LA ROYAUTE UNIVERSELLE DE
JESUS-CHRIST - 13
MON
ROYAUME N’EST PAS DE CE MONDE - 1
Avant
de poursuivre sur le thème de ce dossier, on s’arrêtera un instant sur cette
affirmation de Jésus-Christ « Mon royaume n’est pas de ce monde »
(St Jean XVIII, 36) qu’utilisent l’immense majorité des Catholiques (clercs et
laïcs) et le monde chrétien en général, pour tenter de justifier un règne
exclusivement spirituel, circonscrit à l’intérieur des âmes et, par conséquent,
accréditer l’idée d’une pratique de la foi chrétienne dans la sphère privée.
Attitude arrangeant particulièrement bien l’Etat républicain et tous les
ennemis de la civilisation chrétienne, et lui facilitant la propagation de sa
religion laïque (car c’en est une) (1)
qui, pour sa part, dans la mise en œuvre de ses pratiques et de ses projets
citoyens, ne se privera pas de continuer à être influencée par la sève
nourricière morale, spirituelle, politique et sociale de la judéo-maçonnerie et
des sectes lucifériennes, ennemies du Christianisme en général, et du
catholicisme en particulier. Il n’y a plus que les lobotomisés par les média
pour s’en laisser compter, ou ne pas s’en rendre compte. Cette affirmation du
Christ est souvent couplée avec « Rendez donc à César ce qui est à
César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (St Luc XX, 25) déjà
traitée.
Par
cette réponse à Pilate que voulait dire exactement Jésus ? Que voulait-il lui
faire comprendre ? Quel est le sens de cette déclaration
évangélique ? Plusieurs choses :
- D’abord, que sa
royauté est en conformité avec sa Personne, avec son
image. Elle n’est pas une royauté selon ce monde avec ses
travers, ses limitations dans la durée, ses frontières pour la borner. Elle est
comme Lui-même : infinie, éternelle. Dieu étant roi de toute éternité, sa
royauté pour être accréditée ne dépend pas d’une acclamation du peuple, d’un
suffrage universel, d’un vote, d’un plébiscite comme le montre suffisamment
l’attitude de Jésus envers les Juifs se méprenant sur la puissance et
l’autorité de la Personne de Jésus, et sur la mission temporelle du
Messie :
« Et Jésus,
ayant connu qu’ils devaient venir pour l’enlever pour le faire roi, s’enfuit de
nouveau sur la montagne tout seul.» (St Jean VI, 15)
Pourtant bien intentionnés, on remarque toutefois la méprise des Juifs
concernant la véritable identité et prérogative de Jésus. Ce sont les dignités
et les grandeurs terrestres telles que l’esprit du monde les conçoit et veut se
les procurer, que fuit le Christ. Pour être roi, Jésus n’a nul besoin d’une
investiture par les Juifs. D’ailleurs, pourquoi vouloir faire Roi celui qui
l’est déjà, et exerce cette royauté de toute éternité, sans devoir recourir à
un quelconque mandat populaire juif…ou d’ailleurs ?
- Ensuite, je ne suis pas, Pilate, un
roi ordinaire, politique et mondain selon
tes critères de la royauté. Je n’ai pas besoin, comme César et
toi-même, de soldats pour protéger mon statut social, mon royaume et ma royauté
contre des tentatives de renversement car :
« Mon
royaume n’est pas DE ce monde »
car, si cela avait été le cas : « si mon
royaume était DE ce monde, mes serviteurs
combattraient certainement pour que je ne fusse point livré aux Juifs ;
mais je l’assure, mon royaume n’est PAS D’ICI. » (St
Jean XVIII, 36)
On
observera que dans sa réponse Jésus ne dit pas « Mon royaume n’est pas dans ce monde » mais
il dit : « Mon royaume n’est pas DE ce monde »
Il dit
aussi : « Mon royaume n’est PAS D’ICI. »
et pas : « Mon
royaume n’est pas ici. »
Comme
le fait remarquer Saint Augustin en accord avec Saint Jean XVIII, 33-38, sur le
lieu d’existence de ce royaume :
« Il est vraiment sur terre jusqu’à la fin du monde ;
l’ivraie s’y trouve mêlée avec le bon grain jusqu’à la moisson, et cependant il
n’est PAS DE CE MONDE,
parce qu’IL EST DANS CE MONDE comme dans un lieu d’exil ».
