dimanche 29 mai 2022

Les Exercices spirituels de Saint Ignace de Loyola - 3 : Qu'attendre des Exercices spirituels ?



 LES EXERCICES SPIRITUELS

DE SAINT IGNACE DE LOYOLA - 3

 

QU’ATTENDRE DES EXERCICES SPIRITUELS ?

 

     Qui sait si Dieu, justement, ne nous attend pas dans le calme de cette retraite pour nous aider, après beaucoup de légèreté et d’illusions, à prendre enfin conscience de ce qu’est réellement le péché, son extrême gravité et, ce faisant, ne nous incite à remettre notre vie en ordre et à nous retirer de cette fausse sécurité qui consiste à se tranquilliser en croyant toujours bénéficier de la bienveillance divine, simplement parce qu’on croit en Lui et qu’on est bien décidé à Lui consacrer un peu plus de temps, lorsque nous aurons complètement réglé certains problèmes temporels qui nous préoccupent actuellement ?

     Temporisation qui manifeste une grande irrévérence, car nous pensons ainsi qu’il y a dans l’immédiat des choses plus importantes que Dieu et la remise en ordre de notre vie : qu’IL peut bien attendre !!!

     Sécurité terriblement trompeuse, car savons-nous si demain nous serons encore vivants ? Que l’avertissement de Jésus à cet homme satisfait de lui-même, faisant des projets d’avenir, nous fasse sérieusement réfléchir :

« Mais Dieu lui dit : Insensécette nuit-même on te redemandera ton âme ; et ce que tu as amassé, à qui sera-t-il ? » (St Luc XII, 20)

* Quelle joie ! Si atterré par la vision de la masse de nos péchés, le désordre de notre vie, la claire compréhension des graves offenses perpétrées contre la majesté divine, nous réalisons enfin que tous ces crimes, sans la bonté et la patience infinies de Dieu, nous auraient mérité la damnation éternelle. Oui ! Quelle joie, si des larmes de repentir inondent notre visage, de douces larmes de regret et d’amour pour Celui qui nous aura attendu jusqu’à cette heure pour que, enfin revenu de nos égarements, nous retournions à Lui, et, comme le fils prodigue « rentrant en lui-même » nous nous jetions dans ses ‘’bras’’ avec ces simples mots : « Pardon ! Mon Dieu. »

« (…) Rentrant alors en lui-même il dit (…) Mon père, j’ai péché contre le ciel et à vos yeux (…) Mais le père dit à ses serviteurs (…) mon fils que voici était mort, et il revit ; il était perdu, et il est retrouvé. » (St Luc XV, 11-24)

* Quel bonheur ! Si confondu et pressé par l’amour de Dieu et de Notre-Seigneur Jésus-Christ, notre cœur touché par la grâce, débordant d’amour et de reconnaissance pour Celui qui accepta si généreusement de se livrer à la souffrance et à la mort pour racheter toutes nos iniquités, nous arrivions à la conclusion que désormais, il ne nous est plus possible, devant la manifestation d’un si grand amour, de vivre le reste de notre existence autrement qu’en ayant les mêmes sentiments qui animaient Saint Paul, et si nous pouvions reprendre à notre compte et avec sincérité ces sublimes paroles de l’apôtre.

« Je vis, mais ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. » (Galates II, 20)

 

(A suivre…« Origines des Exercices Spirituels »…si Dieu veut)

 

René Pellegrini

Prière du matin



 PRIÈRE DU MATIN   

 

Au nom du Père, et du Fils et du Saint-EspritAinsi soit-il. 

 

Mettons-nous en la présence de Dieu et adorons-le  

 

     Très sainte et très auguste Trinité, Dieu unique en trois Personnes, je crois que vous êtes ici présent. Je vous adore avec les sentiments de l’humilité la plus profonde, et je vous rends de tout mon coeur les hommages qui sont dus à votre souveraine Majesté. 

ACTE DE FOI   

 

     Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que vous avez révélées, et que vous nous enseignez par votre Eglise, parce que, étant la Vérité même, vous ne pouvez ni vous tromper, ni nous tromper. 

 

ACTE D’ESPÉRANCE 

 

     Mon Dieu, j’espère avec une ferme confiance, que vous me donnerez, par les mérites de Jésus-Christ, votre grâce en ce monde et, si j’observe vos commandements, le bonheur éternel dans l’autre, parce que vous l’avez promis, et que vous êtes fidèle dans vos promesses. 

 

ACTE DE CHARITÉ 

 

     Mon Dieu, je vous aime de tout mon coeur, et par-dessus toutes choses, parce que vous êtes infiniment bon et infiniment aimable, et j’aime mon prochain comme moi-même pour l’amour de vous. 

 

Remercions Dieu des grâces qu’Il nous a faites et offrons-nous à Lui. 

