Affichage des articles dont le libellé est statue. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est statue. Afficher tous les articles

vendredi 30 décembre 2022

Introduction à l'histoire des Patriarches - 8 : Le départ du pays natal - 2



 INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 8

LE DEPART DU PAYS NATAL – 2


(Genèse, XI, 27 – XII, 5)


     Tel était cadre privilégié dans lequel s’écoula la première partie de la vie d’Abraham. Toutefois, de cette période initiale de son existence, nous ne savons rien : sinon, qu’il épousa une de ses parentes, laquelle avait le nom de Saraï, et qu’elle ne lui donna point d’enfant. Il nous apprendra lui-même, par la suite, que cette Saraï était « sa sœur » ou plus exactement sa demi-sœur, née du même père que lui, mais d’une autre mère (4). La chose n’a rien d’étonnant : le faible développement de la race humaine à cette époque reculée rendait inévitables les mariages entre consanguins (5). Néanmoins, il n’est pas certain que Saraï fut réellement la demi-sœur d’Abraham, et fille comme lui de Tharé. D’après la tradition juive, telle que la rapporte l’historien Josèphe (6), et d’après saint Jérôme (7), elle aurait eu pour père Aran, frère d’Abraham : elle serait, par conséquent, la nièce de son époux et la petite-fille de Tharé. Celui-ci, en effet, avait eu trois fils : Abraham, Nachor et Aran. Aran eut lui-même un héritier, Lot, qui jouera un rôle important dans la suite de cette histoire ; et deux filles qu’il nomma Melcha et Jescha. Melcha épousa son oncle Nachor. Quant à Jescha, il faudrait, d’après les auteurs cités plus haut, l’identifier avec Saraï : les deux sœurs auraient donc épousé leurs deux oncles. Et les mots de « sœur » et de « fille » dont se servira plus loin le Patriarche à propos de sa femme, seraient à prendre au sens large, de « proche parente » et de « descendante ».

     Quoiqu’il en soit de ce point obscur, l’Ecriture ne nous dit rien de la vie d’Abraham à Ur, ni de celle de ses ancêtres. La première fois qu’elle met en scène cette famille illustre entres toutes, c’est pour nous apprendre son départ vers d’autres cieux, vers la terre de Chanaan.

     Pourquoi cette émigration ? Quelle fut la raison qui détermina notre héros à quitter une région prospère, une ville brillante où, sans doute, il comptait parmi les personnages du plus haut rang, et à embrasser pour le restant de ces jours une existence errante et vagabonde ? L’Ecriture et l’histoire sont muettes sur ce point, et nous sommes réduits à des conjonctures. Mais le sentiment des anciens est trop unanime pour qu’on puisse le passer sous silence : le motif qui obligea Abraham à partir fut la persécution religieuse.

     D’après saint Epiphane, le polythéisme se déchaînait alors partout avec une virulence effrayante (8). Et saint Jérôme dit de même que « le monde tout entier gisait sans vie, tué par le glaive de l’idolâtrie…Seul Abraham avait gardé la chaleur de la foi (9)… » Au milieu de cette débâcle générale, il se posa en champion du monothéisme.

     Son père lui-même, Tharé, avait donné dans le culte des faux dieux. L’Ecriture nous l’apprend d’une manière formelle au livre de Josué (10). Saint Epiphane le tient pour plus coupable encore : « Il fut le premier, dit-il, qui imagina de fabriquer des idoles en argile (11) », peut-être ces théraphim que nous retrouverons, vénérés encore de Laban son petit-fils.

