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dimanche 25 décembre 2022

La conjuration antichrétienne - 7 : Les deux civilisations - 7

Le sermon sur la montagne

LA CONJURATION ANTICHRETIENNE – 7 (PRET)

 

CHAPITRE I

LES DEUX CIVILISATIONS – 7

CHERCHEZ D’ABORD LE ROYAUME DE DIEU ET SA LUSTICE

 

     Notre-Seigneur n’avait-il pas dit lui-même :

« Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, le reste vous serez donné par surcroit.(2

     Ce n’était point-là une promesse d’ordre surnaturel, mais l’annonce des conséquences qui devaient sortir logiquement de la nouvelle orientation donnée au genre humain.

     De fait, ne voit-on pas que l’esprit de pauvreté et la pureté du cœur dominent les passions, sources de toutes les tortures de l’âme et de tous les troubles sociaux. La mansuétude, la pacification et la miséricorde produisent la concorde, font régner la paix entre les citoyens et dans la cité. L’amour de la justice, même traversé par la persécution et la souffrance, élève l’âme, ennoblit le cœur et lui procure les plus saines jouissances ; en même temps il élève le niveau moral de la société.

     Quelle société que celle où les Béatitudes évangéliques seraient placées sous les yeux de tous, comme but à poursuivre, et où seraient offerts à tous les moyens d’atteindre à la perfection et à la béatitude marquée par le sermon sur la montagne :

     Heureux ceux qui ont l’esprit de pauvreté !

     Heureux ceux qui sont doux !

     Heureux ceux qui pleurent !

     Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice !

     Heureux ceux qui sont miséricordieux !

     Heureux ceux qui ont le cœur pur !

     Heureux les pacifiques !

     Heureux ceux qui souffrent persécution pour la justice !

     L’ascension, je ne dirai point des âmes saintes, mais des nations, eut son point culminant au XIIIe siècle. Saint François d’Assise et saint Dominique, avec leurs disciples saint Louis de France et sainte Elisabeth de Hongrie, accompagnés et suivis de tant d’autres, maintinrent quelque temps le niveau qui avait été atteint par l’émulation qu’avaient excitée dans les âmes les exemples de détachement des choses de ce monde, de charité pour le prochain et d’amour de Dieu qu’avaient donnés tant d’autres saints. Mais tandis que ces nobles âmes atteignaient les plus hauts sommets de la sainteté, beaucoup d’autres se refroidissaient dans leur élan vers Dieu ; et vers la fin du XIVe siècle, se manifesta ouvertement le mouvement de recul qui emporta la société et qui a amené la situation actuelle, c’est-à-dire le triomphe prochain, le règne imminent du socialisme, terme obligé de la civilisation moderne. Car tandis que la civilisation chrétienne élevait les âmes et tendait à donner aux peuples la paix sociale et la prospérité même temporelle, le levain de la civilisation païenne, tend à produire ses derniers effets ; la poursuite par tous de toutes les jouissances, la guerre, pour se les procurer, d’homme à homme, de classe à classe, de peuple à peuple ; guerre qui ne pourrait se terminer que par l’anéantissement du genre humain.  

(A suivre…si Dieu veut)

 Mgr Henri Delassus (1836-1921)

 (2) Saint Matthieu VI,33

René Pellegrini

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dimanche 4 décembre 2022

Introduction à l'histoire des Patriarches - 6 : Histoire des Patriarches - 5


 Isaac figure de Jésus-Christ

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 6

HISTOIRE DES PATRIARCHES – 5

 

     Cependant, si grands que soient les patriarches, si efficaces que soient les exemples qu’ils nous ont laissés et que le Saint-Esprit a choisis lui-même pour éclairer nos consciences et stimuler nos volontés, le but dernier de l’Ecriture n’est pas de nous parler d’eux. La Bible ne nous raconte pas leurs faits mémorables et ceux des Juges ou des Rois d’Israël, à la manière de l’Iliade, l’Enéide, ou la chanson de Roland rapportent les « gestes » de leurs héros. Ce n’est pas leur grandeur morale, ce ne sont pas leurs vertus, qu’elle veut en dernier ressort nous faire connaître et proposer à notre admiration. Elle est ordonnée tout entière, depuis les premiers mots de la Genèse jusqu’au dernier verset de l’Apocalypse, à l’histoire d’un seul homme, à celle de Jésus-Christ. C’est de moi, dira t-il lui-même, qu’ont parlé Moïse et les prophètes (19) ».

« Et il leur dit : C’est ce que je vous disais lorsque j’étais encore avec vous, qu’il fallait  que s’accomplit tout ce qui a été écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes. »

     Sous la trame des événements dont elle est tissée, court le fleuve d’eau vive que saint Jean vit jaillir du trône de Dieu et de l’Agneau (20).

« Et il me montra un fleuve d’eau vive, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l’agneau. »

     Ce fleuve, c’est le sens mystique ou spirituel, qui fait de l’Ecriture un livre tout à fait à part. En vertu de dispositions que seule la Sagesse divine, aidée de la Toute-Puissance, pouvait combiner, les personnages et les événements qu’elle présente ont une signification prophétique. Ils dessinent, non seulement dans ses grandes lignes, mais même dans ses détails, le mystère de la Rédemption, tel que Jésus-Christ devait un jour le réaliser. Ils ont comme jalonné à l’avance, par des signes que seuls des yeux exercés pourront reconnaître, le chemin que, bien des siècles plus tard, le Sauveur devait suivre, quand il descendrait sur la terre. Personne n’ignore, par exemple, qu’Isaac portant le bois du bûcher sur lequel il va être attaché, est la figure du Christ portant sa croix. Par ce geste, le fils d’Abraham représentait prophétiquement – sans le savoir, notons-le bien, mais sous l’action invisible du Saint-Esprit – un trait de la Passion. Cette relation secrète qui existe entre les faits historiques rapportées dans les Livres saints, et les mystères de la religion chrétiennes ; ce réseau d’allusions continuelles, quoique voilées, à la vie et à la mort du Christ, à la personne de sa très sainte Mère, qui lui est inséparablement unie dans l’œuvre de la Rédemption ; à l’Eglise qu’il a fondée et qui le continue ; à son action secrète dans les âmes, au Royaume qu’il nous a acquis par son sang : c’est là ce qui constitue proprement le sens mystique de l’Ecriture. Ce sens ne peut se découvrir par les seuls moyens de la raison humaine. Il faut, pour le déchiffrer, faire appel à une lumière plus haute, celle de la Tradition, et se mettre à l’école des hommes qui ont reçu de Dieu la mission spéciale de l’enseigner : les Pères de l’Eglise. Ce n’est pas sans appréhension que nous avons essayé d’en exposer quelques éléments, dans cet ouvrage : il est tombé aujourd’hui dans un tel discrédit, auprès des maîtres de la science biblique officielle, qu’il semble que sa carrière soit finie et sa valeur à jamais périmée. Et cependant, nous pensons, quant à nous, que sans la Bible sans lui est un corps sans âme, qu’un des plus grands malheurs de notre siècle est de l’ignorer et qu’il convient de lui appliquer au premier chef ce que disait S.S. le Pape Pie XII, dans l’Encyclique Divina Afflante : « Il faut gémir (dolendum est) de ce que ces précieux trésors de l’antiquité chrétienne soient si peu connus de maints écrivains de notre temps (21)… » Oui, en vérité, il faut en gémir…

