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lundi 9 janvier 2023

Introduction à l'histoire des Patriarches - 9 : Le départ du pays natal - 3


INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 9

 

LE DEPART DU PAYS NATAL – 3

(Genèse, XI, 27 – XII, 5)

 

     Epouvanté d’un pareil crime, redoutant la vengeance de ses dieux, Tharé alla trouver le roi et lui dénonça son fils. Le souverain fit amener Abram en sa présence et l’invita à adorer le feu, que les Chaldéens considéraient comme le principe de toutes choses. Mais le jeune homme s’y refusa énergiquement : « Pourquoi, demanda-t-il, n’adorez-vous pas plutôt l’eau, qui éteint le feu ? – ou le nuage, qui porte l’eau ? – ou le vent, qui dissipe le nuage ? – ou l’homme, qui résiste au vent ? » Et il confessa intrépidement sa foi dans le Dieu invisible, maître souverain de l’univers, exhortant tous les assistants à l’adorer, comme lui. Outré d’indignation, le roi ordonna de chauffer, pendant trois jours et trois nuits sans désemparer, le four de son palais : après quoi, en présence d’une foule immense, on y jeta Abraham, et avec lui son frère Aran, qui avait adhéré à sa foi. Mais Dieu protégea son serviteur que le feu n’osa toucher et qui sortit sain et sauf de la fournaise. Aran, au contraire, fut dévoré par les flammes, parce que – disent nos auteurs – son cœur n’adhérait pas entièrement à Dieu. A la suite de ce prodige, Abram devint l’objet de la considération générale et se retira dans la maison de son père. De nombreux serviteurs du roi s’attachèrent à lui et embrassèrent dès lors du culte du vrai Dieu (12). Quelle est la part de vérité et celle de la légende dans cette histoire ? Il est naturellement impossible de le dire. Certains voudraient n’y voir qu’une transposition à l’épisode des trois enfants dans la fournaise…En tout cas, le fait même de la persécution ne paraît pas contestable. Parmi les multiples témoignages que l’on peut évoquer, citons, en particulier, celui de l’historien Josèphe, dans ses Antiquités judaïques (13) ; celui de saint Jérôme, qui tient pour « vrai » (vera est traditio Hebracorum, dit-il) – qu’Abraham, ayant méprisé les idoles et confessé le Seigneur, fut miraculeusement préservé du feu dans lequel il avait été jeté (14) ; enfin et surtout celui de la Bible elle-même. Au IIe livre d’Esdras, Dieu est remercié d’avoir tiré Abraham du feu des Chaldéens : Domine Deus qui elegisti Abram, et eduxisti cum de igne Chaldacorum…(15). Et la version arabe de la Genèse dit d’Aran qu’il mourut, non pas dans le pays des Chaldéens, comme le fait la Vulgate, mais : dans la fournaise des Chaldéens.

     A la suite de cet épisode dramatique, Tharé, revenu sans doute à des sentiments orthodoxes, se résolut à émigrer sous un ciel plus clément. Il se mit en route, suivi d’Abram, de Saraï et de Lot, le fils d’Aran. Nachor, par contre, n’est pas mentionné dans ce départ, ni sa femme Melcha : il est probable qu’ils demeurèrent quelque temps encore en Chaldée. Plus tard, ils devaient rejoindre la tribu familiale à Charan et s’y fixer. Nous les retrouverons là quand il s’agira de marier Isaac.

     Le dessein de Tharé était d’atteindre la terre de Chanaan, c’est-à-dire la Palestine actuelle. Mais il ne pouvait, des bords du Bas-Euphrate, s’y rendre directement : la région qui sépare la Chaldée des rives du Jourdain, est, en effet, un désert, un des plus sévères du globe, et ses bêtes y auraient péri de faim. Il lui fallait suivre le tracé du « Croissant fertile », c’est-à-dire remonter d’abord vers le nord en longeant l’Euphrate, jusque vers le point où se trouve actuellement Damas, puis de là, redescendre vers le sud-ouest. La caravane se mit donc en marche. A petites journées elle atteignit Charan, point de passage, et peut-être marché important, situé dans la région de l’Anti-Taurus, sur un affluent de l’Euphrate, le Balikh.

