Assemblée régionale (ou de Circonscription) des Témoins de Jéhovah
J’ETAIS TEMOIN DE JEHOVAH - 2 : TOUT
S’EFFONDRE
En rendant visite à
un frère, je promenai mon regard sur des livres de sa bibliothèque et un titre
attira mon attention car je savais que c’était un livre ancien, il était intitulé
« La Harpe de Dieu ». Je lui
demandais s’il voulait bien me le prêter, ce qu’il fit sans problème. Rentré
chez moi, je dévorais ce livre. Ce fut un véritable coup de massue. J’étais
effondré. Tout s’écroulait. Nous annoncions que nous étions dans le temps de la
fin depuis 1914 alors que ce livre disait :
« Nous sommes dans le temps de la fin depuis 1799 »
(p.208) et encore « C’est en 1874 que commença le temps
de la seconde présence du Seigneur » (p.208) et comme preuves de cette
présence « Les chemins de fer électriques, la
bicyclette (…) les charrues électriques
(…) les machines à coudre les souliers (…) les autocuiseurs » etc. (p.209).
Les énormités que j’y vis m’ébranlèrent totalement. Ce n’était plus des ragots
de gens haineux, c’était écrit noir sur blanc. Je me disais : Voilà ce que mes
frères du passé devaient annoncer comme étant la vérité, dans leur
porte-à-porte. On avait trahi ma confiance. Et ce n’était rien à côté de ce que
j’allais découvrir par la suite (d’autres fausses prophéties, par exemple « la résurrection annoncée pour 1925 d’Abraham, d’Isaac et de
Jacob, avec construction d’une villa appelée Beth-Sarim (à San Diego –
Californie) pour les accueillir » (in - Des
millions actuellement vivants ne mourront jamais - 1920 p.75) ; des enseignements
contradictoires, des déclarations farfelues, des traductions de textes grecs du
Nouveau Testament falsifiés pour détruire la divinité de Notre-Seigneur
Jésus-Christ : véritable pierre d’achoppement pour les TDJ.
J’étais entré dans l’organisation des TDJ pensant que c’était la vérité,
j’avais cru qu’ils étaient les prophètes authentiques de Dieu. Et voilà qu’ils
se révélaient être des faux prophètes démasqués par le critère qu’ils avaient
eux-mêmes posés avec arrogance :
« Comment reconnaître un vrai
d’un faux prophète. Aussi Dieu en fournit le moyen, et ce moyen
garde sa valeur en tout temps. Les Ecritures déclarent en effet
‘’ Peut-être diras-tu dans ton coeur : comment
connaîtrons nous la parole que l’Eternel n’aura point dite ? Quand ce que dira le prophète n’aura
pas lieu et n’arrivera pas, ce sera une parole que l’Eternel
n’aura point dite. C’est par audace que le prophète l’aura dite ; n’aie pas peur de lui
» (Deutéronome 18 : 21,22) » (in - Prophétie, 1929 p.18). C’est moi qui mets en
gras).
En rapportant le livre à ce frère je lui fis part de mes découvertes. Il en fut
lui-même stupéfait car, me dit-il, il ne l’avait jamais lu, mais il le tenait
de son père et l’avait conservé dans sa bibliothèque. Au bout de quelques jours
je n’en pouvais plus et j’appréhendais le moment de devoir monter au pupitre
pour exhorter les frères et soeurs alors que j’étais terriblement atteint. Je
ne pouvais continuer cette comédie sans me dégoûter moi-même. Je n’étais plus
le René qui était entré dans cette organisation avec toute sa ferveur.
Lors d’une réunion des anciens (nous étions 4, moi compris) je leur fis part de
mes découvertes et de l’impossibilité, pour moi, dans l’état où j’étais, de continuer
cette mascarade d‘exhorter, d’encourager depuis le pupitre, et il était
préférable que je m’abstienne de toute activité et responsabilité. Que je
continuerai d’assister aux réunions, j’écouterai les autres parler, laissant au
temps le soin, peut-être, de me ramener à d’autres sentiments. J’assistais
encore aux réunions mais tout devenait fade et, le temps passant, de plus en
plus irrégulièrement : le coeur n’y était plus, plus du tout. Ma femme et moi
nous nous retirâmes sans faire de bruit. Ensemble nous y étions entrés et
ensemble nous en sommes sortis.
Ce fut ensuite une douloureuse traversée du désert qui dura onze ans, avec Dieu
revenant de temps à autre dans mes pensées. Il était toujours là, ça ne
dépendait que de moi, mais j’étais trop désabusé, sans forces, et surtout, sans
savoir où aller car tout était satanique en dehors des TDJ. On dit que les
voies de Dieu sont impénétrables. Il se servit de deux de mes enfants qui voulurent
étudier avec les TDJ, pour me relever, me remettre en route.
Si tu es Témoin de Jéhovah et que tu lis cet article, il y a trois possibilités
qui s’offrent à toi :
- Soit tu
continueras imperturbablement de t’adapter aux changements qui te seront
régulièrement présentés comme étant la
vérité qui annulera une vérité ancienne, et devenant, par le fait
même, une nouvelle vérité. Tu diras donc le contraire de ce que tes
prédécesseurs ont annoncés comme étant la vérité, comme toi-même tu seras
démenti un peu plus tard par ceux qui te succéderont, au nom de cette vérité à
géométrie variable. Tout cela, sous couvert d’un verset commode pour faire
avaler les couleuvres « la lumière va croissant
». (Proverbes IV, 18). Dans ce cas toutes les pirouettes deviennent possibles
et bonjour le principe de non contradiction, le fondement logique de la
vérité.
- Soit tu y
es entré sans trop de convictions, mais pour faire plaisir à ton épouse ou à
ton mari, ou bien pour sauvegarder la paix dans ton ménage et sa continuité. Tu
fais le suiveur. Dans ce cas, comme la vérité n’aura pas été forcément le
premier et incontournable critère dans ta ''conversion'' je crains fort que tu
puisses t’accommoder de la première possibilité.
- Soit tu
considères qu’une vérité ne peut en aucun cas, si elle est la vérité, être
annulée par une proposition contraire. Elle peut être développée, au nom même
de cette « lumière qui va croissant », y
ajouter un éclairage supplémentaire, mais sans que jamais ce développement ou
cet éclairage puisse venir annuler ce qui a été énoncé comme étant la vérité
dans un premier temps. Dans ce cas, il te faut en tirer les conséquences, au
nom même de cette vérité que tu prétends défendre et enseigner. Je tiens à ta
disposition d’autres affirmations des soi-disant prophètes de Jéhovah.
Peut-être que je finirai par les publier.
(A suivre…« Si tu
es témoin de Jéhovah, réfléchis bien ! »…si Dieu veut)
Nota
bene
: Comme me l’a fait remarquer mon épouse, notre bébé avait environ un an, car
né en mai de cette année mémorable de 1968. Année où faisait fureur le slogan «
Il est interdit d’interdire » qui posait lui-même une interdiction.
René
Pellegrini