LA CONTRE-REVOLUTION, QU'EST-CE
A DIRE ? - 1
S’agit-il
d’en appeler à « Aux armes citoyens ? » ou « A la
Révolution ? » comme certains agitateurs ou inconscients le
réclament, ici ou là, sur des forums catholiques ou ailleurs ? Agir de la
sorte serait toujours faire le jeu de la Révolution car comme on l’a dit, elle
est un « état
permanent » : elle se nourrit d’agitations et de
révoltes qui constituent son sang, sa vie. Elle est donc toujours à l’œuvre en
suscitant, durant les périodes d’apparentes accalmies, des oppositions
préparant les agitations et les révoltes de demain avec l’aide « d’idiots
utiles catholiques ou non » pour lui faire faire un pas de plus vers son
objectif final. Elle ne peut être que permanente car son but, son horizon final,
n’est rien d’autre que la domination mondiale qu’elle se doit d’assouvir et
ensuite préserver sous un régime dictatorial pénétré de spiritualité
luciférienne, en faisant table rase de tout ce qui pourrait rappeler un passé
authentiquement chrétien. La Révolution se veut - sous le masque démocratique,
libéral et républicain – catholique, c’est-à-dire universelle selon
l’étymologie, en se substituant à l’Eglise catholique qui a seule vocation universelle.
La contre-révolution
n’est pas pour autant passive, elle est aussi une action
car :
- Elle consiste à
reconquérir les intelligences et les cœurs pour les orienter vers Dieu, source
de tout bien véritable, pour que ceux-ci soient mus dans l’action
contre-révolutionnaire par deux vertus théologales (1) : la Vérité et
la charité.
- Elle implique aussi d’avoir
une bonne connaissance de ce qu’est le mal qui ne procède pas
seulement de la faiblesse humaine personnelle, mais aussi du
mal organisé, voulu et impulsé dans la société par l’action diabolique
des têtes pensantes du complot judéo-maçonnique antichrétien aidées par une
kyrielle de supplétifs appartenant aux diverses composantes religieuses et
philosophiques, ignorants du vrai but poursuivi ou volontairement impliqués, et
de le mettre en évidence. Pour ce faire :
- Elle s’attache
indéfectiblement à faire connaître l’enseignement des Papes qui ne peuvent se
contredire sur des sujets idéologiques ou à connotations philosophiques, et
justement condamnés par l’Eglise car ayant une incidence directe sur la foi et
les mœurs (leur domaine de compétence) et en connexion avec eux.
Les
Papes, lorsqu’ils sont vraiment Papes et pas des usurpateurs ou des antipapes
ne peuvent se contredire ou errer, aussi bien dans l’exercice de leur magistère
ordinaire que dans celui de l’exercice extraordinaire ou ex cathedra. L’un,
ordonné aux besoins et à la conduite journalière du troupeau de Dieu exilé au
milieu de ce monde, l’autre, généralement ordonné à la proclamation des dogmes,
de manière plus solennelle, mais peu fréquent dans l’histoire de l’Eglise.
C’est le même Esprit qui agit dans ces deux expressions du Magistère et, dans
ces deux exercices, l’Eglise est assistée de Notre-Seigneur comme il l’a
promis, avant de retourner au ciel après sa Résurrection.
« Allez donc, enseignez toutes les nations les baptisant au nom
du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; leur apprenant à garder tout ce
que je vous ai commandé : et voici que je suis avec vous tous les jours,
jusqu’à la consommation du siècle. » (St Matthieu XXVIII, 19)
Pour
mener le combat contre-révolutionnaire, tel qu’il est présenté, il faut donc
bien connaître son ou ses ennemis. Après plus de deux siècles de formatage
laïc, qui n’est autre que l’application pratique de l’enseignement et des
principes révolutionnaires dans la société, depuis l’école jusqu’à
l’Université. Il est donc nécessaire pour un Catholique, et pour tout homme de
bonne volonté, de réformer son intelligence sur des principes moraux et
philosophiques chrétiens et d’aider, dans la mesure du possible, les autres en
ce sens.
Rappelons-nous que le désir de sainteté chrétienne ne se limite pas seulement
au don de piété, mais aussi à ceux de sagesse, d’intelligence, de science, de
force, de conseil : tout ce qui, dans un monde sécularisé, peut contribuer
à l’accomplissement de nos devoirs de chrétiens.
(A
suivre…« La contre-révolution, qu'est-ce à
dire ? – 2 »…si Dieu veut)
René Pellegrini
(1) On les appelle théologales parce que Dieu est leur objet, et
elles ont leur unique source en Dieu.