Affichage des articles dont le libellé est séraphins. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est séraphins. Afficher tous les articles

mercredi 2 novembre 2022

Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge - 1 : Introduction


TRAITE DE LA VRAIE DEVOTION A LA SAINTE VIERGE – 1

 

INTRODUCTION

 

1 – C’est par la Très Sainte Vierge que Jésus-Christ est venu au monde, et c’est aussi par elle qu’il doit régner dans le monde.

2 – Marie a été très cachée dans sa vie : c’est pourquoi elle est appelée par le Saint-Esprit et l’Eglise Alma Mater : Mère cachée et secrète. Son humilité a été si profonde qu’elle n’a point eu sur la terre d’attrait plus puissant et plus continuel que de se cacher à elle-même et à toute créature, pour n’être connue que de Dieu seul.

3 – Dieu, pour l’exaucer dans les demandes qu’elle fit de la cacher, appauvrir et humilier, a pris plaisir à la cacher dans sa conception, dans sa naissance, dans sa vie, dans ses mystères, dans sa résurrection et assomption, à l’égard de presque toute créature humaine. Ses parents mêmes ne la connaissaient pas ; et les anges se demandaient souvent les uns aux autres : Quae est ista ? (Cantique VIII,5). Qui est celle-là ? Parce que le Très-Haut la leur cachait ; ou, s’il leur en découvrait quelque chose, il leur en cachait infiniment davantage.

4 – Dieu le Père a consenti qu’elle ne fit point de miracle dans sa vie, du moins qui éclatât, quoiqu’il lui en eut donné la puissance. Dieu le Fils a consenti qu’elle ne parlât presque point, quoiqu’il lui en eut communiqué sa sagesse. Dieu le Saint-Esprit a consenti que ses Apôtres et ses Evangélistes n’en parlassent que très peu et qu’autant qu’il était nécessaire pour faire connaître Jésus-Christ, quoiqu’elle fut son Epouse fidèle.

5 – Marie est l’excellent chef-d’œuvre du Très-Haut, dont il s’est réservé la connaissance et la possession. Marie est la Mère admirable du Fils, qu’il a pris plaisir à humilier et à cacher pendant sa vie, pour favoriser son humilité, la traitant fu nom de femme, mulier, comme une étrangère, quoique dans son cœur il l’aimait et l’aimât plus que tous les anges et les hommes. Marie est la fontaine scellée et l’Epouse fidèle du Saint-Esprit, où il n’y a que lui qui entre. Marie est le sanctuaire et le repos de la Sainte Trinité, où Dieu est plus magnifiquement et divinement qu’en aucun lieu de l’univers, sans excepter sa demeure sur les chérubins et les séraphins ; et il n’est pas permis à aucune créature, quelle pure qu’elle soit, d’y entrer sans un grand privilège.

6 – Je dis avec les saints : la divine Marie est le paradis terrestre du Nouvel Adam, où il s’est incarné par l’opération du Saint-Esprit, pour y opérer des merveilles incompréhensibles. C’est le grand et divin monde de Dieu, où il y a des beautés et des trésors ineffables. C’est la magnificence du Très-Haut, ou il a caché, comme dans son sein, son Fils unique, et en lui tout ce qu’il y a de plus excellent et précieux. Oh ! oh ! que de choses grandes et cachées ce Dieu puissant à faites en cette créature admirable, comme est elle-même obligée de le dire, malgré son humilité profonde : Fecit mihi magna qui potens est (St Luc I,49 (1). Le monde ne les connaît pas, parce qu’il en est incapable et indigne.

7 – Les saints ont dit des choses admirables de cette sainte cité de Dieu ; et ils n’ont jamais été plus éloquents et plus contents, comme ils l’avouent eux-mêmes, que quand ils en ont parlé. Après cela, ils s’écrient que la hauteur de ses mérites, qu’elle a élevés jusqu’au trône de la Divinité, ne se peut apercevoir ; que la largeur de sa charité, qu’elle a plus étendue que la terre, ne se peut mesurer ; que la grandeur de sa puissance, qu’elle a jusque sur un Dieu même, ne peut se comprendre ; et, enfin, que la profondeur de son humilité et de toutes ses vertus et ses grâces, qui sont un abîme, ne se peut sonder. O hauteur incompréhensible ! O largeur ineffable ! O grandeur démesurée ! O abîme impénétrable !

