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dimanche 30 octobre 2022

Le modernisme - 4 : Le remède contre le modernisme - 2


 Benoit 15-1 1854-1922. Pontificat (1914-1922)

LE REMEDE CONTRE LE MODERNISME - 2

 

     Dans la secte moderniste et conciliaire, saint Thomas d’Aquin n’est pas mis en doute sur la qualité de son enseignement. Ce qui fait problème, et constitue le problème fondamental, c’est de définir en quoi consiste cet enseignement philosophique comme le constatait le Cardinal Villeneuve à son époque :

     « Bien des auteurs, depuis Léon XIII, se sont efforcés non pas de se mettre d’accord avec saint Thomas, mais de le mettre, lui, d’accord avec leur propre enseignement. Dès lors on voulut tirer des écrits du Docteur commun les conséquences les plus opposées. D’où une incroyable confusion au sujet de sa doctrine, qui finissait par apparaître aux étudiants comme un amas de contradictions. Rien de plus injurieux que ce procédé pour celui dont Léon XIII a écrit : « La raison ne semble guère pouvoir s’élever plus haut. » On a été conduit dès lors à dire que tous les points sur lesquels les philosophes catholiques ne sont pas unanimes, deviennent douteux. Finalement on a conclu pour faire l’honneur à saint Thomas de n’être contredit par personne, qu’il fallait restreindre sa doctrine à ce sur quoi tous les penseurs catholiques s’entendent. Ce qui se réduit ou à peu près à ce qui a été défini par l’Eglise et qu’il faut tenir pour la foi.

     Mais réduire ainsi la doctrine thomiste à un ensemble amorphe et sans vertèbres logiques de banales vérités, de postulats non analysés, non organisés par la raison, c’est cultiver un traditionalisme (1morne, sans substance et sans vie et aboutir, sinon d’une façon théorique et consciente, au moins en pratique, à un fidéisme (2vécu in actu exercito. De là le peu d’intérêt vigilant, le peu de réaction que provoquent les thèses les plus invraisemblables, en tout cas les plus antithomistes de leur nature même.

     Une fois que le critère de la vérité se trouve pratiquement et de fait dans le nombre des auteurs cités pour et contre, cela dans le domaine où la raison peut et doit parvenir à l’évidence intrinsèque par recours aux principes premiers, c’est l’atrophie de la raison qui en résulte, son engourdissement, son abdication. L’homme en vient à se dispenser du regard de l’esprit ; toutes les assertions restent sur le même plan, celui d’une persuasion neutre, qui vient de la rumeur commune (….) On pourra mettre cette abdication sur le compte d’une louable humilité ; de fait elle engendre le scepticisme philosophique de quelques unsle scepticisme vécu de beaucoup d’autres dans les milieux où règne un mysticisme de sensibilité et une creuse piété » (Revue de l’Université d’Ottawa, octobre/décembre 1936)

     Face à ces attitudes disparates sur l’enseignement de saint Thomas, au sein de l’Eglise catholique, le problème est donc : quel est l’enseignement philosophique indispensable pour mener le combat antimoderniste, l’enseignement philosophique de saint Thomas à prendre en considération ? Saint Pie X n’a pas laissé les Catholiques dans le doute, le 27 juillet 1914 il approuva le décret de la Sacré Congrégation des études résumant les points fondamentaux des XXIV thèses thomistes.

      Cet ordre provenant du Magistère ordinaire (infaillible comme le Magistère extraordinaire) fut inséré dans le Code de Droit canonique promulgué en 1917 par Benoît XV, dans le canon 1366 § 2

     « Que les professeurs poursuivent les études de philosophie rationnelle et de théologie et l’instruction dans ces disciplines, en tout point selon la raisonla doctrine et les principes du Docteur Angélique et s’y tiennent saintement »

     C’est donc à l’étude des XXIV thèses de saint Thomas d’Aquin que l’Eglise convient les catholiques. 

