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lundi 9 janvier 2023

Introduction à l'histoire des Patriarches - 9 : Le départ du pays natal - 3


INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 9

 

LE DEPART DU PAYS NATAL – 3

(Genèse, XI, 27 – XII, 5)

 

     Epouvanté d’un pareil crime, redoutant la vengeance de ses dieux, Tharé alla trouver le roi et lui dénonça son fils. Le souverain fit amener Abram en sa présence et l’invita à adorer le feu, que les Chaldéens considéraient comme le principe de toutes choses. Mais le jeune homme s’y refusa énergiquement : « Pourquoi, demanda-t-il, n’adorez-vous pas plutôt l’eau, qui éteint le feu ? – ou le nuage, qui porte l’eau ? – ou le vent, qui dissipe le nuage ? – ou l’homme, qui résiste au vent ? » Et il confessa intrépidement sa foi dans le Dieu invisible, maître souverain de l’univers, exhortant tous les assistants à l’adorer, comme lui. Outré d’indignation, le roi ordonna de chauffer, pendant trois jours et trois nuits sans désemparer, le four de son palais : après quoi, en présence d’une foule immense, on y jeta Abraham, et avec lui son frère Aran, qui avait adhéré à sa foi. Mais Dieu protégea son serviteur que le feu n’osa toucher et qui sortit sain et sauf de la fournaise. Aran, au contraire, fut dévoré par les flammes, parce que – disent nos auteurs – son cœur n’adhérait pas entièrement à Dieu. A la suite de ce prodige, Abram devint l’objet de la considération générale et se retira dans la maison de son père. De nombreux serviteurs du roi s’attachèrent à lui et embrassèrent dès lors du culte du vrai Dieu (12). Quelle est la part de vérité et celle de la légende dans cette histoire ? Il est naturellement impossible de le dire. Certains voudraient n’y voir qu’une transposition à l’épisode des trois enfants dans la fournaise…En tout cas, le fait même de la persécution ne paraît pas contestable. Parmi les multiples témoignages que l’on peut évoquer, citons, en particulier, celui de l’historien Josèphe, dans ses Antiquités judaïques (13) ; celui de saint Jérôme, qui tient pour « vrai » (vera est traditio Hebracorum, dit-il) – qu’Abraham, ayant méprisé les idoles et confessé le Seigneur, fut miraculeusement préservé du feu dans lequel il avait été jeté (14) ; enfin et surtout celui de la Bible elle-même. Au IIe livre d’Esdras, Dieu est remercié d’avoir tiré Abraham du feu des Chaldéens : Domine Deus qui elegisti Abram, et eduxisti cum de igne Chaldacorum…(15). Et la version arabe de la Genèse dit d’Aran qu’il mourut, non pas dans le pays des Chaldéens, comme le fait la Vulgate, mais : dans la fournaise des Chaldéens.

     A la suite de cet épisode dramatique, Tharé, revenu sans doute à des sentiments orthodoxes, se résolut à émigrer sous un ciel plus clément. Il se mit en route, suivi d’Abram, de Saraï et de Lot, le fils d’Aran. Nachor, par contre, n’est pas mentionné dans ce départ, ni sa femme Melcha : il est probable qu’ils demeurèrent quelque temps encore en Chaldée. Plus tard, ils devaient rejoindre la tribu familiale à Charan et s’y fixer. Nous les retrouverons là quand il s’agira de marier Isaac.

     Le dessein de Tharé était d’atteindre la terre de Chanaan, c’est-à-dire la Palestine actuelle. Mais il ne pouvait, des bords du Bas-Euphrate, s’y rendre directement : la région qui sépare la Chaldée des rives du Jourdain, est, en effet, un désert, un des plus sévères du globe, et ses bêtes y auraient péri de faim. Il lui fallait suivre le tracé du « Croissant fertile », c’est-à-dire remonter d’abord vers le nord en longeant l’Euphrate, jusque vers le point où se trouve actuellement Damas, puis de là, redescendre vers le sud-ouest. La caravane se mit donc en marche. A petites journées elle atteignit Charan, point de passage, et peut-être marché important, situé dans la région de l’Anti-Taurus, sur un affluent de l’Euphrate, le Balikh.

     C’est un pays fort accueillant pour un nomade pasteur de troupeaux. Assez bien arrosée par quelques pluies et par les rivières, cette région a de l’herbe. Au printemps, la flore y est même somptueuse : des marguerites blanches, des tulipes de sang et des crocus jaunes y font un tapis moucheté ; les capriers agitent leurs touffes mauves, et de hautes hampes à bouquets roses surgissent de partout. Cette steppe odorante est riche dès que mai arrive, mais les troupeaux ne manquent jamais vraiment de pâture. Charan au creux de ses collines était sans doute comme aujourd’hui une bourgade aux maisons de briques peintes à la chaux, dont les minuscules coupoles (chacune recouvre une pièce) font comme un conglomérat de billes (16).

     Tharé trouva le site à son goût. La distance qui le séparait des Chaldéens était maintenant suffisante ; il jugea inutile de pousser plus loin et fixa ses tentes en cet endroit. Il y demeura jusqu’à sa mort, qui l’atteignit à l’âge de deux cent cinq ans.

(12) Le récit que nous venons de faire est tiré de divers écrits rabbiniques, mais surtout du Livre de la génération d’Adam, que l’on trouve au Dictionnaire des Apocryphe de Migne, I. II, col. 1111 et suiv. Le traducteur de cet ouvrage dit ici en note : « Abraham sauvé miraculeusement du four ardent à Ur en Chaldée, en récompense de sa foi…et le motif de sa condamnation, sont une tradition de la synagogue. Elle est consignée dans les livres anciens : la paraphrase chaldaïque de Jonathan, le Talmud, le Midrash-Rabba, le Midrash-Schokhertob. Elle revient souvent dans la liturgie de la synagogue. La mort d’Aran, telle qu’elle est racontée ici, est également la tradition constante de la synagogue, aussi bien que le moyen employé par Abraham pour amener son père à confesser lui-même l’impuissance des idoles, en lui disant que la grande avait brisé toutes les autres.» - Le tombeau d’Aran se voyait encore à Ur du temps de saint Jérôme. Le saint le dit lui-même à la fin de son traité : Sur l’emplacement et les noms des lieux hébreux.

(A suivre…si Dieu veut)

Don Jean de Monléon (O.S.B)

 

(13) I. I, c. 7

(14) Hier., c. 1005,1006

(15) IX, 7.

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dimanche 25 décembre 2022

La conjuration antichrétienne - 7 : Les deux civilisations - 7

Le sermon sur la montagne

LA CONJURATION ANTICHRETIENNE – 7 (PRET)

 

CHAPITRE I

LES DEUX CIVILISATIONS – 7

CHERCHEZ D’ABORD LE ROYAUME DE DIEU ET SA LUSTICE

 

     Notre-Seigneur n’avait-il pas dit lui-même :

« Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, le reste vous serez donné par surcroit.(2

     Ce n’était point-là une promesse d’ordre surnaturel, mais l’annonce des conséquences qui devaient sortir logiquement de la nouvelle orientation donnée au genre humain.

