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samedi 14 janvier 2023

La conjuration antichrétienne - 9 : La double conception de la vie - 2


 « Je suis la vigne, vous êtes les branches. Comme la branche ne peut porter de fruit par elle-même, sans demeurer dans la vigne, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez en moi. » (St Jean XV,5-6)

LA CONJURATION ANTICHRETIENNE – 9

 

CHAPITRE II

 

LA DOUBLE CONCEPTION DE LA VIE – 2

     Nous ne pouvons y arriver que par quelque chose de surajoutée qui nous élève au-dessus de notre nature, qui nous rend capables de ce dont nous sommes radicalement impuissants par nous-mêmes, comme le serait le don de la raison à un animal ou le don de la vue à une plante. Ce quelque chose est appelé ici-bas la grâce sanctifiante. C’est dit l’apôtre saint Pierre, une participation à la nature divine. Et il faut qu’il en soit ainsi ; car nous venons de le voir, en aucun être, l’opération ne dépasse, ne peut dépasser la nature de cet être. Si un jour nous sommes capables de voir Dieu, c’est que quelque chose de divin aura été déposé en nous, sera devenu une partie de notre être, et l’aura élevé jusqu’à le rendre semblable à Dieu. « Bien-aimés, dit l’apôtre saint Jean, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons un jour ne paraît pas encore : nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu’il est. » (I Jean, III-2.)

     Ce quelque chose, nous le recevons dès ici-bas au saint Baptême. L’apôtre saint Jean l’appelle un germe (I Jean III-9), c’est-à-dire une vie en principe. C’est ce que Notre-Seigneur nous marquait, lorsqu’il parlait à Nicodème de la nécessité d’une nouvelle naissance, d’une génération à une vie nouvelle : la vie que le Père a en lui-même, qu’il donne au Fils, et que le Fils nous apporte en nous greffant sur lui par le saint Baptême. Ce mot de greffe, qui donne une image si vive de tout le mystère, saint Paul l’avait pris de Notre-Seigneur disant à ses apôtres :

« Je suis la vigne, vous êtes les branches. Comme la branche ne peut porter de fruit par elle-même, sans demeurer dans la vigne, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez en moi. » (St Jean XV,5-6)

     Ces hautes idées étaient familières aux premiers chrétiens. Ce qui le montre, c’est que les apôtres, quand ils sont amenés à en parler dans les Epîtres, le font comme d’une chose déjà connue. Et de fait, c’est ainsi que leur étaient présentés en de longues catéchèses les rites du baptême. Puis, les vêtements blancs des néophytes leur disaient qu’ils commençaient une vie nouvelle, qu’ils en étaient pour cette vie aux jours de l’enfance : Fils spirituels, leur était-il dit, comme des enfants nouveaux nés, désirez ardemment le lait qui doit alimenter votre vie surnaturelle : le lait de la foi sans altération, sine dolo lac concupiscite, et le lait de la charité divine. Quand le développement du germe que vous avez reçu sera arrivé à son terme, cette foi deviendra la claire vision, cette charité la béatitude de l’amour divin.

     Toute la vie présente doit tendre à cet épanouissement, à la transformation du vieil homme, de l’homme de la pure nature et même de la nature déchue, en l’homme déifié. Voilà ce qui se fait ici-bas dans le chrétien fidèle. Les vertus surnaturelles, infuses dans notre âme au baptême, se développent de jour en jour par l’exercice que nous leur donnons avec le secours de la grâce, et la rendent ainsi capable des activités surnaturelles qu’elle aura à déployer dans le ciel. L’entrée dans le ciel sera la naissance, comme le baptême a été l’engendrement.

     Voilà ce qui est. Voilà ce que Jésus a fait et ce dont il est venu informer le genre humain. Dès lors la conception de la vie présente fut radicalement changée. L’homme ne fut plus sur la terre pour jouir et mourir, mais pour se préparer à la vie d’en haut et la mériter.

     Jouir, mériter, ce sont les deux mots qui caractérisent, qui séparent, qui opposent les deux civilisations.

