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mardi 24 janvier 2023

Introduction à l'histoire des Patriarches - 10 : Le départ du pays natal - 4


INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 10 


LE DEPART DU PAYS NATAL – 4

(Genèse, XI, 27 – XII, 5)

 

     Mais par cette stabilisation trop rapide, il s’était dérobé au plan divin. Il n’avait pas pénétré dans la terre que Dieu avait choisie pour être celle de son peuple, la terre de Chanaan. Dieu, alors, se tourna vers Abraham dont il connaissait la fidélité à toute épreuve et lui fit entendre l’appel qui devait déterminer sa vocation : « Sors de la terre, sors de la parenté, sors de la maison de ton père et viens dans la terre que je te montrerai. » Cette ordre demandait un détachement complet et une obéissance héroïque, à un homme qui ignorait encore et la valeur du renoncement et le prix de l’obéissance. Aussi, fut-il renforcé des promesses les plus magnifiques : « Si tu fais cela, ajouta Dieu, je ferai de toi le chef d’une grande nation. » La race qui allait naître d’Abraham était appelée, en effet, à se développer à une cadence extrêmement rapide. Remarquons que l’auteur sacré ne dit pas : gentum multam (une nation nombreuse), mais : gentum magnam (une grande nation) ; parce que le peuple juif, comparé aux autres, n’aura jamais qu’une importance numérique secondaire. « Ce n’est pas, dira plus tard Moïse, parce que vous surpassiez en nombre toutes les nations, que le Seigneur s’est uni à vous et vous à choisis, puisqu’au contraire vous êtes moindres que que tous les autres peuples, c’est parce que le Seigneur vous a aimés, et a gardé le serment qu’il avait fait à vos pères (17) » Mais ce peuple fut grand par la mission dont Dieu l’investit, grand aussi par le nombre d’hommes d’une sainteté exceptionnelle, tels que Moïse, David, Elie, les Patriarches, les Prophètes, saint Jean-Baptiste, les apôtres et combien d’autres ! qui sortirent de lui.

     De plus, il est évident qu’il ne s’agit pas seulement, ici, d’une descendance naturelle : spirituellement parlant, Abraham, nous l’avons dit plus haut, est le père de tous ceux qui croient en un seul Dieu, créateur de l’univers, et qui observent sa loi. C’est pourquoi Dieu ajouta : « Je te bénirai et je glorifierai ton nom. Non seulement, je te bénirai, mais tu seras béni, c’est-à-dire, non seulement ma bénédiction descendra sur toi, mais elle y demeurera ; et elle s’étendra à tous ceux qui te béniront ; tandis qu’au contraire, ceux qui te maudiront, seront maudits par moi, car c’est en toi que toutes les nations recevront la bénédiction. C’est entre tes mains que je remets la promesse de sauver tous ceux qui voudront en prendre les moyens. Elles seront bénies en toi, non pas en ta personne, non pas à cause de tes mérites à toi, mais en celui qui doit naître de toi, qui sera la gloire de ta race : elles seront bénies en vertu des mérites du plus illustre de tes descendants, le Christ. »

     On sait comment ces promesses ce sont réalisées et quelle gloire allait s’attacher, à travers les siècles, au nom d’Abraham, quel poids aurait ce nom dans les balances de la justice divine ! Mais sur l’heure, tout cela était caché dans la nuit des temps : et notre saint se trouvait seulement en face d’un nouvel ordre de départ, suivi d’un saut dans l’inconnu.

     Cependant, cet homme de foi n’hésita pas. Laissant là son père et la tribu de son père, il reprit le bâton du pèlerin (18). Il emmenait avec lui Saraï son épouse, Lot son neveu, tous les biens qu’il possédait, et puis, ajoute le texte sacré, toutes les âmes qu’il avait faites en Charan. Qu’est-ce-à-dire, puisqu’il n’avait encore aucun héritier ? Peut-être, des enfants nés dans les familles de ses serviteurs ? Peut-être, mais ces âmes, c’étaient plutôt celles qu’il avait engendrées à la vie véritable, celles des hommes que son exemple avait gagnés au culte du vrai Dieu. Prenant donc tout le monde avec lui, il partit, dit saint Paul, sans savoir où il allait (19).