     Nous avons donc repris dans ce livre la méthode qui fut celle des Pères et des grands commentateurs du Moyen-Age, l’explication alternée du sens littéral et du sens spirituel de l’Ecriture. On trouvera dans chaque chapitre, d’abord, l’exposé historique du récit de la Genèse ; puis, un commentaire moral et mystique emprunté, quelquefois dans sa forme et toujours dans son fond, aux grands maîtres de la Science spirituelle. Ces commentaires ont été imprimés en caractères plus petits, afin de ne pas risquer d’être confondus avec le récit biblique lui-même. Nous sommes assurés, cependant, que quiconque voudra les aborder avec un esprit de foi, avec cette âme d’enfant à laquelle le Christ a promis la révélation de ses secrets, en goûtera la saveur et qu’il comprendra mieux, en les lisant, quel trésor, quelle mine inépuisable de lumière, la Sagesse divine a donné aux hommes en écrivant, pour eux, les Livres saints.

 (A suivre...si Dieu veut)

Dom Jean de Monléon (O.S.B)

FIN DE L’INTRODUCTION 

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René Pellegrini

mardi 22 novembre 2022

Echelle sainte - 4 : Le renoncement - 4


 Moine dominicain

ECHELLE SAINTE – 4

 

     Pour ceux qui veulent entreprendre le voyage qui permettra d’inscrire leurs noms dans le livre de vie ou le livre du ciel, les trente degrés de l’échelle spirituelle de Saint Climaque nous montrent le chemin. Saint Climaque est un moine syrien connu sous le nom de Jean le Sinaïtique. Il mourut vers 650-680.

PREMIER DEGRE : LE RENONCEMENT

DEGRE 1-10

     Le moine, c’est la condition et l’état des incorporels dans un corps matériel et souillé.

DEGRE 1-11

     Le moine, c’est celui qui s’attache uniquement aux ordres et aux paroles de Dieu, en tout temps, en tout lieu et en toutes choses.

DEGRE 1-12

     Le moine, c’est une violence continuelle faire à la nature et une vigilance incessante sur les sens.

DEGRE 1-13

     Le moine, c’est un corps chaste, une bouche pure et un esprit illuminé

DEGRE 1-14

     Le moine, c’est une âme remplie de douleur qui, aussi bien dans le sommeil que dans les veilles, s’entretient sans cesse du souvenir de la mort.

DEGRE 1-15

     La retraite du monde, c'est une haine volontaire en un reniement de la nature, en vue de parvenir à ce qui est au-dessus de la nature.

DEGRE 1-16

     Tous ceux qui ont abandonné volontairement les biens de cette vie l’on assurément fait soit en vue du Royaume à venir, soit à cause de la multitude de leurs péchés, soit par amour pour Dieu : s’ils n’ont été déterminés par aucun de ces motifs, leur retraite du monde a été déraisonnable. Mais, quoi qu’il en soit, l’excellent Arbitre de nos combats ne tient compte que de l’issue de notre course.

 

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lundi 7 novembre 2022

Introduction à l'histoire des Patriarches - 4 : Histoire des Patriarches - 3


 Abraham Isaac Jacob

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 4

 

HISTOIRE DES PATRIARCHES - 3

 

     Avec lui et avec ses successeurs : Isaac, Jacob et Joseph, nous nous trouvons devant des hommes qui appartiennent à la plus haute Classe spirituelle de l’humanité. Les présenter comme de simples spécimens du milieu où ils ont vécu, comme des hommes semblables à tous les autres, à des Bédouins peu scrupuleux, est une grave erreur. Nous devons tenir pour assuré au contraire qu’ils ont brillé dans leurs temps comme la lumière dans les ténèbres, et qu’ils ont tranché sur leur entourage comme le blanc sur le noir. Et ce n’est pas une moindre erreur de penser que la perfection à laquelle ils ont été appelés, était une perfection toute relative, une perfection embryonnaire, proportionnée à leur « conscience crépusculaire », à l’état d’hommes encore à demi animaux qu’on voudrait leur attribuer. Le concept de perfection ne supporte pas plus d’amoindrissement que celui de vérité ou de justice. Il a les mêmes exigences sous la loi de nature et sous la loi de Moïse, que sous le Nouveau Testament. « Abraham, dit saint Epiphane, fut appelé par Dieu à la perfection évangélique, comme devait l’être plus tard Pierre et André, Jacques et Jean (11). »

     Toute la suite de cette histoire en fera la preuve pour lui et pour ses successeurs immédiats. Telle est l’opinion unanime de la Tradition. Et pour montrer à quel point cette affirmation doit être prise en rigueur de termes, saint Augustin ne craint pas de décerner à notre Patriarche cet éloge qui paraît à première vue dépasser la mesure : « Le mérite de la continence dans Abraham, qui engendra des enfants est égal à celui de saint Jean qui ne fut jamais marié (12). » En effet, explique saint Thomas d’Aquin : « Le mérite ne s’apprécie pas seulement d’après le genre de l’acte, mais surtout d’après l’esprit de celui qui agit.» Or Abraham avait le coeur disposé de telle sorte qu’il était prêt à garder la virginité si c’eût été convenable pour son temps. Ainsi le mérite de la continence virginale a égalé en lui le mérite de la continence virginale dans saint Jean (13). »

     Non seulement ces Patriarches pratiquèrent la perfection évangélique bien avant l’Evangile, mais ils eurent à la réaliser dans des conditions particulièrement difficiles. Ils durent la poursuivre non pas dans un désert, comme les premiers ascètes, mais au milieu du monde : non pas dans la pauvreté comme les Apôtres, mais à la tête de richesses considérables pour l’époque ; non pas dans le célibat, comme les religieux ; ni même dans l’état ordinaire de mariage, comme tant et tant de saints et de saintes, mais sous le régime de la polygamie, auquel ils se trouvaient astreints, nous verrons plus loin pourquoi. Avec une abnégation héroïque, ils n’usèrent du droit d’avoir plusieurs épouses que pour la multiplication du peuple élu, jamais pour la satisfaction de leurs passions. Dieu a voulu nous montrer en eux dès les origines du monde les prodiges que peut réaliser sa grâce, et comme elle a suffi, en plein pays païen, alors qu’il n’y avait sur la terre ni Evangile, ni Eglise, ni prédications, ni sacrements, à conduire ceux qui lui furent fidèles, jusqu’aux plus hautes cimes de la sainteté. C’est un exemple sur lequel tout homme sensé doit réfléchir, pour comprendre que, quelles que soient les conditions dans lesquels il est appelé à vivre, il peut lui aussi, s’il le veut, s’élever jusqu’à la perfection.

