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mardi 24 janvier 2023

Introduction à l'histoire des Patriarches - 10 : Le départ du pays natal - 4


INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 10 


LE DEPART DU PAYS NATAL – 4

(Genèse, XI, 27 – XII, 5)

 

     Mais par cette stabilisation trop rapide, il s’était dérobé au plan divin. Il n’avait pas pénétré dans la terre que Dieu avait choisie pour être celle de son peuple, la terre de Chanaan. Dieu, alors, se tourna vers Abraham dont il connaissait la fidélité à toute épreuve et lui fit entendre l’appel qui devait déterminer sa vocation : « Sors de la terre, sors de la parenté, sors de la maison de ton père et viens dans la terre que je te montrerai. » Cette ordre demandait un détachement complet et une obéissance héroïque, à un homme qui ignorait encore et la valeur du renoncement et le prix de l’obéissance. Aussi, fut-il renforcé des promesses les plus magnifiques : « Si tu fais cela, ajouta Dieu, je ferai de toi le chef d’une grande nation. » La race qui allait naître d’Abraham était appelée, en effet, à se développer à une cadence extrêmement rapide. Remarquons que l’auteur sacré ne dit pas : gentum multam (une nation nombreuse), mais : gentum magnam (une grande nation) ; parce que le peuple juif, comparé aux autres, n’aura jamais qu’une importance numérique secondaire. « Ce n’est pas, dira plus tard Moïse, parce que vous surpassiez en nombre toutes les nations, que le Seigneur s’est uni à vous et vous à choisis, puisqu’au contraire vous êtes moindres que que tous les autres peuples, c’est parce que le Seigneur vous a aimés, et a gardé le serment qu’il avait fait à vos pères (17) » Mais ce peuple fut grand par la mission dont Dieu l’investit, grand aussi par le nombre d’hommes d’une sainteté exceptionnelle, tels que Moïse, David, Elie, les Patriarches, les Prophètes, saint Jean-Baptiste, les apôtres et combien d’autres ! qui sortirent de lui.

     De plus, il est évident qu’il ne s’agit pas seulement, ici, d’une descendance naturelle : spirituellement parlant, Abraham, nous l’avons dit plus haut, est le père de tous ceux qui croient en un seul Dieu, créateur de l’univers, et qui observent sa loi. C’est pourquoi Dieu ajouta : « Je te bénirai et je glorifierai ton nom. Non seulement, je te bénirai, mais tu seras béni, c’est-à-dire, non seulement ma bénédiction descendra sur toi, mais elle y demeurera ; et elle s’étendra à tous ceux qui te béniront ; tandis qu’au contraire, ceux qui te maudiront, seront maudits par moi, car c’est en toi que toutes les nations recevront la bénédiction. C’est entre tes mains que je remets la promesse de sauver tous ceux qui voudront en prendre les moyens. Elles seront bénies en toi, non pas en ta personne, non pas à cause de tes mérites à toi, mais en celui qui doit naître de toi, qui sera la gloire de ta race : elles seront bénies en vertu des mérites du plus illustre de tes descendants, le Christ. »

     On sait comment ces promesses ce sont réalisées et quelle gloire allait s’attacher, à travers les siècles, au nom d’Abraham, quel poids aurait ce nom dans les balances de la justice divine ! Mais sur l’heure, tout cela était caché dans la nuit des temps : et notre saint se trouvait seulement en face d’un nouvel ordre de départ, suivi d’un saut dans l’inconnu.

     Cependant, cet homme de foi n’hésita pas. Laissant là son père et la tribu de son père, il reprit le bâton du pèlerin (18). Il emmenait avec lui Saraï son épouse, Lot son neveu, tous les biens qu’il possédait, et puis, ajoute le texte sacré, toutes les âmes qu’il avait faites en Charan. Qu’est-ce-à-dire, puisqu’il n’avait encore aucun héritier ? Peut-être, des enfants nés dans les familles de ses serviteurs ? Peut-être, mais ces âmes, c’étaient plutôt celles qu’il avait engendrées à la vie véritable, celles des hommes que son exemple avait gagnés au culte du vrai Dieu. Prenant donc tout le monde avec lui, il partit, dit saint Paul, sans savoir où il allait (19).

     Abraham, explique saint Jean Chrysostome, ne connaissait ni la Loi ni les Prophètes : il n’avait reçu aucun enseignement,(Cependant) il fit tout ce qui lui était ordonné. Dieu lui dit de tout abandonner : famille, maison, etc., il les abandonna. Dieu lui dit d’aller dans une terre inconnue : il obéit. Dieu lui promit de le rendre père d’un grand peuple et de le bénir : il crut que cela arriverait. Il partit comme le lui avait dit le Seigneur, c’est-à-dire : il crut à toutes les paroles de Dieu sans hésiter, sans douter ; il partit, l’âme pleine de constance et de fermeté. Aussi fut-il très agréable au Seigneur (20).

     Poursuivant la courbe du Croissant fertile, la caravane atteignit bientôt la terre de Chanaan, où elle allait pendant des années encore, errer de-ci de-là, sans jamais se fixer nulle part. Et ces pérégrinations dureront des siècles. C’est seulement huit cents ans plus tard, au temps de Josué, que le peuple hébreu, revenant de son long séjour en Egypte, fera la conquête méthodique de la Palestine et s’y établira solidement. Jusque-là, le clan des descendants d’Abraham, mènera la vie primitive des nomades, gardeurs de troupeaux. Nous verrons bientôt pourquoi.

Dom Jean de Monléon

 

(17) Deutéronome VII,7,8) 

(18) Une lecture superficielle de la Bible laisserait croire qu’Abraham ne quitta le pays de Charan qu’après la mort de son père. Mais une étude plus attentive montre qu’il avait soixante-quinze ans quand il se remit en route, et cent trente-cinq ans quand mourut son père. Il est donc de toute évidence que ce fut bien avant la mort de celui-ci qu’il le quitta. Cf. saint Augustin, Cité de Dieu, I. XVI, ch. XV.

(19) Hébreux, XI,8.

(20) Homélie XXXI,5.