     Abraham, explique saint Jean Chrysostome, ne connaissait ni la Loi ni les Prophètes : il n’avait reçu aucun enseignement,(Cependant) il fit tout ce qui lui était ordonné. Dieu lui dit de tout abandonner : famille, maison, etc., il les abandonna. Dieu lui dit d’aller dans une terre inconnue : il obéit. Dieu lui promit de le rendre père d’un grand peuple et de le bénir : il crut que cela arriverait. Il partit comme le lui avait dit le Seigneur, c’est-à-dire : il crut à toutes les paroles de Dieu sans hésiter, sans douter ; il partit, l’âme pleine de constance et de fermeté. Aussi fut-il très agréable au Seigneur (20).

     Poursuivant la courbe du Croissant fertile, la caravane atteignit bientôt la terre de Chanaan, où elle allait pendant des années encore, errer de-ci de-là, sans jamais se fixer nulle part. Et ces pérégrinations dureront des siècles. C’est seulement huit cents ans plus tard, au temps de Josué, que le peuple hébreu, revenant de son long séjour en Egypte, fera la conquête méthodique de la Palestine et s’y établira solidement. Jusque-là, le clan des descendants d’Abraham, mènera la vie primitive des nomades, gardeurs de troupeaux. Nous verrons bientôt pourquoi.

Dom Jean de Monléon

 

(17) Deutéronome VII,7,8) 

(18) Une lecture superficielle de la Bible laisserait croire qu’Abraham ne quitta le pays de Charan qu’après la mort de son père. Mais une étude plus attentive montre qu’il avait soixante-quinze ans quand il se remit en route, et cent trente-cinq ans quand mourut son père. Il est donc de toute évidence que ce fut bien avant la mort de celui-ci qu’il le quitta. Cf. saint Augustin, Cité de Dieu, I. XVI, ch. XV.

(19) Hébreux, XI,8.

(20) Homélie XXXI,5.

Anciens articles à voir ou à revoir :

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/11-certitudes-sur-lantechrist.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/le-retour-des-juifs-en-palestine-3.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/illuminisme-luciferien-en-milieu.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/le-recours-la-priere.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/preuves-scripturaires-de-la-royaute-du.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/lantechrist-ou-posterite-du-sepent.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/traite-du-saint-esprit-3-lavantage-du.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/priere-notre-dame-des-anges.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/les-avertissements-de-saint-jean-de-l.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/les-noms-de-lantechrist.html

dimanche 13 novembre 2022

Avis et Maximes - 15 : Mortifiez vos désirs



MORTIFIEZ VOS DESIRS

 

Mortifiez vos désirs, et vous trouverez ce que désire votre cœur.

Savez-vous si vos désirs sont selon Dieu ?

 

- Les Avis Et Maximes sont tirés des œuvres spirituelles de Saint Jean de la Croix

 

René Pellegrini

 

COMMENTAIRE PERSONNEL :

     On peut s’aider à mortifier ses désirs en méditant sur la mort qui met fin à tous nos désirs, car la vie chrétienne est une mort à nous-même comme l’enseigne Saint Paul :

« Or ceux qui sont à Christ ont crucifié leur chair avec ses passions et ses désirs. » (Galates V,24)

     En effet, la mortification consiste à faire mourir, à crucifier nos passions déréglées en vivant non selon la chair, mais selon l’esprit de l’homme nouveau né par le baptême.

