mardi 15 novembre 2022

Imitation de Jésus-Christ - 4 : Il faut imiter Jésus-Christ, et mépriser toutes les vanités du monde


     Un AVIS, utile à méditer pour entrer dans la vie intérieure. Ces avis, extraits du livre « l’Imitation de Jésus-Christ » par Thomas A Kempis, continueront d’être mis avec chaque publication, si les visites sont jugées suffisantes.  

 

LIVRE I-1

 

IL FAUT IMITER JESUS-CHRIST, 

ET MEPRISER TOUTES LES VANITES DU MONDE.

 

AVIS 4 : Vanité donc, d’amasser des richesses périssables et d’espérer en elles.

     Vanité, d’aspirez aux honneurs et de s’élever à ce qu’il y a de plus haut.

     Vanité, de suivre les désirs de la chair et de rechercher ce dont il faudra bientôt être rigoureusement puni.

     Vanité, de souhaiter une longue vie et de ne pas se soucier de bien vivre.

     Vanité, de ne penser qu’à la vie présente et de ne pas prévoir ce qui la suivra.

     Vanité, de s’attacher à ce qui passe si vite et de ne pas se hâter vers la joie qui ne finit point.

 

René Pellegrini

lundi 14 novembre 2022

Le National-socialisme ou nazisme


LE NATIONAL-SOCIALISME OU NAZISME

 

     Le mot nazisme habituellement utilisé pour désigner l’idéologie politique d’Hitler, tend à faire disparaître et à camoufler son origine, ainsi qu’un mot (socialisme) qui résonnerait mal aux oreilles de ceux qui passent pour les grands défenseurs de la cause prolétarienne et du genre humain. La vraie appellation est : National-Socialisme, une des diverses sécrétions mortifères qu’à produite la Révolution dans ses différents courants de la gauche révolutionnaire.

 

     Cette idéologie n’était qu’un socialisme d’Etat à caractère militariste. De par son origine, elle n’a jamais été d’extrême droite, pas plus qu’elle n’aurait de compatibilité avec un parti catholique qui, d’ailleurs, n’existe pas sur l’échiquier politique. Si parti catholique il devait y avoir, il n’aurait pas plus à voir avec les partis dits de droite qui s’agitent sur la scène de l’embrouille et du fractionnement idéologique national, car ils sont tous révolutionnaires, à des degrés divers.

 

     C’est un ignoble mensonge que d’amalgamer les chrétiens traditionalistes avec le Front National ou Rassemblement National, pour pouvoir lui appliquer les mots qui se veulent infamant d’extrême droite dans laquelle ils ne se reconnaissent absolument pas, même si certains d’entre eux s’illusionnent et s’y égarent, encouragés parfois par des prêtres courts de philosophie et d’esprit d’obéissance à l’Eglise. Si un parti catholique devait exister il ne pourrait être que traditionalisteantilibéralcontre-révolutionnaire et monarchiste (1) : telle est la vraie droite catholique et française, car pour un tel parti tout pouvoir émane de Dieu (Romains XIII, 1) et non de la versatilité et du mensonge du peuple dit ''souverain''.

 

     Les Catholiques traditionalistes n’attendent rien du système démocratique sans Dieu et des idéologies et courants politiques en place. Ils attendent TOUT des promesses de Dieu, et des moyens qu’il utilisera pour sauver l’Eglise et la France de la trahison de ses ‘’élites’’ tout en travaillant, dans le calme, sans inciter leur prochain à la révolte contre les autorités existantes, qui ne sont que des instruments de Dieu pour, en tant que causes secondes, et dans leur aveuglement, favoriser et œuvrer au châtiment des nombreuses et incessantes infidélités de la France et de l’Eglise conciliaire.