     De fait, ne voit-on pas que l’esprit de pauvreté et la pureté du cœur dominent les passions, sources de toutes les tortures de l’âme et de tous les troubles sociaux. La mansuétude, la pacification et la miséricorde produisent la concorde, font régner la paix entre les citoyens et dans la cité. L’amour de la justice, même traversé par la persécution et la souffrance, élève l’âme, ennoblit le cœur et lui procure les plus saines jouissances ; en même temps il élève le niveau moral de la société.

     Quelle société que celle où les Béatitudes évangéliques seraient placées sous les yeux de tous, comme but à poursuivre, et où seraient offerts à tous les moyens d’atteindre à la perfection et à la béatitude marquée par le sermon sur la montagne :

     Heureux ceux qui ont l’esprit de pauvreté !

     Heureux ceux qui sont doux !

     Heureux ceux qui pleurent !

     Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice !

     Heureux ceux qui sont miséricordieux !

     Heureux ceux qui ont le cœur pur !

     Heureux les pacifiques !

     Heureux ceux qui souffrent persécution pour la justice !

     L’ascension, je ne dirai point des âmes saintes, mais des nations, eut son point culminant au XIIIe siècle. Saint François d’Assise et saint Dominique, avec leurs disciples saint Louis de France et sainte Elisabeth de Hongrie, accompagnés et suivis de tant d’autres, maintinrent quelque temps le niveau qui avait été atteint par l’émulation qu’avaient excitée dans les âmes les exemples de détachement des choses de ce monde, de charité pour le prochain et d’amour de Dieu qu’avaient donnés tant d’autres saints. Mais tandis que ces nobles âmes atteignaient les plus hauts sommets de la sainteté, beaucoup d’autres se refroidissaient dans leur élan vers Dieu ; et vers la fin du XIVe siècle, se manifesta ouvertement le mouvement de recul qui emporta la société et qui a amené la situation actuelle, c’est-à-dire le triomphe prochain, le règne imminent du socialisme, terme obligé de la civilisation moderne. Car tandis que la civilisation chrétienne élevait les âmes et tendait à donner aux peuples la paix sociale et la prospérité même temporelle, le levain de la civilisation païenne, tend à produire ses derniers effets ; la poursuite par tous de toutes les jouissances, la guerre, pour se les procurer, d’homme à homme, de classe à classe, de peuple à peuple ; guerre qui ne pourrait se terminer que par l’anéantissement du genre humain.  

(A suivre…si Dieu veut)

 Mgr Henri Delassus (1836-1921)

 (2) Saint Matthieu VI,33

René Pellegrini

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mercredi 17 août 2022

Quelle attitude en temps et de privation de sacrements ? - 4 : L'Eucharistie et l'Extrême-Onction


QUELLE ATTITUDE EN TEMPS DE PERSECUTION 

ET DE PRIVATION DE SACREMENTS ? – 4

L’EUCHARISTIE ET L’EXTREME-ONCTION SANS MINISTRE DU SEIGNEUR 

     L’Eucharistie, le sacrement d’amour, avait pour vous bien des douceurs et des avantages quand vous pouviez y participer ; mais maintenant que vous en êtes privés, pour être les défenseurs de la vérité et de la justice, vos avantages sont les mêmes ; car, qui aurait osé approcher de cette table si Jésus-Christ ne nous en eût pas fait un précepte et si l’Eglise, qui désire que nous nous fortifions par ce pain de vie, ne nous eût invités à le manger par la voix de ses ministres qui nous revêtaient de la robe nuptiale ? Mais si nous comparons l’obéissance pour laquelle nous en sommes privés à celle qui nous y conduisait, il sera aisé de juger du mérite.

     Abraham obéit en immolant son fils et en ne l’immolant pas : mais son obéissance fut bien plus grande quand il mit la main à l’épée que quand il remit son épée dans le fourreau.

     Nous obéissons en nous approchant de l’Eucharistie, mais en nous retirons de ce sacrifice, nous nous immolons nous-mêmes. Altérés de la soif de la justice, et nous privant du sang de l’Agneau, qui seul peut l’étancher, nous sacrifions notre propre vie autant qu’il est en nous. Le sacrifice d’Abraham fut d’un instant, un ange arrêta le glaive, le nôtre est journalier et se renouvelle toutes les fois que nous adorons avec soumission la main de Dieu qui nous éloigne de ses autels, et ce sacrifice est volontaire.

     C’est être avantageusement privés de l’Eucharistie que d’élever l’étendard de la croix pour cause de Jésus-Christ et la gloire de son Eglise. Observez, mes enfants, que Jésus-Christ, après avoir donné son corps, ne fit aucune difficulté de mourir pour nous. Voilà la conduite du chrétien dans ses persécutions : la croix succède à l’Eucharistie. Que l’amour de l’Eucharistie ne nous éloigne donc pas de la croix ! C’est montrer et faire un glorieux progrès dans la gloire de l’Evangile que de sortir du cénacle pour monter au Calvaire. Oui, je ne crains pas de le dire, quand l’orage de la malice des hommes gronde contre la vérité et la justice, il est plus avantageux aux fidèles de souffrir pour Jésus-Christ que de participer à son corps sacré par la communion.

     Il me semble entendre le Sauveur nous dire : « Ah ! ne craignez pas d’être séparés de ma table pour la confession de mon nom ! C’est une grâce que je vous fais, qui est bien rare ; réparez par cette humiliation, privation qui me glorifie, toutes les communions qui me déshonoraient. Sentez cette grâce vous ne pouvez rien faire sans moi, et je mets entre vos mains un moyen de faire ce que j’ai fait pour vous, et de me rendre avec magnificence ce que je vous ai donné de plus grand ! Je vous l’ai donné : lorsque vous vous en êtes séparés pour être fidèles à mon service, vous rendez à ma vérité ce que vous aviez reçu de ma charité. Je n’ai rien pu donner de plus grand. Votre reconnaissance égale, par la grâce que je vous ai faite, la grandeur du don que je vous ai fait. Consolez-vous si je ne vous appelle pas à verser votre sang comme les martyrs : Voilà le mien pour y suppléer ; toutes les fois qu’on vous empêchera de le boire, je vous en tiendrai le même compte que si vous aviez répandu le vôtre, et le mien est infiniment plus précieux »

     C’’est ainsi que nous trouvons l’Eucharistie dans la privation même de l’Eucharistie ; d’un autre côté, qui peut nous séparer de Jésus-Christ et de son Eglise dans la communion, en nous approchant par la foi de ses autels d’une manière d’autant plus efficace qu’elle est plus spirituelle et plus éloignée des sens ?

     C’est ce que j’appelle communier spirituellement en s’unissant aux fidèles qui peuvent le faire dans les divers lieux de la terre.

     Cette communion vous était familière dans le temps où vous pouviez vous approcher de la Sainte Table : vous en connaissez les avantages et la manière ; c’est pourquoi je ne vous en entretiens pas.

     Je vais vous exposer ce que l’Ecriture Sainte et les Annales de l’Eglise m’offrent de réflexions sur la privation de la messe et la nécessité d’un sacrifice perpétuel pour les fidèles, dans les temps de persécution, et cela brièvement. Donnez, mes enfants, une attention particulière aux principes que je vais rappeler, ils tiennent à votre édification.

