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dimanche 6 novembre 2022

Tuus sum ego (Je suis à vous)


Monseigneur Louis-Edouard Pie, évêque de Poitiers (1815-1880)

TUUS SUM EGO (JE SUIS A VOUS)

 

     Le Cardinal Pie aimait la Vierge Marie : il avait choisi pour son blason Notre-Dame de Chartres, avec cette devise :

 

     Lors de son sacre il déclara :

 

« Si le nom du Roi, mon Maître, est outragé, si le drapeau de son Fils Jésus n’est pas respecté, si les droits de son Eglise et de son sacerdoce sont méconnus, si l’intégrité de sa doctrine est menacée, je suis évêque ; donc, je parlerai, j’élèverai la voix, je tiendrai haut et ferme l’étendard de la vérité, l’étendard de la foi, l’étendard de mon Dieu…La paix, oui, sans nul doute, c’est le désir ardent de mon cœur, c’est le besoin de ma nature, c’est l’inclination marquée de mon caractère. Mais l’Esprit Saint m’a enseigné que l’amour de la vérité doit passer avant tout autre amour, même avant l’amour de la paix : veritas tantum et pacem diligere » (N’aime que la vérité et la paix).

« Mes très chers frères., demandons aujourd’hui, et pour nous, et pour tous ceux qui nous sont chers, demandons à Marie Immaculée qu’elle nous obtienne le don de la fidélité à Dieu, et celui de la pureté persévérante de notre cœur, comme de nos sens ».

Mgr Pie

COMMENTAIRE PERSONNEL :

     Je souscris totalement à ces paroles. Combien sont-ils, aujourd’hui, les évêques et autres ecclésiastiques à manifester un tel état d’esprit, une telle détermination, alors que les outrages envers Jésus, son Eglise, ses droits, sa doctrine, son sacerdoce sont beaucoup plus régulièrement offensés qu’à l’époque de Mgr Pie ? Oui, combien sont-ils ? Ils sont surtout bien silencieux et davantage propagandistes des droits de l’homme ! Les Catholiques français seraient-ils en droit de vous dire, en paraphrasant les propos de Sainte Jeanne d’Arc à l’évêque Cauchon « Evêques et membres du clergé c’est par vous que la France et notre foi se meurent ! »

     Pour Mgr Pie, il ne s’agissait pas de paroles de circonstances ou pour faire bien. Il suffit de lire ses œuvres pour s’en rendre compte. Par exemple l’extrait suivant de l’ audience du 15 mars 1859, avec Napoléon III, lui reprochant son manque de courage religieux à propos du règne de Jésus-Christ sur la France :

« Sire, ni la Restauration, ni vous n’avez fait pour Dieu ce qu’il fallait faire parce que, ni l’un ni l’autre, vous n’avez relevé son trône ; parce que, ni l’un ni l’autre, vous n’avez renié les principes de la Révolution dont vous combattez cependant les conséquences pratiques ; parce que l’évangile social dont s’inspire l’Etat est encore la déclaration des droits de l’homme, laquelle n’est rien d’autre chose, Sire, que la négation formelle des droits de Dieu. Or, c’est le droit de Dieu de commander aux Etats comme aux individus. Ce n’est pas pour autre chose que Notre-Seigneur est venu sur la terre. Il doit y régner en inspirant les lois, en sanctifiant les mœurs, en éclairant l’enseignement, en dirigeant les conseils, en réglant les actions des gouvernements comme des gouvernés. Partout où Jésus-Christ n’exerce pas ce règne, il y a désordre et décadence. Or, j’ai le droit de vous dire qu’il ne règne pas parmi nous et que notre Constitution n’est pas, et loin de là, celle d’un Etat chrétien et catholique. Notre droit public établit bien que la religion catholique est celle de la majorité des français ; mais il ajoute que les autres cultes ont droit à une égale protection. N’est-ce pas proclamer que la Constitution protège pareillement l’erreur et la Vérité ? Eh bien, savez-vous, Sire, ce que Jésus-Christ répond aux gouvernements qui se rendent coupables d’une telle contradiction ? Jésus-Christ, Roi du ciel et de la terre leur répond : « Et moi aussi, gouvernements qui vous succédez en vous renversant les uns les autres, moi aussi je vous accorde une égale protection. J’ai accordé cette protection à l’empereur, votre oncle; j’ai accordé la même protection aux Bourbons, la même protection à Louis Philippe, la même protection à la République et à vous aussi, la même protection vous sera accordée ».