 

     En attendant l’heure de Dieu et de ses rétributions, ils accomplissent leur devoir de chrétien en s’attelant à la réforme morale, doctrinale, intellectuelle et spirituelle de ceux qui, abandonnant les promesses vaines et mensongères des candidats à l’élection, ont suffisamment de foi et d’amour pour la terre de leurs pères (la patrie) pour espérer en Dieu qui ne peut mentir : il n’y a donc aucun amalgame à faire avec le Front National ou Rassemblement national qui, avec les autres partis de droite et la gauche politique, ne sont que deux des principales mâchoires de la tenaille mise au service de l’avancement de la dialectique révolutionnaire, du mondialisme et de la perdition des âmes.

 

     Au-delà du fractionnement idéologique et social créé par la kyrielle des partis et des  micro-partis politiques, il n’y a, dans la réalité, que deux camps en présence : la Révolution satanique (avec l’enfumage de ses diverses composantes politiques) et la Contre-Révolution catholique qui, loin de toute agitation et ambition politiques, ne met sa confiance qu’en Dieu Notre-Seigneur et dans les instruments qu’ils s’est choisis, et qu’il manifestera au temps convenable, et en la Sainte Vierge Marie, pour solutionner les drames que vivent la France et le monde.

 

     Désormais, il n’est plus temps de tergiverser, il faut mettre sa confiance en Dieu, le prier de nous accorder sa grâce afin de vivre en chrétien dans un monde appelé à être de plus en plus hostile au nom chrétien, en imitant les exemples et les vertus du Christ, afin de tenir ferme dans la foi catholique, nourri de l’Evangile, des enseignements de l’Eglise et des Saints pour affronter les temps difficiles et douloureux qui s’annoncent.

 

       Il n’y a que deux camps ennemis assumant deux postérités différentes et irréductibles (Genèse III, 15) : il faut donc bien choisir son camp et en assumer les conséquences temporelles et éternelles.

 

René Pellegrini

 

(1)  Aucune forme gouvernementale n’est parfaite, mais la monarchie est celle qui s’adapte le mieux au génie propre de la France, à ses traditions et à ses coutumes (Voir l’Encyclique Diuturnum illud, de Léon XIII, du 29 juin 1881)

 

dimanche 13 novembre 2022

Avis et Maximes - 15 : Mortifiez vos désirs



MORTIFIEZ VOS DESIRS

 

Mortifiez vos désirs, et vous trouverez ce que désire votre cœur.

Savez-vous si vos désirs sont selon Dieu ?

 

- Les Avis Et Maximes sont tirés des œuvres spirituelles de Saint Jean de la Croix

 

René Pellegrini

 

COMMENTAIRE PERSONNEL :

     On peut s’aider à mortifier ses désirs en méditant sur la mort qui met fin à tous nos désirs, car la vie chrétienne est une mort à nous-même comme l’enseigne Saint Paul :

« Or ceux qui sont à Christ ont crucifié leur chair avec ses passions et ses désirs. » (Galates V,24)

     En effet, la mortification consiste à faire mourir, à crucifier nos passions déréglées en vivant non selon la chair, mais selon l’esprit de l’homme nouveau né par le baptême.

 

 

samedi 12 novembre 2022

Le modernisme - 5 : Pour combattre la Révolution et le modernisme


POUR COMBATTRE LA REVOLUTION ET LE MODERNISME :

LES 24 THESES THOMISTES

     Pour combattre efficacement les fondements doctrinaux de la Révolution et le raz de marée de l’hérésie moderniste sur le plan intellectuel et justifier la pertinence du combat pour la foi : les vingt-quatre thèses philosophiques de Saint Thomas d’Aquin. Face à l’étude de la philosophie deux attitudes sont à proscrire:

1 - Celle qui consiste à penser que faute d’étude nous n’avons pas les moyens intellectuels pour l’entreprendre. Cela peut être vrai dans certains cas mais, souvent, c’est la paresse intellectuelle qui nous fait trouver des prétextes pour reculer devant les efforts et les conséquences d’une telle étude : soumettre son intelligence à la vérité. Soumission d’autant plus coûteuse que la société actuelle, idolâtrant la liberté, manifeste dans le domaine de la pensée un esprit d’insubordination qui le rend esclave d’erreurs dans différents domaines : politiques, scientifiques, sociaux, etc…dont les conséquences se révèlent néfastes pour la société et le monde.