     La sainteté de ces hommes nous est garantie par l’Ecriture en termes qui ne peuvent laisser place à aucune équivoque. Ils ont été canonisés par la bouche de Dieu lui-même : Je suis, dit-il à Moïse, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. C’est là mon nom pour l’éternité, c’est celui qui doit me rappeler à la mémoire de génération en génération (14). Il les présente comme trois témoins irrécusables qu’il s’est choisis, de préférence à tous les hommes. Il se fait gloire d’avoir de tels serviteurs. Il les couvre de sa protection particulière, il les appelle, il les appelle « ses christs » - christos meos – et il interdit qu’on touche à leur mémoire (15). Le crédit dont ils jouissent auprès de lui est tel que, lorsque Moïse veut conjurer le déchaînement de sa colère, il ne trouve rien de plus efficace que de mettre en avant ces trois noms. L’Offertoire du VIIe dimanche après la Pentecôte rappelle chaque année ce trait en un raccourci saisissant, rendu encore plus impressionnant encore par la beauté et la puissance de la mélodie grégorienne : Moïse se mit à prier en présence du  Seigneur son Dieu, et il dit : Pourquoi, Seigneur, vous irritez-vous contre votre peuple ? Apaisez la colère de votre âme : souvenez-vous d’Abraham, d’Isaac et de Jacob auxquels vous avez promis de donner la terre où coulent le lait et le miel. Et le Seigneur s’apaisa, et il ne fit point le mal qu’il avait dit qu’il ferait à son peuple.

     Bien loin de les reléguer au second plan, Jésus-Christ qui venait pourtant remplacer l’Ancien Testament par le Nouveau, a contresigné ce texte de son sceau personnel quand il a dit : Beaucoup entreront dans le royaume des cieux avec Abraham, Isaac et Jacob (16), et tout son Evangile témoigne de l’estime profonde où il tenait les fondateurs de sa propre famille.

(A suivre…si Dieu veut)

Dom de Monléon

 

- Les italiques sont dans le texte

(11) Panarion, I.I.i, Patrologie grecque, I. VI.I, colonne 193. Et Saint Thomas d’Aquin, IIa IIae, quest. 186 a. 4.ad.

(12) De Bona conjugali, ch.XXIV.

(13) IIa Iiae, quest. 153, a. 4, ad. 1 et 3.

(14) Exode III, 6 et 15

(15) Psaumes CIV, 11  « Gardez-vous de toucher à mes oints et ne maltraitez pas mes prophètes » (105, 15 Bibles protestantes)

(16) St Matthieu VIII, 11.

 

René Pellegrini

vendredi 21 octobre 2022

La sainteté - 1 : Introduction à la sainteté - 1


      Le Père Louis Bourdaloue (1632-1704) enseigna les lettres humaines et professa la philosophie et la théologie avant de devenir un célèbre prédicateur de l’Ordre des Jésuites. Surnommé « le prédicateur des rois » son ministère de prédication dura trente- quatre ans. Il fut connu comme un homme de probité, de droiture, de franchise et ferme, quand il fallait l’être, sans égard ni à la qualité, ni au rang social.

LA SAINTETE - 1  (1)

 

INTRODUCTION A LA SAINTETE (2)

« Mirabilis Deus Sanctis in Suis. » 

« Dieu est admirable dans ses Saints. » (3

(Psaume LXVII, 36) 

     Cette publication relate un sermon prononcé, par le Père Bourdaloue, devant le roi Louis XIV, pour la Fête de tous les Saints.

     Sire,

     A considérer Dieu dans lui-même, nous ne pouvons dans lui-même l’admirer, parce qu’il est trop élevé au-dessus de nous et trop grand. Comme nous ne le connaissons sur la terre que dans ses ouvrages, ce n’est aussi sur la terre, à proprement parler, que dans ses ouvrages qu’il est admirable pour nous. Or l’ouvrage de Dieu par excellence, ce sont les Saints ; et par conséquent, disait le prophète royal, c’est surtout dans ses Saints qu’il nous paraît digne de nos admirations « Mirabilis Deus in sanctis suis. » 

     En effet, de quelque manière que nous envisagions les Saints, Dieu est admirable en eux : et quand je m’en tiendrais au seul Evangile de ce jour, qu’y a-t-il de plus admirable que d’avoir conduit des hommes à la possession d’un royaume par la pauvreté ? Que de leur avoir fait trouver la consolation et la joie par les pleurs et l’adversité ? Que de les avoir élevés par les humiliations au comble de la gloire, et, pour me servir de l’expression de saint Ambroise, de les avoir béatifiés par les misères mêmes ? Car voilà, si je puis user de ce terme, les divins paradoxes dont le Saint-Esprit nous donne l’intelligence dans cette solennité, et que nous n’aurions jamais pu comprendre, si les Saints que nous honorons n’en étaient une preuve semblable : voilà les miracles que Dieu a opérés dans ses élus : « Mirabilis Deus in Sanctis suis. » 

     J’ajoute néanmoins, mes chers auditeurs, après saint Léon, pape, une chose qui me semble encore plus propre à nous toucher, par l’intérêt que nous y devons prendre comme chrétiens. Car Dieu, dit ce Père, est particulièrement admirable dans ses Saints, parce qu’en les glorifiant il nous a pourvus d’un puissant secours, c’est celui de leur protection ; et qu’en même temps il nous a mis devant les yeux un grand modèle, c’est l’exemple de leur vie : « Mirabilis Deus in Sanctis suis, in qui bus et praesidium nobis constituit, et exemplum.». Je m’attache à cet exemple des Saints pour établir solidement les importantes vérités que j’ai à vous annoncer ; et, sans rien dire du secours que nous pouvons attendre d’eux, et que nous en recevons, je veux vous faire admirer Dieu dans la conduite qu’il a tenue en nous proposant ces illustres prédestinés, dont la sainteté doit produire en nous de si merveilleux effets pour notre sanctification. Vierge sainte, reine de tous les Saints, puisque vous êtes la mère du Saint des Saints ; vous en qui Dieu s’est montré souverainement admirable, puisque c’est en vous et par vous qu’il s’est fait homme et qu’il s’est rendu semblable à nous, faites descendre sur moi ses grâces. Il s’agit d’inspirer à mes auditeurs un zèle sincère, un zèle efficace d’acquérir cette sainteté si peu goûtée, si peu connue, si peu pratiquée dans le monde, et toutefois si nécessaire pour le salut du monde. Je ne puis mieux réussir dans cette entreprise que par votre intercession, et c’est ce que je vous demande, en vous adressant la prière ordinaire Ave Maria.