 

 

vendredi 11 novembre 2022

Echelle sainte - 3 : Le renoncement - 3


 Saint Climaque

ECHELLE SAINTE - 3

 

     Pour ceux qui veulent entreprendre le voyage qui permettra d’inscrire leurs noms dans le livre de vie ou le livre du ciel, les trente degrés de l’échelle spirituelle de Saint Climaque nous montrent le chemin. Saint Climaque est un moine syrien connu sous le nom de Jean le Sinaïtique. Il mourut vers 650-680.

PREMIER DEGRE : LE RENONCEMENT - 3

DEGRE 1-5

     L’impie est l’être raisonnable et mortel qui se détourne volontairement de la vie et considère son propre Créateur, le Toujours existant, comme n’existant pas.

DEGRE 1-6

     Le transgresseur de la loi est celui qui tient la loi divine captive de son sens propre perverti (Romains 1,18), et pense avoir la foi tout en professant une hérésie qui s’oppose à Dieu.

DEGRE 1-7

     Le chrétien est celui qui imite le Christ, autant qu’il est possible à l’homme, en paroles, en œuvres et en pensées, et croit en la Sainte Trinité d’une foi droite et exempte d’erreur.

DEGRE 1-8

     L’ami de Dieu est celui qui use des choses naturelles et exemptes de péché, et autant qu’il est en son pouvoir, ne néglige pas de faire le bien.

DEGRE 1-9

     Le continent est celui qui, au milieu des tentations, des pièges et de l’agitation, tâche de toutes ses forces d’imiter la manière d’être de ceux qui sont affranchis de tout cela.

(Echelle Sainte de Saint Jean Climaque)

René Pellegrini

 

mercredi 19 octobre 2022

Imitation de Jésus-Christ - 2


IMITATION DE JESUS-CHRIST - 2

 LIVRE I

IL FAUT IMITER JESUS-CHRIST, 

ET MEPRISER TOUTES LES VANITES DU MONDE 


     Un AVIS, utile à méditer pour entrer dans la vie intérieure. Ces avis, extraits du livre « l’Imitation de Jésus-Christ » par Thomas A Kempis, continueront d’être mis avec chaque publication, si les visites sont jugées suffisantes.   

     AVIS 2 : La doctrine de Jésus-Christ surpasse toute doctrine des Saints ; et qui posséderait son esprit y trouverait la manne cachée.

     Mais il arrive que plusieurs, à force d’entendre l’Evangile, n’en sont que peu touchés, parce qu’ils n’ont point l’esprit de Jésus-Christ.

     Voulez-vous comprendre parfaitement et goûter les paroles de Jésus-Christ ? Appliquez-vous à conformer toute votre vie à la sienne.

 

René Pellegrini

lundi 10 octobre 2022

J'étais Témoin de Jéhovah - 2 : Tout s'effondre


 Assemblée régionale (ou de Circonscription) des Témoins de Jéhovah

J’ETAIS TEMOIN DE JEHOVAH - 2 : TOUT S’EFFONDRE  

      En rendant visite à un frère, je promenai mon regard sur des livres de sa bibliothèque et un titre attira mon attention car je savais que c’était un livre ancien, il était intitulé « La Harpe de Dieu ». Je lui demandais s’il voulait bien me le prêter, ce qu’il fit sans problème. Rentré chez moi, je dévorais ce livre. Ce fut un véritable coup de massue. J’étais effondré. Tout s’écroulait. Nous annoncions que nous étions dans le temps de la fin depuis 1914 alors que ce livre disait : 

« Nous sommes dans le temps de la fin depuis 1799 » (p.208) et encore « C’est en 1874 que commença le temps de la seconde présence du Seigneur » (p.208) et comme preuves de cette présence « Les chemins de fer électriques, la bicyclette (…) les charrues électriques (…) les machines à coudre les souliers (…) les autocuiseurs » etc. (p.209).