     C’est un pays fort accueillant pour un nomade pasteur de troupeaux. Assez bien arrosée par quelques pluies et par les rivières, cette région a de l’herbe. Au printemps, la flore y est même somptueuse : des marguerites blanches, des tulipes de sang et des crocus jaunes y font un tapis moucheté ; les capriers agitent leurs touffes mauves, et de hautes hampes à bouquets roses surgissent de partout. Cette steppe odorante est riche dès que mai arrive, mais les troupeaux ne manquent jamais vraiment de pâture. Charan au creux de ses collines était sans doute comme aujourd’hui une bourgade aux maisons de briques peintes à la chaux, dont les minuscules coupoles (chacune recouvre une pièce) font comme un conglomérat de billes (16).

     Tharé trouva le site à son goût. La distance qui le séparait des Chaldéens était maintenant suffisante ; il jugea inutile de pousser plus loin et fixa ses tentes en cet endroit. Il y demeura jusqu’à sa mort, qui l’atteignit à l’âge de deux cent cinq ans.

(12) Le récit que nous venons de faire est tiré de divers écrits rabbiniques, mais surtout du Livre de la génération d’Adam, que l’on trouve au Dictionnaire des Apocryphe de Migne, I. II, col. 1111 et suiv. Le traducteur de cet ouvrage dit ici en note : « Abraham sauvé miraculeusement du four ardent à Ur en Chaldée, en récompense de sa foi…et le motif de sa condamnation, sont une tradition de la synagogue. Elle est consignée dans les livres anciens : la paraphrase chaldaïque de Jonathan, le Talmud, le Midrash-Rabba, le Midrash-Schokhertob. Elle revient souvent dans la liturgie de la synagogue. La mort d’Aran, telle qu’elle est racontée ici, est également la tradition constante de la synagogue, aussi bien que le moyen employé par Abraham pour amener son père à confesser lui-même l’impuissance des idoles, en lui disant que la grande avait brisé toutes les autres.» - Le tombeau d’Aran se voyait encore à Ur du temps de saint Jérôme. Le saint le dit lui-même à la fin de son traité : Sur l’emplacement et les noms des lieux hébreux.

(A suivre…si Dieu veut)

Don Jean de Monléon (O.S.B)

 

(13) I. I, c. 7

(14) Hier., c. 1005,1006

(15) IX, 7.

Anciens articles à voir ou à revoir :

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jeudi 8 décembre 2022

Echelle Sainte - 6 : Le renoncement - 6


ECHELLE SAINTE – 6

     Pour ceux qui veulent entreprendre le voyage qui permettra d’inscrire leurs noms dans le livre de vie ou le livre du ciel, les trente degrés de l’échelle spirituelle de Saint Climaque nous montrent le chemin. Saint Climaque est un moine syrien connu sous le nom de Jean le Sinaïtique. Il mourut vers 650-680.

 

PREMIER DEGRE : LE RENONCEMENT - 6

DEGRE 1-21

     Un grand, un très grand labeur sera nécessaire en effet, et beaucoup de peines secrètes, surtout après une vie de négligence, pour que notre intellect, qui ressemble à un chien glouton et hargneux, en vienne, à force de simplicité, de douceur et de zèle, à ne plus aimer que la pureté et la vigilance. Cependant, prenons courage ; si dominés par les passions et si faibles que nous soyons, présentons au Christ, avec une foi sans défaillance, notre faiblesse et notre impuissance spirituelle, confessons-les devant lui, et nous obtiendrons certainement son assistance, bien au-delà de ce que nous méritons, pourvu que nous nous abaissions sans cesse jusqu’au fond de l’abîme de l’humilité.

DEGRE 1-22

     Tous ceux qui entreprennent ce bon combat, dur et âpre, et en même temps aisé, doivent savoir qu’il leur faut se jeter dans le feu pour obtenir que le feu immatériel habite en eux. Que chacun donc se mette soi-même à l’épreuve, qu’il mange ce pain avec des herbes amères et qu’il boive cette coupe avec des larmes, de peur que le combat ne tourne à sa propre condamnation. S’il est vrai que tous ceux qui ont été baptisés ne sont pas sauvés, je veux me taire sur la conséquence que l’on peut en tirer.

DEGRE 1-23

     Ceux qui entreprennent ce combat doivent renoncer à tout, tout mépriser, se rire de tout et tout rejeter, afin de poser un fondement solide. Ce bon fondement est formé d’une triple assise et d’une triple couronne : l’innocence, le jeûne et la tempérance. Tous ceux qui deviennent enfants dans le Christ, doivent commencer par là, prenant exemple sur les tout petits. En eux on ne trouve ni méchanceté, ni dissimulation, ni avidité insatiable, ni ventre toujours insatisfait, ni feu de luxure, ni ardeur sauvage dans leur corps ; mais assurément, à mesure qu’ils se nourriront davantage, ils grandiront et connaîtront cet incendie.

