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mercredi 2 novembre 2022

Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge - 1 : Introduction


TRAITE DE LA VRAIE DEVOTION A LA SAINTE VIERGE – 1

 

INTRODUCTION

 

1 – C’est par la Très Sainte Vierge que Jésus-Christ est venu au monde, et c’est aussi par elle qu’il doit régner dans le monde.

2 – Marie a été très cachée dans sa vie : c’est pourquoi elle est appelée par le Saint-Esprit et l’Eglise Alma Mater : Mère cachée et secrète. Son humilité a été si profonde qu’elle n’a point eu sur la terre d’attrait plus puissant et plus continuel que de se cacher à elle-même et à toute créature, pour n’être connue que de Dieu seul.

3 – Dieu, pour l’exaucer dans les demandes qu’elle fit de la cacher, appauvrir et humilier, a pris plaisir à la cacher dans sa conception, dans sa naissance, dans sa vie, dans ses mystères, dans sa résurrection et assomption, à l’égard de presque toute créature humaine. Ses parents mêmes ne la connaissaient pas ; et les anges se demandaient souvent les uns aux autres : Quae est ista ? (Cantique VIII,5). Qui est celle-là ? Parce que le Très-Haut la leur cachait ; ou, s’il leur en découvrait quelque chose, il leur en cachait infiniment davantage.

4 – Dieu le Père a consenti qu’elle ne fit point de miracle dans sa vie, du moins qui éclatât, quoiqu’il lui en eut donné la puissance. Dieu le Fils a consenti qu’elle ne parlât presque point, quoiqu’il lui en eut communiqué sa sagesse. Dieu le Saint-Esprit a consenti que ses Apôtres et ses Evangélistes n’en parlassent que très peu et qu’autant qu’il était nécessaire pour faire connaître Jésus-Christ, quoiqu’elle fut son Epouse fidèle.

5 – Marie est l’excellent chef-d’œuvre du Très-Haut, dont il s’est réservé la connaissance et la possession. Marie est la Mère admirable du Fils, qu’il a pris plaisir à humilier et à cacher pendant sa vie, pour favoriser son humilité, la traitant fu nom de femme, mulier, comme une étrangère, quoique dans son cœur il l’aimait et l’aimât plus que tous les anges et les hommes. Marie est la fontaine scellée et l’Epouse fidèle du Saint-Esprit, où il n’y a que lui qui entre. Marie est le sanctuaire et le repos de la Sainte Trinité, où Dieu est plus magnifiquement et divinement qu’en aucun lieu de l’univers, sans excepter sa demeure sur les chérubins et les séraphins ; et il n’est pas permis à aucune créature, quelle pure qu’elle soit, d’y entrer sans un grand privilège.

6 – Je dis avec les saints : la divine Marie est le paradis terrestre du Nouvel Adam, où il s’est incarné par l’opération du Saint-Esprit, pour y opérer des merveilles incompréhensibles. C’est le grand et divin monde de Dieu, où il y a des beautés et des trésors ineffables. C’est la magnificence du Très-Haut, ou il a caché, comme dans son sein, son Fils unique, et en lui tout ce qu’il y a de plus excellent et précieux. Oh ! oh ! que de choses grandes et cachées ce Dieu puissant à faites en cette créature admirable, comme est elle-même obligée de le dire, malgré son humilité profonde : Fecit mihi magna qui potens est (St Luc I,49 (1). Le monde ne les connaît pas, parce qu’il en est incapable et indigne.

7 – Les saints ont dit des choses admirables de cette sainte cité de Dieu ; et ils n’ont jamais été plus éloquents et plus contents, comme ils l’avouent eux-mêmes, que quand ils en ont parlé. Après cela, ils s’écrient que la hauteur de ses mérites, qu’elle a élevés jusqu’au trône de la Divinité, ne se peut apercevoir ; que la largeur de sa charité, qu’elle a plus étendue que la terre, ne se peut mesurer ; que la grandeur de sa puissance, qu’elle a jusque sur un Dieu même, ne peut se comprendre ; et, enfin, que la profondeur de son humilité et de toutes ses vertus et ses grâces, qui sont un abîme, ne se peut sonder. O hauteur incompréhensible ! O largeur ineffable ! O grandeur démesurée ! O abîme impénétrable !