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lundi 9 janvier 2023

Introduction à l'histoire des Patriarches - 9 : Le départ du pays natal - 3


INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 9

 

LE DEPART DU PAYS NATAL – 3

(Genèse, XI, 27 – XII, 5)

 

     Epouvanté d’un pareil crime, redoutant la vengeance de ses dieux, Tharé alla trouver le roi et lui dénonça son fils. Le souverain fit amener Abram en sa présence et l’invita à adorer le feu, que les Chaldéens considéraient comme le principe de toutes choses. Mais le jeune homme s’y refusa énergiquement : « Pourquoi, demanda-t-il, n’adorez-vous pas plutôt l’eau, qui éteint le feu ? – ou le nuage, qui porte l’eau ? – ou le vent, qui dissipe le nuage ? – ou l’homme, qui résiste au vent ? » Et il confessa intrépidement sa foi dans le Dieu invisible, maître souverain de l’univers, exhortant tous les assistants à l’adorer, comme lui. Outré d’indignation, le roi ordonna de chauffer, pendant trois jours et trois nuits sans désemparer, le four de son palais : après quoi, en présence d’une foule immense, on y jeta Abraham, et avec lui son frère Aran, qui avait adhéré à sa foi. Mais Dieu protégea son serviteur que le feu n’osa toucher et qui sortit sain et sauf de la fournaise. Aran, au contraire, fut dévoré par les flammes, parce que – disent nos auteurs – son cœur n’adhérait pas entièrement à Dieu. A la suite de ce prodige, Abram devint l’objet de la considération générale et se retira dans la maison de son père. De nombreux serviteurs du roi s’attachèrent à lui et embrassèrent dès lors du culte du vrai Dieu (12). Quelle est la part de vérité et celle de la légende dans cette histoire ? Il est naturellement impossible de le dire. Certains voudraient n’y voir qu’une transposition à l’épisode des trois enfants dans la fournaise…En tout cas, le fait même de la persécution ne paraît pas contestable. Parmi les multiples témoignages que l’on peut évoquer, citons, en particulier, celui de l’historien Josèphe, dans ses Antiquités judaïques (13) ; celui de saint Jérôme, qui tient pour « vrai » (vera est traditio Hebracorum, dit-il) – qu’Abraham, ayant méprisé les idoles et confessé le Seigneur, fut miraculeusement préservé du feu dans lequel il avait été jeté (14) ; enfin et surtout celui de la Bible elle-même. Au IIe livre d’Esdras, Dieu est remercié d’avoir tiré Abraham du feu des Chaldéens : Domine Deus qui elegisti Abram, et eduxisti cum de igne Chaldacorum…(15). Et la version arabe de la Genèse dit d’Aran qu’il mourut, non pas dans le pays des Chaldéens, comme le fait la Vulgate, mais : dans la fournaise des Chaldéens.

     A la suite de cet épisode dramatique, Tharé, revenu sans doute à des sentiments orthodoxes, se résolut à émigrer sous un ciel plus clément. Il se mit en route, suivi d’Abram, de Saraï et de Lot, le fils d’Aran. Nachor, par contre, n’est pas mentionné dans ce départ, ni sa femme Melcha : il est probable qu’ils demeurèrent quelque temps encore en Chaldée. Plus tard, ils devaient rejoindre la tribu familiale à Charan et s’y fixer. Nous les retrouverons là quand il s’agira de marier Isaac.

     Le dessein de Tharé était d’atteindre la terre de Chanaan, c’est-à-dire la Palestine actuelle. Mais il ne pouvait, des bords du Bas-Euphrate, s’y rendre directement : la région qui sépare la Chaldée des rives du Jourdain, est, en effet, un désert, un des plus sévères du globe, et ses bêtes y auraient péri de faim. Il lui fallait suivre le tracé du « Croissant fertile », c’est-à-dire remonter d’abord vers le nord en longeant l’Euphrate, jusque vers le point où se trouve actuellement Damas, puis de là, redescendre vers le sud-ouest. La caravane se mit donc en marche. A petites journées elle atteignit Charan, point de passage, et peut-être marché important, situé dans la région de l’Anti-Taurus, sur un affluent de l’Euphrate, le Balikh.

     C’est un pays fort accueillant pour un nomade pasteur de troupeaux. Assez bien arrosée par quelques pluies et par les rivières, cette région a de l’herbe. Au printemps, la flore y est même somptueuse : des marguerites blanches, des tulipes de sang et des crocus jaunes y font un tapis moucheté ; les capriers agitent leurs touffes mauves, et de hautes hampes à bouquets roses surgissent de partout. Cette steppe odorante est riche dès que mai arrive, mais les troupeaux ne manquent jamais vraiment de pâture. Charan au creux de ses collines était sans doute comme aujourd’hui une bourgade aux maisons de briques peintes à la chaux, dont les minuscules coupoles (chacune recouvre une pièce) font comme un conglomérat de billes (16).

     Tharé trouva le site à son goût. La distance qui le séparait des Chaldéens était maintenant suffisante ; il jugea inutile de pousser plus loin et fixa ses tentes en cet endroit. Il y demeura jusqu’à sa mort, qui l’atteignit à l’âge de deux cent cinq ans.

(12) Le récit que nous venons de faire est tiré de divers écrits rabbiniques, mais surtout du Livre de la génération d’Adam, que l’on trouve au Dictionnaire des Apocryphe de Migne, I. II, col. 1111 et suiv. Le traducteur de cet ouvrage dit ici en note : « Abraham sauvé miraculeusement du four ardent à Ur en Chaldée, en récompense de sa foi…et le motif de sa condamnation, sont une tradition de la synagogue. Elle est consignée dans les livres anciens : la paraphrase chaldaïque de Jonathan, le Talmud, le Midrash-Rabba, le Midrash-Schokhertob. Elle revient souvent dans la liturgie de la synagogue. La mort d’Aran, telle qu’elle est racontée ici, est également la tradition constante de la synagogue, aussi bien que le moyen employé par Abraham pour amener son père à confesser lui-même l’impuissance des idoles, en lui disant que la grande avait brisé toutes les autres.» - Le tombeau d’Aran se voyait encore à Ur du temps de saint Jérôme. Le saint le dit lui-même à la fin de son traité : Sur l’emplacement et les noms des lieux hébreux.

(A suivre…si Dieu veut)

Don Jean de Monléon (O.S.B)

 

(13) I. I, c. 7

(14) Hier., c. 1005,1006

(15) IX, 7.