     Rien n’arrive sans la volonté de Dieu : que nous ayons un culte qui nous permette d’assister à la messe ou que nous en soyons privés, nous devons être également soumis à sa volonté sainte et, dans toutes les circonstances, soyons dignes du Dieu que nous servons.

     Le culte que nous devons à Jésus-Christ est fondé sur l’assistance qu’il nous donne et sur la nécessité que nous avons de son secours. Ce culte nous trace des devoirs comme fidèles isolés, ainsi qu’il nous en traçait autrefois dans l’exercice public de notre sainte religion.

     Comme enfants de Dieu, selon le témoignage de saint Pierre et de saint Jean, nous participons au sacerdoce de Jésus-Christ pour offrir des prières et des vœux ; si nous n’avons pas le caractère de l’ordre pour sacrifier sur les autels visibles, nous ne sommes pas sans hosties, puisque nous pouvons l’offrir dans le culte de notre amour en sacrifiant nous-mêmes Jésus-Christ à son Père sur l’autel de nos cœurs. Fidèles à ce principe, nous recueillerons toutes les grâces que nous aurions pu recueillir si nous eussions assisté au saint sacrifice de la messe. La charité nous unit à tous les fidèles de l’univers qui offrent ce divin sacrifice ou qui y assistent. Si l’autel matériel ou les espèces sensibles nous manquent, il n’y en a pas non plus dans le ciel, où Jésus-Christ est offert de la manière la plus parfaite.

     Oui, mes enfants, les fidèles qui sans prêtres étant eux-mêmes prêtres et rois, selon saint Pierre, offrent leurs sacrifices sans temple, sans ministère et sans rien de sensible ; il n’est besoin que de Jésus-Christ pour l’offrir, pour le sacrifice du cœur, où la victime doit être consumée par le feu de l’amour du Saint-Esprit, c’est être uni à Jésus-Christ, dit saint Clément d’Alexandrie, par les paroles, par les actes et par le cœur.

     Nous lui sommes unis par nos paroles quand elles sont vraies, par nos actions quand elles sont justes et par nos cœurs quand la charité les enflamme. Ainsi, disons la vérité, n’aimons que la vérité, alors nous rendrons è Dieu la gloire qui Lui est due. Quand nous sommes vrais dans nos paroles, justes dans nos actions, soumis à Dieu dans nos désirs et nos pensées, en ne parlant que de Lui seul, en Le louant de ses dons et en nous humilions de nos infidélités, nous offrons un sacrifice agréable à Dieu, qui ne peut nous être ôté. Le sacrifice que Dieu demande est un esprit pénétré de douleur, dit le saint roi David ; vous ne méprisez pas, ô mon Dieu, un cœur contrit et humilié. (Psaumes L, 19) (1)

     Il me reste à considérer l’Eucharistie comme viatique, vous pouvez en être privés à la mort ; je dois vous éclairer et vous prémunir contre une privation si sensible. Dieu, qui nous aime et nous protège, a voulu nous donner son corps aux approches de la mort pour nous fortifier dans ce dangereux passage.

     Lorsque vous portez vos regards sur l’avenir, que vous vous voyez dans votre agonie, sans victime, sans extrême-onction, et sans aucune assistance de la part des ministres du Seigneur, vous vous regardez comme dans l’abandon le plus triste et le plus affligeant !

     Consolez-vous, mes enfants, dans la confiance que vous devez à Dieu ; ce père tendre répandra sur vous ses grâces, ses bénédictions et ses miséricordes, dans ces moments terribles que vous redoutez, avec plus d’abondance que si vous pouviez être assistés par ses ministres, dont vous n’êtes privés que parce que vous n’avez pas voulu L’abandonner Lui-même.

     L’abandon et le délaissement où nous redoutons de nous trouver ressemble à celui du Sauveur sur la croix, lorsqu’il disait à son Père : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné ? » - Ah ! que ces paroles sont instructives : vos peines et vos délaissements vous conduisent à vos glorieuses destinées en terminant votre carrière comme Jésus-Christ termina la sienne. Jésus, dans les souffrances, dans son abandon et sa mort, était dans l’union la plus intime avec son Père. Dans vos peines et vos délaissements, soyez Lui de même unis, et que votre dernier soupir soit comme le sien : que la volonté de Dieu s’accomplisse.

     Ce que j’ai dit de la privation du viatique à la mort, je le dirai aussi de l’Extrême-Onction. Si je meurs entre les mains de personne qui, non seulement ne m’assistent pas, mais qui m’insultent, je serai d’autant plus heureux que ma mort aura plus de conformité avec celle de Jésus-Christ qui fut un spectacle d’opprobres à toute la terre !...Crucifié par les mains de ses ennemis, Il est traité comme un voleur et meurt entre deux larrons ! Il était la sagesse même, Il passe pour un insensé ; Il était la vérité, et Il passe pour un fourbe et un séducteur ! Les pharisiens et les scribes ont triomphé de Lui et en Sa présence ! Enfin, ils se sont rassasiés de son sang ! Jésus-Christ est mort dans l’infamie du supplice le plus honteux et dans les douleurs les plus sensibles ! Chrétiens, si votre agonie et votre mort sont à vos ennemis une occasion de vous insulter et de vous traiter avec opprobre, quelle fut celle de Jésus-Christ ? Je ne sais si l’ange qui fut envoyé pour suppléer à la dureté et à l’insensibilité des hommes ne fut point pour nous apprendre que dans une telle rencontre nous recevons la consolation du ciel quand celles de la terre nous manquent. Ce ne fut point sans un dessein particulier de Dieu que les apôtres, qui eussent dû consoler Jésus-Christ, demeurèrent dans un assoupissement profond.

     Que le fidèle ne s’étonne pas de se retrouver sans prêtre à sa dernière heure. Jésus-Christ fait des reproches à ses apôtres de ce qu’ils dormaient, mais il ne leur en fait point de ce qu’ils Le laissèrent sans consolation, pour nous apprendre que, si nous entrons dans le jardin des Oliviers, si nous montons au calvaire, si nous expirons seuls et sans secours humains, Dieu veille sur nous, nous console et suffit à tous nos besoins. Fidèles qui craignez les suites du moment actuel, portez vos regards sur Jésus : fixez-Le, contemplez-Le, il est votre modèle ; je n’ai rien à vous dire de plus sur ce sujet.

     Après l’avoir contemplé, craindrez-vous encore la privation des prières et des cérémonies que l’Eglise a établies pour honorer votre agonie, votre mort et votre sépulcre ? Pensez que la cause pour laquelle vous souffrez et mourrez rend cette privation une nouvelle gloire et vous donne le mérite du dernier trait de ressemblance que vous pouvez avoir avec Jésus-Christ. La Providence a permis et voulu, pour notre instruction, que les pharisiens missent des gardes au sépulcre pour garder le corps de Jésus crucifié ; elle a voulu qu’après la mort même, son corps restât entre les mains de ses ennemis pour nous apprendre que quelque longue que soit la domination de nos ennemis, nous devons le souffrir avec patience et prier pour eux.