(A suivre… « Les XXIV Thèses thomistes pour combattre l’esprit moderniste et révolutionnaire »…si Dieu veut)

René Pellegrini

(1) Le traditionalisme dont il est fait mention est celui condamné par Grégoire XVI dont la doctrine était caractérisée par le rejet absolu de toute intervention de l’intelligence dans la doctrine catholique (opposition entre foi et raison). Il ne faut pas le confondre avec les traditionalistes dont parle saint Pie X, qui sont parfaitement orthodoxes, lorsqu’il dit dans sa Lettre Encyclique Notre charge apostolique – Lettre sur le Sillon « (….) car les vrais amis du peuple ne sont ni révolutionnaires ni novateurs, mais traditionalistes » (25 août 1910) 

(2) Le fidéisme est une doctrine religieuse condamnée par l’Eglise catholique. Elle prétend que la foi est le seul critérium de certitude. Elle dénie donc à la raison de parvenir, par la connaissance naturelle, à la certitude de l’existence de Dieu. Or la raison précède la foi et elle doit nous y conduire. Foi et raison viennent toutes les deux de Dieu.

 

lundi 10 octobre 2022

Excellence de la philosophie chrétienne - 2 : Pourquoi la philosophie chrétienne ? - 2


Pape Urbain V. Pontificat 1362-1370

EXCELLENCE DE LA PHILOSOPHIE CHRETIENNE - 2

 

POURQUOI LA PHILOSOPHIE CHRETIENNE ? – 2

     La haute considération de l’Eglise pour la philosophie de Saint Thomas d’Aquin se vérifie par diverses déclarations des Papes comme les citations - non exhaustives - ci-dessous.  Notamment, les paroles du Pape Alexandre IV :

« Bien vive a été notre satisfaction d’apprendre avec quel zèle et quelle vigilance vous prenez les intérêts de la piété et de la justice. C’est ainsi que récemment, avant même d’avoir reçu nos lettres, vous avez accordé la licence à Frère Thomas d’Aquin, de l’Ordre des Prêcheurs, homme également illustre par la noblesse de sa race, la pureté de sa vie, et le trésor de science et de doctrine que la grâce de Dieu lui a déjà fait acquérir. » (Bref à Emeric, chancelier de l’Eglise de Paris, en 1256)

     Celle du bienheureux Urbain V à l'université de Toulouse :

« Nous voulons et, par la teneur des présentes, Nous vous enjoignons de suivre la doctrine du bienheureux Thomascomme étant véridique et catholique, et de vous appliquer de toutes vos forces à la développer » (Cons. V. ad cancell. Univ. Tolos., 1368)

     A l'exemple d'Urbain V, Innocent XII impose les mêmes prescriptions à l'université de Louvain, et Benoît XIV au collège dionysien de Grenade. Pour couronner ces jugements portés par les Pontifes suprêmes sur saint Thomas d'Aquin, Nous ajoutons ce témoignage d'Innocent VI 

« La doctrine de saint Thomas a, plus que toutes les autres, le droit canon excepté, l'avantage de la propriété des termes, de la mesure dans l'expression, de la vérité des propositions, de telle sorte que ceux qui la possèdent ne sont jamais surpris hors du sentier de la vérité, et que quiconque l'a combattue a toujours été suspect d'erreur. » ( Sermo de S. Thoma).

     Plus près de nous :

LEON XIII dans l’Encyclique Aeterni Patris, 4 août 1879

« Mais entre tous les docteurs scolastiquesbrille, d'un éclat sans pareil leur prince et maître à tousThomas d'Aquinlequel, ainsi que le remarque Cajetan, pour avoir profondément vénéré les Saints Docteurs qui l'ont précédé, a hérité en quelque sorte de l'intelligence de tous. Thomas recueillit leurs doctrines, comme les membres dispersés d'un même corps; il les réunit, les classa dans un ordre admirable, et les enrichit tellement, qu'on le considère lui-même, à juste titre, comme le défenseur spécial et l'honneur de l'EgliseD'un esprit ouvert et pénétrant, d'une mémoire facile et sûre, d'une intégrité parfaite de mœurs, n'ayant d'autre amour que celui de la vérité, très riche de science tant divine qu'humaine, justement comparé au soleil, il réchauffa la terre par le rayonnement de ses vertus, et la remplit de la splendeur de sa doctrine. Il n'est aucune partie de la philosophie qu'il n'ait traitée avec autant de pénétration que de solidité : les lois du raisonnement, Dieu et les substances incorporelles, l'homme et les autres créatures sensibles, les actes humains et leurs principes, font tour à tour l'objet des thèses qu'il soutient, dans lesquelles rien ne manque, ni l'abondante moisson des recherches, ni l'harmonieuse ordonnance des parties, ni une excellente manière de procéder, ni la solidité des principes ou la force des arguments, ni la clarté du style ou la propriété de l'expression, ni la profondeur et la souplesse avec lesquelles il résout les points les plus obscurs. »