     En trois mots j’ai compris, ce me semble, trois sujets de la plus juste douleur, soit que nous soyons sensibles aux intérêts de Dieu, soit que nous ayons égard aux nôtres, quand j’ai dit que la saintetési nécessaire pour notre salut, était peu goûtée, peu connue, et peu pratiquée dans le monde. Mais je prétends aussi vous consoler, Chrétiens, quand j’ajoute que Dieu, par son adorable sagesse, a su remédier efficacement à ces trois grands maux, en nous mettant devant les yeux la sainteté de ses élus, et en les prédestinant pour nous servir d’exemples. Je m’explique.

     Cette sainteté que Dieu nous demande, et sans laquelle il n’y a point de salut pour nous, par une déplorable fatalité, trouve dans les esprits des hommes trois grands obstacles à vaincre, et qu’elle à peine souvent à surmonter, savoir, le libertinagel’ignorance et la lâcheté. Parlons plus clairement et plus simplement. Trois sortes de chrétiens dans le monde, par l’aveuglement où nous jette le péché et par la corruption du monde même, sont mal disposés à l’égard de la sainteté : car les libertins la censurent et tâchent de la décrier ; les ignorants la prennent mal, et, dans l’usage qu’ils en font, ou, pour mieux dire, qu’ils en croient faire, ils n’en ont que de fausses idées ; enfin, les lâches la regardent comme impossible, et désespèrent d’y parvenir. Les premiers, malins et critiques, la rendent odieuse, et de là vient qu’elle est peu goûtée ; les seconds, grossiers et charnels, s’en forment des idées, non selon la vérité, mais selon leur goût et selon leur sens, et de là vient qu’elle est peu connue. Les derniers, faibles et pusillanimes, s’en rebutent et y renoncent, dans la vue des difficultés qu’ils y rencontrent, et de là vient qu’elle est rare et peu pratiquée : trois dangereux écueils à éviter dans la voie du salut, mais écueils dont nous nous préservons aisément, si nous voulons profiter de l’exemple des Saints.

     Car je soutiens, et voici le partage de ce discours, je soutiens que l’exemple des Saints est la plus invincible de toutes les preuves pour confondre la malignité du libertin, et pour justifier contre lui la vraie sainteté ; je soutien que l’exemple des Saints est la plus claire de toutes les démonstrations pour confondre les erreurs du chrétien séduit et trompé, et pour lui faire voir en quoi consiste la vraie sainteté ; je soutiens que l’exemple des Saints est le plus efficace de tous les motifs pour confondre la tiédeur, beaucoup plus le découragement du chrétien lâche, et pour le porter à la pratique de la vraie sainteté. De là n’aurai-je pas droit de conclure que Dieu est admirable dans ses Saints, lorsqu’il nous les donne pour modèle ? Mirabilis Deus in Sanctis suis. Je parle, encore une fois, à trois sortes de personnes dont il est aujourd’hui question de rectifier les sentiments sur le sujet de la sainteté chrétienne : aux libertins qui la combattent, aux ignorants qui ne la connaissent pas, aux lâches qui n’ont pas le courage de la pratiquer ; et, sans autre raisonnement, je montre aux premiers que, supposé l’exemple des Saints, leur libertinage est insoutenable ; aux seconds, que leur ignorance est sans excuse ; aux derniers, que leur lâcheté n’a plus de prétexte : trois vérités que vais développer : appliquez-vous.

(A suivre…« Les libertins et la sainteté »…si Dieu veut)

 

René  Pellegrini

- C’est moi qui mets en gras dans le texte.

(1) Sermon prononcé devant le roi Louis XIV pour la Fête de tous les Saints.

(2) C’est moi qui mets les sous-titres et souligne dans les textes. 

(3) Texte de la Vulgate de Saint Jérôme, Bible officielle et canonique de l’Eglise catholique. Dans les Bibles protestantes, la traduction, depuis le texte massorétique hébreu qui ne remonte pas au-delà du VIe siècle après Jésus-Christ, est différente « De ton sanctuaire, ô Dieu ! Tu es redoutable. » (LXIII, 36). Saint Jérôme disposait de documents de première valeur, disparus depuis : Le rouleau de la Synagogue de Bethléem et les Hexaples d’Origène (IIIe siècle) avec le texte hébreu et cinq principales traductions grecques. 

vendredi 30 septembre 2022

Qui aime Jésus-Christ croit à toutes ses paroles - 2

 

 

QUI AIME JESUS-CHRIST CROIT A TOUTES SES PAROLES – 2

 

     La corruption des moeurs, voilà la source d’où sont sortis et sortent tous les jours tant de livres, de systèmes impies : matérialisme, indifférentisme, panthéisme, déisme, naturalisme. Les uns nient l’existence de Dieu, d’autres s’en prennent à la Providence, affirmant que Dieu, après avoir créé les hommes, les oublie, n’ayant cure s’ils aiment leur Créateur ou l’offensent, s’ils méritent une récompense ou un châtiment. D’autres encore nient la divine bonté et soutiennent que Dieu a créé un grand nombre d’âmes pour l’enfer, les poussant lui-même à pécher afin qu’elles se damnent et qu’elles aillent le maudire à jamais dans les flammes éternelles. 

     Oh ! Ingratitude et malice des hommes ! Dieu, dans sa miséricorde, les a créés afin de les rendre heureux à jamais dans le ciel ; il les a comblés de lumières, de bienfaits, de grâces pour leur assurer l’acquisition de la vie éternelle ; dans ce même but, il les a rachetés avec tant d’amour, au prix de si grandes souffrances ! Et eux travaillent à ne rien croire pour suivre leurs passions, sans retenue. Mais non, malgré leurs efforts, ils n’arriveront jamais, les malheureux, à se débarrasser des remords de leur conscience coupable et de la peur des divines vengeances.

     J’ai publié dernièrement sur cette matière un livre intitulé : Vérité de la foi. J’y démontre avec clarté l’inconsistance de tous les systèmes des incrédules modernes. Ah ! S’ils se libéraient de leurs vices et s’appliquaient à aimer Jésus-Christ, certes, ils ne mettraient plus en doute les dogmes de la foi, et croiraient fermement à toutes les vérités que Dieu a révélées. 