     Ce n’est point à dire que du moment où le christianisme fut prêché, les hommes ne songèrent plus à rien autre qu’à leur sanctification. Ils continuèrent à poursuivre les buts secondaires de la vie présente, et à remplir, dans la famille et la société, les fonctions qu’elles demandent et les devoirs qu’elles imposent. D’ailleurs, la sanctification ne s’opère point uniquement par les exercices spirituels, mais par l’accomplissement de tout devoir d’état, par tout acte fait avec pureté d’intention.

« Quelque chose que vous fassiez, dit l’apôtre saint Paul, en paroles ou en œuvres, faites tout au nom, de Notre-Seigneur Jésus-Christ…Travaillez à plaire à Dieu en toutes choses, et vous fructifierez en bonne œuvre. » (Colossiens I-10 et III-17) 

     Restèrent d’ailleurs dans la société et y resteront jusqu’à la fin des temps, les deux catégories d’hommes que la Sainte Ecriture appelle si bien : les bons et les méchants. Il est à remarquer toutefois que le nombre des méchants diminue et le nombre des bons s’accroît à mesure que la foi prend plus d’empire dans la société. Ceux-ci, parce qu’ils ont la foi en la vie éternelle, aiment Dieu, font le bien, observent la justice, sont les bienfaiteurs de leurs frères, et par tout cela font régner dans la société la sécurité et la paix. Ceux-là, parce qu’ils n’ont pas la foi, parce que leur regard reste fixé sur cette terre, sont égoïstes, sans amour, sans pitié pour leur semblables : ennemis de tout bien, ils sont dans la société une cause de trouble et d’arrêt pour la civilisation.

     Mêlés les uns aux autres, les bons et les méchants, les croyants et les incroyants, forment les deux cités décrites par saint Augustin : « l’amour de soi pouvant aller jusqu’au mépris de Dieu constitue la société communément appelée « le monde », l’amour de Dieu porté jusqu’au mépris de soi produit la sainteté et peuple « la vie céleste ».

Mgr Henri Delassus

Anciens articles à voir ou à revoir :

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/illuminisme-luciferien-en-milieu.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/le-recours-la-priere.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/preuves-scripturaires-de-la-royaute-du.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/lantechrist-ou-posterite-du-sepent.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/traite-du-saint-esprit-3-lavantage-du.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/priere-notre-dame-des-anges.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/les-avertissements-de-saint-jean-de-l.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/les-noms-de-lantechrist.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/france-souviens-toi-1.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/la-royaute-universelle-de-jesus-christ.html


vendredi 21 octobre 2022

La sainteté - 1 : Introduction à la sainteté - 1


      Le Père Louis Bourdaloue (1632-1704) enseigna les lettres humaines et professa la philosophie et la théologie avant de devenir un célèbre prédicateur de l’Ordre des Jésuites. Surnommé « le prédicateur des rois » son ministère de prédication dura trente- quatre ans. Il fut connu comme un homme de probité, de droiture, de franchise et ferme, quand il fallait l’être, sans égard ni à la qualité, ni au rang social.

LA SAINTETE - 1  (1)

 

INTRODUCTION A LA SAINTETE (2)

« Mirabilis Deus Sanctis in Suis. » 

« Dieu est admirable dans ses Saints. » (3

(Psaume LXVII, 36) 

     Cette publication relate un sermon prononcé, par le Père Bourdaloue, devant le roi Louis XIV, pour la Fête de tous les Saints.

     Sire,

     A considérer Dieu dans lui-même, nous ne pouvons dans lui-même l’admirer, parce qu’il est trop élevé au-dessus de nous et trop grand. Comme nous ne le connaissons sur la terre que dans ses ouvrages, ce n’est aussi sur la terre, à proprement parler, que dans ses ouvrages qu’il est admirable pour nous. Or l’ouvrage de Dieu par excellence, ce sont les Saints ; et par conséquent, disait le prophète royal, c’est surtout dans ses Saints qu’il nous paraît digne de nos admirations « Mirabilis Deus in sanctis suis. » 

