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lundi 10 octobre 2022

Excellence de la philosophie chrétienne - 2 : Pourquoi la philosophie chrétienne ? - 2


Pape Urbain V. Pontificat 1362-1370

EXCELLENCE DE LA PHILOSOPHIE CHRETIENNE - 2

 

POURQUOI LA PHILOSOPHIE CHRETIENNE ? – 2

     La haute considération de l’Eglise pour la philosophie de Saint Thomas d’Aquin se vérifie par diverses déclarations des Papes comme les citations - non exhaustives - ci-dessous.  Notamment, les paroles du Pape Alexandre IV :

« Bien vive a été notre satisfaction d’apprendre avec quel zèle et quelle vigilance vous prenez les intérêts de la piété et de la justice. C’est ainsi que récemment, avant même d’avoir reçu nos lettres, vous avez accordé la licence à Frère Thomas d’Aquin, de l’Ordre des Prêcheurs, homme également illustre par la noblesse de sa race, la pureté de sa vie, et le trésor de science et de doctrine que la grâce de Dieu lui a déjà fait acquérir. » (Bref à Emeric, chancelier de l’Eglise de Paris, en 1256)

     Celle du bienheureux Urbain V à l'université de Toulouse :

« Nous voulons et, par la teneur des présentes, Nous vous enjoignons de suivre la doctrine du bienheureux Thomascomme étant véridique et catholique, et de vous appliquer de toutes vos forces à la développer » (Cons. V. ad cancell. Univ. Tolos., 1368)

     A l'exemple d'Urbain V, Innocent XII impose les mêmes prescriptions à l'université de Louvain, et Benoît XIV au collège dionysien de Grenade. Pour couronner ces jugements portés par les Pontifes suprêmes sur saint Thomas d'Aquin, Nous ajoutons ce témoignage d'Innocent VI 

« La doctrine de saint Thomas a, plus que toutes les autres, le droit canon excepté, l'avantage de la propriété des termes, de la mesure dans l'expression, de la vérité des propositions, de telle sorte que ceux qui la possèdent ne sont jamais surpris hors du sentier de la vérité, et que quiconque l'a combattue a toujours été suspect d'erreur. » ( Sermo de S. Thoma).

     Plus près de nous :

LEON XIII dans l’Encyclique Aeterni Patris, 4 août 1879

« Mais entre tous les docteurs scolastiquesbrille, d'un éclat sans pareil leur prince et maître à tousThomas d'Aquinlequel, ainsi que le remarque Cajetan, pour avoir profondément vénéré les Saints Docteurs qui l'ont précédé, a hérité en quelque sorte de l'intelligence de tous. Thomas recueillit leurs doctrines, comme les membres dispersés d'un même corps; il les réunit, les classa dans un ordre admirable, et les enrichit tellement, qu'on le considère lui-même, à juste titre, comme le défenseur spécial et l'honneur de l'EgliseD'un esprit ouvert et pénétrant, d'une mémoire facile et sûre, d'une intégrité parfaite de mœurs, n'ayant d'autre amour que celui de la vérité, très riche de science tant divine qu'humaine, justement comparé au soleil, il réchauffa la terre par le rayonnement de ses vertus, et la remplit de la splendeur de sa doctrine. Il n'est aucune partie de la philosophie qu'il n'ait traitée avec autant de pénétration que de solidité : les lois du raisonnement, Dieu et les substances incorporelles, l'homme et les autres créatures sensibles, les actes humains et leurs principes, font tour à tour l'objet des thèses qu'il soutient, dans lesquelles rien ne manque, ni l'abondante moisson des recherches, ni l'harmonieuse ordonnance des parties, ni une excellente manière de procéder, ni la solidité des principes ou la force des arguments, ni la clarté du style ou la propriété de l'expression, ni la profondeur et la souplesse avec lesquelles il résout les points les plus obscurs. »

     Dans cette même Encyclique :