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vendredi 30 décembre 2022

Introduction à l'histoire des Patriarches - 8 : Le départ du pays natal - 2



 INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 8

LE DEPART DU PAYS NATAL – 2


(Genèse, XI, 27 – XII, 5)


     Tel était cadre privilégié dans lequel s’écoula la première partie de la vie d’Abraham. Toutefois, de cette période initiale de son existence, nous ne savons rien : sinon, qu’il épousa une de ses parentes, laquelle avait le nom de Saraï, et qu’elle ne lui donna point d’enfant. Il nous apprendra lui-même, par la suite, que cette Saraï était « sa sœur » ou plus exactement sa demi-sœur, née du même père que lui, mais d’une autre mère (4). La chose n’a rien d’étonnant : le faible développement de la race humaine à cette époque reculée rendait inévitables les mariages entre consanguins (5). Néanmoins, il n’est pas certain que Saraï fut réellement la demi-sœur d’Abraham, et fille comme lui de Tharé. D’après la tradition juive, telle que la rapporte l’historien Josèphe (6), et d’après saint Jérôme (7), elle aurait eu pour père Aran, frère d’Abraham : elle serait, par conséquent, la nièce de son époux et la petite-fille de Tharé. Celui-ci, en effet, avait eu trois fils : Abraham, Nachor et Aran. Aran eut lui-même un héritier, Lot, qui jouera un rôle important dans la suite de cette histoire ; et deux filles qu’il nomma Melcha et Jescha. Melcha épousa son oncle Nachor. Quant à Jescha, il faudrait, d’après les auteurs cités plus haut, l’identifier avec Saraï : les deux sœurs auraient donc épousé leurs deux oncles. Et les mots de « sœur » et de « fille » dont se servira plus loin le Patriarche à propos de sa femme, seraient à prendre au sens large, de « proche parente » et de « descendante ».

     Quoiqu’il en soit de ce point obscur, l’Ecriture ne nous dit rien de la vie d’Abraham à Ur, ni de celle de ses ancêtres. La première fois qu’elle met en scène cette famille illustre entres toutes, c’est pour nous apprendre son départ vers d’autres cieux, vers la terre de Chanaan.

     Pourquoi cette émigration ? Quelle fut la raison qui détermina notre héros à quitter une région prospère, une ville brillante où, sans doute, il comptait parmi les personnages du plus haut rang, et à embrasser pour le restant de ces jours une existence errante et vagabonde ? L’Ecriture et l’histoire sont muettes sur ce point, et nous sommes réduits à des conjonctures. Mais le sentiment des anciens est trop unanime pour qu’on puisse le passer sous silence : le motif qui obligea Abraham à partir fut la persécution religieuse.

     D’après saint Epiphane, le polythéisme se déchaînait alors partout avec une virulence effrayante (8). Et saint Jérôme dit de même que « le monde tout entier gisait sans vie, tué par le glaive de l’idolâtrie…Seul Abraham avait gardé la chaleur de la foi (9)… » Au milieu de cette débâcle générale, il se posa en champion du monothéisme.

     Son père lui-même, Tharé, avait donné dans le culte des faux dieux. L’Ecriture nous l’apprend d’une manière formelle au livre de Josué (10). Saint Epiphane le tient pour plus coupable encore : « Il fut le premier, dit-il, qui imagina de fabriquer des idoles en argile (11) », peut-être ces théraphim que nous retrouverons, vénérés encore de Laban son petit-fils.

     A défaut de documents historiques sur la manière dont les choses se passèrent, il n’est pas défendu de demander quelque lumière aux traditions rabbiniques. Sous l’enchevêtrement de leurs extravagances habituelles, il existe un fonds commun qui peut se résumer ainsi : Abraham, disent-ils, avait le cœur droit, et il se rendait compte de la vanité des idoles qu’adoraient ses contemporains : ces idoles qui avaient une bouche, et qui ne parlaient pas ; des yeux, et qui ne voyaient point ; des oreilles, et qui n’entendaient point ; des pieds, et qui étaient bien incapables de se mouvoir. Il cherchait la divinité dans les astres, dans le soleil, dans la lune, dans les rois de la terre : il demandait à son père, à sa mère, qui était le Seigneur du monde, et leurs réponses ne le satisfaisaient point. Tharé avait dans sa maison un oratoire où trônaient douze grandes statues d’idoles, en l’honneur des douze mois de l’année, sans parler d’une quantité de petites. Chaque jour, il se prosternait devant elles pour les adorer. Il affirmait à son fils que c’étaient là les dieux qui avaient fait et qui conservaient tout ce que l’on voyait sur la terre. Abraham les observait avec le plus grand soin, et leur impuissance lui apparaissait comme une évidence. Un jour enfin, n’y tenant plus, il s’empara d’une hache et se jeta sur elles. Comme bien on pense, elles n’opposèrent aucune résistance, et il les mit en pièces. Cependant, il épargna la plus grande, plaça la hache entre ses mains, et sortit de l’oratoire. Quand Tharé s’aperçut de ce massacre, il entra dans une grande colère, et ses soupçons se portèrent aussitôt sur Abram. « Pourquoi as-tu commis ce crime envers mes dieux ? » lui-dit-il quand il l’eut rejoint. « Pardon mon père, répondit l’autre, je n’ai rien fait de mal. J’ai offert un plat de chevreau à vos dieux, et tous s’empressèrent d’y goûter sans attendre que le plus grand fut servi. Alors, furieux, celui-ci s’arma d’une hache et les mit en pièces l’un après l’autre. Vous voyez bien que le fer est encore entre ses mains. » La colère de Tharé redoubla en entendant ce langage : « Qu’est-ce que tu me racontes là ? cria-t-il. C’est toi qui a mis la hache aux mains du plus grand. Comment ces dieux auraient-ils pu faire ce que tu dis ? Ils ne sont que du bois et de la pierre, et c’est moi qui les ai façonnés. – S’il en est ainsi, reprit Abram, pourquoi les adorez-vous ? Comment vous protègeront-ils, quand vous les invoquerez, eux qui sont incapables de se défendre eux-mêmes ? N’est-ce pas insensé d’adorer ainsi des matières brutes ? Croyez-moi, mon père, renoncez à cette impiété, adorez le Dieu qui a créé le ciel et la terre. » Sur ces mots, il brisa la dernière statue et s’enfuit.

(A suivre…si Dieu veut)

Dom Léon de Monléon

(4) Genèse XX,13.

