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mardi 5 juillet 2022

Faut-il observer le Sabbat ? - 11 : Immutabilité de Dieu dans sa nature


 

FAUT-IL OBSERVER LE SABBAT ? – 11

 

Réfutation doctrinale

     Après avoir considéré l’immutabilité de Dieu dans sa nature, il reste à la considérer dans sa moralité.

IMMUTABILITE DE DIEU DANS SA MORALITE

Considéré dans sa moralité Dieu est immuable pour deux raisons :

     * Il ne peut changer dans ses décrets car un tel changement supposerait :

     . Une déficience intellectuelle puisqu’il se révèlerait incapable de tout prévoir dès le début ou,

     . Une imperfection dans la volonté qui, sans raison suffisante, se proposerait tantôt un but, tantôt un autre. Or ni le défaut d’intelligence, ni l’imperfection de volonté ne conviennent à l’Être infini.

     * Il ne peut acquérir de nouvelles relations, au moins réelles. En effet, la relation réelle ajoute à l’être une nouvelle entité. Or, on ne peut ajouter à l’Acte pur (Dieu) aucune entité réelle, mais seulement aux créatures qui reçoivent de Dieu l’existence.

     C’est pourquoi, et sans qu’il y ait en Lui aucun changement ou relations rajoutées, Dieu entretient avec sa création des relations de Créateur, de Maître, de Providence, etc., de la même manière qu’une statue immobile se trouve tantôt à gauche, tantôt à droite de l’observateur qui seul change de position.

     De ce qui précède, il est donc parfaitement exact de conclure que « Dieu ne change pas » et, de plus, c’est ce qu’enseigne la Bible en deux endroits :

MALACHIE III, 6 :

« Car je suis le Seigneur, et je ne change pas ; et vous enfants de Jacob, vous n’avez pas été consumés. »

     Ce verset biblique souligne l’immutabilité de Dieu dans ses promesses. En effet, il aurait pu anéantir son peuple rebelle mais, fidèles aux promesses faites autrefois aux fils de Jacob, il châtiera les Juifs prévaricateurs sans les exterminer.

     Toutefois, il ne faut pas confondre l’immutabilité ou l’absence de changement avec l’inactivité et l’infécondité car l’Acte pur – qui est Dieu – est l’activité suprême et, sans le moindre changement, son opération est indéfectible.

SAINT JACQUES I, 17 :

« Toute grâce excellente et tout don parfait vient d’en haut, et descend du Père des lumièreschez qui il n’y a pas de variation, ni d’ombre, ni de changement. »

     Dans la Somme Théologique III, question 61, article 4, saint Thomas, commentant ce verset et constatant la différence existant entre les sacrements de la Loi ancienne et ceux de la Loi nouvelle, non moins que leur nécessité, se pose la question suivante :

« Mais la volonté divine n’a-t-elle pas changé si elle offre maintenant, sous le climat de la grâce, des sacrements différents de ceux qu’elle proposait avant le Christ pour la sanctification des hommes ? »

     Et il répond :

« On n’accuse pas un maître de maison d’être capricieux parce qu’il donne à ses gens des ordres différents suivant les saisons. De même après la venue du Christ, Dieu institue des sacrements différents de ceux qui existaient sous la Loi, cela ne met en Lui aucun changement, car les uns convenaient à une grâce qu’il s’agissait de préfigurer, les autres conviennent à une grâce qu’il faut montrer comme présente. »

     Les changements opérés par Dieu dans le cours du temps sont donc affaire ‘’de saisons’’ où, si l’on préfère :

     * De circonstances modifiées, par exemple :

     . L’abandon des châtiments projetés contre les Ninivites, après leur pénitence collective suite à la prédication de Jonas :

« La parole du Seigneur fut adressée une seconde fois à Jonas, en ces termes : Lève-toi, et vas à Ninive, la grande ville, et prêches-y la prédication que je t’ordonne (…) et Jonas commença à entrer dans la ville pendant un jour de marche ; et il cria, en disant : Encore quarante jours, et Ninive sera détruite. Les Ninivites crurent à Dieu ; ils publièrent un jeûne et se couvrirent de sacs, depuis le plus grand jusqu’au plus petit. La chose parvint au roi de Ninive ; et il se leva de son trône, ôta son vêtement, se couvrit d’un sac et s’assit sur la cendre. Il fit crier et publier dans Ninive cet ordre (…) que chacun revienne de sa voie mauvaise et de l’iniquité qui est dans ses mains (…) Dieu vit leurs œuvres, il vit qu’ils étaient revenus de leur voie mauvaise et il se repentit du mal qu’il avait résolu de leur faire, et il ne le fit pas. » (Jonas III, 1-10)

