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dimanche 18 septembre 2022

La conformité à la volonté de Dieu


LA CONFORMITE A LA VOLONTE DE DIEU

 

 

     Mon ami (e), mon frère, ouvre bien ton cœur et ton intelligence car l’histoire du Père Taulère que tu vas lire est l’application pratique, dans l'adversité, de l’enseignement de #Notre-Seigneur. Le chemin le plus sûr et le plus court de la vraie perfection : la conformité à la #volonté de Dieu. A méditer par ceux qui se plaignent et réclament tous les secours de la terre dès qu’une adversité se manifeste.

 

     Le Père Taulère, pieux et savant religieux de l’Ordre de #Saint Dominique, rapporte à ce sujet un exemple touchant. Animé d’un vif désir de faire des progrès dans la vertu et ne se fiant pas à son savoir, il conjurait le Seigneur, déjà depuis huit ans, de lui envoyer quelqu’un de ses serviteurs qui lui enseignât le chemin le plus sûr et le plus court de la vraie #perfection. Un jour qu’il ressentait ce désir plus vivement encore et qu’il redoublait ses supplications, une voix se fit entendre qui lui disait : « Va à telle Eglise et tu trouveras celui que tu cherches. » Le pieux docteur part aussitôt. Arrivé près de l’Eglise indiquée, il trouve à la porte un pauvre mendiant à demi couvert de haillons, les pieds nus et souillés de boue, d’un aspect tout à fait digne de #pitié et qui semble devoir être plus occupé d’obtenir des secours temporels que propre à donner des avis spirituels. Cependant, Taulère l’aborde et lui dit : « Bonjour, mon ami. » - Maître - répond le mendiant – je vous remercie de votre souhait ; mais je ne me souviens pas d’avoir jamais eu de mauvais jours. » - « Eh bien ! » - reprend Taulère – que Dieu vous accorde une vie heureuse. » - « Oh ! – dit le mendiant – grâce au Seigneur, j’ai toujours été heureux ! Je ne sais pas ce que c’est d’être malheureux. » - « Plaise à Dieu, mon frère – reprend de nouveau Taulère étonné – qu’après le bonheur dont vous dîtes que vous jouissez, vous parveniez encore à la #félicité éternelle. Mais je vous avoue que je ne saisis pas très bien le sens de vos paroles, veuillez donc me l’expliquer plus clairement. »

 

     « Ecoutez – poursuit le mendiant – non, ce n’est point sans raison que je vous ai dit que je n’ai jamais eu de mauvais jours, les jours ne sont mauvais que quand nous ne les employons point à rendre à Dieu, par notre soumission, la gloire que nous Lui devons ; ils sont toujours bons si, quelque chose qui nous arrive, nous les consacrons à le louer et nous le pouvons toujours avec la grâce. Je suis, comme vous voyez, un pauvre mendiant tout infirme et réduit à une extrême indigence, sans aucun appui ni abri dans le monde, je me vois soumis à bien des #souffrances et à bien des #misères de toute sorte. Eh bien ! Lorsque je ne trouve pas d’#aumônes et que j’endure la faim, je loue le bon Dieu ; quand je suis importuné par la pluie ou la grêle ou le vent ou la poussière et les insectes, tourmenté par la chaleur ou par le froid, je bénis le bon Dieu ; quand les hommes me rebutent et me méprisent, je bénis et glorifie le Seigneur. Mes jours ne sont donc pas mauvais, car ce ne sont point les adversités qui rendent les jours mauvais ; ce qui les rend tels, c’est notre impatience, laquelle provient de ce que, notre volonté est rebelle, au lieu d’être soumise et de s’exercer, comme elle le doit, à honorer et à louer Dieu continuellement. »

 

     « J’ai dit, en outre, que je ne sais ce que c’est que d’être malheureux, qu’au contraire, j’ai toujours été heureux. Cela vous étonne. Vous allez en juger vous-même. N’est-il pas vrai que nous nous estimerions tous très heureux, si les choses qui nous arrivent étaient tellement bonnes et favorables qu’il nous fût impossible de rien souhaiter de mieux, de plus avantageux ? Que nous tiendrions pour bienheureuse une personne dont toutes les volontés s’accompliraient sans obstacles, dont tous les désirs seraient toujours satisfaits ? Sans doute, aucun homme ne saurait, en vivant selon les maximes du monde, arriver à cette félicité parfaite ; il est même réservé aux habitants du ciel, consommés dans l’union de leur volonté avec celle de Dieu, de posséder pleinement une telle #béatitude. Cependant, nous sommes appelés à y participer dès ici-bas, et c’est au moyen de la conformité de notre volonté à la volonté de Dieu qu’il nous est donné d’avoir ainsi part à la félicité des élus. La pratique de cette conformité est, en effet, toujours accompagnée d’une paix délicieuse, qui est comme un avant-goût du #bonheur céleste. Et il n’en peut être autrement, car celui qui ne veut que ce que Dieu veut ne rencontre plus aucun obstacle à sa volonté, tous ses désirs, n’ayant rien que de conforme au bon plaisir de Dieu, ne sauraient manquer d’être satisfaits ; il est donc bienheureux. »

