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mardi 24 janvier 2023

Introduction à l'histoire des Patriarches - 10 : Le départ du pays natal - 4


INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 10 


LE DEPART DU PAYS NATAL – 4

(Genèse, XI, 27 – XII, 5)

 

     Mais par cette stabilisation trop rapide, il s’était dérobé au plan divin. Il n’avait pas pénétré dans la terre que Dieu avait choisie pour être celle de son peuple, la terre de Chanaan. Dieu, alors, se tourna vers Abraham dont il connaissait la fidélité à toute épreuve et lui fit entendre l’appel qui devait déterminer sa vocation : « Sors de la terre, sors de la parenté, sors de la maison de ton père et viens dans la terre que je te montrerai. » Cette ordre demandait un détachement complet et une obéissance héroïque, à un homme qui ignorait encore et la valeur du renoncement et le prix de l’obéissance. Aussi, fut-il renforcé des promesses les plus magnifiques : « Si tu fais cela, ajouta Dieu, je ferai de toi le chef d’une grande nation. » La race qui allait naître d’Abraham était appelée, en effet, à se développer à une cadence extrêmement rapide. Remarquons que l’auteur sacré ne dit pas : gentum multam (une nation nombreuse), mais : gentum magnam (une grande nation) ; parce que le peuple juif, comparé aux autres, n’aura jamais qu’une importance numérique secondaire. « Ce n’est pas, dira plus tard Moïse, parce que vous surpassiez en nombre toutes les nations, que le Seigneur s’est uni à vous et vous à choisis, puisqu’au contraire vous êtes moindres que que tous les autres peuples, c’est parce que le Seigneur vous a aimés, et a gardé le serment qu’il avait fait à vos pères (17) » Mais ce peuple fut grand par la mission dont Dieu l’investit, grand aussi par le nombre d’hommes d’une sainteté exceptionnelle, tels que Moïse, David, Elie, les Patriarches, les Prophètes, saint Jean-Baptiste, les apôtres et combien d’autres ! qui sortirent de lui.

     De plus, il est évident qu’il ne s’agit pas seulement, ici, d’une descendance naturelle : spirituellement parlant, Abraham, nous l’avons dit plus haut, est le père de tous ceux qui croient en un seul Dieu, créateur de l’univers, et qui observent sa loi. C’est pourquoi Dieu ajouta : « Je te bénirai et je glorifierai ton nom. Non seulement, je te bénirai, mais tu seras béni, c’est-à-dire, non seulement ma bénédiction descendra sur toi, mais elle y demeurera ; et elle s’étendra à tous ceux qui te béniront ; tandis qu’au contraire, ceux qui te maudiront, seront maudits par moi, car c’est en toi que toutes les nations recevront la bénédiction. C’est entre tes mains que je remets la promesse de sauver tous ceux qui voudront en prendre les moyens. Elles seront bénies en toi, non pas en ta personne, non pas à cause de tes mérites à toi, mais en celui qui doit naître de toi, qui sera la gloire de ta race : elles seront bénies en vertu des mérites du plus illustre de tes descendants, le Christ. »

     On sait comment ces promesses ce sont réalisées et quelle gloire allait s’attacher, à travers les siècles, au nom d’Abraham, quel poids aurait ce nom dans les balances de la justice divine ! Mais sur l’heure, tout cela était caché dans la nuit des temps : et notre saint se trouvait seulement en face d’un nouvel ordre de départ, suivi d’un saut dans l’inconnu.

     Cependant, cet homme de foi n’hésita pas. Laissant là son père et la tribu de son père, il reprit le bâton du pèlerin (18). Il emmenait avec lui Saraï son épouse, Lot son neveu, tous les biens qu’il possédait, et puis, ajoute le texte sacré, toutes les âmes qu’il avait faites en Charan. Qu’est-ce-à-dire, puisqu’il n’avait encore aucun héritier ? Peut-être, des enfants nés dans les familles de ses serviteurs ? Peut-être, mais ces âmes, c’étaient plutôt celles qu’il avait engendrées à la vie véritable, celles des hommes que son exemple avait gagnés au culte du vrai Dieu. Prenant donc tout le monde avec lui, il partit, dit saint Paul, sans savoir où il allait (19).