DEGRE 1-24

     C’est vraiment une chose odieuse et dangereuse que de combattre très mollement dès le début de la lutte, et de donner ainsi à tous un sûr présage de notre défaite. Il nous sera certainement très utile d’avoir commencé avec fermeté, même si par la suite nous nous relâchons. Une âme courageuse au début, mais qui tombe ensuite dans le relâchement, est aiguillonnée par le souvenir de sa première ferveur comme par un éperon, et c’est là, souvent, ce qui lui fait pousser de nouvelles ailes.

DEGRE 1-25

     Quand l’âme se trahit elle-même et perd cette bienheureuse et désirable ferveur, qu’elle recherche avec soin la cause de cette perte, et qu’elle dirige contre elle tout son combat et tout son zèle, car la ferveur première ne pourra rentrer que par la porte qu’elle a empruntée pour sortir.

DEGRE 1-26

     Celui qui renonce au monde par un mouvement de crainte ressemble à de l’encens qui brûle : il répand d’abord une bonne odeur, mais s’achève en fumée. Celui qui renonce au monde par l’espoir d’une récompense ressemble à une meule de moulin qui tourne toujours de la même façon. Mais celui qui se retire du monde par le mouvement de l’amour divin acquiert dès le début le feu intérieur ; et celui-ci, tel le feu mis à une forêt, provoque en se développant un plus grand incendie.

René Pellegrini 

Anciens articles à voir ou à revoir :

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vendredi 22 juillet 2022

Le Royaume de Dieu, où et quand ?



La Jérusalem céleste ou Royaume de Dieu sur terre.

LA ROYAUTE UNIVERSELLE DE JESUS-CHRIST - 10 

LE ROYAUME DE DIEU, OU ET QUAND ? 

     Une erreur d’appréciation chronologique va conditionner la perception de ce royaume et le temps de son établissement : celle commise par les Juifs en général et les Apôtres eux-mêmes concernant le royaume d’Israël.

« Les pharisiens lui demandèrent : Quand viendra le royaume de Dieu ? Il leur répondit : le royaume de Dieu ne vient pas d’une manière apparente, et on ne dira point : Il est ici, il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au-dedans de vous. » (St Luc XVIII, 20-21) (1)

     On peut penser que la question des pharisiens était destinée à mettre Jésus dans l’embarras. Jésus ne répond pas directement à la question mais, plutôt que d’aiguiser et de satisfaire leur curiosité sur le temps de cette venue du royaume, il préfère diriger leur attention sur le côté pratique de la chose, le seul vraiment utile pour ce qui les concernent, à savoir : les moyens de se l’approprier.

     Dans la réponse de Jésus « au dedans de vous » selon les termes grecs entoς umwn (ENTOS UMÔN) il y a deux interprétations possibles :

* La première « au dedans de vous », c’est-à-dire dans vos cœurs, suggérant que le royaume serait spirituel et interne à la personne : donc, inutile de le chercher « ici ou là. » Cependant, Jésus s’adresse à des pharisiens qui Lui sont hostiles, il est donc difficile d’imaginer que ce royaume et ce qu’il implique de vertus, soit « au dedans » d’eux-mêmes, vu la forte animosité qu’ils manifestent à l’égard du Messie, allant jusqu’à sa condamnation à mort.

    Alors, on comprend mieux ce « on ne dira pas, il est ici, il est là » comme si, en réponse à la perception pharisaïque, il devait s’implanter en un lieu précis sur la terre d’Israël. Non ! Ne le cherchez pas topographiquement, il est d’abord en vous. C’est en vous qu’il doit d’abord surgir : ce que laisse penser les caractéristiques spirituelles et pratiques qui font naître ce royaume et que nous verrons dans la prochaine publication.

* La seconde, sans doute meilleure « Parmi vous, au milieu de vous ». Dans ce cas, le royaume est déjà venu en la Personne de Jésus-Christ et de ses œuvres miraculeuses, bien qu’ils n’aient pas compris son apparition sous cet aspect.

