jeudi 13 octobre 2022

Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu - 2 : Aspect religieux


RENDEZ A CESAR CE QUI EST A CESAR… - 2 : ASPECT RELIGIEUX

 

« Alors il leur dit : Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu »

(St Luc XX, 25)

     Dans le Nouveau Testament nous avons, en la Personne du Fils de Dieu, l’accomplissement parfait dans l’ordre temporel, en actes et en paroles, de l’Ancien Testament de Moïse et des prophètes sur ce qui concernait la venue du Messie, sa doctrine, son enseignement et ses prérogatives. La lecture du Nouveau Testament se fera donc, soit selon l’esprit du « vieil homme » hérité d’Adam le pécheur, soit selon l’esprit de « l’homme nouveau » renouvelé en Jésus-Christ par le baptême au nom de la Très Sainte Trinité. Pour bien comprendre ces paroles de Jésus « rendez à César… » il est nécessaire de faire un rappel sur les modes d’exercice du pouvoir et la condition humaine avant la venue de Jésus et le regard nouveau sur celui-ci avec sa venue.

     N’en déplaise aux Protestants et à leurs diverses progénitures, le péché originel est une Vérité révélée. Il va peser et conditionner tout au long de l’histoire humaine les rapports que les hommes établiront entre eux à titre individuel ou sous forme collective, et sur la manière d’administrer cette collectivité

LES MODES D’EXERCICE DU POUVOIR AVANT JESUS-CHRIST

     Jusqu’à la venue du Christ le mode ordinaire d’administration gouvernementale était :

     - soit sacré : la théocratie où tout s’unissait par référence à Dieu, c’est-à-dire par le haut, et ce fut le cas à l’époque de Moïse, sous les Juges d’Israël et, à un moindre degré, sous les rois d’Israël, le peuple ayant demandé à l’époque du prophète Samuel (I Rois VIII,1-22 (1) à être administré par un roi temporel comme les autres peuples.

     La théocratie, c’est aussi la forme gouvernementale de l’Islam qui unit le temporel et le spirituel. Par sa négation du mystère de la chute originelle et de l’homme nouveau en Christ, il s’apparente au paganisme et constitue la plus grande hérésie antichrétienne.

     - soit profane : comme dans  beaucoup de sociétés et empires païens, et dans les divers socialismes et les régimes démocratiques où tout s’unifie par le bas.

    Ces modes et principes temporels sous leurs aspects individuels et collectifs se sont construits dans la descendance d’un Adam pêcheur et déchu de sa condition première, ou du vieil homme - selon l’expression de Saint Paul - et se fondent, soit sur des principes naturels, soit sur une Vérité inscrite sur des Tables de pierre, les Tables de la Loi.

LE MODE D’EXERCICE DU POUVOIR AVEC ET APRES JESUS-CHRIST

     La venue de Jésus va inscrire les divers aspects temporels individuels et collectifs selon un autre principe, un principe surnaturel, celui de l’homme nouveau renouvelé en Jésus-Christ. La Vérité qui fut inscrite sur les Tables de pierre de la Loi de Moïse est désormais présente en une Personne : Le Fils de Dieu, Notre-Seigneur Jésus-Christ, et dans la descendance du Nouvel Adam, l’Eglise de Dieu.

     Le Christ est la ‘’racine’’ et le modèle de la Création en sa pureté première. Il en est aussi le couronnement, l’Alpha et l’Oméga. Ainsi, Le Christ détenteur des pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif porte en Lui-même, en qualité de ‘’racine’’, et jusqu’au couronnement de toutes choses, le modèle des relations et des obligations familiales, individuelles, sociales et gouvernementales fondées sur la Vérité. Si ces prérogatives du Christ peuvent être rejetées avec insolence par un Etat laïc, il n’en demeure pas moins que les chrétiens, de quelque condition sociale qu’ils soient, doivent en témoigner et s’y soumettre.

     L’homme issu du pécheur Adam, en s’harmonisant avec le Christ, couronnement de toutes choses, pourra recouvrer son innocence, imparfaitement certes, puisque le renouvellement qu’il apporte ne se fait pas encore dans le monde nouveau promis, mais dans le monde ancien du péché avec toutes ses tentations. Le temporel et le spirituel ayant la même origine, il est dans l’ordre des choses qu’ils puissent rentrer en harmonie, mais sans se confondre comme dans une théocratie musulmane.

