugements et se laissant fréquemment aller à
l’illusion, est invité par une remarquable gymnastique intellectuelle à :
- l’effort et non à se
répandre au dehors.
- un examen attentif de nos
pensées, de nos paroles et de nos actes.
- Une introspection
diligente,
- Résoudre les problèmes à
loisir, à les peser avec justesse.
LA VOLONTE,
cette faculté appétitive ou de désir, aveugle en elle-même, et qui doit être
éclairée par l’intelligence, devient ferme et vigoureuse dans la poursuite de
son objet : la fin, c’est-à-dire le bien ou Dieu, le souverain Bien.
LES PASSIONS,
ainsi dénommées parce que nous les subissons, dont l’origine sont l’amour et la
haine ; elles sont aussi les mouvements des deux appétits nommés
concupiscible et irascible qui doivent se soumettre à la raison.
L’ACTIVITE HUMAINE qui
reçoit de la pensée une règle sûre et efficace pour lui permettre d’œuvrer pour
le bien commun, en harmonie avec les lois divines.
L’ÂME,
venant de Dieu et devant obligatoirement retourner à Dieu pour sa béatitude ou
sa damnation, souillée par ses péchés, est aidée à atteindre les hauteurs de sa
noblesse originelle d’image de Dieu.
Alors que notre société
insensée et engluée dans la matière cherche une paix sociale, politique et
religieuse impossible en rejetant ou s’éloignant toujours davantage des
prescriptions de Dieu et de son Christ, que d’autres, qui n’ont pas encore
renié complètement leur baptême et les grâces afférentes, la recherche périlleusement
en ayant recours aux suggestions et illusions d’un faux mysticisme
charismatique d’origine notoirement protestante et pentecôtiste, les uns et les
autres, montrant par là-même leur « légèreté » et leur « absence
de réflexion » le Saint Père, afin que nous ne
recherchions pas la paix où elle n’est pas, nous rappelle que dans la sérénité
du ciel et le silence de la terre, pendant que le Verbe de Dieu prenait la
nature humaine, un hymne céleste retentissait nous invitant, pour obtenir cette
paix tant désirée, à tourner nos regards dans la bonne direction et où se
trouve Celui qui seul peut la donner :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et sur la
terre paix aux hommes de bonne volonté. »
(St Luc II, 14) (1)
Le Pape Pie XI nous assure
que cette annonce de la paix chrétienne qui est la paix du Christ dans le règne
du Christ – formulée par les autorités célestes compétentes, la multitude des
Saints Anges – retentira, pour commencer, profondément dans les âmes des
fidèles si ceux-ci :
« S’éloignent
du tumulte et des vanités de la vie
moderne pour méditer à loisir dans le secret d’une retraite
silencieuse les vérités de la foi et les exemples de Celui qui a porté
la paix au monde et la lui a laissée comme son héritage. »
En effet, Notre-Seigneur
Jésus-Christ déclara :
« Je
vous laisse la paix, je vous donne ma paix JE
VOUS LAISSE LA PAIX, JE VOUS DONNE MA PAIX ; mais ce n’est pas comme le monde
l’a donne que je vous la donne moi-même (…) »
(St Jean XIV, 27) (2)
(A suivre…« Conseils pour les Exercices Spirituels »…si Dieu veut)
René Pellegrini
(1) Ce texte est cité par le Pape.
(2) Le Saint Père ne cite que la partie
soulignée, mise en majuscule.
- C’est moi qui mets en gras dans les textes