     En effet, de quelque manière que nous envisagions les Saints, Dieu est admirable en eux : et quand je m’en tiendrais au seul Evangile de ce jour, qu’y a-t-il de plus admirable que d’avoir conduit des hommes à la possession d’un royaume par la pauvreté ? Que de leur avoir fait trouver la consolation et la joie par les pleurs et l’adversité ? Que de les avoir élevés par les humiliations au comble de la gloire, et, pour me servir de l’expression de saint Ambroise, de les avoir béatifiés par les misères mêmes ? Car voilà, si je puis user de ce terme, les divins paradoxes dont le Saint-Esprit nous donne l’intelligence dans cette solennité, et que nous n’aurions jamais pu comprendre, si les Saints que nous honorons n’en étaient une preuve semblable : voilà les miracles que Dieu a opérés dans ses élus : « Mirabilis Deus in Sanctis suis. » 

     J’ajoute néanmoins, mes chers auditeurs, après saint Léon, pape, une chose qui me semble encore plus propre à nous toucher, par l’intérêt que nous y devons prendre comme chrétiens. Car Dieu, dit ce Père, est particulièrement admirable dans ses Saints, parce qu’en les glorifiant il nous a pourvus d’un puissant secours, c’est celui de leur protection ; et qu’en même temps il nous a mis devant les yeux un grand modèle, c’est l’exemple de leur vie : « Mirabilis Deus in Sanctis suis, in qui bus et praesidium nobis constituit, et exemplum.». Je m’attache à cet exemple des Saints pour établir solidement les importantes vérités que j’ai à vous annoncer ; et, sans rien dire du secours que nous pouvons attendre d’eux, et que nous en recevons, je veux vous faire admirer Dieu dans la conduite qu’il a tenue en nous proposant ces illustres prédestinés, dont la sainteté doit produire en nous de si merveilleux effets pour notre sanctification. Vierge sainte, reine de tous les Saints, puisque vous êtes la mère du Saint des Saints ; vous en qui Dieu s’est montré souverainement admirable, puisque c’est en vous et par vous qu’il s’est fait homme et qu’il s’est rendu semblable à nous, faites descendre sur moi ses grâces. Il s’agit d’inspirer à mes auditeurs un zèle sincère, un zèle efficace d’acquérir cette sainteté si peu goûtée, si peu connue, si peu pratiquée dans le monde, et toutefois si nécessaire pour le salut du monde. Je ne puis mieux réussir dans cette entreprise que par votre intercession, et c’est ce que je vous demande, en vous adressant la prière ordinaire Ave Maria.

     En trois mots j’ai compris, ce me semble, trois sujets de la plus juste douleur, soit que nous soyons sensibles aux intérêts de Dieu, soit que nous ayons égard aux nôtres, quand j’ai dit que la saintetési nécessaire pour notre salut, était peu goûtée, peu connue, et peu pratiquée dans le monde. Mais je prétends aussi vous consoler, Chrétiens, quand j’ajoute que Dieu, par son adorable sagesse, a su remédier efficacement à ces trois grands maux, en nous mettant devant les yeux la sainteté de ses élus, et en les prédestinant pour nous servir d’exemples. Je m’explique.

     Cette sainteté que Dieu nous demande, et sans laquelle il n’y a point de salut pour nous, par une déplorable fatalité, trouve dans les esprits des hommes trois grands obstacles à vaincre, et qu’elle à peine souvent à surmonter, savoir, le libertinagel’ignorance et la lâcheté. Parlons plus clairement et plus simplement. Trois sortes de chrétiens dans le monde, par l’aveuglement où nous jette le péché et par la corruption du monde même, sont mal disposés à l’égard de la sainteté : car les libertins la censurent et tâchent de la décrier ; les ignorants la prennent mal, et, dans l’usage qu’ils en font, ou, pour mieux dire, qu’ils en croient faire, ils n’en ont que de fausses idées ; enfin, les lâches la regardent comme impossible, et désespèrent d’y parvenir. Les premiers, malins et critiques, la rendent odieuse, et de là vient qu’elle est peu goûtée ; les seconds, grossiers et charnels, s’en forment des idées, non selon la vérité, mais selon leur goût et selon leur sens, et de là vient qu’elle est peu connue. Les derniers, faibles et pusillanimes, s’en rebutent et y renoncent, dans la vue des difficultés qu’ils y rencontrent, et de là vient qu’elle est rare et peu pratiquée : trois dangereux écueils à éviter dans la voie du salut, mais écueils dont nous nous préservons aisément, si nous voulons profiter de l’exemple des Saints.