     Dans cette même Encyclique :

«  Nous Vous exhortons, Vénérables Frères, de la manière la plus pressante, et cela pour la défense et l'honneur de la foi catholique, pour le bien de la société, pour l'avancement de toutes les sciences, à remettre en vigueur et à propager le plus possible la précieuse doctrine de saint Thomas. »

SAINT PIE X dans l’Encyclique Pascendi Dominici Gregis, 8 septembre 1907

« Quand Nous prescrivons la philosophie scolastique, ce que Nous entendons surtout par là - ceci est capital - c'est la philosophie que nous a léguée le Docteur angélique. Nous déclarons que tout ce qui a été édicté à ce sujet par Notre Prédécesseur reste pleinement en vigueur, et, en tant que de besoin, Nous l'édictons à nouveau et le confirmons, et ordonnons qu'il soit par tous rigoureusement observé. Que, dans les Séminaires où on aurait pu le mettre en oubli, les évêques en imposent et en exigent l'observance: prescriptions qui s'adressent aussi aux Supérieurs des Instituts religieux. Et que les professeurs sachent bien que s'écarter de saint Thomas, surtout dans les questions métaphysiques, ne va pas sans détriment grave.»

PIE XI dans l’Encyclique Studorium Ducem, 29 juin 1923

« Pour dissiper les erreurs qui sont la source et l'origine de toutes les misères actuelles, il faut s'attacher plus religieusement que jamais aux doctrines de saint Thomas. Il réfute à fond tous les mensonges modernistes: en philosophie, par la valeur et puissance qu'il reconnaît à l'esprit humain et les arguments très solides qu'il donne de l'existence de Dieu ; en dogmatiquepar la distinction qu'il établit entre l'ordre surnaturel et l'ordre naturel et l'explication qu'il donne des raisons de croire et des dogmes à croire ; en théologiepar l'affirmation que les articles de foi ne sont pas de simples opinions, mais des vérités, et des vérités immuables ; en Écriture Sainte, par la vraie notion de l'inspiration ; en moraleen sociologieen droitpar la formule exacte des principes de justice légale ou sociale, commutative ou distributive, et l'explication des rapports entre la justice et la charité; en ascétique, par les règles de la perfection chrétienne et la défense des Ordres religieux de son époque contre leurs adversaires. Enfin, contre la prétendue autonomie de la raison humaine, il revendique les droits et l'autorité sur nous du Dieu Souverain. On voit assez pourquoi, entre tous les Docteurs de l'Église, aucun n'est plus redoutable aux modernistes que Thomas d'Aquin. »

     Ces piqûres de rappel ne sont pas inutiles aussi bien pour les études théologiques et philosophiques des séminaristes que pour la formation intellectuelle des laïcs. En effet, si les dérives théologiques et philosophiques du modernisme ont pu s’introduire et triompher – pour un temps - dans l’Eglise, c’est à cause de l’abandon ou de l’ignorance des doctrines du Docteur angélique.

     Soyons donc attentifs, prudents et en alerte lorsque nous entendons des clercs et des laïcs catholiques écartant, minimisant ou combattant l’enseignement théologique et philosophique de Saint Thomas.