(5) D’après saint Méthode, l’usage des mariages entre parents très proches resta en vigueur jusqu’à la circoncision d’Abraham, où il fut aboli, à cause des inconvénients qu’il présentait. Convivium decem. Virginum, c.3. Pat.gr., I. XVIII

(6) Flavius Josephe I.I. ch.VI et IX.

(7) Hier., c.956

(8) Panarion, I.I.I.I, 5-8. Pat. Gr., t. XLI, col. 182 et 199.

(9) Commentaire in Isaie, I. XVIII, ch. LXV,8. Pat. Lat., c. 661

(10) Josué XXIV, 2.

(11) Loc. cit.

ABONNE(E)S et LECTEURS de ma Page, malgré que s’annoncent des jours toujours plus difficiles pour ceux qui veulent rester fidèles à Notre-Seigneur Jésus-Christ permettez-moi, quand même, de vous présenter mes MEILLEURS VŒUX pour la prochaine année, et de vous rappelez, pour votre bien, cette exhortation de Saint Paul :

« (…) frères bien-aimés, soyez fermes et inébranlables, travaillant toujours de plus en plus à l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur. » (I Corinthiens XV,58)

René Pellegrini

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mercredi 21 décembre 2022

Introduction à l'histoire des Patriarches - 7 : Le départ du pays natal - 1


 Départ d’Abraham de Ur

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 7


LE DEPART DU PAYS NATAL – 1

 

(Genèse, XI, 27 – XII, 5)

 

     Abraham, ou plutôt Abram – car ce fut la première forme du nom que porta le Patriarche – appartenait à la race de Sem, et descendait en droite ligne d’Heber, l’ancêtre éponyme du peuple hébreu (1). Il naquit deux mille ans environ avant notre ère (2), à Ur en Chaldée, ou Ur Kasalim. La Chaldée, que l’on ne doit pas confondre avec la Mésopotamie, est proprement la région du Bas-Euphrate, qui s’étend en bordure du golfe Persique. Elle est appelée dans la Genèse : pays de Sennaar. Le peuple dont elle tire son nom et qui l’occupait alors, n’était pas autochtone. Venu d’une origine inconnue, il avait supplanté sur ce territoire une nation déjà civilisée, d’origine Kouschite ou louranienne, à laquelle il emprunta une partie de sa culture, et surout l’usage de l’écriture cunéiforme.

     Quant à la ville d’Ur, les savants modernes sont d’accord pour en voir les vestiges dans un bourg situé à trois kilomètres de l’Euphrate, vers l’extrémité orientale du « Croissant fertile », et qui se nomme Moghéir. Ce n’est plus aujourd’hui qu’un assemblage de ruines, juché sur un monticule, que parfois les débordements du fleuve enveloppent d’eau et transforment en île. Mais il n’en était pas ainsi au temps du Patriarche : Ur pouvait alors rivaliser d’importance avec Babylone, sa voisine.

     C’était la capitale du pays de Sumer, ou Basse-Chaldée. Les fouilles sérieuses entreprises sur cet emplacement depuis 1922, ont permis de mettre à jour des restes de monuments et des objets d’art qui révèlent une civilisation incroyablement avancée. On a retrouvé les fondements de plusieurs temples, dont l’un, colossal, à quatre étages, la Ziggurat, servait en même temps de citadelle à la ville. Il était dédié à Nannar, le « dieu-lune », qui était à la fois le dieu et le roi d’Ur.

     Dans les ruines abondent les briques couvertes de caractères cunéiformes, qui constituaient les bibliothèques et les archives de ce temps lointain. Leur présence atteste qu’il y avait là un centre de culture intellectuelle et de haute science. Les Chaldéens, nous l’avons dit plus haut, se distinguaient particulièrement par leurs connaissances en astronomie.

     Au temps d’Abraham, les maisons d’habitation étaient déjà de solides petits bâtiments, construites en briques, parce que la pierre fait défaut dans cette région du Bas-Euphrate, et toutes à peu près sur le même plan, elles ressemblaient beaucoup aux demeures arabes modernes que l’on peut voir à Bassorah ou à Bagdad. Chacune d’elles s’élevait sur une plate-forme, au milieu d’un jardin planté d’arbres. Les murs, ornés de motifs décoratifs, en étaient massifs, les fenêtres hautes et petites, afin de protéger les habitants contre les ardeurs d’un soleil implacable.

     Ces maisons, écrit sir Marston, avaient deux étages et ne comptaient pas moins de douze pièces et davantage, groupées autour d’une cour centrale, pavée. (Leur) intérieur rappelle celui de nos maisons modernes. L’escalier qui menait à l’étage supérieur était fait de briques plutôt que de bois. Le cabinet de toilette se trouvait placé sous cet escalier. Il y avait aussi la cuisine avec son foyer. La salle de réception avec ses portes plus larges que les autres, l’office et la chapelle familiale pour le culte…Sous le plancher de la chapelle, un tombeau voûté s’ouvrait , où les membres de la famille étaient inhumés (3).

     Le pays environnant était un vrai paradis terrestre : aujourd’hui ce n’est plus qu’un marécage à la merci des inondations, parce que les canaux qui régularisaient le cours de l’Euphrate ont été détruits. Mais, alors, ils constituaient un système d’irrigation agencé avec un art consommé et assuraient au pays une fertilité merveilleuse. Les palmiers poussaient en telle abondance qu’ils formaient de vraies forêts, et leurs dattes passaient pour être bien supérieures à celles d’Egypte ou d’Afrique. Le blé rendait deux cents, et même trois cents pour un ; les plantes fourragères montaient à des hauteurs inconnues dans les autres pays.

(A suivre…si Dieu veut)

Don Jean de Monléon

(1) Si nous en croyons une tradition qui a pour elle l’autorité de saint Augustin (Cité de Dieu, I. XCI, 11), de saint Ephrem et de bien d’autres, Heber n’aurait pas pris part à la construction de la tour de Babel. A cause de cela, lui et les siens conservèrent la langue originelle de l’humanité, - qui, au sentiment des anciens, était la langue hébraïque – et méritèrent de devenir le peuple choisi de Dieu.