     Les énormités que j’y vis m’ébranlèrent totalement. Ce n’était plus des ragots de gens haineux, c’était écrit noir sur blanc. Je me disais : Voilà ce que mes frères du passé devaient annoncer comme étant la vérité, dans leur porte-à-porte. On avait trahi ma confiance. Et ce n’était rien à côté de ce que j’allais découvrir par la suite (d’autres fausses prophéties, par exemple « la résurrection annoncée pour 1925 d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, avec construction d’une villa appelée Beth-Sarim (à San Diego – Californie) pour les accueillir » (in - Des millions actuellement vivants ne mourront jamais - 1920 p.75) ; des enseignements contradictoires, des déclarations farfelues, des traductions de textes grecs du Nouveau Testament falsifiés pour détruire la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ : véritable pierre d’achoppement pour les TDJ. 

     J’étais entré dans l’organisation des TDJ pensant que c’était la vérité, j’avais cru qu’ils étaient les prophètes authentiques de Dieu. Et voilà qu’ils se révélaient être des faux prophètes démasqués par le critère qu’ils avaient eux-mêmes posés avec arrogance : 

« Comment reconnaître un vrai d’un faux prophète. Aussi Dieu en fournit le moyen, et ce moyen garde sa valeur en tout temps. Les Ecritures déclarent en effet ‘’ Peut-être diras-tu dans ton coeur : comment connaîtrons nous la parole que l’Eternel n’aura point dite ? Quand ce que dira le prophète n’aura pas lieu et n’arrivera pas, ce sera une parole que l’Eternel n’aura point dite. C’est par audace que le prophète l’aura dite ; n’aie pas peur de lui » (Deutéronome 18 : 21,22) » (in - Prophétie, 1929 p.18). C’est moi qui mets en gras).

     En rapportant le livre à ce frère je lui fis part de mes découvertes. Il en fut lui-même stupéfait car, me dit-il, il ne l’avait jamais lu, mais il le tenait de son père et l’avait conservé dans sa bibliothèque. Au bout de quelques jours je n’en pouvais plus et j’appréhendais le moment de devoir monter au pupitre pour exhorter les frères et soeurs alors que j’étais terriblement atteint. Je ne pouvais continuer cette comédie sans me dégoûter moi-même. Je n’étais plus le René qui était entré dans cette organisation avec toute sa ferveur.

     Lors d’une réunion des anciens (nous étions 4, moi compris) je leur fis part de mes découvertes et de l’impossibilité, pour moi, dans l’état où j’étais, de continuer cette mascarade d‘exhorter, d’encourager depuis le pupitre, et il était préférable que je m’abstienne de toute activité et responsabilité. Que je continuerai d’assister aux réunions, j’écouterai les autres parler, laissant au temps le soin, peut-être, de me ramener à d’autres sentiments. J’assistais encore aux réunions mais tout devenait fade et, le temps passant, de plus en plus irrégulièrement : le coeur n’y était plus, plus du tout. Ma femme et moi nous nous retirâmes sans faire de bruit. Ensemble nous y étions entrés et ensemble nous en sommes sortis. 

     Ce fut ensuite une douloureuse traversée du désert qui dura onze ans, avec Dieu revenant de temps à autre dans mes pensées. Il était toujours là, ça ne dépendait que de moi, mais j’étais trop désabusé, sans forces, et surtout, sans savoir où aller car tout était satanique en dehors des TDJ. On dit que les voies de Dieu sont impénétrables. Il se servit de deux de mes enfants qui voulurent étudier avec les TDJ, pour me relever, me remettre en route.

     Si tu es Témoin de Jéhovah et que tu lis cet article, il y a trois possibilités qui s’offrent à toi : 

- Soit tu continueras imperturbablement de t’adapter aux changements qui te seront régulièrement présentés comme étant la vérité qui annulera une vérité ancienne, et devenant, par le fait même, une nouvelle vérité. Tu diras donc le contraire de ce que tes prédécesseurs ont annoncés comme étant la vérité, comme toi-même tu seras démenti un peu plus tard par ceux qui te succéderont, au nom de cette vérité à géométrie variable. Tout cela, sous couvert d’un verset commode pour faire avaler les couleuvres « la lumière va croissant ». (Proverbes IV, 18). Dans ce cas toutes les pirouettes deviennent possibles et bonjour le principe de non contradiction, le fondement logique de la vérité. 

