POUR COMBATTRE
LA REVOLUTION ET LE MODERNISME :
LES 24 THESES
THOMISTES
Pour combattre efficacement les fondements
doctrinaux de la Révolution et le raz de marée de l’hérésie moderniste sur le
plan intellectuel et justifier la pertinence du combat pour la foi : les
vingt-quatre thèses philosophiques de Saint Thomas d’Aquin. Face à l’étude de la philosophie deux attitudes sont à proscrire:
1 - Celle qui consiste à penser que
faute d’étude nous n’avons pas les moyens intellectuels pour l’entreprendre.
Cela peut être vrai dans certains cas mais, souvent, c’est la paresse
intellectuelle qui nous fait trouver des prétextes pour reculer devant les
efforts et les conséquences d’une telle étude : soumettre son intelligence
à la vérité. Soumission d’autant plus coûteuse que la société actuelle,
idolâtrant la liberté, manifeste dans le domaine de la pensée un esprit
d’insubordination qui le rend esclave d’erreurs dans différents domaines :
politiques, scientifiques, sociaux, etc…dont les conséquences se révèlent
néfastes pour la société et le monde.
Or, comme le soulignait le Cardinal Villeneuve, si
on abdique face à cet effort de subordination de l’intelligence :
« Dans le domaine où la raison peut
et doit parvenir à l’évidence intrinsèque par recours
aux principes premiers, c’est l’atrophie de la raison qui en résulte, son
engourdissement, son abdication. L’homme en vient à se dispenser du regard de
l’esprit ; toutes les assertions restent sur le même plan, celui d’une
persuasion neutre, qui vient de la rumeur commune »
2 - Se garder, si nous sommes
croyant, d’un certain dédain pour la philosophie (par exemple, les témoins de
Jéhovah) jugé, à priori, comme inutile, voire néfaste, pour le progrès
intérieur de l’âme vers Dieu, et même lui faisant obstacle. C’est une erreur
courante de nos jours provoquée par l’indifférentisme religieux : fruit
empoisonné de la libre pensée.
Il y a erreur à penser que Dieu puisse être honoré par
une fausse conception doctrinale et théologique de sa Personne et de ses
œuvres. De même, il est tout aussi erroné que l’on puisse se diriger
correctement vers quelqu’un qu’on ne connaît pas ou dont mésestime la vraie
nature, lors-même que Notre Seigneur affirme :
« Or la vie éternelle, c’est qu’ils
vous connaissent, vous le seul vrai Dieu, et
celui que vous avez envoyé, Jésus-Christ »
(saint Jean XVII, 3).
Connaître Jésus-Christ, implique davantage que
d’entendre la sonorité de son nom. On mesure ici le fruit empoisonné et
mortifère que constitue l’œcuménisme à la mode Vatican II avec « les
parcelles de vérité des autres religions » les dites
« Parcelles » véhiculant, soit une image fausse et différente du
« seul vrai Dieu », soit, pour ne pas déplaire aux autres religions sur la divinité de
Jésus-Christ, faire silence sur Notre Seigneur qu’il est pourtant impératif de
connaître pour « la vie éternelle ».
La théologie scolastique qui fait l’objet de cette
rubrique n’est en rien inférieure à la théologie positive (ou spiritualité) car
elle ''dissèque'' les vérités éternelles. La théologie positive est au service
de la théologie scolastique et c’est bien ce que disait le Pape Pie XI dans ses
félicitations au Père Hugon pour l’ensemble de son œuvre :
« Vous avez mis la théologie positive au
service de la scolastique, de telle sorte que celle-ci, comme il convenait,
occupa le premier rang » (25 février 1923)
Il est donc faux de croire que la philosophie scolastique,
préalable obligé à la théologie (les vérités du catéchisme n’étant rien d’autre
que de la théologie) serait frappée de stérilité pour le progrès de notre vie
intérieure, surtout si l’on se souvient que la vraie philosophie c’est :
« l’amour de la sagesse ». Ecoutons, saint Louis Marie Grignon
de Montfort un maître en spiritualité :
« Elle (la
Sagesse éternelle, Notre Seigneur) communique à l'homme la grande science des saints et les
autres sciences naturelles, même les plus secrètes, quand elles lui sont
convenables » (L’amour de la Sagesse
éternelle, N°93)
« C'est dans cette source infinie de lumières (la Sagesse incréée, Notre Seigneur) que les
plus grands Docteurs de l'Église, entre autres saint Thomas d'Aquin, comme il
l'avoue lui-même, ont puisé ces admirables connaissances qui les ont rendus
recommandables. Et vous remarquerez que les lumières et les
connaissances que donne la Sagesse ne sont pas des connaissances
sèches, stériles et indévotes, mais des connaissances lumineuses,
onctueuses, opérantes et pieuses, qui touchent et contentent le cœur en
éclairant l'esprit. » (N°94) (1)
Et pour nous encourager à faire cet effort, ce
qu’écrivait le Pape Benoît XV à l’occasion du quinzième centenaire de la mort
de Saint Jérôme, qui passa sa vie à étudier :
« La sainteté sans la science ne profite qu’à
elle-même, autant elle édifie l’Eglise du Christ par une vie vertueuse, autant
elle lui nuit si elle ne repousse pas les attaques des contradicteurs (…) Daniel à la fin de sa très sainte vision,
dit que les justes brillent comme des étoiles, et les intelligents –
c’est-à-dire les savants – comme le firmament. Vois-tu, dit Saint Jérôme à
Saint Paulin, quelle distance sépare la sainteté sans la science et la science
doublée de sainteté ? La première nous rend pareils aux étoiles, la
seconde au ciel lui-même » Et, en une autre circonstance,
en s’adressant à Marcella, il raille « la vertu sans la
science » de certains clercs « Cette ignorance leur tient lieu de sainteté, et ils se déclarent les
disciples des pécheurs, comme s’ils faisaient consister leur sainteté à ne rien
savoir » (Encyclique Spiritus Paraclitus,
15 septembre 1920, en anglais et en espagnol)
Munis de ces encouragements, dans le prochain article
nous aborderons l’étude de la thèse N°1 des 24 thèses thomistes.
(A suivre…« L’étude des 24 thèses : Thèse N° 1 »…si Dieu veut)
(1) Certains sites Internet tronquent le texte avant le N°93
René Pellegrini