     . celle de la circoncision de la chair et des sacrifices d’animaux de la Loi de Moïse à une autre, celle de l’économie de la foi ou la grâce en Jésus-Christ (le plus grand que Moïse) avec la circoncision du cœur et les sacrifices d’action de grâces.

     Que ces modifications n’aient opéré aucun changement, ni ne manifeste aucune inconstance morale en Dieu, c’est ce que révèle et confirme le Saint-Esprit.

« Ainsi la loi a été notre précepteur dans le Christ, pour que nous fussions justifiés par la foi. Mais, la foi étant venue, nous ne sommes plus soumis au précepteur. » (Galates III, 24-25)

« Mais maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui étiez autrefois éloignés, vous avez été rapprochés par le sang du Christ (…) Il a renversé le mur de séparation, l’inimitié dans sa chair ; il a aboli la loi des ordonnances avec ses prescriptions (…) » (Ephésiens II, 13-15)

     Le commandement du Sabbat, donné sous l’économie de la Loi ancienne, établi pour les motifs inventoriés dans les articles 4 à 9, était lié principalement au souvenir de la création du monde. Il était, sous le rapport du septième jourune loi cérémonielle, et, sous cet aspect, non immuable. Il pouvait donc être aboli et il fut logiquement remplacé par l’événement majeur survenu dans l’histoire humaine que fut la résurrection de Jésus-Christ qui, eut lieu un dimanche et ouvrit sur une nouvelle économie : la nouvelle création en Jésus-Christ sans que l’aspect moral et immuable de ce précepte s’en trouve annulé, à savoir : le culte obligatoire qui doit être rendu à Dieu qui, Lui, demeure éternellement.

FIN DE L’ARTICLE SUR LE SABBAT

René Pellegrini

- « En effet, la fin de la loi, c’est le Christ, pour la justification de tous ceux qui croient. » (Romains X,4 dans la Vulgate de Saint Jérôme)

 

lundi 6 juin 2022

Faut-il observer le Sabbat ? - 10 : La non-célébration du Sabbat / Le rôle de l'Eglise


 

FAUT-IL OBSERVER LE SABBAT ? - 9

 Réfutation doctrinale 

LA NON CELEBRATION DU SABBAT : LE RÔLE DE L’EGLISE 

     Les exigences de la nature et de la raison, ce que Dieu nous demande de faire, ainsi que les motifs de la sanctification du Sabbat – le Dimanche pour les chrétiens – ayant été exposés dans les articles précédents, il convient, sur cette question, d’examiner maintenant la troisième interrogation.

LE RÔLE DE L’EGLISE :

     Comme indiqué dans l’article « Les exigences de la nature ou de la raison » du 15 janvier 2020, dans la loi ancienne le sabbat était cérémoniel quant à la circonstance du samedi et comme tel a été aboli. Depuis, l’observation du dimanche et la manière de le sanctifier sont de droit ecclésiastique, et non de droit divin. (Somme théologique 1-2, question 122, article 4)

     Notre-Seigneur Jésus-Christ a confié la sagesse infaillible de son Eglise à l’Esprit-Saint, signifiant par là-même, la place privilégiée qu’elle occuperait sur la terre, et à laquelle il veut que nous obéissions comme à Lui-même.

     L’Eglise est libre. Elle a reçu de son divin fondateur plein pouvoir pour l’organisation du culte que nous devons à Dieu, pour le choix des jours à fixer et pour la manière de sanctifier ces jours. Plein pouvoir attesté par ces paroles :

« Celui qui vous écoute, m’écoute ; celui qui vous méprise, me méprise. Et celui qui me méprise, méprise celui qui m’a envoyé. » (St Luc X, 16)

     A cause, et pour ne pas aller contre la volonté divine de sanctification exprimée dans l’ancienne loi, l’Eglise ne pouvait pas ne point fixer certains jours pour honorer Dieu d’un culte extérieur et public !