     A défaut de documents historiques sur la manière dont les choses se passèrent, il n’est pas défendu de demander quelque lumière aux traditions rabbiniques. Sous l’enchevêtrement de leurs extravagances habituelles, il existe un fonds commun qui peut se résumer ainsi : Abraham, disent-ils, avait le cœur droit, et il se rendait compte de la vanité des idoles qu’adoraient ses contemporains : ces idoles qui avaient une bouche, et qui ne parlaient pas ; des yeux, et qui ne voyaient point ; des oreilles, et qui n’entendaient point ; des pieds, et qui étaient bien incapables de se mouvoir. Il cherchait la divinité dans les astres, dans le soleil, dans la lune, dans les rois de la terre : il demandait à son père, à sa mère, qui était le Seigneur du monde, et leurs réponses ne le satisfaisaient point. Tharé avait dans sa maison un oratoire où trônaient douze grandes statues d’idoles, en l’honneur des douze mois de l’année, sans parler d’une quantité de petites. Chaque jour, il se prosternait devant elles pour les adorer. Il affirmait à son fils que c’étaient là les dieux qui avaient fait et qui conservaient tout ce que l’on voyait sur la terre. Abraham les observait avec le plus grand soin, et leur impuissance lui apparaissait comme une évidence. Un jour enfin, n’y tenant plus, il s’empara d’une hache et se jeta sur elles. Comme bien on pense, elles n’opposèrent aucune résistance, et il les mit en pièces. Cependant, il épargna la plus grande, plaça la hache entre ses mains, et sortit de l’oratoire. Quand Tharé s’aperçut de ce massacre, il entra dans une grande colère, et ses soupçons se portèrent aussitôt sur Abram. « Pourquoi as-tu commis ce crime envers mes dieux ? » lui-dit-il quand il l’eut rejoint. « Pardon mon père, répondit l’autre, je n’ai rien fait de mal. J’ai offert un plat de chevreau à vos dieux, et tous s’empressèrent d’y goûter sans attendre que le plus grand fut servi. Alors, furieux, celui-ci s’arma d’une hache et les mit en pièces l’un après l’autre. Vous voyez bien que le fer est encore entre ses mains. » La colère de Tharé redoubla en entendant ce langage : « Qu’est-ce que tu me racontes là ? cria-t-il. C’est toi qui a mis la hache aux mains du plus grand. Comment ces dieux auraient-ils pu faire ce que tu dis ? Ils ne sont que du bois et de la pierre, et c’est moi qui les ai façonnés. – S’il en est ainsi, reprit Abram, pourquoi les adorez-vous ? Comment vous protègeront-ils, quand vous les invoquerez, eux qui sont incapables de se défendre eux-mêmes ? N’est-ce pas insensé d’adorer ainsi des matières brutes ? Croyez-moi, mon père, renoncez à cette impiété, adorez le Dieu qui a créé le ciel et la terre. » Sur ces mots, il brisa la dernière statue et s’enfuit.

(A suivre…si Dieu veut)

Dom Léon de Monléon

(4) Genèse XX,13.

(5) D’après saint Méthode, l’usage des mariages entre parents très proches resta en vigueur jusqu’à la circoncision d’Abraham, où il fut aboli, à cause des inconvénients qu’il présentait. Convivium decem. Virginum, c.3. Pat.gr., I. XVIII

(6) Flavius Josephe I.I. ch.VI et IX.

(7) Hier., c.956

(8) Panarion, I.I.I.I, 5-8. Pat. Gr., t. XLI, col. 182 et 199.

(9) Commentaire in Isaie, I. XVIII, ch. LXV,8. Pat. Lat., c. 661

(10) Josué XXIV, 2.

(11) Loc. cit.

ABONNE(E)S et LECTEURS de ma Page, malgré que s’annoncent des jours toujours plus difficiles pour ceux qui veulent rester fidèles à Notre-Seigneur Jésus-Christ permettez-moi, quand même, de vous présenter mes MEILLEURS VŒUX pour la prochaine année, et de vous rappelez, pour votre bien, cette exhortation de Saint Paul :

« (…) frères bien-aimés, soyez fermes et inébranlables, travaillant toujours de plus en plus à l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur. » (I Corinthiens XV,58)

René Pellegrini

Anciens articles à voir ou à revoir :

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/priere-notre-dame-des-anges.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/les-avertissements-de-saint-jean-de-l.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/les-noms-de-lantechrist.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/france-souviens-toi-1.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/la-royaute-universelle-de-jesus-christ.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/protection-contre-lilluminisme.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/les-chretiens-et-les-manifestations.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/les-propheties-sur-la-france-2.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/antechrist-1-caracteristiques-de.html

https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/le-retour-des-juifs-en-palestine-2-les.html


jeudi 19 mai 2022

11 certitudes sur l'Antéchrist : Certitude 5


Les différents matériaux de la statue et les royaumes qu’ils représentent.


ANTECHRIST – 8

 

11 CERTITUDES SUR L’ANTECHRIST – 5

 

CERTITUDE  5

 

     LES DEBUTS DE L’ANTECHRIST SERONT HUMBLES ET PEU REMARQUES.

 

     Pour expliquer cette certitude on se référera à un indice fourni par Daniel au roi de Babylone, Nabuchodonosor. Celui-ci, ayant fait un songe dont il ne se souvenait plus, demande à ses devins de lui rappeler ce qu’il a vu et de l’interpréter. Les mages babyloniens furent dans l’incapacité de révéler au roi le songe. C’est Daniel qui s’offrit pour le reconstituer et fournir l’explication. Dans ce songe, il est question d’une statue immense composée de différents matériaux correspondant aux quatre parties du corps :

« La tête, en or très pur ; la poitrine et les bras d’argent ; le ventre et les cuisses, d’airain ; les jambes, de fer ; une partie des pieds était de fer, et l’autre d’argile. » (Daniel II, 32-33)