8 – Tous les jours, d’un bout de la terre à l’autre, dans le plus haut des cieux, dans le plus profond des abîmes, tout prêche, tout publie l’admirable Marie. Les neuf chœurs des anges, les hommes de tous sexes, âges, conditions, religions, bons et mauvais, jusqu’aux diables, sont obligés de l’appeler bienheureuse, bon gré, mal gré, par la force de la vérité. Tous les anges dans les cieux lui crient incessamment, comme dit saint Bonaventure : Sancta, sancta, sancta Maria, Dei Genitrix et Virgo (2); et lui offrent millions de millions de fois tous les jours la Salutation des anges : Ave, Maria, etc., en se prosternant devant elle, et lui demandant pour grâce de les honorer de quelques-uns de ses commandements. Jusqu’à saint Michel qui, dit saint Augustin, quoique le prince de toute la cour céleste, est le plus zélé à lui rendre et à lui faire rendre toutes sortes d’honneurs, toujours en attente pour avoir l’honneur d’aller, à sa parole, rendre service à quelqu’un de ses serviteurs.

9 – Toute la terre est pleine de sa gloire, particulièrement chez les chrétiens où elle est prise pour tutélaire et protectrice en plusieurs royaumes, provinces, diocèses et villes. Plusieurs cathédrales consacrées à Dieu sous son nom. Point d’Eglise sans autel en son honneur : point de contrée ni canton où il n’y ait quelqu’une de ses images miraculeuses, où toutes sortes de maux sont guéris et toutes sortes de biens obtenus. Tant de confréries et congrégations en son honneur ! tant de religion sous son nom et sa protection ! tant de confrères et de sœurs de toutes confréries et tant de religieux et religieuses de toutes les religions qui publient ses louanges et qui annoncent ses miséricordes ! Il n’y a pas un petit enfant qui, en bégayant l’Ave Maria, ne la loue ; il n’y a guère de pécheurs qui, en leur endurcissement même, n’aient en elle quelque étincelle de confiance ; il n’y a pas même de diable dans les enfers qui, en la craignant, ne la respecte.

10 – Après cela, il faut dire, en vérité, avec les saints : De Maria nunquam satis (3). On n’a point encore assez loué, exalté, honoré, aimé et servi Marie. Elle mérite encore plus de louanges, de respects, d’amours et de services.

11 – Après cela, il faut dire avec le Saint-Esprit : Omnis gloria ejus filiae Regis ab intus (4): Toute la gloire de la fille du Roi est au dedans : comme si la gloire extérieure que lui rendent à l’envi le ciel et la terre n’était rien, en comparaison de celle qu’elle reçoit au dedans par le Créateur, et qui n’est point connue des petites créatures qui ne peuvent pénétrer le secret des secrets du Roi.

12 – Après cela, il faut nous écrier avec l’Apôtre : Nec oculus vidit, nec auris audivit, nec in cor hominis ascendit (I Corinthiens II, 9 (5) : Ni l’œil n’a pas vu, ni l’oreille n’a entendu, ni le cœur de l’homme n’a compris les beautés, les grandeurs et excellences de Marie, le miracle des miracles de la grâce, de la nature et de la gloire. Si vous voulez comprendre la Mère, dit un saint, comprenez le Fils. C’est une digne Mère de Dieu : Hic taceat omnis lingua : Que toute langue demeure muette ici.