(2) Les calculs qui semblent les plus sérieux, établis à la fois d’après la Bible et d’après les résultats des fouilles de Jéricho donnent pour la naissance du Patriarche l’année 2160 avant Jésus-Christ. (Marston, op.cit., p. 111)

(3) Op. cit., p. 109

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samedi 10 décembre 2022

Le service de Dieu


 Abraham au service de Dieu

LE SERVICE DE DIEU

     Il faut remarquer qu’il est meilleur et plus sûr d’agir dans le but de faire la volonté de Dieu que dans le but d’accroître sa gloire ; car c’est le moyen d’éviter les pièges de l’amour-propre : bien souvent, sous le prétexte de la gloire de Dieu nous faisons notre volonté ; mais si nous nous attachons à exécuter la volonté de Dieu, et à faire ce qui lui est le plus agréable, nous ne pouvons jamais nous tromper.

     Et soyons persuadés que faire la volonté de Dieu, c’est la plus grande gloire que nous puissions lui procurer. Ainsi a toujours agi notre divin Sauveur…

     « Ego, quae placita sunt ei, facio semper » : Je fais toujours ce qui lui plaît (st Jean VIII, 29b)

     Et si vous avez été assez heureux pour faire quelque chose qui plaît à Dieu, quelle récompense plus grande que celle-là prétendez-vous ? Vous semble-t-il que ce soit peu pour vous, misérable petite créature, de pouvoir faire plaisir à Dieu ?

(Saint Alphonse de Liguori) 

René Pellegrini 

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dimanche 4 décembre 2022

Introduction à l'histoire des Patriarches - 6 : Histoire des Patriarches - 5


 Isaac figure de Jésus-Christ

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 6

HISTOIRE DES PATRIARCHES – 5

 

     Cependant, si grands que soient les patriarches, si efficaces que soient les exemples qu’ils nous ont laissés et que le Saint-Esprit a choisis lui-même pour éclairer nos consciences et stimuler nos volontés, le but dernier de l’Ecriture n’est pas de nous parler d’eux. La Bible ne nous raconte pas leurs faits mémorables et ceux des Juges ou des Rois d’Israël, à la manière de l’Iliade, l’Enéide, ou la chanson de Roland rapportent les « gestes » de leurs héros. Ce n’est pas leur grandeur morale, ce ne sont pas leurs vertus, qu’elle veut en dernier ressort nous faire connaître et proposer à notre admiration. Elle est ordonnée tout entière, depuis les premiers mots de la Genèse jusqu’au dernier verset de l’Apocalypse, à l’histoire d’un seul homme, à celle de Jésus-Christ. C’est de moi, dira t-il lui-même, qu’ont parlé Moïse et les prophètes (19) ».

« Et il leur dit : C’est ce que je vous disais lorsque j’étais encore avec vous, qu’il fallait  que s’accomplit tout ce qui a été écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes. »

     Sous la trame des événements dont elle est tissée, court le fleuve d’eau vive que saint Jean vit jaillir du trône de Dieu et de l’Agneau (20).

« Et il me montra un fleuve d’eau vive, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l’agneau. »

     Ce fleuve, c’est le sens mystique ou spirituel, qui fait de l’Ecriture un livre tout à fait à part. En vertu de dispositions que seule la Sagesse divine, aidée de la Toute-Puissance, pouvait combiner, les personnages et les événements qu’elle présente ont une signification prophétique. Ils dessinent, non seulement dans ses grandes lignes, mais même dans ses détails, le mystère de la Rédemption, tel que Jésus-Christ devait un jour le réaliser. Ils ont comme jalonné à l’avance, par des signes que seuls des yeux exercés pourront reconnaître, le chemin que, bien des siècles plus tard, le Sauveur devait suivre, quand il descendrait sur la terre. Personne n’ignore, par exemple, qu’Isaac portant le bois du bûcher sur lequel il va être attaché, est la figure du Christ portant sa croix. Par ce geste, le fils d’Abraham représentait prophétiquement – sans le savoir, notons-le bien, mais sous l’action invisible du Saint-Esprit – un trait de la Passion. Cette relation secrète qui existe entre les faits historiques rapportées dans les Livres saints, et les mystères de la religion chrétiennes ; ce réseau d’allusions continuelles, quoique voilées, à la vie et à la mort du Christ, à la personne de sa très sainte Mère, qui lui est inséparablement unie dans l’œuvre de la Rédemption ; à l’Eglise qu’il a fondée et qui le continue ; à son action secrète dans les âmes, au Royaume qu’il nous a acquis par son sang : c’est là ce qui constitue proprement le sens mystique de l’Ecriture. Ce sens ne peut se découvrir par les seuls moyens de la raison humaine. Il faut, pour le déchiffrer, faire appel à une lumière plus haute, celle de la Tradition, et se mettre à l’école des hommes qui ont reçu de Dieu la mission spéciale de l’enseigner : les Pères de l’Eglise. Ce n’est pas sans appréhension que nous avons essayé d’en exposer quelques éléments, dans cet ouvrage : il est tombé aujourd’hui dans un tel discrédit, auprès des maîtres de la science biblique officielle, qu’il semble que sa carrière soit finie et sa valeur à jamais périmée. Et cependant, nous pensons, quant à nous, que sans la Bible sans lui est un corps sans âme, qu’un des plus grands malheurs de notre siècle est de l’ignorer et qu’il convient de lui appliquer au premier chef ce que disait S.S. le Pape Pie XII, dans l’Encyclique Divina Afflante : « Il faut gémir (dolendum est) de ce que ces précieux trésors de l’antiquité chrétienne soient si peu connus de maints écrivains de notre temps (21)… » Oui, en vérité, il faut en gémir…

     Nous avons donc repris dans ce livre la méthode qui fut celle des Pères et des grands commentateurs du Moyen-Age, l’explication alternée du sens littéral et du sens spirituel de l’Ecriture. On trouvera dans chaque chapitre, d’abord, l’exposé historique du récit de la Genèse ; puis, un commentaire moral et mystique emprunté, quelquefois dans sa forme et toujours dans son fond, aux grands maîtres de la Science spirituelle. Ces commentaires ont été imprimés en caractères plus petits, afin de ne pas risquer d’être confondus avec le récit biblique lui-même. Nous sommes assurés, cependant, que quiconque voudra les aborder avec un esprit de foi, avec cette âme d’enfant à laquelle le Christ a promis la révélation de ses secrets, en goûtera la saveur et qu’il comprendra mieux, en les lisant, quel trésor, quelle mine inépuisable de lumière, la Sagesse divine a donné aux hommes en écrivant, pour eux, les Livres saints.