     Car je soutiens, et voici le partage de ce discours, je soutiens que l’exemple des Saints est la plus invincible de toutes les preuves pour confondre la malignité du libertin, et pour justifier contre lui la vraie sainteté ; je soutien que l’exemple des Saints est la plus claire de toutes les démonstrations pour confondre les erreurs du chrétien séduit et trompé, et pour lui faire voir en quoi consiste la vraie sainteté ; je soutiens que l’exemple des Saints est le plus efficace de tous les motifs pour confondre la tiédeur, beaucoup plus le découragement du chrétien lâche, et pour le porter à la pratique de la vraie sainteté. De là n’aurai-je pas droit de conclure que Dieu est admirable dans ses Saints, lorsqu’il nous les donne pour modèle ? Mirabilis Deus in Sanctis suis. Je parle, encore une fois, à trois sortes de personnes dont il est aujourd’hui question de rectifier les sentiments sur le sujet de la sainteté chrétienne : aux libertins qui la combattent, aux ignorants qui ne la connaissent pas, aux lâches qui n’ont pas le courage de la pratiquer ; et, sans autre raisonnement, je montre aux premiers que, supposé l’exemple des Saints, leur libertinage est insoutenable ; aux seconds, que leur ignorance est sans excuse ; aux derniers, que leur lâcheté n’a plus de prétexte : trois vérités que vais développer : appliquez-vous.

(A suivre…« Les libertins et la sainteté »…si Dieu veut)

 

René  Pellegrini

- C’est moi qui mets en gras dans le texte.

(1) Sermon prononcé devant le roi Louis XIV pour la Fête de tous les Saints.

(2) C’est moi qui mets les sous-titres et souligne dans les textes. 

(3) Texte de la Vulgate de Saint Jérôme, Bible officielle et canonique de l’Eglise catholique. Dans les Bibles protestantes, la traduction, depuis le texte massorétique hébreu qui ne remonte pas au-delà du VIe siècle après Jésus-Christ, est différente « De ton sanctuaire, ô Dieu ! Tu es redoutable. » (LXIII, 36). Saint Jérôme disposait de documents de première valeur, disparus depuis : Le rouleau de la Synagogue de Bethléem et les Hexaples d’Origène (IIIe siècle) avec le texte hébreu et cinq principales traductions grecques. 

dimanche 19 juin 2022

Prière du Notre Père : Pater Noster


 PRIÈRE DU NOTRE PÈRE : PATER NOSTER (1

   « Notre Père, qui êtes aux cieux,

    Que votre nom soit sanctifié ;

    Que votre règne arrive ;

    Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

    Donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien ;

    Pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ;

    Et ne nous laissez pas succomber à la tentation ;

    Mais délivrez-nous du mal.

                  Ainsi soit-il. » (St Matthieu VI, 9-13)


(1) Cette prière enseignée par Jésus à ses apôtres comporte sept demandes : Les trois premières sont relatives à Dieu, appelé Père, et demandant, pour ici-bas, la sanctification de son nom, c’est-à-dire que l’honneur lui soit dû en tous lieux, l’extension et la réalisation universelle de son royaume et l’exécution par les hommes de ses commandements comme ils le sont dans le ciel par les anges. Les quatre autres demandes sont relatives aux hommes, à leurs besoins temporels, à nos péchés et la grâce de ne pas succomber à nouveau dans les tentations.

René Pellegrini

vendredi 10 juin 2022

Adultère et fornication - 7 : La fornication dans les Saintes Ecritures - 1


Chasteté de Joseph (image prophétique de Jésus-Christ) fils de Jacob, 

fuyant la femme de potiphar officier de pharaon

L’ADULTERE ET LA FORNICATION – 7

 

LA FORNICATION DANS LES SAINTES ECRITURES - 1 

 

     Cet article sur la fornication fera uniquement référence à des textes bibliques du Nouveau Testament, en espérant qu’il aidera ou incitera certains lecteurs à s’examiner sérieusement sur ces questions de relations charnelles en dehors du mariage, et d’infidélité conjugale, que la mentalité très laxiste de ce siècle, le souci de se couler dans le milieu ambiant et l’ignorance plutôt volontaire de la gravité de ces actes avaient minimiser quant à leurs conséquences éternelles. Cette société permissive qui vomit à l’envie les élucubrations charnelles philosophico-religieuses gnostiques et kabbalistes, se dresse orgueilleusement contre la loi morale positive de Dieu et, par une inversion satanique, appelle bien ce qui est mal, et mal ce qui est bien.