     D’ailleurs rien n’empêche que les deux interprétations se complètent en soulignant ces deux aspects :

     - D’abord, de germination dans les cœurs « au dedans de vous » car il doit d’abord y prendre racine et croître pour qu’on puisse déjà se l’approprier soi-même, comme le suggère les diverses paraboles sur le royaume des cieux, et

     - Ensuite, d’application pratique, c’est-à-dire en acte, déjà présent dans sa perfection dans l’ordre temporel « au milieu de vous » en la Personne de Jésus-Christ par les délivrances morales et physiques visibles qu’il apporte, et comme exemple pratique servant de modèle parfait pour l’Eglise en charge d’assumer, ici-bas, les prérogatives de Notre-Seigneur : législatif, exécutif et judiciaire symbolisé par les trois couronnes d’or de la tiare pontificale (2) et la remise des clefs du royaume de Dieu pour juger, absoudre ou condamner « lier et délier sur la terre » (St Matthieu XVIII, 18) à Saint Pierre et ses successeurs jusqu’à la consommation des siècles.

     Quant au rétablissement du royaume d’Israël qui préoccupe encore l’esprit des Apôtres : « (…) 

« Seigneur, est-ce maintenant que vous rétablirez le royaume d’Israël ? » 

    Jésus leur répond :

« Ce n’est point à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité» (Actes I, 6,7) (3)

     Question indiscrète des Apôtres concernant le royaume d’Israël soulignant leur imparfaite compréhension, car partageant les mêmes préjugés que leurs compatriotes, en croyant en un rétablissement, par le Messie, d’un brillant royaume temporel revendiquant les libertés nationales contraintes par l’occupation romaine. Leur curiosité ne sera pas satisfaite par Jésus car il ne convient pas aux hommes de connaître d’avance les décrets éternels de Dieu. Dieu se chargeant de les révéler au temps marqué.

(A suivre…« Les caractéristiques du Royaume de Dieu »…si Dieu veut)

 

René Pellegrini

 

(1 et 3) Le Pape donne les textes sans les références bibliques

(2) Ces trois souverainetés se concrétisant au travers du pouvoir spirituel ou gouvernement du Pape sur les âmes, du pouvoir temporel sur les rois et les empereurs et qu’il leur délègue après les avoir désignés lui-même, et du pouvoir juridique et moral. Cette tiare pontificale qui symbolise et rappelle aux yeux des hommes ces trois souveraineté de Jésus-Christ, est délaissée par Paul VI et ses successeurs depuis 1963. Ne veulent-ils plus que Notre-Seigneur règne et exerce ses trois prérogatives sur les âmes et les sociétés humaines ?

 

Mis sur un autre blogue le 21 février 2015

 

La Jérusalem céleste ou Royaume de Dieu sur terre.

 

mardi 10 mai 2022

Les appels à la Révolution ou à manifester



 LES APPELS A LA REVOLUTION OU A MANIFESTER

     L'article « Les chrétiens et les manifestations » rédigé sur un autre blogue, le 13 juin 2016 avec le titre « Les manifestations de masse » m'avait valu, à l'époque, la réflexion suivante d'un abonné à ma Newsletter :

« Je m'interroge sur la validité de la posture selon laquelle il ne faut pas se rebeller contre les autorités »

     Je ne reviens pas sur ce qui a déjà écrit précédemment et consultable ici : 7 mars 2020

     Cette interrogation me permet d’apporter des compléments à l’article précédent qui s’appuyait sur l’enseignement formel de Saint Paul aux Romains XIII, 1-2, et sur l’exemple des premiers chrétiens préférant mourir plutôt que se rebeller contre des empereurs païens et sanguinaires. Pour eux, ces paroles de Saint Paul « celui qui résiste à l’autorité résiste à l’ordre établi par Dieu ; et ceux qui résistent attirent la condamnation sur eux-mêmes » n’étaient pas facultatives ou soumises à des subtilités de langage.

     Leur attitude est digne d’exemple puisque l’Eglise les a canonisés et portés sur les autels.

     J’y ajoute, et je pourrai citer d'autres textes de la Sainte Ecriture et de Papes, l’enseignement de Saint Pierre, le premier Pape de la chrétienté :

« Soyez donc soumis à toute créature humaine, à cause de Dieu : soit au roi, comme au souverain» (I Pierre II, 13)

     Avec quel motif supérieur ? « Car c’est là la volonté de Dieu » Avec quel objectif ? « Faire le bien et réduire au silence l’ignorance des hommes insensés » (verset 15)

     Saint Pierre n’appelle pas les chrétiens à la révolte même lorsqu’ils souffrent en faisant le bien :

« Si en faisant le bien, vous souffrez avec patience, voilà qui est une grâce devant Dieu. Car c’est à cela que vous avez été appelés, parce que le Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exempleafin que vous suiviez ses traces. » (versets 20,21)

     Saint Pierre exhorte donc les chrétiens à mettre leurs pas dans ceux du Sauveur car il nous donna l’exemple, en supportant des souffrances injustes sans se révolter.