     Or, comme le soulignait le Cardinal Villeneuve, si on abdique face à cet effort de subordination de l’intelligence :

« Dans le domaine où la raison peut et doit parvenir à l’évidence intrinsèque par recours aux principes premiers, c’est l’atrophie de la raison qui en résulte, son engourdissement, son abdication. L’homme en vient à se dispenser du regard de l’esprit ; toutes les assertions restent sur le même plan, celui d’une persuasion neutre, qui vient de la rumeur commune »

2 -  Se garder, si nous sommes croyant, d’un certain dédain pour la philosophie (par exemple, les témoins de Jéhovah) jugé, à priori, comme inutile, voire néfaste, pour le progrès intérieur de l’âme vers Dieu, et même lui faisant obstacle. C’est une erreur courante de nos jours provoquée par l’indifférentisme religieux : fruit empoisonné de la libre pensée.

    Il y a erreur à penser que Dieu puisse être honoré par une fausse conception doctrinale et théologique de sa Personne et de ses œuvres. De même, il est tout aussi erroné que l’on puisse se diriger correctement vers quelqu’un qu’on ne connaît pas ou dont mésestime la vraie nature, lors-même que Notre Seigneur affirme :

« Or la vie éternelle, c’est qu’ils vous connaissentvous le seul vrai Dieuet celui que vous avez envoyé, Jésus-Christ » (saint Jean XVII, 3).

     Connaître Jésus-Christ, implique davantage que d’entendre la sonorité de son nom. On mesure ici le fruit empoisonné et mortifère que constitue l’œcuménisme à la mode Vatican II avec « les parcelles de vérité des autres religions » les dites « Parcelles » véhiculant, soit une image fausse et différente du « seul vrai Dieu », soit, pour ne pas déplaire aux autres religions sur la divinité de Jésus-Christ, faire silence sur Notre Seigneur qu’il est pourtant impératif de connaître pour « la vie éternelle ».

     La théologie scolastique qui fait l’objet de cette rubrique n’est en rien inférieure à la théologie positive (ou spiritualité) car elle ''dissèque'' les vérités éternelles. La théologie positive est au service de la théologie scolastique et c’est bien ce que disait le Pape Pie XI dans ses félicitations au Père Hugon pour l’ensemble de son œuvre :

« Vous avez mis la théologie positive au service de la scolastique, de telle sorte que celle-ci, comme il convenait, occupa le premier rang » (25 février 1923)

     Il est donc faux de croire que la philosophie scolastique, préalable obligé à la théologie (les vérités du catéchisme n’étant rien d’autre que de la théologie) serait frappée de stérilité pour le progrès de notre vie intérieure, surtout si l’on se souvient que la vraie philosophie c’est : « l’amour de la sagesse ». Ecoutons, saint Louis Marie Grignon de Montfort un maître en spiritualité :

« Elle (la Sagesse éternelle, Notre Seigneur) communique à l'homme la grande science des saints et les autres sciences naturelles, même les plus secrètes, quand elles lui sont convenables » (L’amour de la Sagesse éternelle, N°93)

« C'est dans cette source infinie de lumières (la Sagesse incréée, Notre Seigneur) que les plus grands Docteurs de l'Église, entre autres saint Thomas d'Aquin, comme il l'avoue lui-même, ont puisé ces admirables connaissances qui les ont rendus recommandables. Et vous remarquerez que les lumières et les connaissances que donne la Sagesse ne sont pas des connaissances sèches, stériles et indévotes, mais des connaissances lumineuses, onctueuses, opérantes et pieuses, qui touchent et contentent le cœur en éclairant l'esprit. » (N°94) (1)

     Et pour nous encourager à faire cet effort, ce qu’écrivait le Pape Benoît XV à l’occasion du quinzième centenaire de la mort de Saint Jérôme, qui passa sa vie à étudier :