     Pour sortir de cette boue morale qu’insuffle la bête immonde révolutionnaire, écoutons les recommandations pleines de sagesse de Saint Paul nous enseignant tout le conseil de Dieu pour baliser le chemin moral de la société, du royaume de Dieu et du salut.

 « Que le mariage soit honoré en toutes choses, et le lit nuptial sans souillure ; car les fornicateurs et les adultères, Dieu les jugera. » (Hébreux XIII, 4)

     Exhortation à la chasteté dans le mariage car la pratique du divorce était très fréquente chez les Juifs. A noter que nous devons la loi inique sur le divorce (1884) à l’initiative d’un franc-maçon membre de la communauté juive, M. Alfred Naquet s’inscrivant dans la continuité de la logique de destruction du christianisme et de l’ordre social chrétiens des théoriciens révolutionnaires, posant ainsi la première pierre du processus de désintégration de la famille.

« Que la fornication et toute impureté, ou l’avarice ne soit pas même nommée parmi vous, comme il convient à des saints. Point de turpitudes, de folles paroles, de bouffonneries, ce qui ne convient point ; mais plutôt des actions de grâces. Car sachez comprendre qu’aucun fornicateur, ou impudique, ou avare ce qui est une idolâtrie, n’a d’héritage dans le royaume du Christ et de Dieu. » (Ephésiens V, 3-5)

     Cette exhortation à fuir les vices de la chair ponctuée par le grave avertissement de la conclusion, à destination de ceux qui affirment et enseignent que ces choses ne sont pas si graves, voire normales ou qui, faisant fi des devoirs de leur responsabilité pastorale, préfèrent esquiver lâchement le problème, s’abstenant d’enseigner tout le conseil de Dieu, en prétendant ne pas avoir à juger.

« Faites donc mourir vos membres qui sont sur la terre : la fornication, l’impureté, la luxure, les mauvais désirs, et l’avarice, qui est une idolâtrie ; choses pour lesquelles la colère de Dieu vient sur les fils de l’incrédulité. » (Colossiens III, 5-6)

     Ces vices sont incompatibles avec la vie chrétienne reçue au baptême. Les chrétiens, et les autres, doivent donc faire mourir leurs membres terrestres, c’est-à-dire leurs passions désordonnées.

« Or on connaît aisément les œuvres de la chair, qui sont : la fornication, l’impureté, l’impudicité, la luxure. » (Galates V, 19)

     Ici, énumération partielle des œuvres de la chair. Elles permettent au lecteur de voir s’il est conduit par la chair qui conduit à la mort éternelle ou par l’esprit qui est vie.

« Car la volonté de Dieu, c’est votre sanctification, c’est que vous vous absteniez de la fornication (…) car Dieu ne nous a point appelés à l’impureté, mais à la sanctification. Ainsi, celui qui méprise ces préceptes, méprise non pas un homme mais Dieu qui nous a donné même son Esprit-Saint. » (I Thessaloniciens IV, 3,7-8)

     Exhortation à la chasteté, partie importante de la sainteté morale et présentée aux nouveaux convertis comme l’expression de la volonté de Dieu.

« Fuyez la fornication. Tout péché, quel qu’il soit, que fait l’homme est hors de son corps ; mais celui qui commet la fornication pèche contre son propre corps. » (I Corinthiens VI, 18)

     Comme le souligne le contexte de l'épître, elle constitue un véritable outrage envers Jésus-Christ car le corps des chrétiens appartenant à Jésus-Christ, ce serait, en dehors du mariage légitime voulu par Dieu, comme une prostitution.

« Ne savez-vous pas que les injustes ne posséderont pas le royaume de Dieu ? Ne vous abusez point : ni les fornicateurs, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les abominables, ni les voleurs, ni les avares, ni les ivrognes, ni les médisants, ni les rapaces, ne posséderont le royaume de Dieu. » (I Corinthiens VI, 9-10)

     Rappel de saint Paul afin d’éviter, par les propos minimalistes de certains, de s’installer dans une fausse sécurité. Ces péchés sont fréquents chez les païens et faux chrétiens. Ils excluent du royaume de Dieu.