 

     « Hé ! Mon Père, tel que vous me voyez, je jouis toujours de ce bonheur. Rien ne nous arrive, vous le savez, que Dieu ne le veuille ; et ce que Dieu veut est toujours ce qu’il y a de mieux pour nous. Je dois donc m’estimer heureux, quoi que ce soit que je reçoive de Dieu ou que Dieu permette que je reçoive des hommes. Et comment n’en serais-je pas heureux, persuadé, comme je le suis, que ce qui m’arrive est précisément ce qu’il y a pour moi de plus avantageux et de plus à propos ? Je n’ai qu’à me rappeler que Dieu est mon Père et que je suis son enfant. Un Père infiniment sage, infiniment bon et tout-puissant sait bien ce qui convient à ses enfants et ne manque pas de le leur donner. Ainsi, que les choses qui m’arrivent répugnent aux #sentiments de la nature ou qu’elles les flattent, qu’elles soient assaisonnées de douceur ou d’amertume, favorables ou nuisibles à la #santé, qu’elles m’attirent l’estime ou le mépris des hommes, je les reçois comme ce qu’il y a, dans la circonstance, de plus convenable pour moi et j’en suis aussi content que peut l’être celui dont tous les goûts sont pleinement satisfaits. Voilà comment tout m’est sujet de joie et de bonheur. »

 

     Emerveillé de la profonde #sagesse et de la haute perfection de ce mendiant, le théologien lui demande : « D’où venez-vous ? » - Je viens de Dieu, répond le pauvre. – « Vous venez de Dieu ! Et où l’avez-vous rencontré ? » Là où j’ai quitté les créatures. - Et où demeure-t-il ?  Dans les cœurs purs et les âmes de bonne volonté. – Mais qui êtes-vous donc ? – Je suis roi. – Ha ! Où est votre royaume ?  Là-haut, dit-il, en montrant le ciel ; celui-là est roi, qui possède un titre certain au #royaume de Dieu, son Père. – Quel est, demande enfin Taulère, le maître qui vous a enseigné une si belle doctrine ? Comment l’avez-vous acquise ? – Je vais vous le dire, répond le mendiant : « Je l’ai acquise en évitant de parler aux hommes, pour m’entretenir avec Dieu dans la #prière et la #méditation ; mon unique soin est de me tenir constamment et intimement uni à Dieu et à sa volonté sainte. C’est là toute ma science et tout mon bonheur. »

 

     Taulère savait désormais ce qu’il voulait savoir. Il prit congé de son interlocuteur et s’éloigna. « J’ai donc enfin trouvé - dit-il, une fois livré à ses réflexions – j’ai enfin trouvé celui que je cherchais depuis si longtemps. Oh ! Combien elle est vraie la parole de #Saint Augustin :

 

« Voilà que les ignorants se lèvent et ravissent le ciel ; et nous, avec notre science aride, nous restons embourbés dans la chair et le sang. »

 

 

Extrait de : « La divine Providence »

 

(Par le Père Saint-Jure et le Bienheureux Claude la Colombière)

 

René Pellegrini 

samedi 30 avril 2022

La gloire du Saint-Esprit - Motif 1


TRAITE DU SAINT-ESPRIT - 1

 

LA GLOIRE DU SAINT ESPRIT – MOTIF 1

 

     Introduction au Traité du Saint-Esprit visant à faire connaître, autant qu’il est possible, la troisième Personne de la Sainte Trinité, en elle-même et dans ses oeuvres. Quatre motifs ont déterminé Mgr Gaume a publié ce Traité : le premier, la gloire du Saint-Esprit.