- Soit tu y es entré sans trop de convictions, mais pour faire plaisir à ton épouse ou à ton mari, ou bien pour sauvegarder la paix dans ton ménage et sa continuité. Tu fais le suiveur. Dans ce cas, comme la vérité n’aura pas été forcément le premier et incontournable critère dans ta ''conversion'' je crains fort que tu puisses t’accommoder de la première possibilité. 

- Soit tu considères qu’une vérité ne peut en aucun cas, si elle est la vérité, être annulée par une proposition contraire. Elle peut être développée, au nom même de cette « lumière qui va croissant », y ajouter un éclairage supplémentaire, mais sans que jamais ce développement ou cet éclairage puisse venir annuler ce qui a été énoncé comme étant la vérité dans un premier temps. Dans ce cas, il te faut en tirer les conséquences, au nom même de cette vérité que tu prétends défendre et enseigner. Je tiens à ta disposition d’autres affirmations des soi-disant prophètes de Jéhovah. Peut-être que je finirai par les publier. 

(A suivre…« Si tu es témoin de Jéhovah, réfléchis bien ! »…si Dieu veut)

Nota bene : Comme me l’a fait remarquer mon épouse, notre bébé avait environ un an, car né en mai de cette année mémorable de 1968. Année où faisait fureur le slogan « Il est interdit d’interdire » qui posait lui-même une interdiction.

 

René Pellegrini


 

samedi 8 octobre 2022

Imitation de Jésus-Christ - 1 : Il faut imiter Jésus-Christ, et mépriser toutes les vanités du monde - 1

 

IMITATION DE JESUS-CHRIST – 1

 

     Un AVIS, utile à méditer pour entrer dans la vie intérieure. Ces avis, extraits du livre « l’Imitation de Jésus-Christ » par Thomas A Kempis.  


LIVRE I-1


     IL FAUT IMITER JESUS-CHRIST, ET MEPRISER TOUTES LES VANITES DU MONDE.

AVIS 1 : Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres, dit le Seigneur. 

     Ce sont les paroles de Jésus-Christ, par lesquelles il nous exhorte à imiter sa conduite et sa vie, si nous voulons être vraiment éclairés et délivrés de tout aveuglement du cœur. 

     Que notre principale étude soit donc de méditer la vie de Jésus-Christ.

 

René Pellegrini

mardi 10 mai 2022

Les appels à la Révolution ou à manifester



 LES APPELS A LA REVOLUTION OU A MANIFESTER

     L'article « Les chrétiens et les manifestations » rédigé sur un autre blogue, le 13 juin 2016 avec le titre « Les manifestations de masse » m'avait valu, à l'époque, la réflexion suivante d'un abonné à ma Newsletter :

« Je m'interroge sur la validité de la posture selon laquelle il ne faut pas se rebeller contre les autorités »

     Je ne reviens pas sur ce qui a déjà écrit précédemment et consultable ici : 7 mars 2020

     Cette interrogation me permet d’apporter des compléments à l’article précédent qui s’appuyait sur l’enseignement formel de Saint Paul aux Romains XIII, 1-2, et sur l’exemple des premiers chrétiens préférant mourir plutôt que se rebeller contre des empereurs païens et sanguinaires. Pour eux, ces paroles de Saint Paul « celui qui résiste à l’autorité résiste à l’ordre établi par Dieu ; et ceux qui résistent attirent la condamnation sur eux-mêmes » n’étaient pas facultatives ou soumises à des subtilités de langage.

     Leur attitude est digne d’exemple puisque l’Eglise les a canonisés et portés sur les autels.