(A suivre… « La fornication dans les Saintes Ecritures – 2 »…si Dieu veut)

 

René Pellegrini

 

Mis sur un autre blogue le 2 mars 2013

 

lundi 6 juin 2022

Faut-il observer le Sabbat ? - 10 : La non-célébration du Sabbat / Le rôle de l'Eglise


 

FAUT-IL OBSERVER LE SABBAT ? - 9

 Réfutation doctrinale 

LA NON CELEBRATION DU SABBAT : LE RÔLE DE L’EGLISE 

     Les exigences de la nature et de la raison, ce que Dieu nous demande de faire, ainsi que les motifs de la sanctification du Sabbat – le Dimanche pour les chrétiens – ayant été exposés dans les articles précédents, il convient, sur cette question, d’examiner maintenant la troisième interrogation.

LE RÔLE DE L’EGLISE :

     Comme indiqué dans l’article « Les exigences de la nature ou de la raison » du 15 janvier 2020, dans la loi ancienne le sabbat était cérémoniel quant à la circonstance du samedi et comme tel a été aboli. Depuis, l’observation du dimanche et la manière de le sanctifier sont de droit ecclésiastique, et non de droit divin. (Somme théologique 1-2, question 122, article 4)

     Notre-Seigneur Jésus-Christ a confié la sagesse infaillible de son Eglise à l’Esprit-Saint, signifiant par là-même, la place privilégiée qu’elle occuperait sur la terre, et à laquelle il veut que nous obéissions comme à Lui-même.

     L’Eglise est libre. Elle a reçu de son divin fondateur plein pouvoir pour l’organisation du culte que nous devons à Dieu, pour le choix des jours à fixer et pour la manière de sanctifier ces jours. Plein pouvoir attesté par ces paroles :

« Celui qui vous écoute, m’écoute ; celui qui vous méprise, me méprise. Et celui qui me méprise, méprise celui qui m’a envoyé. » (St Luc X, 16)

     A cause, et pour ne pas aller contre la volonté divine de sanctification exprimée dans l’ancienne loi, l’Eglise ne pouvait pas ne point fixer certains jours pour honorer Dieu d’un culte extérieur et public !

     La raison elle-même demande que la détermination du temps consacré au service de Dieu ne soit pas laissée au libre choix de chacun car il fallait :

     * Prévenir la négligence,

     * Donner aux cérémonies la solennité convenable et rendre public le culte divin, la société étant tenue, comme telle, de rendre un culte à Dieu son Créateur.

     Ce culte pouvait-il devenir public sans la désignation d’un jour particulier ? L’Eglise, pour honorer principalement la résurrection de Jésus-Christ, qui arriva le premier jour de la semaine, a substitué ce jour au Sabbat et a fait du dimanche le jour spécialement consacré au service divin. 

(A suivre… « Comprendre l’immutabilité de Dieu »…si Dieu veut)

René Pellegrini

mardi 24 mai 2022

Les Exercices Spirituels de Saint Ignace de Loyola : Pourquoi des Exercices Spirituels ?



 LES EXERCICES SPIRITUELS DE SAINT IGNACE DE LOYOLA - 1

 

POURQUOI DES EXERCICES SPIRITUELS ?

 

     Dans une France anciennement chrétienne, imitant désormais un monde avide de biens et de jouissances purement temporels, obnubilée par les plaisirs et les voluptés de toutes sortes, mettant sa gloire dans ce qui constitue sa honte, et marchant à vive allure vers le châtiment que lui mérite son apostasie, nous devons, malgré toutes les pressions générées par un environnement humain indifférent et délétère, voire hostile, travailler à notre perfectionnement chrétien, à notre sanctification et opérer notre salut avec crainte et tremblement selon la pressante exhortation de saint Paul :

« Ainsi, mes biens aimés, comme vous avez été toujours obéissants, ayez soin, non seulement en ma présence, mais beaucoup plus maintenant en mon absence, d’opérer votre salut avec crainte et tremblement » (Philippiens II, 12)

