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samedi 14 janvier 2023

La conjuration antichrétienne - 9 : La double conception de la vie - 2


 « Je suis la vigne, vous êtes les branches. Comme la branche ne peut porter de fruit par elle-même, sans demeurer dans la vigne, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez en moi. » (St Jean XV,5-6)

LA CONJURATION ANTICHRETIENNE – 9

 

CHAPITRE II

 

LA DOUBLE CONCEPTION DE LA VIE – 2

     Nous ne pouvons y arriver que par quelque chose de surajoutée qui nous élève au-dessus de notre nature, qui nous rend capables de ce dont nous sommes radicalement impuissants par nous-mêmes, comme le serait le don de la raison à un animal ou le don de la vue à une plante. Ce quelque chose est appelé ici-bas la grâce sanctifiante. C’est dit l’apôtre saint Pierre, une participation à la nature divine. Et il faut qu’il en soit ainsi ; car nous venons de le voir, en aucun être, l’opération ne dépasse, ne peut dépasser la nature de cet être. Si un jour nous sommes capables de voir Dieu, c’est que quelque chose de divin aura été déposé en nous, sera devenu une partie de notre être, et l’aura élevé jusqu’à le rendre semblable à Dieu. « Bien-aimés, dit l’apôtre saint Jean, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons un jour ne paraît pas encore : nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu’il est. » (I Jean, III-2.)

     Ce quelque chose, nous le recevons dès ici-bas au saint Baptême. L’apôtre saint Jean l’appelle un germe (I Jean III-9), c’est-à-dire une vie en principe. C’est ce que Notre-Seigneur nous marquait, lorsqu’il parlait à Nicodème de la nécessité d’une nouvelle naissance, d’une génération à une vie nouvelle : la vie que le Père a en lui-même, qu’il donne au Fils, et que le Fils nous apporte en nous greffant sur lui par le saint Baptême. Ce mot de greffe, qui donne une image si vive de tout le mystère, saint Paul l’avait pris de Notre-Seigneur disant à ses apôtres :

« Je suis la vigne, vous êtes les branches. Comme la branche ne peut porter de fruit par elle-même, sans demeurer dans la vigne, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez en moi. » (St Jean XV,5-6)

     Ces hautes idées étaient familières aux premiers chrétiens. Ce qui le montre, c’est que les apôtres, quand ils sont amenés à en parler dans les Epîtres, le font comme d’une chose déjà connue. Et de fait, c’est ainsi que leur étaient présentés en de longues catéchèses les rites du baptême. Puis, les vêtements blancs des néophytes leur disaient qu’ils commençaient une vie nouvelle, qu’ils en étaient pour cette vie aux jours de l’enfance : Fils spirituels, leur était-il dit, comme des enfants nouveaux nés, désirez ardemment le lait qui doit alimenter votre vie surnaturelle : le lait de la foi sans altération, sine dolo lac concupiscite, et le lait de la charité divine. Quand le développement du germe que vous avez reçu sera arrivé à son terme, cette foi deviendra la claire vision, cette charité la béatitude de l’amour divin.

     Toute la vie présente doit tendre à cet épanouissement, à la transformation du vieil homme, de l’homme de la pure nature et même de la nature déchue, en l’homme déifié. Voilà ce qui se fait ici-bas dans le chrétien fidèle. Les vertus surnaturelles, infuses dans notre âme au baptême, se développent de jour en jour par l’exercice que nous leur donnons avec le secours de la grâce, et la rendent ainsi capable des activités surnaturelles qu’elle aura à déployer dans le ciel. L’entrée dans le ciel sera la naissance, comme le baptême a été l’engendrement.

     Voilà ce qui est. Voilà ce que Jésus a fait et ce dont il est venu informer le genre humain. Dès lors la conception de la vie présente fut radicalement changée. L’homme ne fut plus sur la terre pour jouir et mourir, mais pour se préparer à la vie d’en haut et la mériter.

     Jouir, mériter, ce sont les deux mots qui caractérisent, qui séparent, qui opposent les deux civilisations.

     Ce n’est point à dire que du moment où le christianisme fut prêché, les hommes ne songèrent plus à rien autre qu’à leur sanctification. Ils continuèrent à poursuivre les buts secondaires de la vie présente, et à remplir, dans la famille et la société, les fonctions qu’elles demandent et les devoirs qu’elles imposent. D’ailleurs, la sanctification ne s’opère point uniquement par les exercices spirituels, mais par l’accomplissement de tout devoir d’état, par tout acte fait avec pureté d’intention.

« Quelque chose que vous fassiez, dit l’apôtre saint Paul, en paroles ou en œuvres, faites tout au nom, de Notre-Seigneur Jésus-Christ…Travaillez à plaire à Dieu en toutes choses, et vous fructifierez en bonne œuvre. » (Colossiens I-10 et III-17) 

     Restèrent d’ailleurs dans la société et y resteront jusqu’à la fin des temps, les deux catégories d’hommes que la Sainte Ecriture appelle si bien : les bons et les méchants. Il est à remarquer toutefois que le nombre des méchants diminue et le nombre des bons s’accroît à mesure que la foi prend plus d’empire dans la société. Ceux-ci, parce qu’ils ont la foi en la vie éternelle, aiment Dieu, font le bien, observent la justice, sont les bienfaiteurs de leurs frères, et par tout cela font régner dans la société la sécurité et la paix. Ceux-là, parce qu’ils n’ont pas la foi, parce que leur regard reste fixé sur cette terre, sont égoïstes, sans amour, sans pitié pour leur semblables : ennemis de tout bien, ils sont dans la société une cause de trouble et d’arrêt pour la civilisation.

     Mêlés les uns aux autres, les bons et les méchants, les croyants et les incroyants, forment les deux cités décrites par saint Augustin : « l’amour de soi pouvant aller jusqu’au mépris de Dieu constitue la société communément appelée « le monde », l’amour de Dieu porté jusqu’au mépris de soi produit la sainteté et peuple « la vie céleste ».

Mgr Henri Delassus

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