     J’y ajoute, et je pourrai citer d'autres textes de la Sainte Ecriture et de Papes, l’enseignement de Saint Pierre, le premier Pape de la chrétienté :

« Soyez donc soumis à toute créature humaine, à cause de Dieu : soit au roi, comme au souverain» (I Pierre II, 13)

     Avec quel motif supérieur ? « Car c’est là la volonté de Dieu » Avec quel objectif ? « Faire le bien et réduire au silence l’ignorance des hommes insensés » (verset 15)

     Saint Pierre n’appelle pas les chrétiens à la révolte même lorsqu’ils souffrent en faisant le bien :

« Si en faisant le bien, vous souffrez avec patience, voilà qui est une grâce devant Dieu. Car c’est à cela que vous avez été appelés, parce que le Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exempleafin que vous suiviez ses traces. » (versets 20,21)

     Saint Pierre exhorte donc les chrétiens à mettre leurs pas dans ceux du Sauveur car il nous donna l’exemple, en supportant des souffrances injustes sans se révolter.

     Quant à Saint Thomas d’Aquin, il nous enseigne concernant l’usurpateur et, en traitant de la sédition contre un gouvernement tyrannique :

« Nous ne sommes obligés d’obéir aux princes du siècle autant que dans les limites de la justice. Si donc ce pouvoir est usurpé (c’est le cas de notre République révolutionnaire), ou ce qu’il commande est injuste, on ne doit pas lui obéir, excepté, peut-être, en certains cas, pour éviter un scandale ou un danger. » (IIa-IIae, question 104, article 3)

     Ainsi, on n’obéit pas à ce qui est injuste mais cela n’implique pas la révolte contre l’usurpateur ou dirigeant illégitime. Par exemple, Obéir à une loi juste d’un usurpateur ce n’est pas pour autant reconnaître sa légitimité. Pas plus qu’adhérer à une parole sage ou de bon sens sortis de la bouche d’un athée serait reconnaître la légitimité de l’athéisme.

« Le gouvernement tyrannique n’est pas juste, parce qu’il n’a pas pour but le bien général, mais le bien particulier de celui qui gouverne. C’est pourquoi, quand on trouble ce gouvernement on n’excite pas réellement une sédition, à moins qu’en troublant le gouvernement d’un tyran en agisse d’une manière si déréglée, que le peuple qui lui était soumis ait plus à souffrir du trouble qu’on a excité que du despotisme du tyran lui-même. » (IIa-IIae, question XLII, article 2, conclusion 3)

     Tout le problème est là : « l’action déréglée » manifeste dans la furie révolutionnaire, bafouant toutes les règles en libérant des instincts barbares, meurtriers et vengeurs lorsqu’il n’y a plus d’autorité légitime. Et, l’histoire des diverses révolutions, est là pour nous instruire que celles-ci engendrent « plus de souffrances et de troubles que le tyran lui-même » comme après notre propre histoire, nous le vérifions actuellement en Libye, en Syrie, etc.

     A l’époque de Saint Thomas, XIIIe siècle, la société était chrétienne et défendait ses valeurs. Des chefs chrétiens laïcs et légitimes étaient plus faciles à trouver pour renverser un éventuel usurpateur ou despote. Aujourd’hui, dans une société déchristianisée, il n’y a plus guère, comme possibilité d’autorité légitime, que quelques officiers militaires catholiques, ou chrétiens, soucieux de rétablir le bien commun général selon la doctrine morale et sociale de l’Eglise, pour pouvoir tenter de renverser un gouvernement délétère. Quoi qu’il en soit, cela paraît difficile et très dangereux pour les dits officiers, car l’armée est noyautée depuis longtemps (déjà avant 1789) par des loges militaires judéo-maçonniques et, depuis, le pouvoir révolutionnaire n’est pas si sot que de mettre à des postes stratégiques ceux qui pourraient lui être hostiles : ce qui nous ramène à des points soulevés dans l’article précédent, et aux autorités légitimes que seront le Grand Monarque et le Saint Pape pour entreprendre le rétablissement de la France.   