8 – Tous les jours, d’un bout de la terre à l’autre, dans le plus haut des cieux, dans le plus profond des abîmes, tout prêche, tout publie l’admirable Marie. Les neuf chœurs des anges, les hommes de tous sexes, âges, conditions, religions, bons et mauvais, jusqu’aux diables, sont obligés de l’appeler bienheureuse, bon gré, mal gré, par la force de la vérité. Tous les anges dans les cieux lui crient incessamment, comme dit saint Bonaventure : Sancta, sancta, sancta Maria, Dei Genitrix et Virgo (2); et lui offrent millions de millions de fois tous les jours la Salutation des anges : Ave, Maria, etc., en se prosternant devant elle, et lui demandant pour grâce de les honorer de quelques-uns de ses commandements. Jusqu’à saint Michel qui, dit saint Augustin, quoique le prince de toute la cour céleste, est le plus zélé à lui rendre et à lui faire rendre toutes sortes d’honneurs, toujours en attente pour avoir l’honneur d’aller, à sa parole, rendre service à quelqu’un de ses serviteurs.

9 – Toute la terre est pleine de sa gloire, particulièrement chez les chrétiens où elle est prise pour tutélaire et protectrice en plusieurs royaumes, provinces, diocèses et villes. Plusieurs cathédrales consacrées à Dieu sous son nom. Point d’Eglise sans autel en son honneur : point de contrée ni canton où il n’y ait quelqu’une de ses images miraculeuses, où toutes sortes de maux sont guéris et toutes sortes de biens obtenus. Tant de confréries et congrégations en son honneur ! tant de religion sous son nom et sa protection ! tant de confrères et de sœurs de toutes confréries et tant de religieux et religieuses de toutes les religions qui publient ses louanges et qui annoncent ses miséricordes ! Il n’y a pas un petit enfant qui, en bégayant l’Ave Maria, ne la loue ; il n’y a guère de pécheurs qui, en leur endurcissement même, n’aient en elle quelque étincelle de confiance ; il n’y a pas même de diable dans les enfers qui, en la craignant, ne la respecte.

10 – Après cela, il faut dire, en vérité, avec les saints : De Maria nunquam satis (3). On n’a point encore assez loué, exalté, honoré, aimé et servi Marie. Elle mérite encore plus de louanges, de respects, d’amours et de services.

11 – Après cela, il faut dire avec le Saint-Esprit : Omnis gloria ejus filiae Regis ab intus (4): Toute la gloire de la fille du Roi est au dedans : comme si la gloire extérieure que lui rendent à l’envi le ciel et la terre n’était rien, en comparaison de celle qu’elle reçoit au dedans par le Créateur, et qui n’est point connue des petites créatures qui ne peuvent pénétrer le secret des secrets du Roi.

12 – Après cela, il faut nous écrier avec l’Apôtre : Nec oculus vidit, nec auris audivit, nec in cor hominis ascendit (I Corinthiens II, 9 (5) : Ni l’œil n’a pas vu, ni l’oreille n’a entendu, ni le cœur de l’homme n’a compris les beautés, les grandeurs et excellences de Marie, le miracle des miracles de la grâce, de la nature et de la gloire. Si vous voulez comprendre la Mère, dit un saint, comprenez le Fils. C’est une digne Mère de Dieu : Hic taceat omnis lingua : Que toute langue demeure muette ici.

13 – Mon cœur vient de dicter tout ce que je viens d’écrire, avec une joie particulière, pour montrer que la divine Marie a été inconnue jusqu’ici, et que c’est une des raisons pourquoi Jésus-Christ n’est point connu comme il doit être. Si donc, comme il est certain, la connaissance et le règne de Jésus-Christ arrivent dans le monde, ce ne sera qu’une suite nécessaire de la connaissance et du règne de la Très Sainte Vierge, qui l’a mis au monde la première fois et le fera éclater la seconde.