«  Nous Vous exhortons, Vénérables Frères, de la manière la plus pressante, et cela pour la défense et l'honneur de la foi catholique, pour le bien de la société, pour l'avancement de toutes les sciences, à remettre en vigueur et à propager le plus possible la précieuse doctrine de saint Thomas. »

SAINT PIE X dans l’Encyclique Pascendi Dominici Gregis, 8 septembre 1907

« Quand Nous prescrivons la philosophie scolastique, ce que Nous entendons surtout par là - ceci est capital - c'est la philosophie que nous a léguée le Docteur angélique. Nous déclarons que tout ce qui a été édicté à ce sujet par Notre Prédécesseur reste pleinement en vigueur, et, en tant que de besoin, Nous l'édictons à nouveau et le confirmons, et ordonnons qu'il soit par tous rigoureusement observé. Que, dans les Séminaires où on aurait pu le mettre en oubli, les évêques en imposent et en exigent l'observance: prescriptions qui s'adressent aussi aux Supérieurs des Instituts religieux. Et que les professeurs sachent bien que s'écarter de saint Thomas, surtout dans les questions métaphysiques, ne va pas sans détriment grave.»

PIE XI dans l’Encyclique Studorium Ducem, 29 juin 1923

« Pour dissiper les erreurs qui sont la source et l'origine de toutes les misères actuelles, il faut s'attacher plus religieusement que jamais aux doctrines de saint Thomas. Il réfute à fond tous les mensonges modernistes: en philosophie, par la valeur et puissance qu'il reconnaît à l'esprit humain et les arguments très solides qu'il donne de l'existence de Dieu ; en dogmatiquepar la distinction qu'il établit entre l'ordre surnaturel et l'ordre naturel et l'explication qu'il donne des raisons de croire et des dogmes à croire ; en théologiepar l'affirmation que les articles de foi ne sont pas de simples opinions, mais des vérités, et des vérités immuables ; en Écriture Sainte, par la vraie notion de l'inspiration ; en moraleen sociologieen droitpar la formule exacte des principes de justice légale ou sociale, commutative ou distributive, et l'explication des rapports entre la justice et la charité; en ascétique, par les règles de la perfection chrétienne et la défense des Ordres religieux de son époque contre leurs adversaires. Enfin, contre la prétendue autonomie de la raison humaine, il revendique les droits et l'autorité sur nous du Dieu Souverain. On voit assez pourquoi, entre tous les Docteurs de l'Église, aucun n'est plus redoutable aux modernistes que Thomas d'Aquin. »

     Ces piqûres de rappel ne sont pas inutiles aussi bien pour les études théologiques et philosophiques des séminaristes que pour la formation intellectuelle des laïcs. En effet, si les dérives théologiques et philosophiques du modernisme ont pu s’introduire et triompher – pour un temps - dans l’Eglise, c’est à cause de l’abandon ou de l’ignorance des doctrines du Docteur angélique.

     Soyons donc attentifs, prudents et en alerte lorsque nous entendons des clercs et des laïcs catholiques écartant, minimisant ou combattant l’enseignement théologique et philosophique de Saint Thomas.

  

(A suivre… « Qu’est-ce que la philosophie ? »…si Dieu veut)

René Pellegrini


lundi 23 mai 2022

Faut-il observer le Sabbat? - 4 : La non-célébration du Sabbat : Motif 1



 FAUT-IL OBSERVER LE SABBAT ? - 4

 

Réfutation doctrinale 

 

LA NON-CELEBRATION DU SABBAT : MOTIF 1

 

MOTIF 1 :

     Pour commémorer entre tous les bienfaits passés et rappelés dans le culte rendu à Dieu, le bienfait principal de la création de l’univers et, par là-même, détruire une erreur, celle de l’éternité du monde.