     Saint Ignace martyr, qui avait tant d’ardeur pour être dévoré par les bêtes, ne préféra-t-il pas les avoir pour sépulcre au plus beau mausolée ? Les premiers Chrétiens que l’on livrait aux bourreaux, se sont-ils jamais mis en peine de leur agonie et de leur sépulcre ? Tous étaient sans inquiétude de ce qu’on ferait de leur corps. Oui, mes enfants, quand on se fie à Jésus-Christ pendant la vie, on se fie à lui après sa mort.

     Jésus sur la croix et près d’expirer vit les femmes qui l’avaient suivi depuis la Galilée qui se tenaient éloignées, sa Mère, Marie-Madeleine el le disciple bien-aimé étaient auprès de la croix dans l’abattement, le silence et la douleur !...Voilà, mes enfants, l’image de ce que vous verrez : la plupart des chrétiens plaignent ceux des fidèles qui sont livrés à la persécution, mais ils se tiennent éloignés ; quelques-uns, comme la mère de Jésus, approchent de la victime innocente que l’iniquité immole.

     Je remarque avec Saint Ambroise, que la mère de Jésus, au pied de la croix, savait que son fils mourait pour la rédemption des hommes et que, désirant d’expirer avec lui pour l’accomplissement de cette grande œuvre, elle ne craignait point d’irriter les Juifs par sa présence et de mourir avec son divin fils. Quand vous verrez, mes chers enfants, mourir quelqu’un dans le délaissement ou sous le glaive de la persécution, imitez la mère de Jésus, et non les femmes qui l’avaient suivi de Galilée. Soyez pénétrés de cette vérité : que le temps de mourir le plus glorieux et le plus salutaire est lorsque la vertu est la plus forte dans notre cœur ; on ne doit pas craindre pour le membre de Jésus-Christ quand il est dans la souffrance ! Assistons-le, ne fût-ce que par nos regards et par nos larmes.

     Voilà, mes enfants, ce que j’ai cru devoir vous dire : Je le crois suffisant pour répondre à vos demandes et tranquilliser votre piété ; j’ai posé les principes sans entrer dans aucun détail ; ils me paraissent inutiles. Vos fermes réflexions y suppléeront aisément et vos conversations, si jamais la Providence le permet, auront de nouveaux désirs. Je dois ajouter, mes enfants que vous ne devez point vous affliger du spectacle étonnant dont nous sommes témoins. La foi ne s’allie point à ses terreurs ; le nombre des élus est toujours fort petit. Craignez seulement que Dieu ne vous reproche votre peu de foi et de n’avoir pu veiller une heure avec Lui. Je vous avouerai cependant que l’humanité peut s’affliger, mais en vous faisant cet aveu, je dirai que la foi doit se réjouir.

LES EXHORTATIONS DE DAMARIS AUX FIDELES

     Dieu fait bien toutes choses ; portez ce jugement, mes enfants, il est le seul qui soit digne de vous. Les fidèles eux-mêmes le portaient lorsque le Sauveur faisait des guérisons miraculeuses. Ce qu’il fait à présent est bien plus grand : dans sa vie mortelle, il guérissait les corps ; actuellement, il guérit les âmes et complète par la tribulation le petit nombre des élus.

     Quels que soient les desseins de Dieu sur nous, adorons la profondeur de ses jugements et mettons en lui toute notre confiance. S’il veut nous délivrer, le moment est proche. Tous s’élèvent contre nous : nos amis nous oppriment, nos parents nous traitent en étrangers ! Les fidèles qui participent aux saints mystères avec nous sont détournés par le seul regard. On craint de dire non seulement que, comme nous, on est fidèle à sa patrie, soumis à ses lois, mais fidèles à Dieu ; on craint de dire que l’on nous chérit, et même qu’on nous connaît. Si nous sommes sans secours du côté des hommes, nous voilà du côté de Dieu, qui, selon le prophète-roi, délivrera le pauvre du puissant et le faible qui n’avait aucun secours. L’univers est l’ouvrage de Dieu ; il le régit, et tout ce qui arrive est dans les desseins de sa Providence. Quand nous croyons que la désertion va être générale, nous oublions qu’il suffit d’un peu de foi pour rendre la foi à la famille de Jésus-Christ, comme un peu de levain fait fermenter la pâte.

     Ces événements extraordinaires, où la multitude lève la hache pour saper l’ouvrage de Dieu, servent merveilleusement à manifester sa toute puissance.

     Dans tous les siècles, on verra ce que vit le peuple de Dieu quand le Seigneur voulut, par Gédéon, manifester sa toute puissance contre les Madianites. Il lui fit renvoyer presque toute son armée. Trois cents hommes seulement furent conservés, et encore sans armes, afin que la victoire fut visiblement reconnue venir de Dieu. Ce petit nombre de soldats de Gédéon est la figure du petit nombre des élus vivants dans ce siècle. Vous avez vu, mes enfants, avec l’étonnement le plus douloureux, que la multitude de ceux qui étaient appelés (puisque toute la France était chrétienne) le plus grand nombre, comme dans l’armée de Gédéon, est demeuré faible, timide, craignant de perdre leur intérêt temporel. Dieu les renvoie. Dieu ne veut se servir, dans sa justice, que de ceux qui se donnent entièrement à Lui. Ne nous étonnons donc pas du grand nombre de ceux qui Le quittent ; la vérité triomphe, quelque petit que soit le nombre de ceux qui L’aiment et Lui restent attachés. Pour moi, je ne forme qu’un vœu : c’est le désir de Saint Paul. Comme enfant de l’Eglise, je souhaite la paix de l’Eglise ; comme soldat de Jésus-Christ, je souhaite de mourir sous ses étendards.

     Si vous avez les ouvrages de Saint Cyprien, lisez-les, mes chers enfants, c’est surtout aux premiers siècles de l’Eglise qu’il faut remonter pour trouver des exemples dignes de nous servir de modèles. C’est dans les livres saints et dans ceux des premiers défenseurs de la foi qu’il faut se former une idée précise de l’objet du martyre et de la confession du nom de Jésus-Christ : c’est la vérité et la justice, ce sont les objets augustes et immuables de la foi qu’il faut confesser. C’est l’Evangile, car les instructions humaines, quelles qu’elles soient, sont variables et temporelles ; mais l’Evangile et la loi de Dieu tiennent à l’éternité. C’est en méditant cette distinction que vous verrez clairement ce qui est de Dieu et ce qui est à César, car, à l’exemple de Jésus-Christ, vous devez rendre avec respect, à l’un et è l’autre, ce que vous leur devez.