     Celui qui aime Jésus-Christ du fond du coeur tient toujours devant ses yeux les maximes éternelles et en fait la règle de sa conduite. Celui qui aime Jésus-Christ, oh ! Comme il comprend bien cette parole du Sage : « Vanité des vanités, tout n’est que vanité. » (Ecclésiaste I, 2). Oui, toute grandeur terrestre n’est que fumée, fange et tromperie ; le seul bien, le seul bonheur d’une âme est d’aimer son Créateur et d’en accomplir la volonté ; nous ne sommes que ce que nous sommes devant Dieu ; il ne sert de rien de gagner le monde entier si on perd son âme ; tous les biens terrestres ne peuvent remplir notre coeur. Dieu seul le contente ; en résumé, il faut tout quitter pour tout gagner. 

     La charité croit tout. Sans aller jusqu’à cette impiété qui veut ne croire à rien pour se livrer au vice sans frein et sans remords, il y a des chrétiens qui ont la foi, mais une foi qui n’est guère vivace. Ils croient aux mystères : à la Trinité, à la Rédemption, aux sacrements, à d’autres vérités révélées, mais ils n’admettent pas pleinement l’Evangile. Jésus-Christ a dit : « Bienheureux les pauvres, bienheureux les affligés, bienheureux ceux qui se mortifient, bienheureux ceux qui sont persécutés, décriés et maudits par les hommes » (St Luc VI, 2 ; Matthieu V, 5-11). Ainsi parle Jésus-Christ dans l’Evangile. Peut-on dire qu’ils croient à ce livre sacré ceux qui disent : Bienheureux qui a de l’argent, bienheureux qui n’a rien à souffrir, bienheureux qui se divertit, malheureux qui est persécuté et maltraité ? Que penser de ceux qui tiennent ce langage ? Qu’ils ne croient pas à l’Evangile  ou qu’ils n’y croient pas entièrement. Celui qui a une foi totale, regarde comme un bonheur pour lui et comme une faveur divine d’être pauvre en ce monde, d’être malade, mortifié, méprisé et maltraité par les hommes. Ainsi croit, ainsi parle celui qui accepte toutes les paroles de l’Evangile et possède un véritable amour pour Jésus-Christ. »  

(Extrait de « La pratique de l’amour envers Jésus-Christ – Chapitre XV) 

(Saint Alphonse de Liguori)

  

René Pellegrini


samedi 24 septembre 2022

Traité du Saint-Esprit - 15 : L'Esprit du bien et l'Esprit du mal - 3


CHAPITRE 1  

TRAITE DU SAINT-ESPRIT – 15

L’ESPRIT DU BIEN ET L’ESPRIT DU MAL - 3 

     Qu’on ne croit pas que cette confiance au pouvoir et à la bonté des êtres surnaturels soit une chimère. D’abord, je voudrais qu’on me montrât une chimère universelle. Ensuite, personne ne méconnaît la valeur morale et intérieure de la prière. Par cela seul qu’elle prie, l’âme se soulage, se relève, s’apaise, se fortifie. Elle éprouve, en se tournant vers Dieu, ce sentiment de retour à la santé et au repos qui se répand dans le corps, quand il passe d’un air orageux et lourd dans une atmosphère sereine et pure. Dieu vient en aide à ceux qui l’implorent, avant et sans qu’ils sachent s’il les exaucera. S’il est un seul homme qui regarde comme chimériques ces heureux effets de la prière, parce qu’il ne les a jamais éprouvés, il faut le plaindre ; mais on ne le réfute pas.

     La prière a une forme plus élevée que la parole, c’est le sacrifice. Plus facile à constater, puisqu’elle est toujours palpable, cette seconde forme n’est pas moins universelle que la première. En usage chez tous les peuples, à toutes les époques, sous toutes les latitudes, le sacrifice s’est offert à des êtres bons ou mauvais, mais toujours étrangers au monde inférieur. Jamais le sang d’un taureau n’a ruisselé sur les autels en l’honneur d’un taureau, d’un être matériel, ni même d’un homme.

     Le droit au sacrifice ne commence pour l’homme que lorsque la flatterie voit un génie personnifié en lui, et c’est à ce génie que le sacrifice s’adresse ; ou, lorsqu’en le retirant du monde inférieur, la mort a fait de lui l’habitant du monde surnaturel. Or, dans la pensée du genre humain, le sacrifice a la même signification que la prière. Perpétuellement offert, il est donc la preuve perpétuelle de la foi de l’humanité à l’influence permanente du monde supérieur sur le monde inférieur.

     L’homme ne s’est jamais contenté d’admettre une action générale et indéterminée des agents surnaturels sur le monde et sur lui. Interrogé à tel moment qu’il vous plaira de son existence, il vous dira : Je crois au « gouvernement du monde matériel par le monde spirituel, comme je crois au gouvernement de mon corps par mon âme ; je crois que chaque partie du monde inférieur est dirigée par un agent spécial du monde surnaturel, chargé de la conserver et de la maintenir dans l’ordre. Je crois ces vérités, comme je crois que dans les gouvernements visibles, pâle reflet de ce gouvernement invisible, l’autorité souveraine, personnifiée dans ses fonctionnaires, est présente à chaque partie de l’empire, afin de la protéger et de la faire concourir à l’harmonie générale.

     Personne n’ignore que les peuples de l’antiquité païenne, sans exception aucune, ont admis l’existence de héros, de demi-dieux, auxquels ils attribuaient les faits merveilleux de leur histoire, leurs législations, l’établissement de leurs empires. Personne n’ignore qu’ils ont cru, écrit, chanté que chaque partie du monde matériel est animée par un esprit qui préside à son existence et à ses mouvements ; que cet esprit est un être surnaturel, digne des honneurs de l’homme et assez puissant pour faire de la créature, dont le soin lui est confié, un instrument de bien ou un instrument de mal. La même croyance est encore aujourd’hui en pleine vigueur chez tous les peuples idolâtres des cinq parties du monde. 

     Dans cette croyance unanime, base de la religion et de la poésie, aussi bien que de la vie publique et privée du genre humain, n’y a-t-il aucune parcelle de vérité ? A moins d’être frappé de démence, qui oserait le soutenir ? Le monde des corps est gouverné par le monde des esprits : tel est, bien que l’ayant altéré sur quelques points secondaires, le dogme fondamental dont le genre humain a toujours été en possession.