 Saint Louis-Marie Grignon de Montfort

(1) « Parce que celui qui est puissant a fait en moi de grandes choses »

(2) Sainte, sainte, sainte Marie, Mère de Dieu et Vierge

(3) Jamais assez de (louer…) Marie

(4) Toute la gloire de la fille du roi est au dedans

(5) « (…) Ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a point entendu, et ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment. » 

(A suivre, en commençant par les fausses dévotions, si Dieu veut)

 

NOTE PERSONNELLE :

     Il y a beaucoup de sites et de blogues dédiés à la Sainte Vierge, et c’est une bonne chose puisqu’elle occupe une place très importante dans l’œuvre du salut et dans les évènements de la fin des temps. Cependant, de nos jours, les fausses dévotions pullulent, et le saint nous permet de nous protéger de l’illusion. De plus, connaissant la pureté et la sainteté de Marie, il est malvenu sur certains sites de présenter des images qui ne contribuent pas à honorer sa pureté et sa sainteté ou contradictoires. Il faut être cohérent avec ce que l’on est censé donner en exemple ou vouloir honorer ou exalter. Ce traité devrait inciter à mettre en harmonie la pratique d’une vraie dévotion avec le désir de la prolonger avec des images qui ont un rapport exclusif avec Notre Sainte Mère, dans un souci d’édification à la pureté, qui invitent à l’imiter. Et, parfois, certaines images ne vont pas dans ce sens. Gardons bien à l’esprit qu’en suivant ses exemples on ne s’égare pas. 

 

René Pellegrini

Mon blogue : https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/les-propheties-sur-la-france-2.html

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vendredi 30 septembre 2022

Qui aime Jésus-Christ croit à toutes ses paroles - 2

 

 

QUI AIME JESUS-CHRIST CROIT A TOUTES SES PAROLES – 2

 

     La corruption des moeurs, voilà la source d’où sont sortis et sortent tous les jours tant de livres, de systèmes impies : matérialisme, indifférentisme, panthéisme, déisme, naturalisme. Les uns nient l’existence de Dieu, d’autres s’en prennent à la Providence, affirmant que Dieu, après avoir créé les hommes, les oublie, n’ayant cure s’ils aiment leur Créateur ou l’offensent, s’ils méritent une récompense ou un châtiment. D’autres encore nient la divine bonté et soutiennent que Dieu a créé un grand nombre d’âmes pour l’enfer, les poussant lui-même à pécher afin qu’elles se damnent et qu’elles aillent le maudire à jamais dans les flammes éternelles. 

     Oh ! Ingratitude et malice des hommes ! Dieu, dans sa miséricorde, les a créés afin de les rendre heureux à jamais dans le ciel ; il les a comblés de lumières, de bienfaits, de grâces pour leur assurer l’acquisition de la vie éternelle ; dans ce même but, il les a rachetés avec tant d’amour, au prix de si grandes souffrances ! Et eux travaillent à ne rien croire pour suivre leurs passions, sans retenue. Mais non, malgré leurs efforts, ils n’arriveront jamais, les malheureux, à se débarrasser des remords de leur conscience coupable et de la peur des divines vengeances.

     J’ai publié dernièrement sur cette matière un livre intitulé : Vérité de la foi. J’y démontre avec clarté l’inconsistance de tous les systèmes des incrédules modernes. Ah ! S’ils se libéraient de leurs vices et s’appliquaient à aimer Jésus-Christ, certes, ils ne mettraient plus en doute les dogmes de la foi, et croiraient fermement à toutes les vérités que Dieu a révélées. 

     Celui qui aime Jésus-Christ du fond du coeur tient toujours devant ses yeux les maximes éternelles et en fait la règle de sa conduite. Celui qui aime Jésus-Christ, oh ! Comme il comprend bien cette parole du Sage : « Vanité des vanités, tout n’est que vanité. » (Ecclésiaste I, 2). Oui, toute grandeur terrestre n’est que fumée, fange et tromperie ; le seul bien, le seul bonheur d’une âme est d’aimer son Créateur et d’en accomplir la volonté ; nous ne sommes que ce que nous sommes devant Dieu ; il ne sert de rien de gagner le monde entier si on perd son âme ; tous les biens terrestres ne peuvent remplir notre coeur. Dieu seul le contente ; en résumé, il faut tout quitter pour tout gagner. 