     Dans l’ordre temporel issu depuis Adam, le rapport entre Dieu (spirituel) et César (temporel) est le même que celui existant entre l’homme nouveau et le vieil homme. Il reflète la relation qui existe entre le créée qui, après chacun des six jours de la création - et pas sept comme l’enseigne la gnose - fut décrété « Bon » ou en conformité avec les intentions de Dieu (Genèse I, 3-31), et le désordre introduit par la Chute originelle.

LA VRAIE PORTEE DU RENDEZ A CESAR ET A DIEU

     Le Péché originel est une Vérité révélée. La distinction qu’opère Jésus entre Dieu et César exprime la Loi nouvelle de la Création, après le Péché, dans la lumière de la Rédemption qui est aussi une Vérité révélée. Ce « rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » exprime cette Loi nouvelle de la Création déchue et rachetée qui reconnaît l’autorité de César (ou autorité temporelle) et ce qui lui est dû « rendez à César ». Mais, sous l’angle de la grâce et du renouvellement qu’opère cette Loi nouvelle de la Création, elle exprime aussi la séparation entre deux générations ou postérités (1) issues depuis le péché originel : la génération naturelle avec une vision du pouvoir temporel façonnée selon la chair et le sang, et la génération selon l’Esprit, avec une vision du pouvoir temporel façonnée par le renouvellement de l’homme, par la foi et le baptême en Jésus-Christ.    

   Ces deux propositions « rendre à César ce qui est à César » et « rendre à Dieu ce qui est à Dieu » ne font que distinguer deux pouvoirs sans les fusionner : celui de César et de Dieu ; mais elles n’ont jamais signifié une dispense des obligations envers l’un et l’autre. Elles font ressortir la réalité de deux pouvoirs et des obligations afférentes : les devoirs envers l’Etat dus par les individus, et à Dieu par l’Etat et par les individus. Comme si l’Etat pouvait être dispensé du respect et de l’obéissance à Dieu !!! Cet orgueil satanique prélude à toutes les ignominies, bassesses, iniquités et trahisons d’une gouvernance pervertie intellectuellement, décadente, antichrétienne, antipatriotique et servant les intérêts de puissances étrangères idéologiquement hostiles à la France.

     En demandant au Christ s’il fallait payer le Tribut à César, les pharisiens cherchaient à perdre Jésus en essayant de lui faire prendre position pour l’un (César) au détriment de l’autre (Dieu) et le mettre en porte-à-faux quel que soit son choix. La réponse de Jésus déjoue le piège tendu, en même temps qu’elle met en évidence le comportement et les paroles de rappel que peuvent tenir les chrétiens envers l’autorité temporelle, lorsque celle-ci les soumet à certaines obligations. Aujourd’hui, des suppôts de l’enfer déguisés en apôtres du Christ cherchent à démobiliser les chrétiens en déformant les propos de Jésus pour les faire renoncer, dans les différents aspects que peut revêtir leur vie de témoignage évangélique en matière sociale et politique, devant les autorités pour leur rappeler leurs obligations envers Dieu.

     Après les obligations envers l’Etat (César) ce qu’il faut rendre à Dieu, en tout temps, lieux et circonstances, c’est l’accomplissement de sa volonté. C’est ce que fait Jésus se servant de sa réplique pour témoigner de Dieu « rendez à Dieu » et, par la même, témoigner de son existence.

CONCLUSION :

     Sous la loi nouvelle sous laquelle sont placés les chrétiens jusqu’à la fin du monde « rendre à Dieu ce qui est à Dieu » n’est pas, pour eux, une invitation à désobéir aux justes lois et exigences de l’Etat, pas plus que « rendre à César ce qui est à César » n’est une invitation pour l’Etat de désobéir à Dieu, à lui manquer de respect ou d’en favoriser l’irrespect, ni de s’opposer ou de s’indigner stupidement envers ceux qui lui rappellent ses devoirs.

     Ne vous laissez pas piéger, dans les différents aspects de la vie sociale et politique, par l’utilisation fallacieuse de cette prescription de Jésus : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » vous invitant à rester dans la sacristie ou à demeurer discret ou silencieux, contrairement à l’exhortation du Pape Pie XI, dans l’Encyclique Quas primas du 11 décembre 1925 :

« Dans les conférences internationales et dans les Parlements, on couvre d’un lourd silence le nom très doux de notre Rédempteur ; plus cette conduite est indigne et plus haut doivent monter nos acclamations, plus doit être propagée la déclaration des droits que confèrent au Christ sa dignité et son autorité royales. »

 

René Pellegrini

(1) I Samuel 8,1-22 dans les Bibles protestantes.


 

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