     Voulons-nous l’avoir dans toute sa pureté ? Relisons les divins oracles. Dès les premières pages de l’Ancien Testament, nous voyons l’Esprit du mal se rendre sensible sous la forme du serpent, et ce séducteur surnaturel exercer sur l’homme une domination qu’il n’a jamais perdue. Nous voyons, d’un autre côté, les Esprits du bien gouverner le peuple de Dieu, comme les ministres d’un roi gouvernent son royaume.

     Depuis Abraham, le père de la nation choisie, jusqu’aux Macchabées, (1) derniers champions de son indépendance, tous les hommes de la #Bible sont dirigés, secourus, protégés par des agents surnaturels, dont l’influence détermine les grands événements consignés dans l’histoire de ce peuple, type de tous les autres. Successeur, disons mieux, développement du peuple juif, le peuple chrétien nous offre le même spectacle. Mais, si les plus parfaites entre toutes les sociétés ont toujours été, si elles sont encore placées sous la direction du monde angélique, à plus forte raison les sociétés moins parfaites se trouvent-elles, à cause même de leur infériorité, soumises au même gouvernement.

(A suivre…« L’Esprit du bien et l’Esprit du mal – 4 »…si Dieu veut) 

- C’est moi qui mets la note ci-dessous

(1) Selon l’opinion la plus vraisemblable le mot Macchabée est un surnom qui dérive du substantif hébreu maqqâb (marteau). Ce surnom fut donné à Judas à cause de son courage pour défendre l’indépendance juive. Ce surnom fut ensuite étendu aux autres frères de Judas et à ceux qui subirent courageusement la persécution d’Antiochus Epiphane. Selon l’historien juif Flavius Josephe, les Macchabées seraient le surnnom donné aux membres d’une famille appartenant à la dynastie des Hasmonéens. Les deux livres des Machabées sont reconnus comme canoniques par l’Eglise catholique. Pour les #Protestants, depuis le #concile de Trente, ils sont rangés parmi les livres apocryphes.

 

René Pellegrini


 

dimanche 18 septembre 2022

La conformité à la volonté de Dieu


LA CONFORMITE A LA VOLONTE DE DIEU

 

 

     Mon ami (e), mon frère, ouvre bien ton cœur et ton intelligence car l’histoire du Père Taulère que tu vas lire est l’application pratique, dans l'adversité, de l’enseignement de #Notre-Seigneur. Le chemin le plus sûr et le plus court de la vraie perfection : la conformité à la #volonté de Dieu. A méditer par ceux qui se plaignent et réclament tous les secours de la terre dès qu’une adversité se manifeste.

 

     Le Père Taulère, pieux et savant religieux de l’Ordre de #Saint Dominique, rapporte à ce sujet un exemple touchant. Animé d’un vif désir de faire des progrès dans la vertu et ne se fiant pas à son savoir, il conjurait le Seigneur, déjà depuis huit ans, de lui envoyer quelqu’un de ses serviteurs qui lui enseignât le chemin le plus sûr et le plus court de la vraie #perfection. Un jour qu’il ressentait ce désir plus vivement encore et qu’il redoublait ses supplications, une voix se fit entendre qui lui disait : « Va à telle Eglise et tu trouveras celui que tu cherches. » Le pieux docteur part aussitôt. Arrivé près de l’Eglise indiquée, il trouve à la porte un pauvre mendiant à demi couvert de haillons, les pieds nus et souillés de boue, d’un aspect tout à fait digne de #pitié et qui semble devoir être plus occupé d’obtenir des secours temporels que propre à donner des avis spirituels. Cependant, Taulère l’aborde et lui dit : « Bonjour, mon ami. » - Maître - répond le mendiant – je vous remercie de votre souhait ; mais je ne me souviens pas d’avoir jamais eu de mauvais jours. » - « Eh bien ! » - reprend Taulère – que Dieu vous accorde une vie heureuse. » - « Oh ! – dit le mendiant – grâce au Seigneur, j’ai toujours été heureux ! Je ne sais pas ce que c’est d’être malheureux. » - « Plaise à Dieu, mon frère – reprend de nouveau Taulère étonné – qu’après le bonheur dont vous dîtes que vous jouissez, vous parveniez encore à la #félicité éternelle. Mais je vous avoue que je ne saisis pas très bien le sens de vos paroles, veuillez donc me l’expliquer plus clairement. »

 

     « Ecoutez – poursuit le mendiant – non, ce n’est point sans raison que je vous ai dit que je n’ai jamais eu de mauvais jours, les jours ne sont mauvais que quand nous ne les employons point à rendre à Dieu, par notre soumission, la gloire que nous Lui devons ; ils sont toujours bons si, quelque chose qui nous arrive, nous les consacrons à le louer et nous le pouvons toujours avec la grâce. Je suis, comme vous voyez, un pauvre mendiant tout infirme et réduit à une extrême indigence, sans aucun appui ni abri dans le monde, je me vois soumis à bien des #souffrances et à bien des #misères de toute sorte. Eh bien ! Lorsque je ne trouve pas d’#aumônes et que j’endure la faim, je loue le bon Dieu ; quand je suis importuné par la pluie ou la grêle ou le vent ou la poussière et les insectes, tourmenté par la chaleur ou par le froid, je bénis le bon Dieu ; quand les hommes me rebutent et me méprisent, je bénis et glorifie le Seigneur. Mes jours ne sont donc pas mauvais, car ce ne sont point les adversités qui rendent les jours mauvais ; ce qui les rend tels, c’est notre impatience, laquelle provient de ce que, notre volonté est rebelle, au lieu d’être soumise et de s’exercer, comme elle le doit, à honorer et à louer Dieu continuellement. »

 

     « J’ai dit, en outre, que je ne sais ce que c’est que d’être malheureux, qu’au contraire, j’ai toujours été heureux. Cela vous étonne. Vous allez en juger vous-même. N’est-il pas vrai que nous nous estimerions tous très heureux, si les choses qui nous arrivent étaient tellement bonnes et favorables qu’il nous fût impossible de rien souhaiter de mieux, de plus avantageux ? Que nous tiendrions pour bienheureuse une personne dont toutes les volontés s’accompliraient sans obstacles, dont tous les désirs seraient toujours satisfaits ? Sans doute, aucun homme ne saurait, en vivant selon les maximes du monde, arriver à cette félicité parfaite ; il est même réservé aux habitants du ciel, consommés dans l’union de leur volonté avec celle de Dieu, de posséder pleinement une telle #béatitude. Cependant, nous sommes appelés à y participer dès ici-bas, et c’est au moyen de la conformité de notre volonté à la volonté de Dieu qu’il nous est donné d’avoir ainsi part à la félicité des élus. La pratique de cette conformité est, en effet, toujours accompagnée d’une paix délicieuse, qui est comme un avant-goût du #bonheur céleste. Et il n’en peut être autrement, car celui qui ne veut que ce que Dieu veut ne rencontre plus aucun obstacle à sa volonté, tous ses désirs, n’ayant rien que de conforme au bon plaisir de Dieu, ne sauraient manquer d’être satisfaits ; il est donc bienheureux. »

