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lundi 7 novembre 2022

Introduction à l'histoire des Patriarches - 4 : Histoire des Patriarches - 3


 Abraham Isaac Jacob

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 4

 

HISTOIRE DES PATRIARCHES - 3

 

     Avec lui et avec ses successeurs : Isaac, Jacob et Joseph, nous nous trouvons devant des hommes qui appartiennent à la plus haute Classe spirituelle de l’humanité. Les présenter comme de simples spécimens du milieu où ils ont vécu, comme des hommes semblables à tous les autres, à des Bédouins peu scrupuleux, est une grave erreur. Nous devons tenir pour assuré au contraire qu’ils ont brillé dans leurs temps comme la lumière dans les ténèbres, et qu’ils ont tranché sur leur entourage comme le blanc sur le noir. Et ce n’est pas une moindre erreur de penser que la perfection à laquelle ils ont été appelés, était une perfection toute relative, une perfection embryonnaire, proportionnée à leur « conscience crépusculaire », à l’état d’hommes encore à demi animaux qu’on voudrait leur attribuer. Le concept de perfection ne supporte pas plus d’amoindrissement que celui de vérité ou de justice. Il a les mêmes exigences sous la loi de nature et sous la loi de Moïse, que sous le Nouveau Testament. « Abraham, dit saint Epiphane, fut appelé par Dieu à la perfection évangélique, comme devait l’être plus tard Pierre et André, Jacques et Jean (11). »

     Toute la suite de cette histoire en fera la preuve pour lui et pour ses successeurs immédiats. Telle est l’opinion unanime de la Tradition. Et pour montrer à quel point cette affirmation doit être prise en rigueur de termes, saint Augustin ne craint pas de décerner à notre Patriarche cet éloge qui paraît à première vue dépasser la mesure : « Le mérite de la continence dans Abraham, qui engendra des enfants est égal à celui de saint Jean qui ne fut jamais marié (12). » En effet, explique saint Thomas d’Aquin : « Le mérite ne s’apprécie pas seulement d’après le genre de l’acte, mais surtout d’après l’esprit de celui qui agit.» Or Abraham avait le coeur disposé de telle sorte qu’il était prêt à garder la virginité si c’eût été convenable pour son temps. Ainsi le mérite de la continence virginale a égalé en lui le mérite de la continence virginale dans saint Jean (13). »

     Non seulement ces Patriarches pratiquèrent la perfection évangélique bien avant l’Evangile, mais ils eurent à la réaliser dans des conditions particulièrement difficiles. Ils durent la poursuivre non pas dans un désert, comme les premiers ascètes, mais au milieu du monde : non pas dans la pauvreté comme les Apôtres, mais à la tête de richesses considérables pour l’époque ; non pas dans le célibat, comme les religieux ; ni même dans l’état ordinaire de mariage, comme tant et tant de saints et de saintes, mais sous le régime de la polygamie, auquel ils se trouvaient astreints, nous verrons plus loin pourquoi. Avec une abnégation héroïque, ils n’usèrent du droit d’avoir plusieurs épouses que pour la multiplication du peuple élu, jamais pour la satisfaction de leurs passions. Dieu a voulu nous montrer en eux dès les origines du monde les prodiges que peut réaliser sa grâce, et comme elle a suffi, en plein pays païen, alors qu’il n’y avait sur la terre ni Evangile, ni Eglise, ni prédications, ni sacrements, à conduire ceux qui lui furent fidèles, jusqu’aux plus hautes cimes de la sainteté. C’est un exemple sur lequel tout homme sensé doit réfléchir, pour comprendre que, quelles que soient les conditions dans lesquels il est appelé à vivre, il peut lui aussi, s’il le veut, s’élever jusqu’à la perfection.

     La sainteté de ces hommes nous est garantie par l’Ecriture en termes qui ne peuvent laisser place à aucune équivoque. Ils ont été canonisés par la bouche de Dieu lui-même : Je suis, dit-il à Moïse, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. C’est là mon nom pour l’éternité, c’est celui qui doit me rappeler à la mémoire de génération en génération (14). Il les présente comme trois témoins irrécusables qu’il s’est choisis, de préférence à tous les hommes. Il se fait gloire d’avoir de tels serviteurs. Il les couvre de sa protection particulière, il les appelle, il les appelle « ses christs » - christos meos – et il interdit qu’on touche à leur mémoire (15). Le crédit dont ils jouissent auprès de lui est tel que, lorsque Moïse veut conjurer le déchaînement de sa colère, il ne trouve rien de plus efficace que de mettre en avant ces trois noms. L’Offertoire du VIIe dimanche après la Pentecôte rappelle chaque année ce trait en un raccourci saisissant, rendu encore plus impressionnant encore par la beauté et la puissance de la mélodie grégorienne : Moïse se mit à prier en présence du  Seigneur son Dieu, et il dit : Pourquoi, Seigneur, vous irritez-vous contre votre peuple ? Apaisez la colère de votre âme : souvenez-vous d’Abraham, d’Isaac et de Jacob auxquels vous avez promis de donner la terre où coulent le lait et le miel. Et le Seigneur s’apaisa, et il ne fit point le mal qu’il avait dit qu’il ferait à son peuple.