  

(A suivre… « Qu’est-ce que la philosophie ? »…si Dieu veut)

René Pellegrini


dimanche 2 octobre 2022

Le combat contre le modernisme - 2


 Saint Pie Pie X (1835-1914) Pontificat 1903-1914

LE COMBAT CONTRE LE MODERNISME - 2

 

     Cette hérésie moderniste, déjà à l’œuvre du temps de saint Pie X, lui faisait dire :

« Ce qui exige surtout que Nous parlions sans délai, c’est que les artisans d’erreurs, il n’y a pas à les chercher aujourd’hui parmi les ennemis déclarés. Ils se cachent, et c’est un sujet d’appréhension et d’angoisse très vives, dans le sein même et au cœur de l’Eglise, ennemis d’autant plus redoutables qu’ils le sont moins ouvertement. Nous parlons, Vénérables frères, d’un grand nombre de catholiques laïques, et, ce qui est encore plus à déplorer, de prêtres, qui, sous couleur d’amour de l’Eglise, absolument courts de philosophie et de théologie sérieuses, imprégnés au contraire jusqu’aux moelles d’un venin d’erreur puisé chez les adversaires de l’Eglise, se posent,

au mépris de toute modestie, comme rénovateurs de l’Eglise ; qui, en phalanges serrés, donnent audacieusement l’assaut à tout ce qu’il y a de plus sacré dans l’œuvre de Jésus-Christ, sans respecter sa propre personne, qu’ils abaissent, par une témérité sacrilège, jusqu’à la simple et pure humanité (….) Ennemis de l’Eglise, certes ils le sont, et à dire qu’elle n’en a pas de pire on ne s’écarte pas du vrai. Ce n’est pas du dehors, en effet, on l’a déjà noté, c’est du dedans qu’ils trament sa ruine ; le danger est aujourd’hui presque aux entrailles de l’Eglise : leurs coups sont d’autant plus sûrs qu’ils savent mieux où la frapper. Ajoutez que ce n’est point aux rameaux ou aux rejetons qu’ils ont mis la cognée, mais à la racine même, c’est-à-dire à la foi et à ses fibres les plus profondes. Puis, cette racine d’immortelle vie une fois tranchée, ils se donnent la tâche de faire circuler le virus par tout l’arbre : nulle partie de la foi catholique qui reste à l’abri de leur main, nulle qu’ils ne fassent tout pour corrompre. Et tandis qu’ils poursuivent par mille et un chemins leur dessein néfaste, rien de si insidieux, de si perfide que leur tactique : amalgamant en eux le rationaliste et le catholique, ils le font avec un tel raffinement d’habileté qu’ils abusent facilement les esprits mal avertis. D’ailleurs, consommés en témérité, il n’est sorte de conséquences qui les fasse reculer, ou plutôt qu’ils ne soutiennent hautement et opiniâtrement. Avec cela, et chose très propre à donner le changeune vie toute d’activité, une assiduité et une ardeur singulières à tous les genres d’études, des mœurs recommandables d’ordinaire pour leur sévérité. Enfin, et ceci paraît ôter tout espoir de remède, leurs doctrines leur ont tellement perverti l’âme qu’ils en sont devenus contempteurs de toute autorité, impatients de tout frein : prenant assiette sur une conscience faussée, ils font tout pour qu’on attribue au pur zèle de la vérité ce qui est œuvre uniquement d’opiniâtreté et d’orgueil. Certes, Nous avions espéré qu’ils se raviseraient quelque jour ; et, pour cela, Nous avions usé avec eux d’abord, de douceur, comme avec des fils, puis de sévérité ; enfin, et bien à contre cœur, de réprimandes publiques. Vous n’ignorez pas, Vénérables frères, la stérilité de Nos efforts ; ils courbent un moment la tête, pour la relever aussitôt plus orgueilleuse. Ah ! S’il n’était question que d’eux, Nous pourrions peut-être dissimuler ; mais c’est la religion catholique, sa sécurité qui sont en jeu. Trêve donc au silence, qui désormais serait un crime ! Il est temps de lever le masque à ces hommes-là et de les montrer à l’Eglise universelle tels qu’ils sont.

