LA
CONTRE-REVOLUTION, QU’EST-CE A DIRE ? - 3 : LA VERITE
On n’abordera pas ici une étude métaphysique
de la vérité qui nécessiterait de développer sa nature et son
fondement. On se contentera simplement de dire, pour ce premier volet du
triptyque contre-révolutionnaire, qu’elle est une vertu morale, et
d’effleurer les diverses applications du mot vérité, pour mettre surtout en
évidence les détenteurs de la vérité.
APPLICATIONS DIVERSES DU MOT VERITE :
- La vérité en
philosophie (1) c’est, d’une façon générale, l’accord entre
l’intelligence et les choses connues. Elle est principalement dans l’intelligence,
et secondairement dans les choses pour autant que celles-ci sont rapportées à
l’intelligence comme à leur principe. (Somme Théologique Ia Pars, q.16, a.1)
- La vérité ontologique :
elle exprime l’être des choses en tant qu’il est conforme à l’intelligence
divine dont il procède. Dieu étant la cause efficiente de tout être, les choses
sont vraies en tant qu’elles sont conformes aux idées d’après lesquelles elles
ont été faites.
- La vérité logique :
* Au sens
concret : c’est la connaissance elle-même en tant que l’intelligence est
conforme à l’objet ou à la chose qu’elle représente.
* Au sens
abstrait : la conformité de l’intelligence avec la chose par un jugement
affirmant ce qu’elle est ‘’adaequatio intellectus ad rem’’. Par exemple, si je
dis « cet or est pur » j’énonce une vérité si véritablement la pureté
appartient à cet or, c’est-à-dire si mon jugement est conforme à ce qui est.
- La vérité morale qui
est la conformité du langage et des actions avec la pensée
LA VERITE EST EN DIEU, NOTRE SEIGNEUR
JESUS-CHRIST…
C’est le Fils de Dieu
lui-même qui l’a affirmé à ses disciples, dans son sermon, après la Cène. Il
déclara solennellement : « Je
suis la voie, la vérité et la vie » (St Jean XIV, 6). La vérité est la Personne même de
Jésus-Christ. Ses paroles sont vérités.
Il l’affirmera encore devant
Pilate le représentant en Judée de l’autorité impériale :
« C’est
pourquoi Pilate lui repartit : Tu es donc roi ? Jésus répondit : Tu
le dis, je suis roi. Si je suis né et si je suis venu
dans le monde, c’est pour rendre témoignage à la vérité ; quiconque
est de la vérité, écoute ma voix.
». (St Jean XVIII, 37)
A contrario celui qui refuse,
à quelque titre que ce soit, d’écouter et d’obéir à la voix de Jésus, méprise
ses enseignements et pousse ou encourage les autres, par sa conduite, ses
propos ou ses enseignements, à faire de même, porte en quelque sorte, comme
inscrit sur son front, et en gros caractères, la marque de son discrédit :
MENTEUR !
Il l’affirmera aussi devant
les Juifs qui cherchent des prétextes pour le faire mourir :
« (…) Celui
qui m’a envoyé est VRAI, et moi ce
que j’ai entendu de lui, je le dis au monde. »
(St Jean VIII, 26)
…ET DANS SON EGLISE OU MAISON DE DIEU qui est « colonne
et fondement de la vérité » telle est
l’affirmation inspirée de Saint Paul au jeune Timothée.
« Afin
que (…) tu
saches comment te conduire dans la maison de Dieu, qui est l’Eglise
du Dieu vivant, la colonne et le fondement de la vérité. » (I Timothée III, 15)
Verset qui atteste, par la
même occasion, la visibilité et l’infaillibilité de l’Eglise « colonne et fondement de la vérité » et unique canal de celle-ci.
Possédée par Jésus-Christ et
par sa continuité ici-bas, son Eglise, la vérité implique donc pour le
chrétien, une adhésion et un attachement indéfectibles aux enseignements de
Dieu et de son Eglise contenus dans les Saintes Ecritures ainsi que dans les
documents magistériels, et applicables dans la vie privée, morale, sociale et
politique.
Cette vie chrétienne, sous
ses différents aspects ne sauraient, à moins de négliger ou de fuir sa mission
de baptisé et de disciple de Jésus, faire l’impasse sur les priorités qui lui
incombent d’enseigner ou de défendre, selon ses aptitudes, tout ce qui concerne
le salut des âmes, et de combattre, en conservant la charité chrétienne, tout
ce qui est en opposition à ces enseignements, sans tenir compte du
qu’en-dira-t-on, de l’ironie, des critiques, des calomnies, du mépris, de la
haine ou des menaces « (…) Il
faut plutôt obéir à Dieu qu’aux hommes »
(Actes V, 29) nous dit l’exemple de Saint Pierre sommé par les autorités juives
de faire silence sur le doux nom de Jésus et ses enseignements, car
Notre-Seigneur nous a avertis en ces termes :
« Celui
qui aura rougi de moi et de mes paroles, le Fils de l’homme rougira de lui,
lorsqu’il viendra dans sa majesté et dans celle du Père et des saints anges. » (St Luc IX, 26)
Qu’elle que soit notre
position sociale et la hauteur de nos responsabilités, il faut que notre intelligence et notre volonté
se conforment à la vérité de la loi divine - car Dieu ne peut ni se
tromper, ni nous mentir, et tel que l’enseigne et le transmet le Magistère de
l’Eglise que ce soit par le Magistère ex cathedra du Pape ou par le Magistère
pontifical ordinaire (2). Il faut aussi que notre intelligence et
notre volonté se conforment à l’ordre que le Créateur à inscrit dans notre nature superbement
bafoué, de nos jours, par des lois et des pratiques immorales et scélérates.
Que les chrétiens doivent se soumettre à la vérité infailliblement révélée par
les enseignements de Notre Seigneur c’est ce que Lui-même affirme :
« Mes
brebis écoutent ma voix ; moi
je les connais et elles me suivent. »
(St Jean X, 27)
(A
suivre… « La contre-révolution qu’est-ce à
dire ? - 4 : La charité »…si
Dieu veut)
René Pellegrini
(1) Ultérieurement, si Dieu veut, une rubrique
sera consacrée à la philosophie chrétienne
(2) Le Pape possède un double Magistère
infaillible : le Magistère ex cathedra, solennel ou extraordinaire utilisé
exceptionnellement pour la définition d’un dogme en matière de foi et de mœurs,
donc très peu utilisé, en moyenne tous les deux ou trois siècles, et le
Magistère pontifical ordinaire utilisé dans ses enseignements non dogmatiques
(Encycliques, Bulles, Brefs, Constitutions Apostoliques) destinés à guider les
fidèles spirituellement ou doctrinalement utilisé tous les jours, ou selon les
besoins, afin qu’ils n’aillent pas brouter dans des pâturages empoisonnés lorsque
surgissent certaines idéologies néfastes pour la foi ou les mœurs, et dans
lesquels le Pape ne peut errer ayant la promesses de l’assistance de
Jésus-Christ « Je suis avec vous TOUS LES JOURS,
jusqu’à la consommation des siècles ». (St Matthieu XXVIII, 20) C’est à tort, de manière arbitraire
et non sans graves conséquences pour la foi elle-même qu’on exclut de
l’infaillibilité les Encycliques, contrairement à l’enseignement de Mgr
d’Avanzo au nom de la députation de la Foi lors du Concile Vatican I, et du
Pape Pie XII.
Mis sur un autre blogue le 7 août 2014