     Toutes les œuvres de Dieu sont amour, car Dieu est charité par essence comme l’enseigne saint Jean :

« Quant à nous, nous avons connu la charité (1) que Dieu à pour nous, et nous y avons cru Dieu est charité ; et qui demeure dans la charité demeure en Dieu, et Dieu en lui. » (I Jean IV, 16)

     Les œuvres de Dieu sont amour. Or créer c’est aimer ; conserver, c’est aimer ; racheter, c’est aimer. Le Saint-Esprit étant l’amour consubstantiel du Père et du Fils, (2) le Saint-Esprit est donc dans toutes leurs œuvres. C’est par lui que les deux autres Personnes de la Sainte Trinité (le Père et le Fils) se mettent, pour ainsi parler, en contact avec le monde. De là, ce mot de Saint Thomas

« Le Saint-Esprit est le premier don de Dieu. » Et cet autre de Saint Basile « Tout ce que possèdent dans l’ordre de la nature, aussi bien que dans l’ordre de la grâce, les créatures du ciel et de la terre, leur vient du Saint-Esprit. »

     Ne semble-t-il pas que ce divin Esprit devrait, par un juste retour, occuper la première place dans nos pensées et dans notre reconnaissance ? Toutefois, par un renversement étrange, personne ou presque personne qui songe à Lui.

     On connaît le Père, on le respecte, on l’aime. Pourrait-il en être autrement ? Ses œuvres sont palpables et toujours présentes aux yeux du corps. Les magnificences des cieux, les richesses de la terre, l’immensité de l’Océan, les mugissements des vagues, les roulements du tonnerre, l’harmonie merveilleuse qui règne dans toutes les parties de l’univers, redisent avec une éloquence intelligible à tous, l’existence, la sagesse et la puissance du Dieu père et conservateur de tout ce qui est.

     On connaît le Fils, on le respecte, on l’aime. Non moins nombreux que ceux du Père, et non moins éloquents, sont les prédicateurs qui parlent de lui. L’histoire si touchante de sa naissance, de sa vie, de sa mort ; la croix, les temples, les images, les tableaux, le sacrifice de l’autel, les fêtes, rendent populaires les différents mystères de ses humiliations, de son amour et de sa gloire. Enfin, l’Eucharistie, qui le tient personnellement présent dans les tabernacles, fait graviter vers lui toute la vie catholique, depuis le berceau jusqu’à la tombe.

(A suivre… « La gloire du Saint-Esprit – motif 2 »…si Dieu veut)

 René Pellegrini

(1) Le mot grec agapè est généralement traduit par amour dans les bibles protestantes et les bibles catholiques plus ou moins récentes (optique œcuménique sans doute ou esprit d’indépendance envers les exhortations de l’Eglise). Le Concile de Trente a recommandé aux fidèles la Vulgate, c’est donc elle que j’utilise. Celle-ci traduit agapè du texte grec par « charité ». Pour quelle raison ? Il y a une différence entre les deux.

L’amour est une passion de l’appétit concupiscible. Acte de la volonté, l’amour consiste dans l’union affective avec un bien suffisamment perçu ou dans le mouvement d’inclination de la volonté vers ce bien. Inclination qui produit le désir et la recherche de l’objet jusqu’à ce que la volonté se repose avec jouissance dans sa possession. Pour être ainsi aimé, ce bien doit être en harmonie avec la volonté et être suffisamment connu, bien que la perfection et l’intensité de l’amour ne soient point nécessairement en équation avec celles de la connaissance.

La charité est un amour provenant de la volonté accompagné d’une grande estime de l’objet aimé en ajoutant à l’amour l’idée d’une certaine perfection affective. Ainsi toute charité est amour, mais tout amour n’est point charité. Quand la charité est mutuelle et accompagnée de bienveillance réciproque, elle prend le nom d’amitié.

L’amour de concupiscence recherche uniquement son propre bien, l’amour d’amitié poursuit uniquement, ou du moins principalement, le bien de l’objet aimé.

Pour rappel la charité est une des trois vertus théologales avec l’espérance et la foi.

Elles sont appelées théologales car ce sont des vertus surnaturelles c’est-à-dire qu’elles élèvent la vie humaine à un niveau supérieur, la transportant dans un domaine qui n’est pas son champ d’action normal, où elles se dépassent elle-même tant par sa manière d’agir que par ses aspirations. Elles sont théologales car Dieu est leur objet direct.

(2) C’est moi qui souligne en gras.


 

Introduction à l'histoire des Patriarches - 10 : Le départ du pays natal - 4

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 10   LE DEPART DU PAYS NATAL – 4 (Genèse, XI, 27 – XII, 5)        Mais par cette stabili...