     La raison elle-même demande que la détermination du temps consacré au service de Dieu ne soit pas laissée au libre choix de chacun car il fallait :

     * Prévenir la négligence,

     * Donner aux cérémonies la solennité convenable et rendre public le culte divin, la société étant tenue, comme telle, de rendre un culte à Dieu son Créateur.

     Ce culte pouvait-il devenir public sans la désignation d’un jour particulier ? L’Eglise, pour honorer principalement la résurrection de Jésus-Christ, qui arriva le premier jour de la semaine, a substitué ce jour au Sabbat et a fait du dimanche le jour spécialement consacré au service divin. 

(A suivre… « Comprendre l’immutabilité de Dieu »…si Dieu veut)

René Pellegrini

lundi 23 mai 2022

Faut-il observer le Sabbat? - 4 : La non-célébration du Sabbat : Motif 1



 FAUT-IL OBSERVER LE SABBAT ? - 4

 

Réfutation doctrinale 

 

LA NON-CELEBRATION DU SABBAT : MOTIF 1

 

MOTIF 1 :

     Pour commémorer entre tous les bienfaits passés et rappelés dans le culte rendu à Dieu, le bienfait principal de la création de l’univers et, par là-même, détruire une erreur, celle de l’éternité du monde.

« Car l’Esprit-Saint a prévu qu’il y aurait un jour des hommes qui affirmeraient l’éternité du monde » dit Saint Thomas d’Aquin en citant la deuxième épître de Saint Pierre III, 3-5

« Sachant avant tout qu’il viendra à la fin des jours des imposteurs artificieux marchant selon leurs propres convoitises, disant : « Où est la promesse ou son avènement ? Car depuis que nos pères se sont endormistout demeure comme au commencement de la création. Mais ils ignorent, le voulant bien, que par la parole de Dieu, existèrent d’abord les cieux et la terre qui sortit de l’eau, et qui subsiste par l’eau ».

     Rappelons que le Sabbat est un signe. Saint Thomas dirige maintenant notre attention sur le Christ.

« Or le Christ vint accomplir une nouvelle création. Par la première en effet fut fait l’homme terrestre, et par la seconde l’homme céleste»

     Il cite à cet effet l’épître de Saint Paul aux Galates VI, 15 :

« Car en Jésus-Christ la circoncision n’est rien, ni l’incirconcision, mais la création nouvelle. »

« Et cette création nouvelle est l’œuvre de la grâce ; celle-ci eut son principe dans la résurrection du Christ. »

     L’importance de la résurrection du Christ en tant que principe de la nouvelle création, Saint Thomas l’appuie sur l’épître de Saint Paul aux Romains VI, 4,5)

« Car nous avons été ensevelis avec lui par le baptême pour mourir, afin que comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous aussinous marchions dans une nouveauté de vie. Si, en effet, nous avons été entés en la ressemblance de sa mort, nous le serons aussi en celle de sa résurrection ».

     Ce qui précède nous permet, concernant le premier motif, de tirer les conclusions suivantes :

* Les Juifs honoraient le Sabbat en souvenir de la première création.

* Les chrétiens honorent le dimanche en souvenir de la seconde création qui eut son principe dans la Résurrection du Christ. Celle-ci eut lieu un dimanche, et la Sainte Ecriture l’appelle « le premier jour de la semaine »

« Or la nuit du sabbat, le premier jour de la semaine commençant à luire Marie Madeleine et l’autre Marie vinrent pour voir le sépulcre (…) l’ange prenant la parole dit aux femmes (…) Jésus qui a été crucifié (…) il est ressuscité. » (St Matthieu XXVIII, 1-6 et les textes parallèles St Marc XVI, 1-7 ; St Luc XXIV, 1-8 ; St Jean XX, 1,2)

     C’est le dimanche, le jour de la Résurrection de Jésus-Christ, qui inaugure la nouvelle création que nous solennisons, comme les Juifs solennisèrent le Sabbat, à cause, et en souvenir, de la première création.

 

(A suivre…« La non-célébration du Sabbat : Motif 2 »…si Dieu veut)

 

René Pellegrini 

 

- C’est moi qui mets en gras dans les commentaires de Saint Thomas. 

 

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