     Et comme une tactique des modernistes ainsi les appelle-t-on communément et avec beaucoup de raisons, tactique en vérité fort insidieuse, est de ne jamais exposer leurs doctrines méthodiquement et dans leur ensemble, mais de les fragmenter en quelque sorte et de les éparpiller çà et làce qui prête à les faire juger ondoyants et indécisquand leurs idées, au contraire, sont parfaitement arrêtées et consistantes ; il importe ici et avant tout de présenter ces mêmes doctrines sous une seule vue, et de montrer le lien logique qui les rattache entre elles. Nous Nous réservons d’indiquer ensuite les causes des erreurs et de prescrire les remèdes propres à retrancher le mal. » (Encyclique Pascendi Dominici Gregis – 8 septembre 1907)

     Le Saint Père développera ensuite le modernisme sous toutes ses facettes : théologique, philosophique, historique, croyant moderniste, apologétique, rénovateur moderniste.

     Les Catholiques doivent donc se montrer très vigilants sur les idées ou enseignements « théologique, philosophique, historique, apologétique » de croyants modernistes et rénovateurs, émis par des laïcs catholiques, comme par des ecclésiastiques, aussi bien dans l’Eglise que sur les différents supports de diffusion d’Internet. En effet, nous sommes avertis par un saint Pape (Pie X) que les ennemis de l’Eglise ne sont pas seulement à l’extérieur de l’Eglise mais dissimulés en son sein. Il faut donc bien peser les mots du Pape et la manière dont procèdent les « modernistes et rénovateurs » qu’ils dénoncent. 

(A suivre…« Le combat contre le modernisme – 3 »...Si Dieu veut)

 

René Pellegrini

 


 

vendredi 23 septembre 2022

Le modernisme - 1 : Le combat contre le modernisme - 1


Pape Benoît XV (Pontificat 1914-1922)

LE MODERNISME - 1

 

LE COMBAT CONTRE LE MODERNISME - 1

     La Franc-maçonnerie spiritualiste ayant infiltrée l’Eglise catholique, a constitué en son sein un réseau dont l’esprit moderniste a infecté le catholicisme dans sa théologie et sa philosophie, et mis sous son contrôle la hiérarchie ecclésiastique. Cette tumeur qui ronge l’Eglise ne peut être raisonnablement combattu qu’en s’alimentant et en se formant sur une saine philosophie.

     Avant d’aborder la philosophie chrétienne et ses 24 thèses thomistes un avant-propos sur le modernisme.      

     Pour ce faire, en alternance avec « le modernisme » et « l’excellence de la philosophie chrétienne » une série d’articles consacrés aux 24 thèses philosophiques de Saint thomas d’Aquin tenu en grande estime dans l’Eglise catholique, comme l’atteste l’approbation du Pape Benoît XV adressée :

     « A Notre cher Fils Edouard Hugon, religieux Dominicain, docteur et professeur de théologie au Collège Angélique de Rome  

     « Cher Fils, Salut et Bénédiction apostolique. L’obligation sainte et salutaire qui s’impose aux écoles catholiques où l’on forme à la science de la philosophie et de la théologie la jeunesse du sanctuaire, c’est de prendre pour maître suprême saint Thomas d’Aquin. Tout ce qui fut établi, à ce sujet, avec tant de sagesse par Nos prédécesseurs, en particulier par Léon XIII et Pie X, d’heureuse mémoire, doit être maintenu et inviolablement observé.

     Mais nous estimons que c’est aussi une œuvre très opportune de faire sortir, pour ainsi dire, le Docteur Angélique de l’enceinte de l’Ecole, pour lui permettre de rayonner au dehors et de projeter la lumière presque divine de son génie sur tous ceux qui veulent approfondir notre religion. Il est certain que les modernistes n’ont pu s’écarter si loin de la foi et s’égarer en tant d’opinions diverses, que parce qu’ils ont négligé les principes et la doctrine de saint Thomas.

     C’est pourquoi vous avez eu un dessein excellent d’exposer, sous la guide d’un tel maître, les vérités de la foi chrétienne et nos mystères les plus augustes, pour l’utilité surtout des laïques, en employant un genre d’écrire adapté aux esprits qui n’ont pu s’initier aux études et aux méthodes usitées dans les écoles.