     Abraham, explique saint Jean Chrysostome, ne connaissait ni la Loi ni les Prophètes : il n’avait reçu aucun enseignement,(Cependant) il fit tout ce qui lui était ordonné. Dieu lui dit de tout abandonner : famille, maison, etc., il les abandonna. Dieu lui dit d’aller dans une terre inconnue : il obéit. Dieu lui promit de le rendre père d’un grand peuple et de le bénir : il crut que cela arriverait. Il partit comme le lui avait dit le Seigneur, c’est-à-dire : il crut à toutes les paroles de Dieu sans hésiter, sans douter ; il partit, l’âme pleine de constance et de fermeté. Aussi fut-il très agréable au Seigneur (20).

     Poursuivant la courbe du Croissant fertile, la caravane atteignit bientôt la terre de Chanaan, où elle allait pendant des années encore, errer de-ci de-là, sans jamais se fixer nulle part. Et ces pérégrinations dureront des siècles. C’est seulement huit cents ans plus tard, au temps de Josué, que le peuple hébreu, revenant de son long séjour en Egypte, fera la conquête méthodique de la Palestine et s’y établira solidement. Jusque-là, le clan des descendants d’Abraham, mènera la vie primitive des nomades, gardeurs de troupeaux. Nous verrons bientôt pourquoi.

Dom Jean de Monléon

 

(17) Deutéronome VII,7,8) 

(18) Une lecture superficielle de la Bible laisserait croire qu’Abraham ne quitta le pays de Charan qu’après la mort de son père. Mais une étude plus attentive montre qu’il avait soixante-quinze ans quand il se remit en route, et cent trente-cinq ans quand mourut son père. Il est donc de toute évidence que ce fut bien avant la mort de celui-ci qu’il le quitta. Cf. saint Augustin, Cité de Dieu, I. XVI, ch. XV.

(19) Hébreux, XI,8.

(20) Homélie XXXI,5.

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vendredi 26 août 2022

Quelle attitude en temps de persécution et de privation de sacrements ? - 5 : La lettre de Monseigneur de Marboeuf


QUELLE ATTITUDE EN TEMPS DE PERSECUTION
     ET DE PRIVATION DE SACREMENTS ? – 5
  
LA LETTRE DE MONSEIGNEUR DE MARBOEUF

Monseigneur de Marboeuf, archevêque légitime de Lyon, écrivait, du fond de l’exil aux fidèles de son diocèse, au sujet de la privation des secours religieux.

Basse Saxe, le 6 décembre 1796

« Mes très chers frères,

     Si le malheur des temps vous prive d’assister au saint sacrifice de la messe et de participer aussi souvent que vous le désirez aux saints mystères, ne craignez point et ne vous découragez point pour cela ; vous n’y perdrez rien.

     Dieu verra avec complaisance que, malgré ces privations, vous conservez dans votre cœur la confiance et la fidélité que vous Lui devez ; Il entendra vos prières domestiques et les vœux que vous formerez pour le rétablissement de son culte ; il en sera touché et, en attendant les moments marqués par sa sagesse pour faire luire sur nous des jours plus sereins, Lui-même vous tiendra lieu de pasteur, de guide, de soutien ; Il répandra dans vos âmes une mesure abondante de grâces, de force, de constance pour vous mettre en état de résister à toutes les tentations de l’ennemi, et, dans le temps de la plus grande disette des secours extérieurs de la religion, IL vous fera recueillir intérieurement des trésors de bénédiction.

     Demeurez donc sans inquiétude dans la bergerie d’un si bon maître ; invoquez-Le avec confiance dans toutes vos nécessités et soyez certains que la nourriture spirituelle dont vous pouvez avoir besoin, en telle situation que vous vous trouviez, ne vous manquera jamais. Vous la recevrez immédiatement de la main de Dieu, lorsque le malheur des temps vous privera de l’usage des moyens qu’IL a établis pour être les canaux de sa grâce. »

 

René Pellegrini

 

 

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