13 – Mon cœur vient de dicter tout ce que je viens d’écrire, avec une joie particulière, pour montrer que la divine Marie a été inconnue jusqu’ici, et que c’est une des raisons pourquoi Jésus-Christ n’est point connu comme il doit être. Si donc, comme il est certain, la connaissance et le règne de Jésus-Christ arrivent dans le monde, ce ne sera qu’une suite nécessaire de la connaissance et du règne de la Très Sainte Vierge, qui l’a mis au monde la première fois et le fera éclater la seconde.

 Saint Louis-Marie Grignon de Montfort

(1) « Parce que celui qui est puissant a fait en moi de grandes choses »

(2) Sainte, sainte, sainte Marie, Mère de Dieu et Vierge

(3) Jamais assez de (louer…) Marie

(4) Toute la gloire de la fille du roi est au dedans

(5) « (…) Ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a point entendu, et ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment. » 

(A suivre, en commençant par les fausses dévotions, si Dieu veut)

 

NOTE PERSONNELLE :

     Il y a beaucoup de sites et de blogues dédiés à la Sainte Vierge, et c’est une bonne chose puisqu’elle occupe une place très importante dans l’œuvre du salut et dans les évènements de la fin des temps. Cependant, de nos jours, les fausses dévotions pullulent, et le saint nous permet de nous protéger de l’illusion. De plus, connaissant la pureté et la sainteté de Marie, il est malvenu sur certains sites de présenter des images qui ne contribuent pas à honorer sa pureté et sa sainteté ou contradictoires. Il faut être cohérent avec ce que l’on est censé donner en exemple ou vouloir honorer ou exalter. Ce traité devrait inciter à mettre en harmonie la pratique d’une vraie dévotion avec le désir de la prolonger avec des images qui ont un rapport exclusif avec Notre Sainte Mère, dans un souci d’édification à la pureté, qui invitent à l’imiter. Et, parfois, certaines images ne vont pas dans ce sens. Gardons bien à l’esprit qu’en suivant ses exemples on ne s’égare pas. 

 

René Pellegrini

Mon blogue : https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/les-propheties-sur-la-france-2.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/antechrist-1-caracteristiques-de.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/le-retour-des-juifs-en-palestine-2-les.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/le-communisme-est-il-mort-2.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/ave-maria-entends-nos-prieres.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/la-marque-de-lesprit-revolutionnaire-et.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/la-gloire-du-saint-esprit-motif-1-suite.html

 

mardi 9 août 2022

La Contre-Révolution, qu'est-ce à dire ? - 5 : La hiérarchie - 1


LA CONTRE-REVOLUTION, QU’EST-CE A DIRE ? - 5 : LA HIERARCHIE -1

     La hiérarchie s’oppose per diametrum à la mensongère égalité révolutionnaire. Cette égalité, fonds de commerce des partis politiques, faisait dire à un humoriste disparu « il y en a qui sont plus égaux que d’autres » ce qu’atteste chaque jour qui passe. De plus, au- delà du droit juridique, elle est en accord avec la réalité humaine où l’on observe des différences certaines entre individus, dans tous les domaines.

     La hiérarchie, à quelque niveau où elle se situe, n’est pas un problème lorsque celui qui se voit investi d’une autorité, en quelque secteur d’activité que ce soit, l’assume dans le respect et le souci du bien temporel et spirituel de ses subordonnés. Lorsqu’elle ne les considère pas comme des sujets corvéables et pressurisables à merci, comme objets jetables ou à écraser pour se maintenir ou parvenir.

     Si, comme indiqué dans les articles précédents, la Vérité et la Charité sont l’essence de la Contre-Révolution catholique, il reste à la mettre en acte, c’est-à-dire lui donner l’existence : c’est la Hiérarchie, le troisième volet du triptyque, qui va le permettre.

     Sans entrer dans une explication métaphysique des notions d’essence et d’existence, qui déborderait le cadre de ce sujet précisant, toutefois, que si en Dieu l’essence et l’existence sont identiques, il n’en va pas de même dans l’ordre du créé dans lequel l’essence et l’existence sont distincts. Ainsi, dans l’institution contre-révolutionnaire si la Vérité et la Charité constituent l’essence de la Contre-révolution catholique, c’est la Hiérarchie qui mettra en acte, ou donnera l’acte d’exister à la contre-révolution. Il est donc tout à fait inopportun d’inciter à une action Contre-révolutionnaire, et encore moins à une Révolution, en l’absence de toute hiérarchie légitime (religieuse ou politique).