     Comment souscrire pleinement à ces paroles, parvenir à un tel sérieux dans notre vie chrétienne en vivant dans un milieu ambiant où le libéralisme politique, social, religieux, voire familial, favorise davantage le relâchement et la désinvolture que l’abnégation dans le travail de sanctification ? Dans un milieu qui affiche de plus en plus son hostilité à l’égard de ceux qui, délaissant les chimères du monde, ne veulent plus savoir qu’une seule chose « Jésus crucifié » selon la belle expression de Saint Paul ? :

« Car je n’ai pas jugé savoir autre chose parmi vous que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié » (I Corinthiens II, 1)

     Comment continuer à vivre en soldat du Christ et Lui accorder la primauté sur toutes choses avec un entourage modelé intellectuellement par tous les moyens modernes d’information et d’intoxication, et subtilement orienté par la frénésie des sondages qui, s’il fallait les croire, mettrait en évidence l’incroyable mais alors bien réelle versatilité des sondés ne comprenant plus, ne concevant plus choses d’ici-bas autrement que par ces incontestables et sempiternelles duperies que sont le dialogue, le compromis et le consensus dans les relations humaines qu’elles soient politiques, sociales ou religieuses. Là, où il faudrait plutôt être déterminé à combattre sans cesse pour l’honneur de Dieu et de son Evangile afin de « réduire en servitude toute intelligence, sous l’obéissance du Christ » comme le fit et l’enseigna Saint Paul :

« Les armes de notre milice ne sont point charnelles, mais puissantes en Dieu pour la destruction des remparts ; détruisant les projets et toute hauteur qui s’élève contre la science de Dieu ; et réduisant en servitude toute intelligence, sous l’obéissance du Christ. » (II Corinthiens X, 4,5)

     Pour mener avec succès un tel combat et résister à un tel courant, il existe une arme de choix : ce sont « Les Exercices spirituels de Saint Ignace de Loyola »

     Bien sûr, il existe d’autres méthodes de spiritualité. Par exemple, celle des Bénédictins, des Chartreux, des Salésiens, mais, sans vouloir en aucune manière les déprécier, nous avons sur cette question un avis autorisé : celui de l’Eglise qui par la voix du Pape Pie XI s’exprime de la façon suivante :

« Or, la preuve est faite, parmi toutes les méthodes, louables assurément, puisqu’elles sont fondées sur les principes d’une saine ascèse catholique, il en est une qui a toujours tenu le premier rang, honorée de l’approbation entière et maintes fois répétée du Saint Siège, illustrée par les éloges de personnages aussi illustres par leur science des choses divines que par leur sainteté, qui a produit enfin des fruits innombrables de vertu pendant près de quatre siècles : c’est la méthode de Saint Ignace de Loyola, celui qu’il nous plaît d’appeler le Maître principal et le spécialiste des Exercices Spirituels. Son « admirable livre des Exercices (…) s’est imposé avec éclat comme le code le plus sage et le plus universel des lois du salut et de la perfection des âmes, comme la source intarissable de la piété la plus élevée et la plus solide, comme un aiguillon irrésistible et un guide très averti pour aider les âmes à se réformer et atteindre les sommets de la vie spirituelle. » (Encyclique Mens Nostra du 20 décembre 1929)

 

(A suivre… « Le code le plus sage et le plus universel »…si Dieu veut)

 

René Pellegrini

 

- C’est moi qui mets en gras dans le texte. 

 

Mis sur un autre blogue le 29 octobre 2014

jeudi 19 mai 2022

Faut-il célébrer le Sabbat ? - 3 : Qu'est-ce que Dieu nous demande ?


FAUT-IL OBSERVER LE SABBAT ? - 3

Réfutation doctrinale 

QU’EST-CE QUE DIEU NOUS DEMANDE ?

 

     Après avoir examiné les exigences de la nature ou de la raison concernant l’observance du Sabbat, intéressons-nous, maintenant, à la seconde question soulevée dans le premier article.