« J’ajoute, aujourd’hui 21 novembre 2018, quelques jours après la manifestation des gilets jaunes, ces paroles du Pape Pie XI, l’autorité suprême dans l’Eglise, prises dans l’Encyclique Quas Primas, pour ceux et c’est leur droit - mais que je suivrai pas sur ce terrain - qui veulent minimiser les paroles de Saint Paul ou les remarques de Saint Thomas d’Aquin concernant le degré ou les conditions d’obéissance que nous devons aux autorités de l’Etat :

« (…) Voyant dans le prince et tous les autres chefs de l’Etat des hommes semblables à lui par leur nature ou mêmes indignes (incapableset blâmables pour quelque motif, le citoyen ne récusera point pour ce fait leur autorité, puisqu’il considérera dans leur personne l’image et l’autorité du Christ Dieu, et homme»

(A suivre…« La Révolution face à la patience chrétienne »…si Dieu veut)

 

René Pellegrini 

 

- C'est moi qui mets en gras dans les citations

 

Mis sur un autre blogue le 13 juin 2016

dimanche 8 mai 2022

Le retour des Juifs en Palestine - 3 : Autres versets bibliques et interprétations - 1



 LE SIONISME - 3

 

« Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations,

jusqu'à ce que les temps des nations soient accomplis.»

 (Luc XXI, 24)

« Je vous retirerai d’entre les nations, et je vous rassemblerai de tous les pays, et je vous amènerai dans votre pays (…) »

(Ezéchiel XXXVI, 26)

 

LE RETOUR DES JUIFS EN PALESTINE – 3

Autres versets bibliques et interprétations -1

 

     Commençant à examiner les ‘’versets irréfutables’’ les plus significatifs d’Ezéchiel, prophète de la divine fidélité, à cause des promesses qui remplissent la dernière partie de ses écrits. Il prophétise alors qu’il se trouve en déportation à Babylone. Ses prophéties concernent en premier lieu Israël, mais leur portée territoriale va bien au-delà des limites nationales pour introduire dans les temps messianiques et de l’Eglise du Christ. Selon le sentiment commun des Pères de l’Eglise et des interprètes catholiques, il ne faut chercher dans ces prophéties qu’une allégorie du règne du Messie et de son Eglise.

EZECHIEL XI, 17

     Promesse de salut dont on peut dire qu’elles appartiennent par avance au Nouveau Testament. Comparer avec Jérémie XXXI, 31-34

« Dis-leur donc : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je vous rassemblerai du milieu des peuples, et je vous réunirai des pays où vous avez été dispersés, et je vous donnerai la terre d’Israël (…) Et je leur donnerai un même cœur, et je mettrai dans leurs entrailles un esprit nouveau ; j’ôterai de leur chair le cœur de pierre, et je leur donnerai un cœur de chair afin qu’ils marchent dans mes préceptes, qu’ils observent et pratiques mes ordonnances, et qu’il soit mon peuple, et que je sois leur Dieu » (Voir aussi Jérémie XXXI,33)

Cette prophétie s’est littéralement accomplie lors du retour de l’exil babylonien sur la terre d’Israël, au VIe siècle avant Jésus-Christ. Mais, comme le montre le contexte, le but de ce retour d’exil va au-delà d’une possession territoriale, elle visait un changement du cœur et de l’esprit des Juifs. Cette heureuse possession et transformation n’était pas seulement d’ordre géographique mais aussi spirituel. Elle ne peut trouver sa pleine réalisation qu’en entrant dans la nouvelle Alliance du Messie et son Eglise.