 

     Mon Dieu, je vous remercie très humblement de toutes les grâces que vous m’avez faites jusqu’ici. C’est encore par un effet de votre bonté que je vois ce jour ; je veux aussi l’employer uniquement à vous servir. 

     Je vous en consacre toutes les pensées, les paroles, les actions et les peines. Bénissez-les, Seigneur, afin qu’il n’y en ait aucune qui ne soit animée de votre amour, et qui, ne tende à votre plus grande gloire. 

 

Formons la résolution d’éviter le péché et de pratiquer la vertu. 

 

     Adorable Jésus, divin modèle de la perfection à laquelle nous devons aspirer, je vais m’appliquer autant que je le pourrai, à me rendre semblable à vous : doux, humble, obéissant, chaste, zélé, patient, charitable et résigné comme vous ; et je ferai particulièrement tous mes efforts, pour ne pas retomber aujourd’hui dans les fautes que je commets si souvent, et dont je souhaite sincèrement de me corriger. 

 

Demandons à Dieu les grâces qui nous sont nécessaires. 


     Mon Dieu, vous connaissez ma faiblesse. Je ne puis rien sans le secours de votre grâce. Ne me la refusez pas, ô mon Dieu, proportionnez-là à mes besoins ; donnez-moi assez de force, pour éviter tout le mal que vous défendez, pour pratiquer tout le bien que vous attendez de moi, et pour souffrir patiemment toutes les peines qu’il vous plaira de m’envoyer.   

 

Le Pater (Notre Père), 

L’Ave Maria (Je vous salue Marie) 

Le Credo (Je crois en Dieu), 

Le Confiteor (Je confesse à Dieu) 

 

Ensuite :  

 

Invoquons la Sainte Vierge, Saint Joseph, notre bon Ange

et notre Saint Patron. 

 

     Sainte Vierge, Mère de Dieu, ma Mère et ma Patronne, je me mets sous votre protection, et je me jette avec confiance dans le sein de votre miséricorde. Soyez, ô Mère de bonté, mon refuge dans mes besoins, ma consolation dans mes peines, et mon avocate auprès de votre adorable Fils, aujourd’hui, tous les jours de ma vie, et particulièrement à l’heure de ma mort. 

     Très Saint Patriarche Saint Joseph, par cette sollicitude pleine d’amour avec laquelle vous vous êtes occupé en ce monde de Jésus et de Marie, daignez veiller sur notre existence jusqu’au dernier soupir. 

     Ange du ciel, mon fidèle et charitable guide, obtenez-moi d’être si docile à vos inspirations, et de régler si bien mes pas, que je ne m’écarte en rien de la voie des commandements de mon Dieu.   

     Grand Saint, dont j’ai l’honneur de porter le nom, protégez-moi, priez pour moi, afin que je puisse servir Dieu, comme vous, sur la terre, et le glorifiez éternellement avec vous dans le ciel. Ainsi soit-il.     

 

(Prière prise dans mon Livre des Exercices spirituels de Saint Ignace de Loyola)

 

Elle se fait au lever, avant tout autre chose, à genoux et devant un Crucifix lorsque cela est possible ou que les conditions de santé le permettent.

 

Nota bene : 

 

     On récite cette prière en s’efforçant d’avoir les sentiments de piété qu’elle exprime. Le respect de la ponctuation facilite l’expression de ces sentiments.

 

René Pellegrini

Faut-il observer le Sabbat ? - 7 : La non-célébration du Sabbat - Motif 4

FAUT-IL OBSERVER LE SABBAT ? – 7

Réfutation doctrinale

LA NON-CELEBRATION DU SABBAT : MOTIF 4

 

     * Pour que l’homme ravive en lui l’amour de Dieu. La nature pécheresse de l’homme l’entraîne vers le bas, vers les choses terrestres. C’est ce qu’enseigne le Livre de la Sagesse IX, 15 :

« Car le corps qui se corrompt, appesantit l’âme ; et cette demeure terrestre accable l’esprit aux pensées multiples » (1)

     Ce verset met en évidence l’influence pernicieuse du corps sur l’âme. Il faut donc que l’homme combatte, se fasse violence pour s’obliger à s’élever au-dessus des tendances et des aspirations de la chair. Pour cela :

« Il faut (nous dit Saint Thomas d’Aquin) disposer d’un temps déterminé pour se détourner ainsi des choses terrestres. C’est pourquoi certains hommes s’y efforcent en tout temps. »

     Pour confirmer ses paroles, Saint Thomas cite deux textes :

« Je bénirai le Seigneur en tout temps : toujours sa louange sera dans ma bouche. » (Psaumes XXXIII, 2 ou 34, 2 dans les Bibles protestantes)

« Priez sans cesse. » (I Thessaloniciens V, 17)

     Ce quatrième motif et le moyen d’y correspondre se traduit de diverses manières selon les individus. Saint Thomas nous permet d’en distinguer trois catégories.