     La charité croit tout. Sans aller jusqu’à cette impiété qui veut ne croire à rien pour se livrer au vice sans frein et sans remords, il y a des chrétiens qui ont la foi, mais une foi qui n’est guère vivace. Ils croient aux mystères : à la Trinité, à la Rédemption, aux sacrements, à d’autres vérités révélées, mais ils n’admettent pas pleinement l’Evangile. Jésus-Christ a dit : « Bienheureux les pauvres, bienheureux les affligés, bienheureux ceux qui se mortifient, bienheureux ceux qui sont persécutés, décriés et maudits par les hommes » (St Luc VI, 2 ; Matthieu V, 5-11). Ainsi parle Jésus-Christ dans l’Evangile. Peut-on dire qu’ils croient à ce livre sacré ceux qui disent : Bienheureux qui a de l’argent, bienheureux qui n’a rien à souffrir, bienheureux qui se divertit, malheureux qui est persécuté et maltraité ? Que penser de ceux qui tiennent ce langage ? Qu’ils ne croient pas à l’Evangile  ou qu’ils n’y croient pas entièrement. Celui qui a une foi totale, regarde comme un bonheur pour lui et comme une faveur divine d’être pauvre en ce monde, d’être malade, mortifié, méprisé et maltraité par les hommes. Ainsi croit, ainsi parle celui qui accepte toutes les paroles de l’Evangile et possède un véritable amour pour Jésus-Christ. »  

(Extrait de « La pratique de l’amour envers Jésus-Christ – Chapitre XV) 

(Saint Alphonse de Liguori)

  

René Pellegrini


dimanche 25 septembre 2022

Qui aime Jésus-Christ croit à toutes ses paroles - 1


QUI AIME JESUS-CHRIST CROIT A TOUTES SES PAROLES – 1

     Un ami ajoute foi à tout ce que dit son ami. Aussi, plus est grand l’amour d’une âme envers Jésus-Christ et plus sa foi est inébranlable est vive.

     En voyant le Rédempteur mourir sur la croix, sans l’avoir mérité, en considérant sa patience dans les supplices, le bon larron se prit à l’aimer ; et bientôt dans son coeur ouvert par cet amour, la lumière de Dieu pénétra, et il crut : il crut que Jésus était vraiment le Fils de Dieu, et il le pria de se souvenir de lui quand il serait dans son royaume.

     Sans doute, la foi est le fondement sur lequel repose la charité ; mais la charité, à son tour, perfectionne la foi. Plus sera parfait notre amour pour Dieu, plus aussi notre foi sera parfaite. Grâce à la charité, on croit, non plus avec l’intelligence seule, mais aussi avec la volonté. Il en est qui ne croient qu’avec leur esprit, mais leur coeur se dérobe : ce sont les pécheurs ; ils savent bien que les enseignements de la foi sont la vérité, mais ils se refusent à vivre suivant les divins préceptes. Leur foi est bien faible : si elle était vive, ils verraient dans la grâce divine un bien plus grand que tout bien, et dans le péché, qui nous prive de la grâce, un mal pire que tout mal, et ce serait certainement la conversion. Pourquoi donc préfèrent-ils à Dieu les misérables biens d’ici-bas ? La cause en est ou dans leur manque de foi ou dans leur foi par trop faible. Tout autre chose est de croire, non plus avec son esprit seul, mais aussi avec sa volonté, une volonté remplie d’amour pour le Dieu qui nous révèle la vérité : non seulement on croit, mais en croit volontiers, mais on est heureux de croire ; c’est la foi parfaite qui nous porte à conformer notre vie à nos convictions.