 

     « Hé ! Mon Père, tel que vous me voyez, je jouis toujours de ce bonheur. Rien ne nous arrive, vous le savez, que Dieu ne le veuille ; et ce que Dieu veut est toujours ce qu’il y a de mieux pour nous. Je dois donc m’estimer heureux, quoi que ce soit que je reçoive de Dieu ou que Dieu permette que je reçoive des hommes. Et comment n’en serais-je pas heureux, persuadé, comme je le suis, que ce qui m’arrive est précisément ce qu’il y a pour moi de plus avantageux et de plus à propos ? Je n’ai qu’à me rappeler que Dieu est mon Père et que je suis son enfant. Un Père infiniment sage, infiniment bon et tout-puissant sait bien ce qui convient à ses enfants et ne manque pas de le leur donner. Ainsi, que les choses qui m’arrivent répugnent aux #sentiments de la nature ou qu’elles les flattent, qu’elles soient assaisonnées de douceur ou d’amertume, favorables ou nuisibles à la #santé, qu’elles m’attirent l’estime ou le mépris des hommes, je les reçois comme ce qu’il y a, dans la circonstance, de plus convenable pour moi et j’en suis aussi content que peut l’être celui dont tous les goûts sont pleinement satisfaits. Voilà comment tout m’est sujet de joie et de bonheur. »

 

     Emerveillé de la profonde #sagesse et de la haute perfection de ce mendiant, le théologien lui demande : « D’où venez-vous ? » - Je viens de Dieu, répond le pauvre. – « Vous venez de Dieu ! Et où l’avez-vous rencontré ? » Là où j’ai quitté les créatures. - Et où demeure-t-il ?  Dans les cœurs purs et les âmes de bonne volonté. – Mais qui êtes-vous donc ? – Je suis roi. – Ha ! Où est votre royaume ?  Là-haut, dit-il, en montrant le ciel ; celui-là est roi, qui possède un titre certain au #royaume de Dieu, son Père. – Quel est, demande enfin Taulère, le maître qui vous a enseigné une si belle doctrine ? Comment l’avez-vous acquise ? – Je vais vous le dire, répond le mendiant : « Je l’ai acquise en évitant de parler aux hommes, pour m’entretenir avec Dieu dans la #prière et la #méditation ; mon unique soin est de me tenir constamment et intimement uni à Dieu et à sa volonté sainte. C’est là toute ma science et tout mon bonheur. »

 

     Taulère savait désormais ce qu’il voulait savoir. Il prit congé de son interlocuteur et s’éloigna. « J’ai donc enfin trouvé - dit-il, une fois livré à ses réflexions – j’ai enfin trouvé celui que je cherchais depuis si longtemps. Oh ! Combien elle est vraie la parole de #Saint Augustin :

 

« Voilà que les ignorants se lèvent et ravissent le ciel ; et nous, avec notre science aride, nous restons embourbés dans la chair et le sang. »

 

 

Extrait de : « La divine Providence »

 

(Par le Père Saint-Jure et le Bienheureux Claude la Colombière)

 

René Pellegrini 

lundi 27 juin 2022

Les Gilets Jaunes sous influence kabbalistique - 1


LES GILETS JAUNES SOUS INFLUENCE KABBALISTIQUE – 1


     Les gilets jaunes ont pris le chemin de la révolte, voire de la Révolution pour améliorer les choses contre un régime dont la structure est révolutionnaire depuis 1789. Autant vouloir éteindre un incendie en envoyant des torches enflammées. Ce qui a pu se faire en 1789 contre la monarchie catholique, avec des complicités extérieures comme dans toutes les révolutions modernes, n’a été possible que par la non-prise en compte par Louis XVI des avertissements successifs de l’Eglise contre la franc-maçonnerie, et les conseils le mettant en garde contre les activités des sociétés secrètes contre sa personne. Une négligence du roi qui lui coûta sa tête, et la décadence de la France orchestrée et poursuivie par ses ennemis séculaires depuis que la Gaule s’est convertie au christianisme. Depuis lors, c’est un régime révolutionnaire qui sévit en France. Si l’on comprend bien ce qu’est la Révolution dans son essence, dire nous sommes en République ou nous sommes en judéo-maçonnerie c’est dire la même chose. Il est donc vain et illusoire, pour les gilets jaunes, de vouloir changer les choses en demandant la démission de M. Macron et le R.I.C. Pourquoi ?

1 - Parce qu’en régime révolutionnaire, fruit de la Franc-Maçonnerie et de l’esprit kabbalistique insufflé par le judaïsme politique, les dés sont pipés et les élections au suffrage universel (même citoyen) ne sont qu’un vaste mensonge. Les prétendants sont filtrés, poussés en avant ou discrédités par les media aux ordres selon les intérêts des tireurs de ficelles.

2 - Parce que M. Macron n’est qu’une potiche comme ceux qui l’ont précédé, et comme le sera celui ou celle qui lui succédera, et même un éventuel gilet jaune, rouge, violet… faisant siennes les références révolutionnaires adoptées par la très grande majorité des français (démocratie et laïcité révolutionnaires, droits de l’homme et souveraineté du peuple (1) dont les  Juifs et les francs-maçons (utiles aux Juifs temporairement) sont les inspirateurs et les maîtres d’œuvre, c’est se placer sous influence kabbalistique. Ne pas oublier qu’ils sont derrière toutes les révolutions, soit comme participants actifs, soit comme inspirateurs, soit comme financiers.