EZECHIEL 36 : 22-32

« La parole de Dieu me fut adressée en ces termes : Fils de l’homme, la maison d’Israël a habité dans sa terre ; ils l’ont souillée par leurs œuvres et leurs affections ; leur voie a été devant moi comme la souillure d’une femme qui a ses règles. Alors j’ai répondu mon indignation sur eux, à cause du sang qu’ils avaient versé sur la terre, et de leurs idoles par lesquelles ils l’avaient souillée. Je les ai dispersés parmi les nations, et ils ont été disséminés en divers pays ; je les ai jugés selon leurs voies et selon leurs œuvres.(…): Ainsi parle le Seigneur Dieu : Ce n’est pas pour vous que j’agirai, maison d’Israël, mais c’est pour mon saint nom, que vous avez profané parmi les nations où vous êtes allés (…) Car je vous retirerai d’entre les nations, et je vous rassemblerai de tous les pays, et je vous amènerai dans votre paysJe répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés de toutes vos souillures, et je vous purifierai de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai un esprit nouveau au milieu de vous ; j’ôterai de votre chair le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chairJe mettrai mon esprit au milieu de vous, et je ferai que vous marchiez dans mes préceptesque vous gardiez et que vous pratiquiez mes ordonnances. Vous habiterez le pays que j’ai donné à vos pères, et vous serez mon peuple, et je serai votre Dieu ».

     On notera que cette délivrance n’intervient pas en fonction de leur mérite « mais pour mon saint nom, que vous avez profané parmi les nations où vous êtes allés » Ainsi, même dans leur dispersion ils continuaient à profaner Dieu. Le culte juif contenait de nombreuses ablutions pour laver les souillures légales toutes extérieures (Nombres XIX, 17 et ss; Psaumes L, 4.9, etc). Mais ici il s’agit d’une purification bien supérieure, toute intérieure, qui concerne « le cœur nouveau…un esprit nouveau » qui ne peut advenir qu’en reconnaissant le Christ pour Maître et Seigneur et en le servant. 

     Si ces versets sont significatifs d’un retour marquant la fin du temps des nations, près de 70 ans après être revenu en Israël, où sont ce « cœur nouveau et cet esprit nouveau ? » Comment « marchent-ils dans mes préceptes ? » après près de 70 ans d’inimitié contre le Christ, et en bafouant par la loi du talion les commandements d’amour laissés par Jésus et la Charte du Royaume de Dieu stipulant d’aimer ses ennemis et de prier pour eux ? Ces prescriptions dont Jésus nous donna l’exemple pratique en disant pour ses bourreaux, sur la Croix de son supplice : « Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (St Luc XXIII, 34).

     Où voit-on se manifester cette « eau pure de Dieu ? » qui devait les « purifier de toutes les idoles » lorsqu’ils font, de par l’esprit matérialiste qui les habite, une idole de la terre d’Israël, sans compter toutes les autres idoles que véhiculent la publicité, le cinéma, le théâtre, les musiques indécentes, etc., et les mœurs coupables sans différence aucune avec les nations paganisées non juives ? Quelle triste et indécent spectacle offre ce peuple en profanant Dieu de nos jours comme il le profanait aux temps des prophètes.

     Ce texte s’il a bien montré son accomplissement littéral au VIe siècle avant Jésus-Christ par un retour effectif en Israël, il ne s’y arrête pas mais englobe dans la vision prophétique son aboutissement et sa pleine réalisation sous le règne messianique de Jésus-Christ. La thèse théologique d’un retour des Juifs en Palestine comme accomplissement des promesses divines marquant la fin du temps des nations sera difficilement soutenable lorsque seront abordé les textes négatifs.

(A suivre… « Autres versets bibliques et interprétations - 2 »…si Dieu veut)

 

René Pellegrini

Introduction à l'histoire des Patriarches - 10 : Le départ du pays natal - 4

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 10   LE DEPART DU PAYS NATAL – 4 (Genèse, XI, 27 – XII, 5)        Mais par cette stabili...