     Il est inconcevable pour un chrétien de défendre, de promouvoir, de voter pour des partis politiques, des mouvements ou groupes religieux, des institutions ou organismes sociaux se façonnant sur le mécanisme révolutionnaire de l’égalitarisme démocratique dont l’organisation et la structure sociale qu’il génère ne sont que l’application pratique, non moins que la continuation, du cri de révolte satanique de 1789 contre Dieu « Nous ne voulons pas qu’il règne sur nous » (St Luc XIX, 14,27) permis par Dieu, en châtiment des péché, des prévarications et de la surdité française aux nombreuses mises en garde de l’Eglise.

    C’est encore inconcevable, si ce sont bien les enseignements de Dieu et de l’Eglise qui façonnent et dirigent son existence chrétienne, car il sait, ou devrait savoir, que l’égalité démocratique (ou des égaux délibérants) n’a pas sa place dans le ciel de Dieu. A moins d’estimer, ô irrévérence, que Dieu est incompétent en matière d’organisation sociale.

     Alors, il lui faut être cohérent avec la prière du Notre Père qu’il récite chaque jour :

 « Que votre règne vienne sur la terre comme au ciel »

     Il ne peut donc concevoir, vouloir et militer durant son pèlerinage terrestre que pour une société se construisant et s’organisant selon les principes hiérarchiques que Dieu a posé comme modèle pour que ce « règne vienne sur la terre » : celle qui se conforme le mieux possible à la société céleste qui, elle-même, est hiérarchisée puisque composée de trois hiérarchies et neuf chœurs d’anges :

- La première hiérarchie  : Le chœur des Séraphins, des Chérubins et des Trônes.

- La deuxième hiérarchie : Le chœur des Dominations, des Vertus et des Puissances.

- la troisième hiérarchie  : Le chœur des Principautés, des Archanges et des Anges.

     Ces différentes dénominations sont disséminées dans divers textes des Saintes

Ecritures : Genèse III, 24 ; Isaïe VI, 2 ; Ezéchiel X, 3 : I Thessaloniciens IV, 16 ; Colossiens I, 16 ; Ephésiens 1, 21 ; I Pierre III, 32 (liste non exhaustive)

     Cette société humaine conforme aux trois hiérarchies célestes que la chrétienté avait progressivement mise en place, est figurées par la triple couronne du Pape (1) symbolisant les trois pouvoirs de Jésus-Christ (législatif, judiciaire et exécutif) et leur traduction dans l’organisation de la société chrétienne par :

- le pouvoir spirituel du Pape gouvernant l’Eglise c’est-à-dire les évêques, les curés, les religieux, les fidèles et qui assure la doctrine et les sacrements.

- le pouvoir temporel ou politique délégué par le Pape au roi ou à l’empereur qu’il désigne lui-même.

- le pouvoir économique et social des fidèles qui revient aux familles et aux entreprises et pas aux marchés financiers, ni aux hedge funds.

     Le Pape restant le maître de l’enseignement de la doctrine concernant ces trois pouvoirs.  

(A suivre…« La Contre-Révolution, qu’est-ce à dire – 6 : La hiérarchie - 2 »…si Dieu veut) 

René Pellegrini

 

(1) Tiare pontificale abandonnée et déposée par Paul VI, le 23 novembre 1964, geste qui s’apparente au découronnement de Jésus-Christ. La tiare signe par excellence du Pouvoir Pontifical et de son caractère monarchique.

Mis sur un autre blogue le 17 décembre 2014

Introduction à l'histoire des Patriarches - 10 : Le départ du pays natal - 4

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 10   LE DEPART DU PAYS NATAL – 4 (Genèse, XI, 27 – XII, 5)        Mais par cette stabili...