     Quant à Saint Thomas d’Aquin, il nous enseigne concernant l’usurpateur et, en traitant de la sédition contre un gouvernement tyrannique :

« Nous ne sommes obligés d’obéir aux princes du siècle autant que dans les limites de la justice. Si donc ce pouvoir est usurpé (c’est le cas de notre République révolutionnaire), ou ce qu’il commande est injuste, on ne doit pas lui obéir, excepté, peut-être, en certains cas, pour éviter un scandale ou un danger. » (IIa-IIae, question 104, article 3)

     Ainsi, on n’obéit pas à ce qui est injuste mais cela n’implique pas la révolte contre l’usurpateur ou dirigeant illégitime. Par exemple, Obéir à une loi juste d’un usurpateur ce n’est pas pour autant reconnaître sa légitimité. Pas plus qu’adhérer à une parole sage ou de bon sens sortis de la bouche d’un athée serait reconnaître la légitimité de l’athéisme.

« Le gouvernement tyrannique n’est pas juste, parce qu’il n’a pas pour but le bien général, mais le bien particulier de celui qui gouverne. C’est pourquoi, quand on trouble ce gouvernement on n’excite pas réellement une sédition, à moins qu’en troublant le gouvernement d’un tyran en agisse d’une manière si déréglée, que le peuple qui lui était soumis ait plus à souffrir du trouble qu’on a excité que du despotisme du tyran lui-même. » (IIa-IIae, question XLII, article 2, conclusion 3)

     Tout le problème est là : « l’action déréglée » manifeste dans la furie révolutionnaire, bafouant toutes les règles en libérant des instincts barbares, meurtriers et vengeurs lorsqu’il n’y a plus d’autorité légitime. Et, l’histoire des diverses révolutions, est là pour nous instruire que celles-ci engendrent « plus de souffrances et de troubles que le tyran lui-même » comme après notre propre histoire, nous le vérifions actuellement en Libye, en Syrie, etc.

     A l’époque de Saint Thomas, XIIIe siècle, la société était chrétienne et défendait ses valeurs. Des chefs chrétiens laïcs et légitimes étaient plus faciles à trouver pour renverser un éventuel usurpateur ou despote. Aujourd’hui, dans une société déchristianisée, il n’y a plus guère, comme possibilité d’autorité légitime, que quelques officiers militaires catholiques, ou chrétiens, soucieux de rétablir le bien commun général selon la doctrine morale et sociale de l’Eglise, pour pouvoir tenter de renverser un gouvernement délétère. Quoi qu’il en soit, cela paraît difficile et très dangereux pour les dits officiers, car l’armée est noyautée depuis longtemps (déjà avant 1789) par des loges militaires judéo-maçonniques et, depuis, le pouvoir révolutionnaire n’est pas si sot que de mettre à des postes stratégiques ceux qui pourraient lui être hostiles : ce qui nous ramène à des points soulevés dans l’article précédent, et aux autorités légitimes que seront le Grand Monarque et le Saint Pape pour entreprendre le rétablissement de la France.   

« J’ajoute, aujourd’hui 21 novembre 2018, quelques jours après la manifestation des gilets jaunes, ces paroles du Pape Pie XI, l’autorité suprême dans l’Eglise, prises dans l’Encyclique Quas Primas, pour ceux et c’est leur droit - mais que je suivrai pas sur ce terrain - qui veulent minimiser les paroles de Saint Paul ou les remarques de Saint Thomas d’Aquin concernant le degré ou les conditions d’obéissance que nous devons aux autorités de l’Etat :

« (…) Voyant dans le prince et tous les autres chefs de l’Etat des hommes semblables à lui par leur nature ou mêmes indignes (incapableset blâmables pour quelque motif, le citoyen ne récusera point pour ce fait leur autorité, puisqu’il considérera dans leur personne l’image et l’autorité du Christ Dieu, et homme»

(A suivre…« La Révolution face à la patience chrétienne »…si Dieu veut)

 

René Pellegrini 

 

- C'est moi qui mets en gras dans les citations

 

Mis sur un autre blogue le 13 juin 2016

Introduction à l'histoire des Patriarches - 10 : Le départ du pays natal - 4

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