     Toutes les églises et tous les siècles sont d’accord : il ne peut y avoir rien de si saint et de si glorieux que de confesser le nom de Jésus-Christ. Mais rappelez-vous, mes enfants, que pour le confesser d’une manière digne de la couronne que nous désirons, c’est dans le temps où l’on souffre davantage qu’il faut faire paraître une plus grande sainteté. On ne trouve rien de si beau que ces paroles de Saint Cyprien lorsqu’il loue toutes les vertus chrétiennes dans les confesseurs de Jésus-Christ : « Vous avez toujours observé, leur dit-il, le commandement du Seigneur avec une vigueur digne de votre fermeté ; vous avez conservé la simplicité, l’innocence, la charité, la concorde, la modestie et l’humilité ; vous vous êtes acquittés de votre ministère avec beaucoup de soin et d’exactitude ; vous avez fait paraître de la vigilance pour aider ceux qui avaient besoin de secours ; de la compassion pour les pauvres ; de la constance pour défendre la vertu ; de courage pour maintenir la sévérité de la discipline, et enfin qu’il ne manquât rien à ces grands exemples de vertu que vous avez donnés, voilà que par une confession et des souffrances généreuses, vous animez hautement vos frères au martyre et leur tracez le chemin. »

     J’espère, mes chers enfants, quoique Dieu ne vous appelle pas au martyre, ni à aucune confession douloureuse de son nom, pouvoir un jour vous parler comme il parlait aux confesseurs Célerin et Aurèle, et louer en vous plus votre humilité que votre constance, et vous glorifier plus de la sainteté de vos mœurs que de vos peines et de vos plaies…

     En attendant cet heureux moment profitez de mes conseils et soutenez-vous vous-même par mon exemple. Dieu veille sur vous. Notre espérance est fondée ; elle nous montre ou la persécution qui finit ou la persécution qui nous couronne. Dans l’alternative de l’une ou de l’autre, je vois l’accomplissement de notre destinée.

     Que la volonté de Dieu soit faite, puisque de quelque manière qu’il nous délivre, ses miséricordes éternelles se répandent sur nous.

     Je finis, mes chers enfants, en vous embrassant et en priant Dieu pour vous ; priez-Le pour moi et recevez ma bénédiction paternelle, comme le gage de ma tendresse envers vous, de ma foi et de ma résignation à n’avoir pas d’autre volonté que celle de Dieu.

                                                                                            DEMARIS

QUELQUES REFLEXIONS PERSONNELLES

     Ainsi se termine la lettre adressée par ce prêtre exilé, pour sa foi en Jésus-Christ, et destinée à consoler et réconforter les fidèles privés des sacrements. Elle invite, à l’exemple de Jésus-Christ et des premiers chrétiens, à nous soumettre à la volonté de Dieu en TOUT ce qu’il permet ou est voulu par Lui, car rien n’arrive par hasard, rien n’échappe à la vue de Dieu. La Sainte Ecriture nous affirme que « toutes choses coopèrent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés saints selon son décret. » (Romains VIII, 28) Oui, « TOUTES CHOSES » (les privations, les souffrances) sont pour notre « BIEN » car tel est le « DECRET DE DIEU » pour ceux qui « SONT APPELES SAINTS ». Soumettons-nous donc comme Jésus-Christ s’est soumis à son Père jusqu’à la mort et à toutes les souffrances qui l’ont précédée, Lui qui pouvait, en toutes circonstances, faire appel à plus de douze légions d’anges pour le délivrer de toutes ses épreuves (St Matthieu XXVI, 53)

     Les empêchements à la vie chrétienne nous mettent à l’épreuve non pour nous rebeller contre ceux qui font obstruction (laïques ou religieux), mais pour exercer la sincérité de notre amour pour Dieu et notre sainte obéissance à ce qu’Il permet.

     La privation des sacrements et des lumières des ministres de Dieu, permise par Dieu, ne pourra jamais nous séparer de Lui si nous l’aimons car c’est la promesse formelle de Jésus-Christ « Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et celui qui vient à moi, je ne le jetterai pas dehors » (St Jean VI, 37).

     Dans la perturbation de notre pratique habituelle et tranquille, voire routinière de la piété, je considère cette privation comme une grande miséricorde de Dieu pour nous avertir et nous préparer, par cette simple privation, à faire face à de plus grandes épreuves alliant privation et persécution dans lesquelles nous serons privés de tout secours humain, et, dans une telle situation, sans autre possibilité que de nous en remettre entièrement à la miséricorde de Dieu, notre seul recours. Que cette privation nous donne à réfléchir.

     Aujourd’hui, nous avons peut-être beaucoup d’amis (Internet ou autres) qu’en sera-t-il demain lorsque l’orage grondera véritablement ? Jésus-Christ nous instruit encore : Après vous avoir flatté, voire loué, se tiendront-ils à distance, comme les Juifs avec Jésus après l’avoir accueilli comme un roi ?

    Soyez prudent avec ceux qui font consister leur piété à la saupoudrer d’injures, de grossièretés, d’images ou de propos obscènes, ou, sincère dans leur piété mais désireux de solutionner un problème en vous invitant à manifester ou à pétitionner, dont le seul véritable intérêt sera de vous signaler aux Renseignements Généraux. Mais refuser l’obéissance à l’autorité parce qu’on veut vous obliger à désobéir à un commandement positif de Dieu est légitime : dans un tel cas nous devons obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes (Actes V, 29)

René Pellegrini

 

(1) Lire 51, 19 dans les Bibles protestantes


 

lundi 18 juillet 2022

Le sacrement de pénitence sans ministre du Seigneur : Foi en Jésus-Christ et accepter sa croix

 

LE SACREMENT DE PENITENCE SANS MINISTRE DU SEIGNEUR : 

FOI EN JESUS-CHRIST ET ACCEPTER SA CROIX

     Les chrétiens qui ne vivent que de la foi ne vivent que par la foi. Si vous fûtes unis par ce lien aux ministres du Seigneur que vous respectez, consolez-vous : leur absence purifie et avive l’amitié qui vous unit. La foi nous rend présents ceux que nous aimons dans les rapports à notre salut, quelles que soient les distances et les chaînes qui les séparent de nous ; la foi nous donne des yeux si perçants que nous pouvons les voir quelque part qu’ils soient : quand ils seraient aux extrémités de la terre, où même que la mort les séparerait de nous. Rien n’est éloigné de la foi ; elle pénètre au plus profond de la terre, comme au plus haut des cieux. La foi est au-dessus des sens, et son empire est au-dessus du pouvoir des hommes. Qui peut nous ôter le souvenir ? Qui peut nous empêcher de nous présenter devant Dieu avec ceux que nous aimons ? Il ne suffit pas, mes chers enfants, de vous consoler sur l’absence des ministres du Seigneur, d’étancher les larmes que vous répandez sur leurs chaînes. Cette perte vous privant des sacrements et des consolations spirituelles, votre piété s’alarme ! Elle se voit isolée. Quelque légitime que soit votre désolation, n’oubliez pas que Dieu est votre père et que s’il permet que vous soyez privés des médiateurs qu’il avait établis pour dispenser ses mystères, il ne ferme pas pour cela les canaux de ses grâces et de ses miséricordes. Je vais vous les offrir comme les seules ressources auxquelles nous puissions recourir pour nous purifier. Lisez ce que je vais écrire avec les mêmes intentions que j’ai eues en écrivant : ne cherchons que la vérité et notre salut dans l’abnégation de nous-mêmes, dans notre amour pour Dieu et notre parfaite soumission à sa volonté.