« La sainteté sans la science ne profite qu’à elle-même, autant elle édifie l’Eglise du Christ par une vie vertueuse, autant elle lui nuit si elle ne repousse pas les attaques des contradicteurs (…) Daniel à la fin de sa très sainte vision, dit que les justes brillent comme des étoiles, et les intelligents – c’est-à-dire les savants – comme le firmament. Vois-tu, dit Saint Jérôme à Saint Paulin, quelle distance sépare la sainteté sans la science et la science doublée de sainteté ? La première nous rend pareils aux étoiles, la seconde au ciel lui-même » Et, en une autre circonstance, en s’adressant à Marcella, il raille « la vertu sans la science » de certains clercs « Cette ignorance leur tient lieu de sainteté, et ils se déclarent les disciples des pécheurs, comme s’ils faisaient consister leur sainteté à ne rien savoir » (Encyclique Spiritus Paraclitus, 15 septembre 1920, en anglais et en espagnol)

     Munis de ces encouragements, dans le prochain article nous aborderons l’étude de la thèse N°1 des 24 thèses thomistes.

(A suivre…« L’étude des 24 thèses : Thèse N° 1 »…si Dieu veut)

(1) Certains sites Internet tronquent le texte avant le N°93

 René Pellegrini

vendredi 11 novembre 2022

Echelle sainte - 3 : Le renoncement - 3


 Saint Climaque

ECHELLE SAINTE - 3

 

     Pour ceux qui veulent entreprendre le voyage qui permettra d’inscrire leurs noms dans le livre de vie ou le livre du ciel, les trente degrés de l’échelle spirituelle de Saint Climaque nous montrent le chemin. Saint Climaque est un moine syrien connu sous le nom de Jean le Sinaïtique. Il mourut vers 650-680.

PREMIER DEGRE : LE RENONCEMENT - 3

DEGRE 1-5

     L’impie est l’être raisonnable et mortel qui se détourne volontairement de la vie et considère son propre Créateur, le Toujours existant, comme n’existant pas.

DEGRE 1-6

     Le transgresseur de la loi est celui qui tient la loi divine captive de son sens propre perverti (Romains 1,18), et pense avoir la foi tout en professant une hérésie qui s’oppose à Dieu.

DEGRE 1-7

     Le chrétien est celui qui imite le Christ, autant qu’il est possible à l’homme, en paroles, en œuvres et en pensées, et croit en la Sainte Trinité d’une foi droite et exempte d’erreur.

DEGRE 1-8

     L’ami de Dieu est celui qui use des choses naturelles et exemptes de péché, et autant qu’il est en son pouvoir, ne néglige pas de faire le bien.

DEGRE 1-9

     Le continent est celui qui, au milieu des tentations, des pièges et de l’agitation, tâche de toutes ses forces d’imiter la manière d’être de ceux qui sont affranchis de tout cela.

(Echelle Sainte de Saint Jean Climaque)

René Pellegrini

 

jeudi 10 novembre 2022

La Franc-Maçonnerie, Synagogue de Satan - 2

Temple du Grand Orient de France

LA FRANC-MAçONNERIE, SYNAGOGUE DE SATAN - 2

     La Franc-Maçonnerie est composée de diverses obédiences dont les deux principales sont en France :

- Le Grand Orient de France créé en 1773 sous la tutelle du duc de Chartres, future duc d’Orléans qui vota la mort de son cousin Louis XVI.

- La Grande Loge de France créée en 1894

     A celles-ci s’ajoute :

- La grande Loge Nationale Française (GLNF), créée en 1958 , qui est la nouvelle appellation de la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière pour la France et ses colonies, créée en 1913.

- La Grande Loge Nationale Française Opéra, créé en 1958, est une scission de la GLNF. En 1982,elle prit le nom de Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opera (GLTSO)

- La Loge Nationale Française, créée en 1968, est une scission de la GLTSO.

- La Fédération Française du Droit Humain (FFDH), créée en 1901, est un Ordre maçonnique mixte et international.

- La Grande Loge Féminine de France, créée en 1952, est essentiellement féminine.

- La Grande Loge Indépendante et Souveraine des Rites Unis, fondée en 1976.