     Les Catholiques devraient au moins savoir - du moins ceux qui ont encore la foi ou ne l’ont pas reniée - que la Révolution ne vient pas du Christianisme. Le Christ a donné un tout autre exemple en dirigeant les hommes non vers la Révolution contre les occupants romains de son époque, mais vers Dieu le Père et le Royaume de Dieu, en faisant du bien à tous. Elle ne vient pas du christianisme car ses principes sont contraires et, si pour attirer les hommes vers elle, la Révolution utilise des termes identiques à ceux du christianisme, comme : liberté, égalité, fraternité, justice, etc., le contenu et le sens de ces mots sont différents. Les principes révolutionnaires sont dans la ligne de ceux qui se sont inspirés des propos meurtriers contre Jésus-Christ pour s’en prendre aux premiers chrétiens et, ensuite, selon les circonstances de temps et de lieux, de l’influence acquise auprès des rois, des princes et des empereurs, comme instigateurs de persécutions contre les chrétiens. Ainsi, collaborer avec des révolutionnaires s’inspirant de principes fondamentalement hostiles au christianisme comme ceux de 1789 et les suivants, c’est combattre contre le Christ. C’est dire comme les Juifs et les Francs-maçons et tous ceux tombés sous leur influence : « Nous n’avons de roi que César ! » (St Jean XIX,16) et au sujet de Dieu ou du Christ « Nous ne voulons pas qu’il règne sur nous ! » (St Luc XIX, 14)

3 – Parce que la Révolution a été élaborée, planifiée et dotée de garde-fous par les Juifs et les francs-maçons, destinés à la protéger contre toute tentative visant à l’empêcher de parvenir à ce qui est son but final : la domination juive mondiale ou dictature mondiale. Ces ennemis du genre humain en général, et du christianisme en particulier, ne sont pas stupides pour ce qui est de défendre leurs acquis de 1789, et leur finalité encore lointaine à cette époque. Comme ils savent bien le faire, et l’ont toujours fait, les Juifs depuis leur expulsion d’Israël, aidés ensuite par leurs « idiots utiles » francs-maçons, et les diverses sectes et sociétés secrètes dont ils sont les chefs, ils noyautent tous groupements et mouvements civils, politiques ou religieux. Peu importe que le contestataire soit royaliste, anarchiste, de gauche, de droite, du centre, des gilets jaunes, etc. du moment que leur leitmotiv est révolutionnaire, et fait sien les mots de République, démocratie, droits de l’homme (sans Dieu), laïcité, souveraineté populaire, les sésames obligatoires pour entrer dans le jeu révolutionnaire et espérer avoir l’aval des faiseurs de rois pour concourir, espérer y faire carrière et, surtout être mis bien en avant par les media. Ils savent gérer contrairement aux potiches consentantes en CDD, qui peuvent parfois paniquer face à certains événements.

     En d’autres termes les gilets jaunes font involontairement, pour la plupart, le jeu de ceux qui ont mis beaucoup d’entre eux dans les misères dans lesquelles ils se trouvent, en adoptant les références philosophiques révolutionnaires qui appuient et inspirent leurs actions. Soyez certains que vous êtes infiltrés et manipulés, vous serez dérivés, divisés et récupérés. Aucune association, aucun parti politique, aucune religion, aucun syndicat n’échappe à leur influence ou à leur contrôle, et sera noyauté(e).

     Que les gilets jaunes, que je comprends sur le fond mais pas sur la forme revendicative adoptée, n’oublient pas ceci : les fourbes qui les auront noyautés agiront par influences soigneusement dissimulées. Ils vous donneront des gages de leur orthodoxie, et il vous faudra être très perspicace pour les reconnaître. Selon le degré de duplicité, la découverte de(s) l’infiltré (s) peut être tardive, et il est fort probable qu’il(s) ai(en)t fait des ‘’petits’’ qui resteront bien en place pour continuer leur œuvre de sape. Les Catholiques d’hier et d’aujourd’hui en savent quelque chose. L’état de l’Eglise Catholique depuis la Révolution dite française est là pour le prouver, exemple : des conjurés révolutionnaires et Francs-maçons, agissant sous les noms de code Volpe et Nubius n’allaient-ils pas à l’Eglise et ne communiaient-ils pas lors de l’Eucharistie pour donner le change ? (Alors qu’ils haïssaient l’une et l’autre)

4 – Parce qu’on ne combat pas la Révolution en adoptant ses principes mais par la Contre-Révolution qui n’est pas une Révolution à l’envers, mais le contraire de la Révolution. Elle est d’une toute autre nature. Elle implique d’autres principes que ceux du mantra trompeur à la sonorité agréable de « Liberté, Egalité, Fraternité… judéo-maçonniques » et de son application, ô combien exemplaire, par les ‘’hommes bons’’ qui venaient d’éliminer le ‘’tyran’’ permettant ainsi la mise en œuvre des Droits de l’homme (sans Dieu) par les coupeurs de têtes, suivis par la Terreur de 1793-1794, et le massacre de dizaines de milliers d’enfants, de femmes, d’hommes et de vieillards et, objet de festivité un certain 14 juillet . Quelle horreur ! Cette funeste Révolution qui, depuis, excite les peuples et les pousse de révolutions en révolutions, de massacres en massacres faisant la joie des ennemis implacables et séculaires du genre humain, car nécessaires pour l’accomplissement de leur projet diabolique dont les conséquences qui vous font gémir actuellement ne sont que les prémisses des douleurs, et la voie royale pour mener à l’apothéose de la dictature planétaire par leur accueil de l’Antéchrist : le despote universel de la race dite supérieure.

5 – Car ceux qui, parmi les gilets jaunes, n’ont que des vociférations, des propos et gestes obscènes contre des personnes ne paraissent pas meilleures que celles qu’elles critiquent, au-delà des apparences de justice qu’elles se donnent, car il n’y a pas loin entre la vulgarité et la démagogie. Les revendications légitimes n’ont pas besoin de ces outrances pour se rendre crédibles. On ne détruit pas une société humaine seulement avec des bombes mais aussi par des mœurs délétères. Ces comportements, chez certains, sont dictés par l’accumulation des déceptions, des rancoeurs, des trahisons. Ils signalent surtout un manque de maîtrise face à l’adversité, ou un désir de complaire à un certain auditoire. Une société dont la morale se désagrège est vouée à l’anarchie et ce qui en résulte toujours la barbarie. On ne construit rien de durable sur la haine. La Révolution fut construite sur la haine et la sauvagerie et elle ne fait, en France et à travers le monde qui s’en inspire, que se reproduire selon son espèce traînant avec elle toute sa laideur morale, intellectuelle, politique, etc…

6 – Maintenant, que penser de ceux qui, parmi les gilets jaunes et leurs sympathisants, dénoncent la Franc-maçonnerie ? Ils font bien ! mais c’est insuffisant car elle n’est que le paravent des Juifs politisés ou judaïsme politique. Est-ce par ignorance ou pour des raisons inavouables qu'ils font silence sur les Juifs kabbalistes et talmudistes comme inspirateurs et participants aux malheurs et à la décadence de la France ? Je ne saurai le dire. Mais cela est de nature à nous rendre très attentif les concernant, qu’elle que soit la qualité des analyses qu’ils produisent par ailleurs. Je dis que c’est insuffisant, comme s’en prendre aux flèches pour que cesse le tir de l’archer.

(A suivre… « Les Gilets jaunes sous influence kabbalistique – 2 »…si Dieu veut

 Mis sur un autre blogue le 14 novembre 2018

René Pellegrini


            

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