     Vous connaissez l’efficacité des sacrements ; vous savez l’obligation qui nous est imposée de recourir au sacrement de pénitence pour nous purifier de nos péchés. Mais, pour profiter de ces canaux de miséricorde, il faut des ministres du Seigneur. Dans la position où nous sommes : sans culte, sans autel, sans sacrifice, sans prêtre, nous ne voyons que le ciel ! et nous n’avons plus de médiateur parmi les hommes !...Que cet abandon ne vous abatte point : la foi nous offre Jésus-Christ, ce médiateur immortel ; il voit notre cœur, il entend nos désirs, il couronne notre fidélité ; nous sommes, aux yeux de sa miséricorde toute-puissante, ce malade de trente-huit ans auquel il dit, pour le guérir, non de faire venir quelqu’un qui le jette dans la piscine, mais de prendre son lit et de marcher…

     Si les événements de la vie varient de même nos obligations : autrefois nous étions ces serviteurs qui avaient reçu cent talents : nous avions l’exercice paisible de notre religion. Actuellement, nous n’avons qu’un seul talent, qui est notre cœur : faisons-le fructifier et notre récompense sera égale à celle que nous aurions reçue si nous en avons fait fructifier davantage. Dieu est juste ; il ne demande pas de nous l’impossible ; mais parce qu’il est juste, il demande de nous la fidélité dans ce qui est possible. Plein de respect pour les lois divines et ecclésiastiques, qui nous appellent au sacrement de pénitence, je dois vous dire qu’il est des circonstances où ces lois n’obligent pas ; il est essentiel pour votre instruction et votre consolation que vous connaissiez bien ces circonstances afin de ne pas prendre votre propre esprit pour celui de Dieu.

     Les circonstances où ces lois n’obligent pas sont celles où la volonté de Dieu se manifeste pour opérer votre salut, sans l’intermédiaire des hommes. Dieu n’a besoin que de Lui pour nous sauver, quand Il le veut. Il est la source de la vie et il supplée à tous les moyens ordinaires qu’Il a établis pour opérer notre salut, par des moyens que sa miséricorde nous dispense selon nos besoins. C’est un père tendre qui, par des moyens ineffables, secourt ses enfants lorsque, se croyant abandonnés ils ne cherchent que Lui et ne soupirent que pour Lui.

     Si dans le cours de notre vie nous avions négligé le moindre des moyens que Dieu et son Eglise ont établis pour nous sanctifier, nous aurions été des enfants ingrats ; mais si nous allions croire que dans des circonstances extraordinaires nous ne pouvons nous passer même des plus grands moyens, nous oublierions et nous insulterions la sagesse divine, qui nous éprouve et qui, en voulant que nous en soyons privés, y supplée par son esprit.

     Pour vous exposer, mes chers enfants, votre règle de conduite avec exactitude, je vais rapprocher de votre situation les principes de la foi et quelques exemples de l’histoire de la religion, qui en développeront le sens et vous consoleront dans l’application que vous pourriez en faire.

     Il est de foi que le premier et le plus nécessaire de tous les sacrements est le baptême : il est la porte du salut et de la vie éternelle ; cependant, le désir, le vœu du baptême, suffit en certaines occasions : les catéchumènes qui étaient surpris par la persécution ne le recevaient que dans le sang qu’ils répandaient pour la religion. Ils trouvaient la grâce de tous les sacrements dans la confession libre de leur foi et ils étaient incorporés dans l’Eglise par le Saint-Esprit, lien qui unit tous les membres au chef.

     C’est ainsi que se sont sauvés les martyrs ; leur sang leur a servi de baptême : c’est ainsi que se sauveront tous ceux qui, instruits des mystères, désireront (selon la foi) de les recevoir, telle est la foi de l’Eglise : elle est fondée sur ce que saint Pierre dit : Qu’on ne peut refuser l’eau du baptême à ceux qui ont reçu le Saint-Esprit.

     Quand on a l’esprit de Jésus-Christ, quand, par amour pour lui, nous sommes exposés à la persécution, privés de tout secours, accablés des chaînes de la captivité, quand on nous conduit à l’échafaud, nous avons alors tous les sacrements dans la Croix. Cet instrument de notre rédemption renferme tout ce qui est nécessaire pour notre salut.

     La tradition de l’Eglise dans ses plus beaux siècles, confirme cette vérité dogmatique. Les fidèles qui ont désiré les sacrements, les confesseurs et les martyrs, ont été sauvés sans le baptême et sans aucun sacrement lorsqu’ils ne pouvaient les recevoir. D’où il est aisé de conclure que nul sacrement n’est nécessaire dès qu’il est impossible de le recevoir : et cette conclusion est la foi de l’Eglise

     Saint Ambroise regardait le pieux empereur Valentin comme un saint, quoiqu’il fût mort sans le baptême, qu’il avait désiré mais qu’il n’avait pu recevoir. C’est le désir, c’est la volonté qui nous sauve : « Dans ce cas, dit ce saint docteur de l’Eglise, celui qui ne reçoit pas le sacrement de la main des hommes, le reçoit de la main de Dieu. Celui qui n’est pas baptisé par les hommes l’est par la piété, l’est par Jésus-Christ »

     Ce que nous dit du baptême ce grand homme, disons-le de tous les sacrements, de toutes les cérémonies et de toutes les prières dans les moments actuels.

     Celui qui ne peut se confesser à un prêtre, mais qui ayant toutes les dispositions nécessaires au sacrement, le désire et en forme le vœu ferme et constant, entend Jésus-Christ qui, touché et témoin de sa foi, lui dit ce qu’il dit autrefois à la femme pécheresse : Allez, il vous est beaucoup pardonné parce que vous avez beaucoup aimé.

     Saint Léon dit que l’amour de la justice contient toute l’autorité apostolique ; en cela il exprime la loi de l’Eglise. L’application de cette maxime a lieu pour tous ceux qui, comme nous, sont privés du ministère apostolique par la persécution qui éloigne ou incarcère les vrais ministres de Jésus-Christ, dignes de la foi et de la piété des fidèles. Elle a lieu surtout si nous sommes frappés par la persécution : la croix de Jésus-Christ ne laisse point de tache quand on l’embrasse et qu’on la porte comme il faut. Ici, au lieu de raisonnements, écoutons le langage des saints. Les confesseurs et les martyrs d’Afrique, écrivant à saint Cyprien, disaient hardiment qu’on revenait la conscience pure et nette des tribunaux où l’on avait confessé le nom de Jésus-Christ ; ils ne disaient pas qu’on y allait avec une conscience pure et nette, mais qu’on en revenait avec une conscience pure. Rien ne fait taire les scrupules comme la croix !

NOTA BENE :

- La lettre ne comportant que le titre CONSOLATIONS, c’est moi qui mets les sous-titres lors de chaque partie publiée.