 (A suivre...si Dieu veut)

Dom Jean de Monléon (O.S.B)

FIN DE L’INTRODUCTION 

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René Pellegrini

dimanche 20 novembre 2022

Introduction à l'histoire des Patriarches - 5 : Histoire des Patriarches - 4


INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 5

 

HISTOIRE DES PATRIARCHES – 4

 

     Leur vie a été écrite en traits indélébiles par le Saint-Esprit lui-même, qui est le véritable auteur des livres saints. A cause de cela, elle mérite d’être étudiée d’une façon particulièrement attentive. Nous avons à la considérer d’abord dans sa valeur historique, puis dans son sens mystique.

     Au point de vue historique, nous devons tenir pour assurer que les récits qui nous sont faits par la Sainte Ecriture sont d’une véracité, d’une authenticité irrécusables. Les Patriarches ne sont pas des êtres fictifs, des mythes, des personnages lunaires ou des héros éponymes, comme le soutiennent certains historiens : ce sont des êtres qui ont vécu en chair et en os, qui ont marché sur deux pieds, respirant le même air, foulant la même terre que nous. Abraham, Isaac, Jacob, Joseph ont réellement existé dans le temps, et leur vie s’insère dans le cadre de l’histoire universelle.

     Néanmoins, à cause même du but particulier qu’elle poursuit, l’Ecriture ne nous rapporte sur eux que certains traits, ceux qui ont une valeur d’exemples, et qu’elle propose à notre imitation ; ceux qui ont un sens figuratif et qui préparent les voies du Messie. Elle laisse au contraire volontairement dans l’ombre ce qui est purement historique. De là des failles dans la suite du récit, des contradictions apparentes parfois, des obscurités souvent…Pour retrouver l’enchaînement des faits, il n’est pas défendu de recourir, quoique avec beaucoup de prudence, à d’autres sources, que l’on peut ranger sous deux chefs : les traditions juives et les résultats des fouilles exécutées en pays biblique.

     Les traditions juives sont consignées d’une part chez les historiens de cette nation, Flavius Josèphe et Philon ; d’autre part, dans une multitude d’écrits apocryphes composés par les rabbins au cours des âges. Il serait impossible d’en donner d’en donner la nomenclature complète ici (17). Les plus connus sont le Livre d’Adam, le Livre du combat d’Adam, le Livre d’Enoch, le Testament des XII Patriarches, etc. La critique moderne à coutume de les écarter en bloc, déclarant à priori « qu’il n’y a rien à retirer de telles inventions ». Ce procédé rappelle celui de certain mandarin chinois qui, chargé d’établir, pendant la guerre de 14, un service de censure sur les journaux étrangers introduits dans sa province, se contenta de faire bâtir un four à briques où on les brûlait tous. Sans doute, il faut le reconnaître, ces traditions, considérées dans leur ensemble, ne sont en général qu’un tissu d’absurdités, d’invraisemblances et de contes à dormir debout. En les parcourant, le lecteur est vite excédé de se sentir toujours entraîné dans l’extravagance, la démesure et un merveilleux qui sonne faux. Cependant ce serait une erreur de croire que tout y est à dédaigner : sous les péripéties grotesques et ridicules de ces histoires se cache un fond de vérité ; il y a des paillettes d’or dans ce sable aride. « Tout approuver et tout rejeter, n’est pas bon », disait déjà Aristote. Une critique qui condamne tout d’emblée, sans discernement, renie son propre nom, car krinen veut dire précisément : séparere, distinguer, juger, choisir. Son rôle consiste ici à filtrer ce dépôt venu des Juifs, à retenir ce qui a des chances d’être vrai, à rejeter tout le reste. Ainsi ont fait les Pères de l’Eglise, ainsi ont fait saint Jérôme, saint Ephrem, et bien d’autres après eux, qui ont su discerner dans le bric-à-brac des écrits rabbiniques, des détails, des précisions, des anecdotes qui viennent compléter le texte sacré, l’éclairer, l’étoffer, le relever d’une saveur nouvelle.

     Tout n’est pas faux dans les traditions populaires ; et les légendes elles-mêmes sont plus précieuses souvent qu’une inscription, pour connaître un personnage. Si nous parcourons, par exemple, toutes celles qui concernent les débuts de la vie d’Abraham et sa conversion, reconnaissons loyalement qu’elles sont remplies d’invraisemblances et d’incohérences. Néanmoins la physionomie du Patriarche s’y dessine avec certains caractères très nets. Il nous y apparaît toujours comme obsédé par la pensée de Dieu, par le désir de savoir quel est le Maître du monde. Toutes ses réflexions, toutes ses démarches gravitent autour de ce problème central. Ensuite il y témoigne d’une nature ardente et généreuse, qui n’hésite pas à affirmer devant n’importe qui, sa foi dans le Dieu unique. Ce dessin-là, encore qu’il soit tracé dans la légende, nous pensons qu’il est très proche de la vérité, et qu’il ressemble beaucoup plus au vrai visage de notre Patriarche que le Bédouin grossier, ou l’aventurier spéculant sur la beauté de sa femme, ou le personnage préfabriqué avec quelques matériaux extraits du Code d’Hammourabi, que l’on nous offre aujourd’hui comme portraits authentiques.

     Au surplus, quand il s’agit d’époques aussi lointaines, le devoir de l’historien est, non pas d’écarter de son récit tout ce qui n’est pas vérité évidente, mais bien plutôt de donner comme certain ce qui est certain, comme probable ce qui est probable, comme possible ce qui est possible. C’était ce que faisait déjà saint Jérôme, quand il écrivait à Evangélius : « Mon rôle est de citer les témoins : c’est à toi de juger de la foi qu’ils méritent (18) ». C’est aussi la règle que nous avons suivie dans la présente étude.

     Quant aux fouilles en pays bibliques, malgré l’activité avec laquelle elles ont été  poussées depuis un siècle, elles n’ont jamais mis à jour un document quelconque concernant directement les Patriarches. On n’a pu déchiffrer encore le nom d’Abraham sur aucune inscription, ni à El-Amarna, ni à Ur, ni nulle part. On n’a retrouvé aucun titre, aucune prière, aucune tablette signée de lui. En revanche, de tous les renseignements qu’elles ont apportés sur l’époque où ils ont vécu, une impression se dégage dominante et puissante, celle que Sir Charles Marston a donné pour titre au petit livre plein d’intérêt écrit par lui sur ce sujet : « La Bible a dit vrai ».

