COMMENT FAIRE UNE BONNE MEDITATION ?
Cette publication sur la méditation suite
à plusieurs sollicitations sur ce thème.
Méditer c’est réfléchir avec
une certaine intensité sur une idée qui nous préoccupe et que l’on veut
réaliser. Difficulté : effort pour
discipliner son esprit et l’obliger à réfléchir
sur le sujet précis qui a été choisi.
Méditer est
une chose très nécessaire car : « Le
monde entier est plein de désolation, parce que personne ne réfléchit dans son
cœur ». (Jérémie XII, 11)
LES TROIS PHASES D’UNE BONNE
MEDITATION :
I - AVANT L’EXERCICE :
Ai-je observé
le SILENCE et le RECUEILLEMENT INTERIEUR, si nécessaire pour être
préparé ?
Avant de
commencer, ai-je considéré DIEU PRESENT et fait, de tout mon cœur l’ACTE
D’ADORATION.
II - DURANT L’EXERCICE (les 3 actes nécessaires)
Ai-je fait :
1 – l’ORAISON PREPARATOIRE ?
Elle consiste
à demander à Dieu Notre-Seigneur, que toutes mes intentions, toutes mes actions
et toutes mes opérations soient dirigées uniquement au service et à la louange
de sa divine Majesté. Par exemple :
« Mon Dieu, je vous remercie très humblement de
toutes les grâces que vous m’avez faites jusqu’ici. C’est encore par un effet
de votre bonté que je vois ce jour ; je veux aussi l’employer uniquement à
vous servir. Je vous en consacre toutes les pensées, les paroles, les actions
et les peines. Bénissez-les, Seigneur, afin qu’il n’y en ait aucune qui ne soit
animée de votre amour, et qui, ne tende à votre plus grande gloire. »
2 – LA COMPOSITION DE LIEU OU PREMIER
PRELUDE.
Si le sujet de
la méditation ou de la contemplation est une chose visible, comme les mystères
de Notre-Seigneur Jésus-Christ, ce prélude consistera à me représenter, à
l’aide de l’imagination, LE LIEU MATERIEL où se trouve l’objet que je veux
méditer ou contempler : par exemple, le temple, la montagne où est Jésus,
le Golgotha, ou Notre- Dame à Nazareth.
Si le sujet de
la méditation est une chose invisible, comme les péchés, la composition de lieu
sera de voir des yeux de l’imagination et de considérer mon âme emprisonnée
dans ce corps mortel et moi-même, c’est-à-dire mon corps et mon âme, dans cette
vallée de larmes, comme exilés parmi les animaux sans raison, c’est-à-dire nos
passions.
- Composition de lieu : une image pour fixer
l’attention et aide à nous remémorer (mémoire) les points, les idées, les faits
sur lesquels on veut réfléchir, méditer.
3 – LA DEMANDE OU SECOND PRELUDE ?
Il s’agit de
demander à Dieu, Notre-Seigneur, ce que je veux et ce que je désir en faisant
cette méditation.
Cette demande
doit être conforme au sujet de la méditation. S’il s’agit de la Résurrection,
par exemple, je demanderai la grâce de participer à la joie ineffable de
Jésus-Christ glorieux. S’il s’agit de la Passion, je demanderai la douleur, les
larmes, les souffrances, avec Jésus-Christ dans les tourments.
COLLOQUE EN FIN DE MEDITATION
Si le sujet de
méditation fut la Passion, me représentant Notre-Seigneur Jésus-Christ en croix devant moi, je lui
demanderai dans un colloque comment, étant le Créateur de toutes choses, il en
est venu jusqu’à se faire homme ; comment, possédant la vie éternelle, il
a daigné accepter une mort temporelle et la subir réellement pour mes péchés.
Puis, me considérant moi-même, je me demanderai ce que j’ai fait pour
Jésus-Christ, ce que je dois faire pour Jésus-Christ. Et, le voyant ainsi
attaché à la croix, je ferai les réflexions qui se présenteront à moi.
Durant cet
exercice de Méditation trois facultés de l’âme (mémoire, intelligence et
volonté) devront être sollicité.
COMMENT AI-JE EXERCE MA MEMOIRE :
1 – Me suis-je rappelé ce que j’avais à méditer ?
2 – Ai-je écarté le souvenir de toute chose étrangère ?
COMMENT AI-JE EXERCE MON INTELLIGENCE ?
(ENTENDEMENT)
1 - En utilisant le raisonnement : l’intelligence
réfléchie sur le fait, sur l’idée choisie pour en
comprendre : le sens, l’importance, la répercussion dans notre vie.
2 – Ai-je pris soin de tirer les conséquences
pratiques ? Ai-je reçu quelque lumière spéciale ? Faudrait-il que
j’en écrive quelques petites choses à mon usage ?
COMMENT AI-JE EXERCE MA VOLONTE ?
1 - Ai-je excité en moi les affections que la vérité
devait éveiller ?
2 - Ai-je pris des résolutions pratiques, concrètes,
lesquelles ? Comment pourrai-je les accomplir ? Que faut-il que j’en
écrive ?
3 – Durant la méditation, lorsque je me suis
intérieurement porté à m’adresser à Dieu ou à la Sainte Vierge, aux Anges, aux
Saints, me suis-je laissé aller à ces saintes impulsions, leur parlant avec
foi, respect et confiance ?
Ai-je pris la
position du corps la plus à propos pour pouvoir bien méditer ? Dans les
colloques, ai-je pris une attitude de plus grand respect ?
En terminant,
ai-je pris soin de résumer tout cela, et d’adresser au ciel mes remerciements
III – APRES L’EXERCICE DE
MEDITATION
Ai-je examiné la
manière dont j’ai fait la méditation en la repassant brièvement ?
A-t-elle été
bonne ? J’en remercierai Dieu ? Mauvaise ?...Pourquoi ?
Comment y remédier ? Je prendrai la résolution d’y pourvoir. Est-ce par ma
faute ?... J’en demanderai pardon et m’en corrigerai.
NOTA :
Lorsqu’il
s’agit de la méditation du matin, voir si le soir avant de m’endormir, j’ai
réfléchi un petit moment pour décider à quelle heure je me lèverai le lendemain
et si j’ai résumé en mon esprit la méditation à faire. Et de même si dès le
levé, j’ai occupé ma pensée du sujet de la méditation.
Ne pas se
décourager si, surtout les premiers jours, la méditation paraît aride. Le bon
Dieu voit vos efforts.
DUREE DE LA MEDITATION :
Elle devrait être d’une heure, et pas inférieure à une demi-heure si possible
(Annotation 12 du Livre des Exercices spirituels de Saint-Ignace de Loyola)
René Pellegrini