(La chaîne d’or, St Thomas d’Aquin – Livre XVI)
- Enfin, Je ne suis pas
un Roi comme ceux du monde qui
peuvent se tromper ou être trompés car « Je suis la voie, la vérité et la vie. »
(St Jean XIV, 6)
Ils
peuvent aussi se révéler cruels, méchants, insensés, tyranniques, orgueilleux,
alors que Moi : « (…) je suis
doux et humble de cœur. » (St Matthieu XI, 29), se montrer inabordables, mais Moi
je ne rejette pas celui qui vient vers moi « (…) celui qui vient à moi, je ne le
jetterai pas dehors. » (St Jean VI, 37)
Jésus
est bien roi, comme il l’affirmera à Pilate, mais pas selon la perception
naturaliste et mondaine que celui-ci se fait des détenteurs du pouvoir et de
l’autorité royale : fruit de son éducation, comme de celle de bon nombre
de croyants catholiques, ou pas, se méprenant sur l’exercice de l’autorité et
du pouvoir des gouvernants (rois ou présidents).
Jésus
traite ici, non la question d’une simple compétence spirituelle de sa royauté
mais d’où cette royauté émane : c’est la
question de L’ORIGINE de cette royauté « pas de ce
monde, pas d’ici »
qu’il met en exergue en disant : « Mon royaume n’est pas DE ce
monde. » comme il le fera remarquer à Pilate (prochain article)
et non que son royaume n’est pas dans ce monde, Lui roi et vrai Maître de tout
l’univers visible et invisible depuis sa fondation.
De
même que ses fidèles disciples, tous les jours, et jusqu’à la fin du monde,
sont à l’œuvre dans ce monde, familialement, socialement,
politiquement, etc., sans être de ce monde, ni modelés par son esprit
mais, selon le degré de réceptivité et les dispositions d’âmes de chacun, pour
y agir et le façonner moralement, spirituellement et intellectuellement selon
les prescriptions et l’esprit de leur Maître et Seigneur.
L’origine du royaume de Jésus-Christ étant en dehors de ce monde, il ne nécessite pas d’être
défendu par des « serviteurs ». Par contre s’il tirait son origine de ce monde, s’il avait reçu son
investiture de ce monde « mes serviteurs auraient combattu pour que je ne fusse point
livré aux Juifs. » comme le ferait normalement, d’ailleurs, les serviteurs
de tout royaume tirant son origine de ce monde.
Etant dans ce monde « comme le
bon grain au milieu de l’ivraie » afin de bien œuvrer dans toutes les
composantes de la vie sociale, selon les opportunités du temps et des
circonstances, les disciples du Christ s’efforcent d’appliquer et d’enseigner
pour la gloire de Dieu, dans la cité et dans leur vie de tous les jours, les
préceptes moraux et sociaux de ce royaume, les seuls qui permettent d’assurer
le bien commun temporel véritable et le salut du plus grand nombre.
(A
suivre…« Mon royaume n’est pas de ce monde – 2 »…si Dieu veut)
René Pellegrini
(1) Religion laïque
avec ses ''saints'' du Panthéon, ses dogmes imprescriptibles (Droits de l’homme
sans Dieu - Liberté, Egalité, Fraternité – Laïcité - Démocratie) ses
cérémonies, ses fêtes, ses images ''pieuses'', etc.
- C’est moi qui mets en
MAJUSCULES dans le texte.