         QU'EST-CE QUE DIEU NOUS DEMANDE ? :

     Deux mois après avoir été délivré de la servitude égyptienne, les hébreux conduits par Moïse parviennent aux abords du Sinaï et reçoivent de Dieu les dix commandements. Le troisième qui est affirmatif stipule :

« Souviens-toi de sanctifier le jour du sabbat (…) Car c’est en six jours que le Seigneur a fait le ciel et la terre, et la mer, et tout ce qui est en eux, et il s’est reposé au septième jour ; c’est pour cela que le Seigneur a béni le jour du sabbat et l’a sanctifié. » (Exode XX, 8-11)

     Observons bien que le troisième commandement de Dieu sur le Sabbat ne dit pas « garde » mais « souviens-toi »

     Dans la Somme Théologique, dont je ferai plusieurs citations, Saint Thomas d’Aquin explique :

« Les commandements du Décalogue sont les premiers principes de la Loi (…) Les trois premiers ont pour objet les actes de la vertu de religion. » (IIa-IIae. Question 122, articles 1 et 2)

     Si les sept derniers préceptes se rapportent à l’amour du prochain (parents inclus), les trois premiers se rapportent à l’amour de Dieu et, comme le dit Saint Thomas, aux actes de la vertu de religion.

     On remarquera que les deux premiers commandements sont des préceptes négatifs qui visent à supprimer deux obstacles contraires à la religion, avant de poser les fondations de la vraie religion.

Ier précepte négatif :

« Tu n’auras point de dieux étrangers devant moi. » (Exode XX, 3) 

     C’est notre cœur qui se trouve concerné par cette défense absolue d’un culte religieux à un autre que Dieu, car il est impossible de rendre en même temps un culte illégitime à de faux dieux, et d’honorer d’un culte légitime le vrai Dieu.

IIe précepte négatif :

« Tu ne prendras pas le nom du Seigneur ton Dieu en vain (…) » (Exode XX, 7) 

     Ici, ce sont nos lèvres qui sont concernées par ce précepte car elles doivent honorer Dieu, sinon cela constitue un manque de respect et de mépris de Dieu.

     Les obstacles que sont les deux premiers préceptes ayant été enlevés, le troisième précepte qui est affirmatif, pouvait maintenant être donné afin d’établir la religion elle-même qui nous invite à honorer Dieu par nos œuvres. Or, l’objet de la religion c’est de rendre un culte à Dieu. Ce culte est intérieur et extérieur.

     * Le culte intérieur qui consiste dans la prière et la dévotion a pour guide principal le Saint-Esprit par ses inspirations.

     * Le culte extérieur qui est visible devait être manifesté par un signe sensible qui allait être :

     - Le rappel de ce bienfait universel que fut l’œuvre créatrice après laquelle Dieu se reposa le septième jour.

« Souviens-toi de sanctifier le jour du sabbat. » (Exode XX, 8)

« C’est donc, ajoute Saint Thomascomme un mémorial, qu’a été donné le commandement de sanctifier le septième jour, c’est-à-dire de le consacrer à Dieu. C’est pourquoi l’Exode, après avoir rappelé le commandement de sanctifier le jour du sabbat, en donne la raison, à savoir : pendant six jours Dieu a fait le ciel et la terre, et il s’est reposé le septième jour. » (IIa-IIae. Question 122, article 4)

     Placé au commencement, ce « souviens-toi » en déterminant ce temps et en le rattachant, comme un mémorial, à la création du monde, nous indique bien que la sanctification de ce jour appartient aux lois cérémonielles. (Voir ce qui été dit à ce sujet, ici : https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/faut-il-observer-le-sabbat-2-les.html

    Concernant ce précepte du Sabbat, remarquons encore que la Sainte Ecriture nous le présente comme étant « une marque » ou « un signe » (Ezéchiel XX, 12)

« Parlez aux enfants d’Israël, et dîtes-leur : Ayez grand soin d’observer mon sabbat, parce que c’est la marque que j’ai établie entre moi et vous, et qui doit passer après vous à vos enfants, afin que vous sachiez que c’est moi qui suis le Seigneur et qui vous sanctifie. » (Exode XXXI, 13)

     Mais « un signe » ou « une marque » pour quoi ? Saint Thomas, (dans ses sermons prêchés à Naples) avec sa pénétration d’esprit habituelle, donne cinq motifs pour lesquels Dieu avait promulgué la sanctification du jour du Sabbat. Dans le prochain article, nous examinerons le premier motif.

 

(A suivre… « La non-célébration du Sabbat : Motif 1 »…Si Dieu veut)

 

René Pellegrini


 

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