     D’où vient l’insuffisance de la foi chez ceux qui vivent dans le péché ? Elle n’a point pour origine l’obscurité de la foi. Sans doute, les mystères révélés restent obscurs et impénétrables : Dieu l’a voulu ainsi pour rendre la foi méritoire. Cependant, les motifs de crédibilité nous rendent si évidente l’autorité divine sur laquelle s’appuient nos croyances que refuser notre adhésion serait, non seulement imprudence, mais impiété et folie. La faiblesse de la foi, chez beaucoup, vient d’ailleurs : à savoir des défaillances de leur conduite. Celui qui renonce à l’amitié de Dieu pour n’avoir pas à se priver des plaisirs défendus, voudrait qu’il n’y eût ni loi pour les interdire ni châtiment pour les punir. Il s’applique d’abord à fuir la pensée des vérités éternelles : mort, jugement, enfer, justice de Dieu. Ces vérités, néanmoins, l’épouvantent et troublent ses joies coupables : il s’ingéniera donc à chercher des objections plus ou moins spécieuses pour arriver à une persuasion plus ou moins sincère qu’il n’existe ni âme, ni Dieu, ni enfer. Ainsi, il pourra vivre et mourir comme l’animal, sans loi ni raison.

(A suivre…« Qui aime Jésus-Christ croit à toutes ses paroles – 2 »…si Dieu veut)

 (La pratique de l’amour, de Saint Alphonse de Liguori)


René Pellegrini

vendredi 23 septembre 2022

Le modernisme - 1 : Le combat contre le modernisme - 1


Pape Benoît XV (Pontificat 1914-1922)

LE MODERNISME - 1

 

LE COMBAT CONTRE LE MODERNISME - 1

     La Franc-maçonnerie spiritualiste ayant infiltrée l’Eglise catholique, a constitué en son sein un réseau dont l’esprit moderniste a infecté le catholicisme dans sa théologie et sa philosophie, et mis sous son contrôle la hiérarchie ecclésiastique. Cette tumeur qui ronge l’Eglise ne peut être raisonnablement combattu qu’en s’alimentant et en se formant sur une saine philosophie.

     Avant d’aborder la philosophie chrétienne et ses 24 thèses thomistes un avant-propos sur le modernisme.      

     Pour ce faire, en alternance avec « le modernisme » et « l’excellence de la philosophie chrétienne » une série d’articles consacrés aux 24 thèses philosophiques de Saint thomas d’Aquin tenu en grande estime dans l’Eglise catholique, comme l’atteste l’approbation du Pape Benoît XV adressée :

     « A Notre cher Fils Edouard Hugon, religieux Dominicain, docteur et professeur de théologie au Collège Angélique de Rome  

     « Cher Fils, Salut et Bénédiction apostolique. L’obligation sainte et salutaire qui s’impose aux écoles catholiques où l’on forme à la science de la philosophie et de la théologie la jeunesse du sanctuaire, c’est de prendre pour maître suprême saint Thomas d’Aquin. Tout ce qui fut établi, à ce sujet, avec tant de sagesse par Nos prédécesseurs, en particulier par Léon XIII et Pie X, d’heureuse mémoire, doit être maintenu et inviolablement observé.

     Mais nous estimons que c’est aussi une œuvre très opportune de faire sortir, pour ainsi dire, le Docteur Angélique de l’enceinte de l’Ecole, pour lui permettre de rayonner au dehors et de projeter la lumière presque divine de son génie sur tous ceux qui veulent approfondir notre religion. Il est certain que les modernistes n’ont pu s’écarter si loin de la foi et s’égarer en tant d’opinions diverses, que parce qu’ils ont négligé les principes et la doctrine de saint Thomas.

     C’est pourquoi vous avez eu un dessein excellent d’exposer, sous la guide d’un tel maître, les vérités de la foi chrétienne et nos mystères les plus augustes, pour l’utilité surtout des laïques, en employant un genre d’écrire adapté aux esprits qui n’ont pu s’initier aux études et aux méthodes usitées dans les écoles.

     Nous sommes heureux que vos volumes, dans lesquels vous avez embrassé à peu près tout l’ensemble de la théologie, obtiennent, dans l’appréciation des juges compétents, un plein succès à cause, de leur mérite spécial, qui est, d’une part d’éclairer et de défendre les dogmes du salut, et, d’autre part d’exciter les pieux sentiments de la religion. Comme il n’y a pas de piété véritable que celle qui s’épanouit après s’être alimentée  en quelque sorte à la racine de la saine théologie, c’est aussi l’excellence des livres théologiques d’allumer dans les lecteurs l’amour de la piété. Il Nous est très agréable de pouvoir vous décerner cet éloge, en formant le vœu que votre travail soit profitable à un grand nombre d’âmes.