« Car l’Esprit-Saint a prévu qu’il y aurait un jour des hommes qui affirmeraient l’éternité du monde » dit Saint Thomas d’Aquin en citant la deuxième épître de Saint Pierre III, 3-5

« Sachant avant tout qu’il viendra à la fin des jours des imposteurs artificieux marchant selon leurs propres convoitises, disant : « Où est la promesse ou son avènement ? Car depuis que nos pères se sont endormistout demeure comme au commencement de la création. Mais ils ignorent, le voulant bien, que par la parole de Dieu, existèrent d’abord les cieux et la terre qui sortit de l’eau, et qui subsiste par l’eau ».

     Rappelons que le Sabbat est un signe. Saint Thomas dirige maintenant notre attention sur le Christ.

« Or le Christ vint accomplir une nouvelle création. Par la première en effet fut fait l’homme terrestre, et par la seconde l’homme céleste»

     Il cite à cet effet l’épître de Saint Paul aux Galates VI, 15 :

« Car en Jésus-Christ la circoncision n’est rien, ni l’incirconcision, mais la création nouvelle. »

« Et cette création nouvelle est l’œuvre de la grâce ; celle-ci eut son principe dans la résurrection du Christ. »

     L’importance de la résurrection du Christ en tant que principe de la nouvelle création, Saint Thomas l’appuie sur l’épître de Saint Paul aux Romains VI, 4,5)

« Car nous avons été ensevelis avec lui par le baptême pour mourir, afin que comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous aussinous marchions dans une nouveauté de vie. Si, en effet, nous avons été entés en la ressemblance de sa mort, nous le serons aussi en celle de sa résurrection ».

     Ce qui précède nous permet, concernant le premier motif, de tirer les conclusions suivantes :

* Les Juifs honoraient le Sabbat en souvenir de la première création.

* Les chrétiens honorent le dimanche en souvenir de la seconde création qui eut son principe dans la Résurrection du Christ. Celle-ci eut lieu un dimanche, et la Sainte Ecriture l’appelle « le premier jour de la semaine »

« Or la nuit du sabbat, le premier jour de la semaine commençant à luire Marie Madeleine et l’autre Marie vinrent pour voir le sépulcre (…) l’ange prenant la parole dit aux femmes (…) Jésus qui a été crucifié (…) il est ressuscité. » (St Matthieu XXVIII, 1-6 et les textes parallèles St Marc XVI, 1-7 ; St Luc XXIV, 1-8 ; St Jean XX, 1,2)

     C’est le dimanche, le jour de la Résurrection de Jésus-Christ, qui inaugure la nouvelle création que nous solennisons, comme les Juifs solennisèrent le Sabbat, à cause, et en souvenir, de la première création.

 

(A suivre…« La non-célébration du Sabbat : Motif 2 »…si Dieu veut)

 

René Pellegrini 

 

- C’est moi qui mets en gras dans les commentaires de Saint Thomas. 

 

jeudi 19 mai 2022

Faut-il célébrer le Sabbat ? - 3 : Qu'est-ce que Dieu nous demande ?


FAUT-IL OBSERVER LE SABBAT ? - 3

Réfutation doctrinale 

QU’EST-CE QUE DIEU NOUS DEMANDE ?

 

     Après avoir examiné les exigences de la nature ou de la raison concernant l’observance du Sabbat, intéressons-nous, maintenant, à la seconde question soulevée dans le premier article.

         QU'EST-CE QUE DIEU NOUS DEMANDE ? :

     Deux mois après avoir été délivré de la servitude égyptienne, les hébreux conduits par Moïse parviennent aux abords du Sinaï et reçoivent de Dieu les dix commandements. Le troisième qui est affirmatif stipule :

« Souviens-toi de sanctifier le jour du sabbat (…) Car c’est en six jours que le Seigneur a fait le ciel et la terre, et la mer, et tout ce qui est en eux, et il s’est reposé au septième jour ; c’est pour cela que le Seigneur a béni le jour du sabbat et l’a sanctifié. » (Exode XX, 8-11)

     Observons bien que le troisième commandement de Dieu sur le Sabbat ne dit pas « garde » mais « souviens-toi »

     Dans la Somme Théologique, dont je ferai plusieurs citations, Saint Thomas d’Aquin explique :

« Les commandements du Décalogue sont les premiers principes de la Loi (…) Les trois premiers ont pour objet les actes de la vertu de religion. » (IIa-IIae. Question 122, articles 1 et 2)

     Si les sept derniers préceptes se rapportent à l’amour du prochain (parents inclus), les trois premiers se rapportent à l’amour de Dieu et, comme le dit Saint Thomas, aux actes de la vertu de religion.