(A suivre…si Dieu veut)

Dom de Monléon

 

René Pellegrini

(17) On trouvera cette nomenclature dans le Dictionnaire des Apocryphes de Migne, ouvrage édité à Paris en 1856, Volume I, Tome I, p. XXXIX.

(18) Epis. I. XXIII ; Patrologie latine. T. XXII. Col. 681. 

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lundi 7 novembre 2022

Introduction à l'histoire des Patriarches - 4 : Histoire des Patriarches - 3


 Abraham Isaac Jacob

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 4

 

HISTOIRE DES PATRIARCHES - 3

 

     Avec lui et avec ses successeurs : Isaac, Jacob et Joseph, nous nous trouvons devant des hommes qui appartiennent à la plus haute Classe spirituelle de l’humanité. Les présenter comme de simples spécimens du milieu où ils ont vécu, comme des hommes semblables à tous les autres, à des Bédouins peu scrupuleux, est une grave erreur. Nous devons tenir pour assuré au contraire qu’ils ont brillé dans leurs temps comme la lumière dans les ténèbres, et qu’ils ont tranché sur leur entourage comme le blanc sur le noir. Et ce n’est pas une moindre erreur de penser que la perfection à laquelle ils ont été appelés, était une perfection toute relative, une perfection embryonnaire, proportionnée à leur « conscience crépusculaire », à l’état d’hommes encore à demi animaux qu’on voudrait leur attribuer. Le concept de perfection ne supporte pas plus d’amoindrissement que celui de vérité ou de justice. Il a les mêmes exigences sous la loi de nature et sous la loi de Moïse, que sous le Nouveau Testament. « Abraham, dit saint Epiphane, fut appelé par Dieu à la perfection évangélique, comme devait l’être plus tard Pierre et André, Jacques et Jean (11). »

     Toute la suite de cette histoire en fera la preuve pour lui et pour ses successeurs immédiats. Telle est l’opinion unanime de la Tradition. Et pour montrer à quel point cette affirmation doit être prise en rigueur de termes, saint Augustin ne craint pas de décerner à notre Patriarche cet éloge qui paraît à première vue dépasser la mesure : « Le mérite de la continence dans Abraham, qui engendra des enfants est égal à celui de saint Jean qui ne fut jamais marié (12). » En effet, explique saint Thomas d’Aquin : « Le mérite ne s’apprécie pas seulement d’après le genre de l’acte, mais surtout d’après l’esprit de celui qui agit.» Or Abraham avait le coeur disposé de telle sorte qu’il était prêt à garder la virginité si c’eût été convenable pour son temps. Ainsi le mérite de la continence virginale a égalé en lui le mérite de la continence virginale dans saint Jean (13). »

     Non seulement ces Patriarches pratiquèrent la perfection évangélique bien avant l’Evangile, mais ils eurent à la réaliser dans des conditions particulièrement difficiles. Ils durent la poursuivre non pas dans un désert, comme les premiers ascètes, mais au milieu du monde : non pas dans la pauvreté comme les Apôtres, mais à la tête de richesses considérables pour l’époque ; non pas dans le célibat, comme les religieux ; ni même dans l’état ordinaire de mariage, comme tant et tant de saints et de saintes, mais sous le régime de la polygamie, auquel ils se trouvaient astreints, nous verrons plus loin pourquoi. Avec une abnégation héroïque, ils n’usèrent du droit d’avoir plusieurs épouses que pour la multiplication du peuple élu, jamais pour la satisfaction de leurs passions. Dieu a voulu nous montrer en eux dès les origines du monde les prodiges que peut réaliser sa grâce, et comme elle a suffi, en plein pays païen, alors qu’il n’y avait sur la terre ni Evangile, ni Eglise, ni prédications, ni sacrements, à conduire ceux qui lui furent fidèles, jusqu’aux plus hautes cimes de la sainteté. C’est un exemple sur lequel tout homme sensé doit réfléchir, pour comprendre que, quelles que soient les conditions dans lesquels il est appelé à vivre, il peut lui aussi, s’il le veut, s’élever jusqu’à la perfection.

     La sainteté de ces hommes nous est garantie par l’Ecriture en termes qui ne peuvent laisser place à aucune équivoque. Ils ont été canonisés par la bouche de Dieu lui-même : Je suis, dit-il à Moïse, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. C’est là mon nom pour l’éternité, c’est celui qui doit me rappeler à la mémoire de génération en génération (14). Il les présente comme trois témoins irrécusables qu’il s’est choisis, de préférence à tous les hommes. Il se fait gloire d’avoir de tels serviteurs. Il les couvre de sa protection particulière, il les appelle, il les appelle « ses christs » - christos meos – et il interdit qu’on touche à leur mémoire (15). Le crédit dont ils jouissent auprès de lui est tel que, lorsque Moïse veut conjurer le déchaînement de sa colère, il ne trouve rien de plus efficace que de mettre en avant ces trois noms. L’Offertoire du VIIe dimanche après la Pentecôte rappelle chaque année ce trait en un raccourci saisissant, rendu encore plus impressionnant encore par la beauté et la puissance de la mélodie grégorienne : Moïse se mit à prier en présence du  Seigneur son Dieu, et il dit : Pourquoi, Seigneur, vous irritez-vous contre votre peuple ? Apaisez la colère de votre âme : souvenez-vous d’Abraham, d’Isaac et de Jacob auxquels vous avez promis de donner la terre où coulent le lait et le miel. Et le Seigneur s’apaisa, et il ne fit point le mal qu’il avait dit qu’il ferait à son peuple.

     Bien loin de les reléguer au second plan, Jésus-Christ qui venait pourtant remplacer l’Ancien Testament par le Nouveau, a contresigné ce texte de son sceau personnel quand il a dit : Beaucoup entreront dans le royaume des cieux avec Abraham, Isaac et Jacob (16), et tout son Evangile témoigne de l’estime profonde où il tenait les fondateurs de sa propre famille.

(A suivre…si Dieu veut)

Dom de Monléon

 

- Les italiques sont dans le texte

(11) Panarion, I.I.i, Patrologie grecque, I. VI.I, colonne 193. Et Saint Thomas d’Aquin, IIa IIae, quest. 186 a. 4.ad.

(12) De Bona conjugali, ch.XXIV.

(13) IIa Iiae, quest. 153, a. 4, ad. 1 et 3.