     Pour vous, cher Fils, outre les fruits abondants de votre œuvre, attendez encore de Dieu la récompense très abondante. Comme gage de ces faveurs et comme témoignage de Notre maternelle bienveillance, Nous vous accordons, très affectueusement, la bénédiction apostolique.

     Donné à Rome, auprès de Saint-Pierre, le 5 mai 1916, de Notre Pontificat, la deuxième année. BENOIT XV, Pape »

     A la lecture de ce texte on comprend la raison de la vigueur avec laquelle les Papes n’ont cessé d’ordonner de suivre l’enseignement de saint Thomas dans les études théologiques et philosophiques pour éviter de « s’écarter si loin de la foi » et pourquoi les modernistes, à l’intérieur de l’Eglise, se sont toujours efforcés, sinon de le combattre ouvertement, au moins de mettre son enseignement sous le boisseau.

(A suivre…« Le combat contre le modernisme – 2 »…si Dieu veut)

René Pellegrini

- C’est moi qui mets en gras et souligne dans le texte.

 

Mis sur un autre blogue le 11 novembre 2014

 

 


vendredi 26 août 2022

Quelle attitude en temps de persécution et de privation de sacrements ? - 5 : La lettre de Monseigneur de Marboeuf


QUELLE ATTITUDE EN TEMPS DE PERSECUTION
     ET DE PRIVATION DE SACREMENTS ? – 5
  
LA LETTRE DE MONSEIGNEUR DE MARBOEUF

Monseigneur de Marboeuf, archevêque légitime de Lyon, écrivait, du fond de l’exil aux fidèles de son diocèse, au sujet de la privation des secours religieux.

Basse Saxe, le 6 décembre 1796

« Mes très chers frères,

     Si le malheur des temps vous prive d’assister au saint sacrifice de la messe et de participer aussi souvent que vous le désirez aux saints mystères, ne craignez point et ne vous découragez point pour cela ; vous n’y perdrez rien.

     Dieu verra avec complaisance que, malgré ces privations, vous conservez dans votre cœur la confiance et la fidélité que vous Lui devez ; Il entendra vos prières domestiques et les vœux que vous formerez pour le rétablissement de son culte ; il en sera touché et, en attendant les moments marqués par sa sagesse pour faire luire sur nous des jours plus sereins, Lui-même vous tiendra lieu de pasteur, de guide, de soutien ; Il répandra dans vos âmes une mesure abondante de grâces, de force, de constance pour vous mettre en état de résister à toutes les tentations de l’ennemi, et, dans le temps de la plus grande disette des secours extérieurs de la religion, IL vous fera recueillir intérieurement des trésors de bénédiction.

     Demeurez donc sans inquiétude dans la bergerie d’un si bon maître ; invoquez-Le avec confiance dans toutes vos nécessités et soyez certains que la nourriture spirituelle dont vous pouvez avoir besoin, en telle situation que vous vous trouviez, ne vous manquera jamais. Vous la recevrez immédiatement de la main de Dieu, lorsque le malheur des temps vous privera de l’usage des moyens qu’IL a établis pour être les canaux de sa grâce. »

 

René Pellegrini

 

 

lundi 18 juillet 2022

Le sacrement de pénitence sans ministre du Seigneur : Foi en Jésus-Christ et accepter sa croix

 

LE SACREMENT DE PENITENCE SANS MINISTRE DU SEIGNEUR : 