     * Ceux qui appliquent à la lettre l’exhortation de Saint Paul ci-dessus.

« Ceux-ci, dit Saint Thomas, vivent un sabbat continuel

     * Ceux qui accomplissent cette œuvre de louanges divines à certains moments de la journée.

« Sept fois le jour, j’ai dit votre louange, au sujet des jugements de votre justice. » (Psaumes CXVIII, 164 ou 119, 164 B.P)

     Sept fois, c’est-à-dire très souvent. Sept était le chiffre de la perfection chez les Hébreux.

     * Ceux qui :

« Afin de ne pas vivre tout à fait étranger à Dieu, il a fallu qu’ils possédassent quelque jour déterminé (pour vaquer à Dieu) de peur que ne s’attiédisse démesurément en eux l’amour de Dieu. »

« Si tu éloignes ton pied du sabbat, pour ne pas faire ta volonté en mon jour saint ; si tu appelles le sabbat tes délices, et le jour saint et glorieux du Seigneur ; si tu l’honores, en ne suivant pas tes voies, en ne faisant pas ta volonté, et en ne disant pas des paroles vaines : alors tu te réjouiras dans le Seigneur, je t’élèverai au-dessus des hauteurs de la terre, et je te donnerai pour nourriture l’héritage de Jacob ton père ; car le bouche du Seigneur a parlé. » (Isaïe LVIII, 13,14)

     Il ressort de ce texte, que le sabbat (le dimanche pour les chrétiens) n’a pas été établi par Dieu pour que l’homme l’emploi tout entier à se divertir, à satisfaire sa volonté propre, mais pour qu’il puisse prier et louer Dieu : récompense de tous ceux qui le cherche.

 

(A suivre…« La non-célébration du Sabbat : Motif 5 »…si Dieu veut)

 

René Pellegrini

 

(1) Le Livre de la Sagesse est contenu dans la Bible des Septante (1a) destinée aux Juifs hellénistes mais ne fait pas partie de la Bible hébraïque. De ce fait, il n’est pas reconnu comme canonique par l’ensemble du protestantisme. Les écrivains du Nouveau Testament, pour leur part, y font souvent et clairement allusion (Evangiles et Epîtres), ce qui montre qu’ils ne le tenaient pas pour profane et apocryphe. Plusieurs rationalistes ont reconnu ce fait. L’auteur de ce Livre est probablement un Juif d’Alexandrie, mais son nom est inconnu.

(1a) En rigueur de terme, je devrais plutôt dire la Vulgate de Saint Jérôme à partir des meilleurs manuscrits grecs du Nouveau Testament, et des manuscrits hébreux et de la version grecque des Septante pour l’Ancien Testament.  C’est d’ailleurs le mot Vulgate que j’utiliserai désormais car c’est elle que l’Eglise a déclarée comme authentique, au Concile de Trente, en disant :

« Si quelqu’un ne reçoit pas ces livres dans leur intégrité, avec toutes leurs parties, pour sacrés et canoniques, comme on a coutume de le lire dans l’Eglise catholique et tels qu’on les trouve dans l’ancienne version latine de la Vulgate ; s’il méprise de propos délibéré les traditions susdites qu’il soit anathème » (session IV, 8 avril 1546 – Denzinger 784 ou FC 150-152) (1b)

« (Le saint Concile) statue et déclare que l’ancienne version de la Vulgate, approuvée dans l’Eglise par le long usage de tant de siècles, doit être tenue pour authentique dans les leçons publiques, les discussions, les prédications et les explications, et que personne ne doit avoir l’audace ou la présomption de la rejeter sous quelque prétexte que ce soit. » (Ibidem, Denzinger 795 ou FC 557, Editions de l’Orante, 1961)

Quant à Pie XII, s’exprimant sur ce sujet il déclara qu’elle était : « absolument exempte de toute erreur en ce qui concerne la foi et les mœurs ». (Encyclique Divino afflante Spiritu, 30 septembre 1943 – Denzinger 2292 ou FC 197)

(1b) Denzinger ou Enchiridion Symbolorum : Recueil des principaux documents du Magistère de l’Eglise catholique. Depuis 1963 ce recueil a été modifié dans ses textes et sa numérotation, et influencé par la nouvelle théologie.

(1b) FC : La Foi Catholique, textes doctrinaux du Magistère de l’Eglise, traduits du latin et présentés par Gervais Dumeige, S.J 

A bon entendeur, salut ! Notamment, aux traducteurs de versions dites modernes ou plus savantes.

 

Mis sur un autre blogue le 26 mai 2016

 

Introduction à l'histoire des Patriarches - 10 : Le départ du pays natal - 4

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 10   LE DEPART DU PAYS NATAL – 4 (Genèse, XI, 27 – XII, 5)        Mais par cette stabili...