(14) Exode III, 6 et 15

(15) Psaumes CIV, 11  « Gardez-vous de toucher à mes oints et ne maltraitez pas mes prophètes » (105, 15 Bibles protestantes)

(16) St Matthieu VIII, 11.

 

René Pellegrini

mardi 25 octobre 2022

Introduction à l'histoire des Patriarches - 3 : Histoire des Patriarches - 2

Moïse devant le buisson Ardent. Exode III,14 : Je Suis  celui qui est ; Ego sum qui sum (latin) ; en Hébreu : Ehyieh aser Ehyieh (Jéhovah ou Yahveh) 

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 3

HISTOIRE DES PATRIARCHES - 2


     Mais il ne se contenta pas d’approfondir la science pour elle-même, il s’en servit comme d’une échelle pour s’élever à la connaissance de Dieu.

     C’était un homme très sage et très prudent, dit encore Josèphe, de très grand esprit, et si éloquent qu’il pouvait persuader de ce qu’il voulait. Comme nul autre ne l’égalait en capacité et en vertu, il donna aux hommes une connaissance de la grandeur de Dieu beaucoup plus parfaite qu’ils ne l’avaient auparavant. Car il fut le premier qui osa dire qu’il n’y a qu’un Dieu, que l’univers est l’ouvrage de ses mains et que c’est à sa seule bonté, et non pas à nos propres forces que nous devons attribuer tout notre bonheur. Ce qui le portait à parler de la sorte, c’était qu’après avoir attentivement considéré ce qui se passe sur la terre et sur la mer, le cours du soleil, de la lune et des étoiles, il avait aisément jugé qu’il y a quelque puissance supérieure qui règle leurs mouvements, et sans laquelle toutes choses tomberaient dans la confusion et dans le désordre ; qu’elles n’ont par elles-mêmes aucun pouvoir de nous procurer des avantages que nous en tirons. Mais qu’elles le reçoivent de cette puissance supérieure à qui elles sont absolument soumises : c’est là ce qui nous oblige à l’honorer seul et à reconnaître ce qui nous oblige à l’honorer seul et à reconnaître ce que nous lui devons, par de continuelles actions de grâces. (9)

     Si Abraham avait écrit une théodicée, ou un traité de métaphysique, il faudrait sans aucun doute le placer au-dessus des plus grands philosophes de la Grèce, au-dessus de Parménide, d’Aristote et de Platon.

     Nous sommes remplis d’admiration pour ces grands esprits, quand nous voyons que, par le labeur méthodique de leur raison, ils ont su, non seulement découvrir au-delà de l’univers l’existence du Dieu unique, mais encore déterminer le caractère essentiel de sa nature, à savoir qu’il est l’Être nécessaire, l’Être par excellence. En contemplant cet Être pur, ils ont compris qu’il est immuable, éternel, non produit, ni créé, incorruptible, intact et entier dans son unité, toujours égal à lui-même, infini, contenant en soi la somme de les perfections. Il est la première intelligence, il est l’acte pur, il est la vie, il est la beauté, il est l’harmonie invisible, il domine tout, suffit en tout et surpasse tout…Mais avant toutes choses il est CELUI QUI EST, to on (en grec) « L’Être est, dit Parménide, et il n’est pas possible qu’il ne soit pas ; il n’y a rien soit ou doive être, autre que l’Être, et en dehors de lui. »

     Or le Dieu qui se révèlera un jour à Moïse dans le buisson ardent, donnera précisément comme son trait propre, comme son signe distinctif, d’être CELUI QUI EST, ego sum qui sum. Mais en même temps il se déclara le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Que déduire du rapprochement de ces deux textes, sinon qu’Abraham avait déjà parcouru le processus que devait suivre plus tard les philosophes de la Grèce ; qu’il avait su découvrir au-dessus de toutes les choses créées, le Dieu Un, et qu’à ce Dieu, il donnait pour note essentielle d’être CELUI QUI EST.

     Seulement ? tandis que nos philosophes mélangeront toujours quelques erreurs à la vérité et n’arriveront jamais de ce fait qu’à une notion inexacte de Dieu, la parole dite à Moïse permet de croire qu’Abraham seul, au cours de sa recherche, réussit à se maintenir toujours dans le plan de la vérité. Si belles ue soient les conceptions des Grecs, Dieu n’a jamais dit : « Je suis le Dieu d’Aristote, ou le Dieu de Platon »…Mais il a dit, et combien de fois, et avec quelle force, Je suis le Dieu d’Abraham !...

     Il est vrai qu’il existe une tradition juive selon laquelle Abraham aurait été initié au monothéisme par l’un des fils de Noé, qui lui aurait enseigné également l’hébreu, considéré comme langue sacrée. Cette tradition, si elle est fondée, ne détruit pas le mérite de notre Patriarche. Il est tout à fait permis de penser que les philosophes grecs eux-mêmes furent guidés dans leur recherche du vrai Dieu par quelques vestiges de la révélation primitive, et saint Augustin considère comme très probable l’opinion selon laquelle Platon aurait eu connaissance des premiers livres de la Bible (10). La gloire d’Abraham serait alors d’avoir mis tout son savoir au service de cette croyance, et il mériterait d’être par là comparé à saint Thomas et aux docteurs qui ont montré l’accord de la raison et de la foi, plutôt qu’à Platon ou à Aristote. Nous sommes loin, on le voit, de ceux qui voudraient le ravaler au rang des Polynésiens ou de l’homme de Cro-Magnon !...

     Mais si, seul entre tous les sages de l’antiquité, Abraham est parvenu à une connaissance exacte de Dieu, c’est qu’ayant compris que pour s’approcher de l’Être pur il fallait être pur soi-même, il eut le courage de mettre sa pratique d’accord avec sa théorie. Tandis que les plus éminents des philosophes grecs, tout en croyant au Dieu Un, continuaient à sacrifier aux idoles et à céder aux vices de leur temps, Abraham eut l’âme assez noble pour se dégager entièrement du paganisme, et pour mener une vie irréprochable.

(A suivre…si Dieu veut)

(9)  Flavius Josèphe, I, I, ch. VII

(10)  Saint Augustin, Cité de Dieu, I. VIII, ch, XI.

- Aristote, Platon et Parménide sont des philosophes grecs

 

René Pellegrini


 


Introduction à l'histoire des Patriarches - 10 : Le départ du pays natal - 4

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 10   LE DEPART DU PAYS NATAL – 4 (Genèse, XI, 27 – XII, 5)        Mais par cette stabili...