     L’empereur Napoléon III arrêta l’évêque de Poitiers : 

« Croyez-vous que l’époque où nous vivons comporte cet état de choses, et que le moment soit venu d’établir ce règne exclusivement religieux que vous me demandez ? Ne pensez-vous pas, Monseigneur, que ce serait déchaîner toutes les mauvaises passions ? » 

     Et la réponse sans équivoque de Mgr Pie :

« Sire, quand de grands politiques comme votre Majesté m’objectent que le moment n’est pas venu, je n’ai qu’à m’incliner, parce que je ne suis pas un grand politique. Mais je suis évêque, et comme évêque je leur réponds : le moment n’est pas venu pour Jésus-Christ de régner, eh bien, le moment n’est pas venu pour les gouvernements de durer ».

René Pellegrini

 


 

 


 

 

lundi 6 juin 2022

Faut-il observer le Sabbat ? - 10 : La non-célébration du Sabbat / Le rôle de l'Eglise


 

FAUT-IL OBSERVER LE SABBAT ? - 9

 Réfutation doctrinale 

LA NON CELEBRATION DU SABBAT : LE RÔLE DE L’EGLISE 

     Les exigences de la nature et de la raison, ce que Dieu nous demande de faire, ainsi que les motifs de la sanctification du Sabbat – le Dimanche pour les chrétiens – ayant été exposés dans les articles précédents, il convient, sur cette question, d’examiner maintenant la troisième interrogation.

LE RÔLE DE L’EGLISE :

     Comme indiqué dans l’article « Les exigences de la nature ou de la raison » du 15 janvier 2020, dans la loi ancienne le sabbat était cérémoniel quant à la circonstance du samedi et comme tel a été aboli. Depuis, l’observation du dimanche et la manière de le sanctifier sont de droit ecclésiastique, et non de droit divin. (Somme théologique 1-2, question 122, article 4)

     Notre-Seigneur Jésus-Christ a confié la sagesse infaillible de son Eglise à l’Esprit-Saint, signifiant par là-même, la place privilégiée qu’elle occuperait sur la terre, et à laquelle il veut que nous obéissions comme à Lui-même.

     L’Eglise est libre. Elle a reçu de son divin fondateur plein pouvoir pour l’organisation du culte que nous devons à Dieu, pour le choix des jours à fixer et pour la manière de sanctifier ces jours. Plein pouvoir attesté par ces paroles :

« Celui qui vous écoute, m’écoute ; celui qui vous méprise, me méprise. Et celui qui me méprise, méprise celui qui m’a envoyé. » (St Luc X, 16)

     A cause, et pour ne pas aller contre la volonté divine de sanctification exprimée dans l’ancienne loi, l’Eglise ne pouvait pas ne point fixer certains jours pour honorer Dieu d’un culte extérieur et public !

     La raison elle-même demande que la détermination du temps consacré au service de Dieu ne soit pas laissée au libre choix de chacun car il fallait :

     * Prévenir la négligence,

     * Donner aux cérémonies la solennité convenable et rendre public le culte divin, la société étant tenue, comme telle, de rendre un culte à Dieu son Créateur.

     Ce culte pouvait-il devenir public sans la désignation d’un jour particulier ? L’Eglise, pour honorer principalement la résurrection de Jésus-Christ, qui arriva le premier jour de la semaine, a substitué ce jour au Sabbat et a fait du dimanche le jour spécialement consacré au service divin. 

(A suivre… « Comprendre l’immutabilité de Dieu »…si Dieu veut)

René Pellegrini

lundi 30 mai 2022

Les Exercices spirituels de Saint Ignace de Loyola - 4 : Origines des exercices spirituels


LES EXERCICES SPIRITUELS

DE SAINT IGNACE DE LOYOLA - 4

 

ORIGINES DES EXERCICES SPIRITUELS

 

     Parler des Exercices Spirituels de Saint Ignace nous ramène au XVIe siècle. En réalité cette pratique qui consiste à s’isoler, à rechercher le calme pour mieux prier et méditer est beaucoup plus ancienne.

     Le Souverain Pontife Pie XI attire notre attention sur l’ancienneté de la pratique des retraites spirituelles en faisant remarquer que Notre-Seigneur Jésus-Christ l’utilisa pour Lui-même, et pour former les prédicateurs de l’Evangile.

     POUR LUI-MÊME :

    - sa retraite à Nazareth pendant ces trente années d’obscurité qui précéderont sa manifestation publique.

     - ses quarante jours dans le désert pour y être tenté par le diable avant de commencer sa prédication.

« Le divin Maître lui-même ne s’est pas contenté des longues années d’obscurité dans la maison de retraite de Nazareth ; avant de se montrer en pleine lumière aux nations et de prêcher ses leçons célestes, il a voulu passer quarante jours suivis dans le désert le plus solitaire. »

« Jésus, plein de l’Esprit-Saint, revint du Jourdain ; et il était conduit par l’Esprit dans le désert pendant quarante jours, et il était tenté par le diable. » (St Luc IV, 1 et 2) (1)

     POUR SES PREDICATEURS :

     - Le silence de la retraite au milieu des fatigues de la prédication évangélique.