FOI EN JESUS-CHRIST ET ACCEPTER SA CROIX

     Les chrétiens qui ne vivent que de la foi ne vivent que par la foi. Si vous fûtes unis par ce lien aux ministres du Seigneur que vous respectez, consolez-vous : leur absence purifie et avive l’amitié qui vous unit. La foi nous rend présents ceux que nous aimons dans les rapports à notre salut, quelles que soient les distances et les chaînes qui les séparent de nous ; la foi nous donne des yeux si perçants que nous pouvons les voir quelque part qu’ils soient : quand ils seraient aux extrémités de la terre, où même que la mort les séparerait de nous. Rien n’est éloigné de la foi ; elle pénètre au plus profond de la terre, comme au plus haut des cieux. La foi est au-dessus des sens, et son empire est au-dessus du pouvoir des hommes. Qui peut nous ôter le souvenir ? Qui peut nous empêcher de nous présenter devant Dieu avec ceux que nous aimons ? Il ne suffit pas, mes chers enfants, de vous consoler sur l’absence des ministres du Seigneur, d’étancher les larmes que vous répandez sur leurs chaînes. Cette perte vous privant des sacrements et des consolations spirituelles, votre piété s’alarme ! Elle se voit isolée. Quelque légitime que soit votre désolation, n’oubliez pas que Dieu est votre père et que s’il permet que vous soyez privés des médiateurs qu’il avait établis pour dispenser ses mystères, il ne ferme pas pour cela les canaux de ses grâces et de ses miséricordes. Je vais vous les offrir comme les seules ressources auxquelles nous puissions recourir pour nous purifier. Lisez ce que je vais écrire avec les mêmes intentions que j’ai eues en écrivant : ne cherchons que la vérité et notre salut dans l’abnégation de nous-mêmes, dans notre amour pour Dieu et notre parfaite soumission à sa volonté.

     Vous connaissez l’efficacité des sacrements ; vous savez l’obligation qui nous est imposée de recourir au sacrement de pénitence pour nous purifier de nos péchés. Mais, pour profiter de ces canaux de miséricorde, il faut des ministres du Seigneur. Dans la position où nous sommes : sans culte, sans autel, sans sacrifice, sans prêtre, nous ne voyons que le ciel ! et nous n’avons plus de médiateur parmi les hommes !...Que cet abandon ne vous abatte point : la foi nous offre Jésus-Christ, ce médiateur immortel ; il voit notre cœur, il entend nos désirs, il couronne notre fidélité ; nous sommes, aux yeux de sa miséricorde toute-puissante, ce malade de trente-huit ans auquel il dit, pour le guérir, non de faire venir quelqu’un qui le jette dans la piscine, mais de prendre son lit et de marcher…

     Si les événements de la vie varient de même nos obligations : autrefois nous étions ces serviteurs qui avaient reçu cent talents : nous avions l’exercice paisible de notre religion. Actuellement, nous n’avons qu’un seul talent, qui est notre cœur : faisons-le fructifier et notre récompense sera égale à celle que nous aurions reçue si nous en avons fait fructifier davantage. Dieu est juste ; il ne demande pas de nous l’impossible ; mais parce qu’il est juste, il demande de nous la fidélité dans ce qui est possible. Plein de respect pour les lois divines et ecclésiastiques, qui nous appellent au sacrement de pénitence, je dois vous dire qu’il est des circonstances où ces lois n’obligent pas ; il est essentiel pour votre instruction et votre consolation que vous connaissiez bien ces circonstances afin de ne pas prendre votre propre esprit pour celui de Dieu.

     Les circonstances où ces lois n’obligent pas sont celles où la volonté de Dieu se manifeste pour opérer votre salut, sans l’intermédiaire des hommes. Dieu n’a besoin que de Lui pour nous sauver, quand Il le veut. Il est la source de la vie et il supplée à tous les moyens ordinaires qu’Il a établis pour opérer notre salut, par des moyens que sa miséricorde nous dispense selon nos besoins. C’est un père tendre qui, par des moyens ineffables, secourt ses enfants lorsque, se croyant abandonnés ils ne cherchent que Lui et ne soupirent que pour Lui.

     Si dans le cours de notre vie nous avions négligé le moindre des moyens que Dieu et son Eglise ont établis pour nous sanctifier, nous aurions été des enfants ingrats ; mais si nous allions croire que dans des circonstances extraordinaires nous ne pouvons nous passer même des plus grands moyens, nous oublierions et nous insulterions la sagesse divine, qui nous éprouve et qui, en voulant que nous en soyons privés, y supplée par son esprit.

     Pour vous exposer, mes chers enfants, votre règle de conduite avec exactitude, je vais rapprocher de votre situation les principes de la foi et quelques exemples de l’histoire de la religion, qui en développeront le sens et vous consoleront dans l’application que vous pourriez en faire.