     Nous sommes heureux que vos volumes, dans lesquels vous avez embrassé à peu près tout l’ensemble de la théologie, obtiennent, dans l’appréciation des juges compétents, un plein succès à cause, de leur mérite spécial, qui est, d’une part d’éclairer et de défendre les dogmes du salut, et, d’autre part d’exciter les pieux sentiments de la religion. Comme il n’y a pas de piété véritable que celle qui s’épanouit après s’être alimentée  en quelque sorte à la racine de la saine théologie, c’est aussi l’excellence des livres théologiques d’allumer dans les lecteurs l’amour de la piété. Il Nous est très agréable de pouvoir vous décerner cet éloge, en formant le vœu que votre travail soit profitable à un grand nombre d’âmes.

     Pour vous, cher Fils, outre les fruits abondants de votre œuvre, attendez encore de Dieu la récompense très abondante. Comme gage de ces faveurs et comme témoignage de Notre maternelle bienveillance, Nous vous accordons, très affectueusement, la bénédiction apostolique.

     Donné à Rome, auprès de Saint-Pierre, le 5 mai 1916, de Notre Pontificat, la deuxième année. BENOIT XV, Pape »

     A la lecture de ce texte on comprend la raison de la vigueur avec laquelle les Papes n’ont cessé d’ordonner de suivre l’enseignement de saint Thomas dans les études théologiques et philosophiques pour éviter de « s’écarter si loin de la foi » et pourquoi les modernistes, à l’intérieur de l’Eglise, se sont toujours efforcés, sinon de le combattre ouvertement, au moins de mettre son enseignement sous le boisseau.

(A suivre…« Le combat contre le modernisme – 2 »…si Dieu veut)

René Pellegrini

- C’est moi qui mets en gras et souligne dans le texte.

 

Mis sur un autre blogue le 11 novembre 2014

 

 


lundi 20 juin 2022

Les Exercices spirituels de Saint Ignace de Loyola - 6 : Conseils pour les Exercices spirituels


LES EXERCICES SPIRITUELS 

DE SAINT IGNACE DE LOYOLA - 6

 

CONSEILS POUR LES EXERCICES SPIRITUELS


     Les Exercices spirituels de Saint Ignace de Loyola sont tout indiqués pour faire prendre conscience de la gravité du péché qui est une atteinte à la majesté de Dieu, par des exemples tirés de la Sainte Ecriture comme : l’unique péché d’Adam et son expulsion du Paradis terrestre, l’unique péché des anges rebelles et leur bannissement de devant la face de Dieu et, par contraste, les péchés nombreux d’un homme pris en général. Gravité de ce péché qui s’oppose à la raison, et ses funestes conséquences s’il n’est pas effacé par la confession et la pénitence. Ces exemples ayant pour but de nous aider à amender notre vie et à la rendre conforme à la volonté de Dieu, premier servi.

     Pour les personnes qui sont intéressés par les Exercices spirituels de Saint Ignace de Loyola, ils doivent prêter toute leur attention à la recommandation du Pape Pie XI concernant la manière de dispenser ces Exercices : 

« (…) à la seule condition de continuer à être authentiquement ignaciens. »

     En effet, selon l’adage bien connu « tout ce qui brille n’est pas or » tous les Exercices de Saint Ignace qui peuvent être dispensés, ici ou là, ne reflètent pas forcément l’authentique esprit de Saint Ignace. Or, leur efficacité dépend justement de la recommandation que faisait le Pape. Et, s’il a jugé utile de faire cette observation, dans une Encyclique, c’est qu’il avait dû constater que, déjà à son époque, on se permettait certaines libertés avec ces Exercices.

     Aujourd’hui, l’Eglise conciliaire est pénétrée par l’esprit et l’ecclésiologie du Concile Vatican II qui, pour s’ouvrir au monde par le dialogue œcuménique, s’est laissée infiltrer par le cheval de Troie qu’est l’esprit moderniste. Celui-ci, selon l’encouragement et l’exemple venu de la haute hiérarchie, se répercute désormais dans toutes ses structures d’enseignement (catéchèse, écoles, séminaires, facultés de théologie) dans ses livres théologiques et de spiritualité, et dans ses ordres religieux masculins et féminins.