    Cette unique statue constituée de quatre matières différentes représente des royaumes s’inscrivant dans le cours du temps. En effet, la puissance qui dirige ce monde déchu, depuis l’origine, est une aussi bien dans toutes ses diverses phases et manifestations, que dans les faits qui les accompagnent. C’est pour cette raison qu’ils sont représentés dans une seule image (l’unique statue)

     Il ne s’agit pas, ici, de commenter mot à mot l’explication de l’interprétation du songe par Daniel, qui, certes, serait intéressante, mais nécessiterait plusieurs articles. Je me limiterai à quelques commentaires sur la statue :

    Cette statue représente quatre empires, royaumes ou monarchies :

- La tête, d’or très pur : c’est Nabuchodonosor ou l’empire de Babylone. Interprétation fournie par le prophète Daniel, lui-même, au roi « c’est donc toi qui est la tête d’or. » (Daniel II, 38b)

- la poitrine et les bras d’argent : c’est l’empire médo-perse dont l’unité des deux entités est représentée par le même métal.

- Le ventre et les cuisses d’airain : c’est l’empire gréco-macédonien d’Alexandre le Grand, moins brillant et moins riche par ses matériaux que les deux précédents, mais supérieur par ses conquêtes.

Les jambes de fer : c’est l’empire romain qui, en brisant l’empire gréco-macédonien brisa en lui les renversements précédents effectués par les médo-perses et les babyloniens. Aucun des métaux de cette statue ne peut résister au fer : Ni l’or, ni l’argent, ni l’airain. Quant aux « pieds de fer et d’argile » ils viennent atténuer la solidité représentée par les « jambes de fer ». Toutefois, ils ne signifient pas une division de ce royaume romain mais un défaut de cohésion de l’ensemble due à des guerres civiles et étrangères, et à la disparité des contrées qui le composait.

Cet empire donnera naissance  (avant-même la chute de l’empire romain païen  continuité de Rome, mais désormais dépendante de la gouvernance du Pontife en 476) par l’évangélisation effectuée par les apôtres Saints Pierre et Paul, et des disciples, à une nouvelle civilisation spirituelle et chrétienne qui perpétuera la romain, ce qui validerait l’apparition du faux prophète, un apostat, adulateur de l’Antéchrist, au sein même de cette civilisation spirituelle et chrétienne. (1)

    Il est un détail qui, à ma connaissance, n’est jamais mentionné et négligé par ceux qui traitent de l’Antéchrist sur Internet et qui n’est pas sans importance, car il explique les débuts humbles et peu remarqués de l’Antéchrist, c’est la manière dont il apparaîtra à la vue du monde. En effet, tous se focalisant sur la présentation de cette bête monstrueuse aux « dix cornes » qui « dévorait » et « foulait aux pieds ce qui restait » et le parallèle avec la description redoutable qu’en fait Saint Jean, dans son Apocalypse, au chapitre XIII versets 1et 2. Cependant, Daniel dit :

« Après cela je regardais dans cette vision nocturne, et voici, il y avait une quatrième bête (empire romain) terrible, et étonnante, et extraordinairement forte : elle avait de grandes dents de fer ; elle dévorait, mettait en pièces et foulait aux pieds ce qui restait ; elle différait des autres bêtes que j’avais vues avant elle, et elle avait dix cornes. Je considérais les cornes, et voici, une autre petite corne sortit du milieu d’elles ; (…) » (Daniel VII, 7-8)

     Les mots « petite corne » de Daniel font contraste avec les « dix cornes » qui « dévore » et « foule aux pieds ». Elle désigne une puissance d’abord insignifiante qui surgit des « dix cornes » mais qui croîtra très rapidement. Appliquée aux affaires mondiales et à leur gestion, elle signifie que l’Antéchrist, lorsqu’il interviendra, proposera des solutions de nature à emporter l’adhésion et l’émerveillement du monde. C’est de cette manière qu’après des débuts humbles son influence prendra des proportions démesurées. Doté de capacités exceptionnelles et revêtu de la puissance démoniaque qui l’habite, il deviendra un personnage redoutable.

(A suivre…si Dieu veut)

René Pellegrini

 

(1) Ne pas confondre l’Antéchrist émanation de la bête à dix cornes, issu de la mer (élément instable) ou agitation des peuples, avec le faux prophète (qui n’a que deux cornes) issu de la terre, un élément plus stable. Quant à l’Antéchrist nous savons par la prophétie de Jacob sur ses douze fils qu’il sera de la tribu de Dan, et par le Message prophétique et apocalyptique de la Salette qu’il naîtra d’une fausse vierge juive.

 


 

Introduction à l'histoire des Patriarches - 10 : Le départ du pays natal - 4

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 10   LE DEPART DU PAYS NATAL – 4 (Genèse, XI, 27 – XII, 5)        Mais par cette stabili...