     Il est de foi que le premier et le plus nécessaire de tous les sacrements est le baptême : il est la porte du salut et de la vie éternelle ; cependant, le désir, le vœu du baptême, suffit en certaines occasions : les catéchumènes qui étaient surpris par la persécution ne le recevaient que dans le sang qu’ils répandaient pour la religion. Ils trouvaient la grâce de tous les sacrements dans la confession libre de leur foi et ils étaient incorporés dans l’Eglise par le Saint-Esprit, lien qui unit tous les membres au chef.

     C’est ainsi que se sont sauvés les martyrs ; leur sang leur a servi de baptême : c’est ainsi que se sauveront tous ceux qui, instruits des mystères, désireront (selon la foi) de les recevoir, telle est la foi de l’Eglise : elle est fondée sur ce que saint Pierre dit : Qu’on ne peut refuser l’eau du baptême à ceux qui ont reçu le Saint-Esprit.

     Quand on a l’esprit de Jésus-Christ, quand, par amour pour lui, nous sommes exposés à la persécution, privés de tout secours, accablés des chaînes de la captivité, quand on nous conduit à l’échafaud, nous avons alors tous les sacrements dans la Croix. Cet instrument de notre rédemption renferme tout ce qui est nécessaire pour notre salut.

     La tradition de l’Eglise dans ses plus beaux siècles, confirme cette vérité dogmatique. Les fidèles qui ont désiré les sacrements, les confesseurs et les martyrs, ont été sauvés sans le baptême et sans aucun sacrement lorsqu’ils ne pouvaient les recevoir. D’où il est aisé de conclure que nul sacrement n’est nécessaire dès qu’il est impossible de le recevoir : et cette conclusion est la foi de l’Eglise

     Saint Ambroise regardait le pieux empereur Valentin comme un saint, quoiqu’il fût mort sans le baptême, qu’il avait désiré mais qu’il n’avait pu recevoir. C’est le désir, c’est la volonté qui nous sauve : « Dans ce cas, dit ce saint docteur de l’Eglise, celui qui ne reçoit pas le sacrement de la main des hommes, le reçoit de la main de Dieu. Celui qui n’est pas baptisé par les hommes l’est par la piété, l’est par Jésus-Christ »

     Ce que nous dit du baptême ce grand homme, disons-le de tous les sacrements, de toutes les cérémonies et de toutes les prières dans les moments actuels.

     Celui qui ne peut se confesser à un prêtre, mais qui ayant toutes les dispositions nécessaires au sacrement, le désire et en forme le vœu ferme et constant, entend Jésus-Christ qui, touché et témoin de sa foi, lui dit ce qu’il dit autrefois à la femme pécheresse : Allez, il vous est beaucoup pardonné parce que vous avez beaucoup aimé.

     Saint Léon dit que l’amour de la justice contient toute l’autorité apostolique ; en cela il exprime la loi de l’Eglise. L’application de cette maxime a lieu pour tous ceux qui, comme nous, sont privés du ministère apostolique par la persécution qui éloigne ou incarcère les vrais ministres de Jésus-Christ, dignes de la foi et de la piété des fidèles. Elle a lieu surtout si nous sommes frappés par la persécution : la croix de Jésus-Christ ne laisse point de tache quand on l’embrasse et qu’on la porte comme il faut. Ici, au lieu de raisonnements, écoutons le langage des saints. Les confesseurs et les martyrs d’Afrique, écrivant à saint Cyprien, disaient hardiment qu’on revenait la conscience pure et nette des tribunaux où l’on avait confessé le nom de Jésus-Christ ; ils ne disaient pas qu’on y allait avec une conscience pure et nette, mais qu’on en revenait avec une conscience pure. Rien ne fait taire les scrupules comme la croix !

NOTA BENE :

- La lettre ne comportant que le titre CONSOLATIONS, c’est moi qui mets les sous-titres lors de chaque partie publiée.

 

René Pellegrini

Introduction à l'histoire des Patriarches - 10 : Le départ du pays natal - 4

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 10   LE DEPART DU PAYS NATAL – 4 (Genèse, XI, 27 – XII, 5)        Mais par cette stabili...