« Venez à l’écart en un lieu désert et vous vous reposerez un peu (…) » (St Marc VI, 31)

     - Les dix jours dans le cénacle de Jérusalem, où Jésus voulut voir ses Apôtres et ses disciples travailler à leur perfection, afin de se rendre dignes de recevoir le Saint-Esprit.

« Et lorsqu’ils furent entrés, ils montèrent dans le cénacle (…) Tous ceux-ci persévéraient unanimement dans la prière (…) » (Actes I, 13,17) (2)

     Et le Saint Père d’ajouter :

« Premiers exercices spirituels ! L’Eglise en est sortie ; elle y a puisé sa vigueur et son inépuisable jeunesse ; c’est là, sous le regard et le patronage de la Vierge Marie, mère de Dieu, que se formèrent, avec les Apôtres, ces premiers disciples que nous pouvons appeler justement les précurseurs de l’Action Catholique. »

 

(A suivre… « L’efficacité des Exercices Spirituels »…si Dieu veut)

 

René Pellegrini

 

(1) Texte non cité par le Pape mais suggéré par le contexte. 

 

(2) Dans le texte des Actes des Apôtres, le Pape cite seulement le verset 14.

 

Mis sur un autre blogue le 4 mai 2015

lundi 23 mai 2022

Faut-il observer le Sabbat? - 4 : La non-célébration du Sabbat : Motif 1



 FAUT-IL OBSERVER LE SABBAT ? - 4

 

Réfutation doctrinale 

 

LA NON-CELEBRATION DU SABBAT : MOTIF 1

 

MOTIF 1 :

     Pour commémorer entre tous les bienfaits passés et rappelés dans le culte rendu à Dieu, le bienfait principal de la création de l’univers et, par là-même, détruire une erreur, celle de l’éternité du monde.

« Car l’Esprit-Saint a prévu qu’il y aurait un jour des hommes qui affirmeraient l’éternité du monde » dit Saint Thomas d’Aquin en citant la deuxième épître de Saint Pierre III, 3-5

« Sachant avant tout qu’il viendra à la fin des jours des imposteurs artificieux marchant selon leurs propres convoitises, disant : « Où est la promesse ou son avènement ? Car depuis que nos pères se sont endormistout demeure comme au commencement de la création. Mais ils ignorent, le voulant bien, que par la parole de Dieu, existèrent d’abord les cieux et la terre qui sortit de l’eau, et qui subsiste par l’eau ».

     Rappelons que le Sabbat est un signe. Saint Thomas dirige maintenant notre attention sur le Christ.

« Or le Christ vint accomplir une nouvelle création. Par la première en effet fut fait l’homme terrestre, et par la seconde l’homme céleste»

     Il cite à cet effet l’épître de Saint Paul aux Galates VI, 15 :

« Car en Jésus-Christ la circoncision n’est rien, ni l’incirconcision, mais la création nouvelle. »

« Et cette création nouvelle est l’œuvre de la grâce ; celle-ci eut son principe dans la résurrection du Christ. »

     L’importance de la résurrection du Christ en tant que principe de la nouvelle création, Saint Thomas l’appuie sur l’épître de Saint Paul aux Romains VI, 4,5)

« Car nous avons été ensevelis avec lui par le baptême pour mourir, afin que comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous aussinous marchions dans une nouveauté de vie. Si, en effet, nous avons été entés en la ressemblance de sa mort, nous le serons aussi en celle de sa résurrection ».

     Ce qui précède nous permet, concernant le premier motif, de tirer les conclusions suivantes :

* Les Juifs honoraient le Sabbat en souvenir de la première création.

* Les chrétiens honorent le dimanche en souvenir de la seconde création qui eut son principe dans la Résurrection du Christ. Celle-ci eut lieu un dimanche, et la Sainte Ecriture l’appelle « le premier jour de la semaine »

« Or la nuit du sabbat, le premier jour de la semaine commençant à luire Marie Madeleine et l’autre Marie vinrent pour voir le sépulcre (…) l’ange prenant la parole dit aux femmes (…) Jésus qui a été crucifié (…) il est ressuscité. » (St Matthieu XXVIII, 1-6 et les textes parallèles St Marc XVI, 1-7 ; St Luc XXIV, 1-8 ; St Jean XX, 1,2)

     C’est le dimanche, le jour de la Résurrection de Jésus-Christ, qui inaugure la nouvelle création que nous solennisons, comme les Juifs solennisèrent le Sabbat, à cause, et en souvenir, de la première création.

 

(A suivre…« La non-célébration du Sabbat : Motif 2 »…si Dieu veut)

 

René Pellegrini 

 

- C’est moi qui mets en gras dans les commentaires de Saint Thomas. 

 

Introduction à l'histoire des Patriarches - 10 : Le départ du pays natal - 4

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 10   LE DEPART DU PAYS NATAL – 4 (Genèse, XI, 27 – XII, 5)        Mais par cette stabili...