     Bien loin de les reléguer au second plan, Jésus-Christ qui venait pourtant remplacer l’Ancien Testament par le Nouveau, a contresigné ce texte de son sceau personnel quand il a dit : Beaucoup entreront dans le royaume des cieux avec Abraham, Isaac et Jacob (16), et tout son Evangile témoigne de l’estime profonde où il tenait les fondateurs de sa propre famille.

(A suivre…si Dieu veut)

Dom de Monléon

 

- Les italiques sont dans le texte

(11) Panarion, I.I.i, Patrologie grecque, I. VI.I, colonne 193. Et Saint Thomas d’Aquin, IIa IIae, quest. 186 a. 4.ad.

(12) De Bona conjugali, ch.XXIV.

(13) IIa Iiae, quest. 153, a. 4, ad. 1 et 3.

(14) Exode III, 6 et 15

(15) Psaumes CIV, 11  « Gardez-vous de toucher à mes oints et ne maltraitez pas mes prophètes » (105, 15 Bibles protestantes)

(16) St Matthieu VIII, 11.

 

René Pellegrini

lundi 23 mai 2022

Adultère et fornication : L'adultère - 2



 L’ADULTERE ET LA FORNICATION - 4 

 

L’ADULTERE – 2 

     Le Pape ajoute :

« Eh bien que, ensuite, le suprême Législateur divin ait, pour un temps, relativement relâché la rigueur de cette loi primitive, il est absolument certain que la loi évangélique a restauré en son intégrité cette parfaite unité primitive et qu’elle a aboli  toute dispense (…) Notre-Seigneur n’a d’ailleurs pas seulement voulu condamner toute forme de polygamie et de polyandrie, successive ou simultanée, ou encore tout acte déshonnête extérieur ; mais pour assurer complètement l’inviolabilité des frontières sacrées de l’union conjugale, il a prohibé aussi les pensées et les désirs volontaires  concernant toutes choses : 

« Et moi je vous dis que quiconque arrête sur une femme son regard de     concupiscence a  déjà commis l’adultère dans son cœur»                         (St Matthieu V, 28 )

     Le dixième commandement de la loi mosaïque « Tu ne convoiteras point la femme de ton prochain (…) » (Deutéronome V, 21) interdisait déjà les désirs mauvais « convoitise » mais, comme tous les codes publics, il s’attaque surtout à l’acte extérieur. Dans le but de préserver les relations conjugales et la sainteté du foyer, Jésus-Christ, dans la nouvelle Alliance, perfectionnera la loi de Moïse en référant ces relations au premier mariage institué par Dieu dans le jardin d’Eden, et en mettant en évidence ce qui, dans l’ancienne Alliance de Moïse, demeurait à l’arrière-plan : le regard volontairement coupable.

     De nos jours, la polygamie (3) et la polyandrie (4) sont prêchées par l’exemple, dans les deux sexes, par des dirigeants et des responsables politiques, des chanteurs, des comédiens (appelés idoles et vénérés par leurs fans) et par bon nombre d’hommes et de femmes de toutes conditions. Quant à notre Président actuel (5) – fier adepte de la religion concubinaire et prédicateur de luxure par l’exemple dans la foulée de son prédécesseur - et sans doute par crainte d’élever le niveau et de penser avec son intelligence, il a plusieurs épouses en vie. Il est donc polygame selon la loi divine qu’il bafoue comme le vrai mécréant qu’il est ; car seule la mort rompt le lien du mariage devant Dieu. Quant à la loi démocratique républicaine et révolutionnaire ((6) reflet, non pas des lois divines qu’elle piétine allégrement, mais des senteurs de latrines, elle fonctionne comme un égout collecteur et diffuseur complaisant de toutes les insanités sécrétées par les philosophies issues du paganisme de Sparte, de la gnose et des élucubrations sephirotiques de la Kabbale juive, elle lui permettra d’en d’avoir bien d’autres, s’il lui en prend l’envie. Qui dit que le harem est seulement affaire de sultans et de pachas ?

 

(A suivre…« La fornication dans les ouvrages profanes »…si Dieu veut)

 

René Pellegrini

 

- C'est moi qui mets en gras et souligne dans le texte

 

(3) Du grec polugamos : polus (plusieurs) gamos (union, noces, mariage). Se dit plus généralement pour un homme marié plusieurs fois.

(4) Du grec poluandros : polus (nombreux) et andros (homme). Situation d’une femme mariée à plusieurs hommes.

(5) Lors de la rédaction de cet article, le 15 janvier 2013, il s’agissait de M. François Hollande.

(6) Cette morale future et les sacrifices humains que générera cette liberté révolutionnaire – caricature grotesque de la liberté des enfants de Dieu - déjà préfigurés et annoncés, pour les Initiés, en 1830, dans le tableau d’Eugène Delacroix intitulé « La liberté guidant le peuple » représentant une femme à la poitrine dépenaillée conduisant les révolutionnaires s’avançant vers des cadavres de soldats.

 

Mis sur un autre blogue le 15 janvier 2013

 

Introduction à l'histoire des Patriarches - 10 : Le départ du pays natal - 4

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 10   LE DEPART DU PAYS NATAL – 4 (Genèse, XI, 27 – XII, 5)        Mais par cette stabili...