LA
CONTRE-REVOLUTION QU’EST-CE A DIRE ? - 2
Prenons bien garde que
la contre-révolution catholique n’est pas une révolution à l’envers - du genre
œil pour œil, dent pour dent - mais le contraire de la Révolution. Il faut donc
que sa forme constitutive, ou essence, soit celle d’une société chrétienne se
substituant à la forme révolutionnaire.
Cette forme ou
essence révolutionnaire sur laquelle s’appuie la Révolution qui, depuis 1789,
fait massivement déraisonner les hommes (1) est constituée par ce qui
est pompeusement appelé '' les Immortels principes de 1789 '',
à savoir : les faux principes maçonniques de « Liberté Egalité
Fraternité » fondés :
- d’une part sur le refus, voire la haine, de l’ordre
social chrétien, de la culture chrétienne, de la structure sociale et familiale
chrétiennes et son remplacement par la mise en place de processus
''éducatifs'', culturels et politiques judéo-maçonniques destinés à corrompre
et à subvertir tout ce qui revêt un caractère catholique, pour empêcher toute
tentative de restauration chrétienne et,
- d’autre part, sur le déploiement de l’immoralité et
l’immodestie entretenues journellement par tous les supports qu’offrent les
milieux de la mode, de la presse, de la télévision, des variétés, du cinéma, théâtre,
etc., à laquelle s’ajoute la pratique du mensonge socialisé.
Cette animosité antichrétienne
attestée, depuis l’origine, par les horreurs et les inhumanités de ses premiers
agissements contre une population bien ciblée, sa continuité avec les guerres
révolutionnaires exportatrices de ces faux principes, les conflits sociaux
permanents entre classes sociales, la progressive dégénérescence morale de la
société et, aboutissement logique de ce satanique et perpétuel esprit d’agitation
et de révolte, les conséquences désastreuses actuelles, et pourtant
provisoires, car n’ayant pas encore atteint la plénitude de leur ignoble
application pratique : celles-ci se dissimulant toujours, et subtilement,
derrière les mots mobilisateurs à la sonorité agréable, mais trompeuse, des
faux principes républicains.
Il faut bien comprendre et
insister sur cette vérité : la nature d’une chose lui est donnée par sa
forme (sens métaphysique du terme) ou essence. Pour l’institution
révolutionnaire cette forme est constituée par : « Liberté, égalité, fraternité ».
En utilisant le triptyque révolutionnaire,
la Révolution posera la liberté et
l’égalité pour qu’elles se substituent à la hiérarchie sur laquelle sont fondés l’ordre
social chrétien et la contre-révolution catholique, pour les renverser et les
détruire. Celles-ci étant posées (liberté, égalité) pour mettre en acte la
Révolution, lui donner l’existence, il faut lui ajouter la fraternité qui s’opposera à l’essence de
l’ordre catholique : la vérité (remplacée par l’opinion) et la charité (remplacée par la solidarité). De façon
opposée, pour acter ou donner l’existence à la contre-révolution et à l’ordre
catholique, il faut ajouter la hiérarchie à la vérité et la charité.
Toute association, institution ou œuvre
– monarchique, politique, sociale ou syndicale – fondée (ou revendiquant) le
triptyque « Liberté, égalité, fraternité » est d’essence révolutionnaire. Tous
les mouvements de l’échiquier politique, sans exception, sont tombés dans ce
travers et rejette donc l’ordre constitutif d’une société chrétienne qu’ils
aillent fleurir la statue de Sainte Jeanne d’Arc ou accole au mot chrétien un
qualificatif tel que, par exemple, démocrate ou libéral, pour se promotionner
en tant que démocrate- chrétien ou chrétien libéral, des qualificatifs qui
véhiculent des principes ennemis du christianisme : cohabitation de
principes contraires.
Il en va de même pour tout
mouvement qui se voudrait contre-révolutionnaire en adoptant ce triptyque. Ce mouvement
pourrait s’afficher avec des bannières ou des cocardes à l’effigie du
Christ-roi, du Cœur sacré de Jésus et ne tolérer en son sein que des Catholiques,
la forme adoptée en ferait néanmoins un mouvement révolutionnaire car, il faut
le répéter, la nature d’une chose lui est conférée par sa forme.
D’où la grande prudence que doivent manifester les Catholiques sur les
principes structurels d’une association, d’une œuvre, d’un mouvement catholique
avant de s’y engager, ou d’obéir à ses mots d’ordre, car le chant des Alléluia et
les Je vous salue Marie enflammés n’y changeront rien.
Pour combattre l’hérésie politique
et sociale qu’est la Révolution, et sa trilogie satanique issue de la
complicité des synagogues et des loges maçonniques contre la société
chrétienne, il faut avoir le courage de rompre avec ce qui lui permet d’exister
: la fraternité révolutionnaire
fondé sur l’opinion et la solidarité, et lui opposer la forme de la
contre-révolution « Vérité, charité,
hiérarchie » en lui soumettant notre intelligence
et notre volonté. Ce n’est que cette forme qui est véritablement catholique et
contre-révolutionnaire. Hors d’elle, et de ce courage, c’est l’échec assuré et
œuvrer, encore et toujours, pour la Révolution et comme le disait Blanc de
Saint Bonnet (2) :
« (…) ils
espèrent mettre le navire à flot avec une partie des moyens qui le retiennent
dans la vase ! »
Dans les prochains articles nous
examinerons chacun des termes de la trilogie contre- révolutionnaire, en
commençant par la Vérité.
(A suivre…« La contre-révolution, qu’est-ce à dire ? – 3 : La
vérité »…si Dieu veut)
René Pellegrini
(1) Les hommes (les personnes) constituent la
''matière'' nécessaire en acceptant de se faire imposer cette forme
révolutionnaire.
(2) Antoine Blanc de Saint-Bonnet (1815-1880) monarchiste catholique,
grand sociologue et philosophe du XIXe siècle.