     De nos jours, la méthode la plus recommandable et reflétant le mieux l’esprit antilibéral de Saint Ignace, condition essentielle de leur efficacité était, au XXe siècle, celle du Révérend Père François de Paule Vallet (1883-1947), fondateur de la Congrégation des Coopérateurs Paroissiaux du Christ-Roi. (CPCR).

     Les prêtres et les religieux qui acceptent encore d’utiliser cette méthode et l’esprit antilibéral qui l’accompagne doivent être recherchés en priorité. En dehors de cette méthode, par prudence, il vaut mieux se procurer le Livre des Exercices du Père Vallet et se prendre en mains pour les pratiquer soi-même, en suivant les instructions données. Mais rien ne remplacera une bonne retraite spirituelle avec un bon conducteur des Exercices.

PENSEZ-Y

(A suivre…« Eternité ! Ô éternité ! »…si Dieu veut)


René Pellegrini 


NOTA BENE :

Pour ceux qui seraient intéressés par les Exercices spirituels de Saint Ignace de Loyola (Hommes, femmes, jeunes gens) il faut s’adresser, pour la France, de préférence à Monsieur l’Abbé Philippe Guépin, 88 rue d’Allonville – 44000 - NANTES

 

Pour ceux vivant à l’étranger, lui demander s’il prévoit des Exercices par correspondance.

 

Vision de Saint Ignace de Loyola

jeudi 26 mai 2022

L'Adultère et la fornication - 5 : La fornication dans les ouvrages profanes - 1



 L’ADULTERE ET LA FORNICATION - 5 


LA FORNICATION DANS LES OUVRAGES PROFANES – 1

 

Dictionnaire Larousse (édition 1985)

- Péché de luxure (religion)

Dictionnaire de la langue française Littré (Tome III, colonne 2575, édition 1994) :

- Sens dogmatique :

Le péché de la chair entre deux personnes qui ne sont ni mariées, ni liées par vœu (1).

« Or, en ce temps-là Israël demeurait à Sittim, et le peuple forniqua avec les filles de Moab. » (Nombres XXV, 1)

- Sens figuré :

Exemple : Infidélité d’un particulier délaissant Dieu pour consulter les magiciens, les devins et, aujourd’hui, les boules de cristal, les cartomanciennes et diseuses de bonne aventure :

« Un homme qui ira vers les magiciens et les devins, et forniquera avec eux, je poserai ma face contre lui, et je l’exterminerai du milieu de son peuple. » (Lévitique XX, 6)

Exemple : Infidélité du peuple juif, suivant l’exemple du roi Joram, abandonnant le vrai Dieu pour les dieux étrangers :

« Et de plus il fît même des hauts lieux dans les villes de Juda, et il fit forniquer tous les habitants de Jérusalem, et prévariquer Juda. » (II Paralipomènes XXI, 11) (2)

 

(A suivre… « La fornication en théologie, Somme théologique »…si Dieu veut)

 

René Pellegrini 

 

(1) En dehors du mariage, c’est toujours un péché.

(2) S’appuyant sur la Septante, traduction par saint Jérôme des livres saints des Juifs d’Alexandrie écrits en langue grecque, les Catholiques appellent Paralipomènes (ou livres des choses omises, selon l’étymologie grecque) ce qui est appelé livres des Chroniques dans les Bibles de la mouvance protestante et certaines Bibles catholiques. Ils ne sont pas simplement un supplément aux livres des Rois, mais ils constituent une œuvre indépendante et originale. Ils ont pour but d’exposer dans un point de vue exclusivement religieux, l’histoire du roi David et de ses descendants les rois de Juda, afin de montrer comment la fidélité à Dieu est source de bonheur, alors que l’infidélité et l’idolâtrie causent la ruine des royaumes. Selon le plus grand nombre des interprètes ils auraient été écrits par Esdras, pour l’édification des Juifs, après la captivité babylonienne. 


Introduction à l'histoire des Patriarches - 10 : Le départ du pays natal - 4

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 10   LE DEPART DU PAYS NATAL – 4 (Genèse, XI, 27 – XII, 5)        Mais par cette stabili...