 

René Pellegrini

samedi 2 juillet 2022

Quelle attitude en temps de persécution et de privation de sacrements ? - 1


QUELLE ATTITUDE EN TEMPS DE PERSECUTION

ET DE PRIVATION DE SACREMENTS ? - 1


     Beaucoup de Catholiques sont inquiets et indignés, à juste titre, face aux mesures prises par les autorités gouvernementales les privant des offices religieux et des sacrements, suite au Coronavirus. Cette situation de privation n’est pas nouvelle, des Catholiques l’ont connue lors de la Révolution de 1789 et ses suites. Pour notre consolation et calmer certains scrupules causés par l’empêchement, éviter de nous fourvoyer dans des manifestations sans véritable profit en ces temps eschatologiques et de châtiments, et conserver notre équilibre spirituel en le gardant enchaîné à la foi qui est au-delà du sensible, nous pourrons tirer profit - en cette situation préparatoire à d’autres plus pénibles encore - de la lettre que vous pourrez considérer comme vous ayant été adressée et intitulée :

     CONSOLATIONS pour les fidèles en temps de persécutions, de schismes, d’hérésies…Par M. DEMARIS prêtre catholique, professeur de théologie dans la maison des missionnaires de Saint Joseph à Lyon, exilé vers 1803, et mort pour la foi en Jésus-Christ.

     M. DEMARIS, voyant les fidèles menacés de se trouver sans pasteurs, sa charité, quoique enchaîné, lui fit écrire (à leur prière) la Règle de conduite qui suit, pour leur consolation.

MES CHERS ENFANTS,

     Placés au milieu des vicissitudes humaines et du danger qu’offre le choc des passions, vous adressez vos charités à votre père et vous demandez une règle de conduite.

     Je vais vous la montrer et tâcher de porter dans vos âmes la consolation dont vous avez besoin : Jésus-Christ, le modèle des chrétiens, nous apprend par sa conduite ce que nous devons faire dans les moments pénibles où nous nous trouvons. Quelques pharisiens lui dirent un jour :

« Retirez-vous d’ici, parce qu’Hérode veut vous faire mourir ». Il leur répondit : « Allez dire à ce renard que je chasse les démons, et que je guéris les malades aujourd’hui et demain, et le troisième jour j’aurai fini. Mais je dois agir encore aujourd’hui et demain et après-demain, car ils ne convient pas qu’un prophète meure hors de Jérusalem » (St Luc XIII, 31-33)

     Vous tremblez, mes chers enfants ; tout ce que vous voyez, tout ce que vous entendez est effrayant, mais consolez-vous, c’est la volonté de Dieu qui s’accomplit. Vos jours sont comptés, sa providence pèse sur vous. Chérissez ces hommes que l’humanité vous offre comme farouches ; ce sont des instruments que le Ciel emploie à ses desseins et, comme une mer courroucée, ils ne passeront pas la ligne prescrite contre les flots qui se balancent, s’agitent et se menacent.

     Le tourbillon orageux de la révolution qui frappe à droite et à gauche, et les bruits qui vous alarment, ce sont les menaces d’Hérode : qu’ils ne vous détournent point de vos bonnes œuvres ; qu’ils n’altèrent point votre confiance et qu’ils ne flétrissent pas l’éclat de vos vertus, qui vous unissent à Jésus-Christ. Il est votre modèle, et les menaces d’Hérode ne le détournent point de la carrière de sa destinée.

     Je sais que vous pouvez être privés de votre liberté, et que l’on peut même chercher à vous faire mourir. Je vous dirai donc ce que Saint Pierre disait aux premiers fidèles :

« Ce qui est agréable à Dieu est que, dans la vue de lui plaire, nous endurions les maux et les peines qu’on nous fait souffrir avec injustice : en effet, quel sujet de gloire aurez-vous si c’est par vos fautes que vous endurez de mauvais traitements ? Mais si en faisant le bien vous les souffrez avec patience, c’est là ce qui est agréable à Dieu, car c’est à quoi vous avez été appelés, puisque Jésus-Christ a souffert pour nous, vous laissant son exemple, afin que vous marchiez sur ses traces. Lui qui n’avait commis aucun péché, et de la bouche duquel aucune parole trompeuse n’est jamais sortie, quand on l’a chargé d’injures, il n’a point répondu par des injures ; quand on le maltraitait, il n’a point fait de menaces, mais il s’est livré entre les mains de celui qui le jugeait injustement. » (I Pierre II, 19-24)

     Les disciples de Jésus-Christ, dans leur fidélité à Dieu, sont fidèles à leur patrie et plein de respect envers les autorités ; fermes dans leurs principes, avec une conscience sans reproche, adorant la volonté de Dieu. Ils ne doivent point fuir lâchement la persécution : quand on aime la croix, on est hardi à l’embrasser et l’amour même nous réjouit. Elle est nécessaire à notre union intime avec Jésus-Christ ; elle peut arriver à chaque instant, mais elle n’est pas aussi méritoire et si glorieuse. Si Dieu ne vous appelle pas au martyre, vous serez comme ces illustres confesseurs dont saint Cyprien dit :

« Que sans être morts par la main du bourreau, ils ont cueilli le mérite du martyre, parce qu’ils y étaient préparés. »

     La conduite de Saint Paul, tracée dans les Actes des Apôtres nous donne ce beau modèle tiré de celui de Jésus-Christ. Allant à Jérusalem, il apprit, à Césarée, qu’il y serait exposé à la persécution ; les fidèles le prièrent de l’éviter ; mais il se croyait appelé à être crucifié avec Jésus-Christ, si telle était sa volonté. Pour toute réponse, il leur dit :

« Ah ! cessez d’attendrir mon cœur par vos larmes, je vous déclare que je suis prêt à souffrir à Jérusalem, non seulement la prison, mais la mort même pour l’amour de Jésus-Christ. » (XXI, 13)

     Voilà, mes chers enfants, quelles doivent être vos dispositions : le bouclier de la foi doit nous armer, l’espérance doit nous soutenir et la  charité doit nous conduire en tout. Si en tout et toujours nous devons être simples comme des colombes et prudents comme des serpents, nous devons l’être surtout lorsque nous sommes contristés pour Jésus-Christ.

     Je vous rappellerai ici une maxime de saint Cyprien qui, dans ces moments, doit être la règle de votre foi et de votre piété :

« Ne cherchons pas trop, dit cet illustre martyre, l’occasion du combat et ne le fuyez pas trop : attendons-la de l’ordre de Dieu et espérons tout de sa miséricorde. Dieu demande plutôt une humble confession qu’une protestation trop hardie. »

     L’humilité est toute notre force. Cette maxime nous invite à méditer sur la force, la patience et même la joie avec laquelle les saints ont souffert.

     Voyez ce que dit Saint Paul, vous serez convaincus que lorsqu’on est animé par la foi, les maux ne nous affectent qu’au dehors et ne sont qu’un instant de combat que la victoire couronne. Cette vérité consolante ne peut être appréciée que du juste. Aussi ne soyez pas surpris si, de nos jours, nous croyons ce que saint Cyprien (3) vit de son temps, lors de la première persécution : que la plus grande partie des fidèles couraient au combat avec joie.

     Aimer Dieu et ne craindre que lui seul, tel est l’apanage du petit nombre des élus. C’est cet amour et cette crainte qui font les martyrs, en détachant les fidèles du monde et en les attachant à Dieu et à sa sainte loi.