     On remarquera que les deux premiers commandements sont des préceptes négatifs qui visent à supprimer deux obstacles contraires à la religion, avant de poser les fondations de la vraie religion.

Ier précepte négatif :

« Tu n’auras point de dieux étrangers devant moi. » (Exode XX, 3) 

     C’est notre cœur qui se trouve concerné par cette défense absolue d’un culte religieux à un autre que Dieu, car il est impossible de rendre en même temps un culte illégitime à de faux dieux, et d’honorer d’un culte légitime le vrai Dieu.

IIe précepte négatif :

« Tu ne prendras pas le nom du Seigneur ton Dieu en vain (…) » (Exode XX, 7) 

     Ici, ce sont nos lèvres qui sont concernées par ce précepte car elles doivent honorer Dieu, sinon cela constitue un manque de respect et de mépris de Dieu.

     Les obstacles que sont les deux premiers préceptes ayant été enlevés, le troisième précepte qui est affirmatif, pouvait maintenant être donné afin d’établir la religion elle-même qui nous invite à honorer Dieu par nos œuvres. Or, l’objet de la religion c’est de rendre un culte à Dieu. Ce culte est intérieur et extérieur.

     * Le culte intérieur qui consiste dans la prière et la dévotion a pour guide principal le Saint-Esprit par ses inspirations.

     * Le culte extérieur qui est visible devait être manifesté par un signe sensible qui allait être :

     - Le rappel de ce bienfait universel que fut l’œuvre créatrice après laquelle Dieu se reposa le septième jour.

« Souviens-toi de sanctifier le jour du sabbat. » (Exode XX, 8)

« C’est donc, ajoute Saint Thomascomme un mémorial, qu’a été donné le commandement de sanctifier le septième jour, c’est-à-dire de le consacrer à Dieu. C’est pourquoi l’Exode, après avoir rappelé le commandement de sanctifier le jour du sabbat, en donne la raison, à savoir : pendant six jours Dieu a fait le ciel et la terre, et il s’est reposé le septième jour. » (IIa-IIae. Question 122, article 4)

     Placé au commencement, ce « souviens-toi » en déterminant ce temps et en le rattachant, comme un mémorial, à la création du monde, nous indique bien que la sanctification de ce jour appartient aux lois cérémonielles. (Voir ce qui été dit à ce sujet, ici : https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/faut-il-observer-le-sabbat-2-les.html

    Concernant ce précepte du Sabbat, remarquons encore que la Sainte Ecriture nous le présente comme étant « une marque » ou « un signe » (Ezéchiel XX, 12)

« Parlez aux enfants d’Israël, et dîtes-leur : Ayez grand soin d’observer mon sabbat, parce que c’est la marque que j’ai établie entre moi et vous, et qui doit passer après vous à vos enfants, afin que vous sachiez que c’est moi qui suis le Seigneur et qui vous sanctifie. » (Exode XXXI, 13)

     Mais « un signe » ou « une marque » pour quoi ? Saint Thomas, (dans ses sermons prêchés à Naples) avec sa pénétration d’esprit habituelle, donne cinq motifs pour lesquels Dieu avait promulgué la sanctification du jour du Sabbat. Dans le prochain article, nous examinerons le premier motif.

 

(A suivre… « La non-célébration du Sabbat : Motif 1 »…Si Dieu veut)

 

René Pellegrini


 

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