     Pour soutenir cette amour et cette crainte dans vos cœurs, veillez et prier, augmentez vos bonnes œuvres et joignez à cela les instructions édifiantes dont les premiers fidèles nous ont donné l’exemple. Entretenez-vous selon l’usage des premiers chrétiens, que nous retrace le chapitre des Actes des Apôtres.

     Cette pratique vous sera d’autant plus salutaire que vous êtes privés des ministres du Seigneur, qui alimentaient vos âmes du pain et de la parole.  Vous pleurez ces hommes précieux à votre piété, j’évalue votre perte : vous paraissez isolés à vous-mêmes, mais cet isolement, aux yeux de la foi, ne peut-il pas être salutaire ? C’est par la foi que les fidèles sont unis. En approfondissant cette vérité, nous croyons que l’absence du corps ne rompt point cette union, parce qu’elle ne rompt pas les liens de la foi, mais plutôt qu’elle l’augmente en la dépouillant de toute sensibilité.

(A suivre…si Dieu veut)

(1) Comme on conduisait saint Cyprien au supplice, le peuple, pénétré de douleur et fondant en larmes, s’écria : allons et mourrons avec lui ! Le Saint fit donner 25 écus d’or à son exécuteur.

QUELQUES REFLEXIONS SUITE A CET EXTRAIT

A - Cette lettre met en évidence le vocabulaire de ce prêtre. Il parle de charité (vertu surnaturelle et théologale) et non de solidarité maître-mot du vocabulaire maçonnique repris en chœur par l’immense majorité des Catholiques suivant en cela le très mauvais exemple venu d’en haut.

B - Je rappelle souvent combien il est important de garder notre regard fixé sur Jésus et sur ses comportements, en actes et paroles, face aux situations auxquelles il fut confronté, et rappelé ci-dessus par Saint Pierre. Il est notre exemple et notre enseignant en ces matières.

C - Nous remarquons que ce prêtre demande de respecter les autorités bien que celles- ci soient révolutionnaires, qu’elles aient spolié l’Eglise et l’aient envoyé en exil. Il est choquant de voir des chrétiens injurier, tenir des propos haineux envers des personnes détenant l’autorité qu’elles soient politiques ou religieuses qui leur déplaisent, ou qui les caricaturent avec des images suggérant la haine ou le mépris à leur encontre. Ce christianisme n’est pas le mien.

René Pellegrini

vendredi 17 juin 2022

11 certitudes sur l'Antéchrist : Certitude 8 b


 

ANTECHRIST – 12

 

11 CERTITUDES SUR L’ANTECHRIST – 8b

CERTITUDE  8b

     L’ANTECHRIST FERA UNE GUERRE ACHARNEE A DIEU ET A L’EGLISE – 2

     En considérant la Tradition chrétienne sur la manière dont s’exercera la persécution de l’Antéchrist, Saint Augustin répond :

« La première persécution (celle des Césars) a été violente : pour forcer les chrétiens de sacrifier aux idoles, on les proscrivait, on les tourmentait, on les égorgeait. La seconde est insidieuse et hypocrite ; elle existe actuellement : les hérétiques et les faux frères en sont les auteurs. Il en viendra plus tard une autre, plus dangereuse que les précédentes ; car elle joindra la séduction à la violence, c’est la persécution de l’Antéchrist. » (Enarration in Psalmum, IX, n° 27)

     Les persécutions antichrétiennes sataniques, dans l’histoire de l’Eglise, ont revêtu des formes diverses et des persécuteurs différents :

- D’abord, la violence cruelle des empereurs dans les tous premiers siècles de l’Eglise

- Ensuite, plus insidieuse, subtile et hypocrite par l’apparition des hérétiques et des faux frères qui est toujours d’actualité.

- Enfin, la haine ultime de Lucifer par l’entremise de l’Antéchrist faite « de séduction et de violence » et qui commencera contre Dieu :

« Et elle ouvrit la bouche (la bête = l’Antéchrist) pour blasphémer contre Dieu, pour blasphémer son nom, et son tabernacle, et ceux qui habitent le ciel. » (Apocalypse XIII, 6-7)

     L’Antéchrist ouvrira vraiment sa bouche et se mettra à l’œuvre, lorsque muni des pleins pouvoirs de Satan, il sera dans la plénitude de son règne ; il parlera aussi par la bouche des faux prophètes et par ses faux apôtres. Il vomira sa haine fanatique, la perfidie et le blasphème contre Dieu, d’abord :

« pour blasphémer son nom » et en interdisant de lui rendre un culte.

     Les chrétiens fidèles qui vivront à cette époque seront témoins de cet effroyable effondrement de la foi et de la piété, dont les imprécations sur Dieu du socialiste et révolutionnaire Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865) ne sont qu’une anticipation

du plus grand blasphème exprimé par les hommes et proféré par le porte-parole de Lucifer à savoir, l’attribution à Dieu des péchés et du mal :

« Le premier devoir de l’homme intelligent est de chasser incessamment l’idée de Dieu de son esprit et de sa conscience ; car Dieu, s’il existe, est essentiellement hostile à notre nature (…) Dieu, c’est sottise et lâcheté ; Dieu, c’est hypocrisie et mensonge ; Dieu, c’est Tyrannie et mystère ; Dieu, c’est le mal. » (Système des contradictions, chapitre VIII, T1, page 382 – 2e édition)

     Ensuite

     « Pour blasphémer contre son tabernacle ». Ici, le tabernacle, l’objet blasphémé peut revêtir deux significations :

- Soit « blasphémer » contre le temple céleste.

- Soit « blasphémer » contre la nature humaine dont s’est revêtue la divinité, et à laquelle il s’est unie hypostatiquement, continuant ainsi d’être unie dans le ciel et la Très-Sainte Eucharistie.

     C’est donc contre ce tabernacle que l’Antéchrist, et les siens, vomira le blasphème et fera mourir ceux qui lui rendront un culte, et confesseront que Dieu s’est fait chair, et que Jésus de Nazareth qui a été crucifié est bien le Messie promis.

     Enfin,

     « Pour blasphémer ceux qui habitent dans le ciel. » c’est-à-dire les apôtres et les martyrs qui ont souffert pour le témoignage rendu au nom de Jésus en annonçant l’Evangile du salut, et ceux qui, à cette époque, souffriront et mourront pour ce même témoignage dans un monde dans lequel la foi sera quasiment éteinte. En fait, tous ceux qui résisteront à sa perfidie, à ses menaces et à sa puissance, et qui, selon l’Ecriture, seront livrés aux nations par l’Antéchrist et ses adeptes : 

« Alors, ils vous livreront aux tribulations, et ils vous tueront ; et vous serez en haine à toutes les nations, à cause de mon nom. » (St Matthieu, XXIV,9)

     Ces tribulations avec la mort comme conséquence, car ils ne pourront pas cesser de prêcher, à l’image de leur Maître et Seigneur, l’Evangile du salut dans un monde où la foi s’est quasiment éteinte, ni de témoigner pour le nom de Jésus

(A suivre…si Dieu veut)


René Pellegrini


 

 

 

Introduction à l'histoire des Patriarches - 10 : Le départ du pays natal - 4

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 10   LE DEPART DU PAYS NATAL – 4 (Genèse, XI, 27 – XII, 5)        Mais par cette stabili...