- La Grande Loge Œcuménique d’Orient et d’Occident, fondée en 1976.

- La Grande Loge Œcuménique Féminine (GLOF) d’Orient et d’Occident, fondée en 1983, à pour devise : Dieu, Amour, tous frères.

- La Grande Loge Mixte Universelle, fondée en 1973, est une scission de la FFDH…

***etc., etc.

     Ces diverses obédiences comprennent à leur tour un certain nombre de Loges qui travaillent selon des rites et des rituels différents. Parmi ces Rites (ou ‘’rit’’) on peut citer :

- le Rite Ecossais Rectifié, le Rite d’York,

- le Rite Ancien et Accepté, etc.

     Parmi les Rituels, on peut citer :

- les Rituels de réception aux différents grades,

- les Rituels d’ouverture et de clôture des travaux maçonniques, etc.

     En plus de ces obédiences françaises, j’ajoute, une première liste, de quelques noms de membres étrangers, connus ou assez connus, des Super-Loges Internationales (SLI), vivants ou décédés. Nous voyons ainsi quels genres de personnes dirigent ou influencent les Etats ou les instances internationales, et le peu d’illusions à se faire sur leurs promesses d’un monde meilleur auquel ils nous invitent à collaborer, avec l’appui des chefs religieux, travaillant de concert à l’avènement de l’Antéchrist, à son adoration qu’il imposera, et, à travers sa personne, à l‘adoration du diable.

SLI – Membres AMUN

- Hafez El Asad ; Hassan II ; Houari Boumediene ; Anouar El Sadate ; Henry Kissinger ; Youri Andropov ; Moshe Dayan ; Yasser Arafat ; Bettino Craxi.

SLI – Membres ARJUNA-PHOENIX

Jawaharlal Nehru ; John Kenneth Galbraith ; Nelson Mandela ; Gandhi.

(A suivre…si Dieu veut)

 

René Pellegrini

 


mercredi 9 novembre 2022

La sainteté - 2 : Les libertins et la sainteté / Première injustice - 1


      Conversion de Marie-Madeleine de Magdala la pécheresse. Selon la tradition, chassée de Judée, par les Juifs, avec Marthe, Lazare, Maximin, Sidoine, Marie Jacobé et Salomé, ils évangélisèrent la Provence.

  LA SAINTETE - 2

 

 « Mirabilis Deus Sanctis in Suis. »  

« Dieu est admirable dans ses Saints. » 

(Psaume LXVII, 36) 

 

LES LIBERTINS ET LA SAINTETE : PREMIERE INJUSTICE - 1 

     C’est tout le temps que la sainteté, et même la plus solide et la plus vraie, a été en butte à la malignité des libertins et à leur censure. C’est de tout temps qu’ils l’ont combattue comme ses plus déclarés ennemis ; et c’est pour cela, ou qu’ils ont tâché de se persuader et de persuader aux autres qu’il n’y a point dans le monde de vraie sainteté, ou qu’ils ont au moins affecté, en la confondant avec la fausse, de la décrier. Deux artifices dont ils se sont servis pour défendre, et, s’ils avaient pu, pour autoriser leur libertinage contre la sainteté chrétienne, qui néanmoins a toujours été et sera toujours, devant Dieu et devant les hommes, leur condamnation. Deux artifices que saint Jérôme a subtilement démêlés dans une de ses Epitres, où il s’explique ainsi : « Lacerant sanctum propositum, et nequitoe suoe remedium arbitrantur, si nemo sit sanctus, si turba sit pereuntium, si omnibus detrahatur. »(1) Ce Père parlait en particulier de certains esprits forts, qui, témérairement et sans respect, blâmaient la conduite de sainte Paule, et le courage qu’elle avait eu de quitter Rome pour aller chercher son salut dans la retraite et l’éloignement du monde. Ces paroles sont remarquables, et d’autant plus dignes d’être pesées, qu’elles expriment ce que nous voyons tous les jours arriver dans ce siècle. Lacerant sanctum propositum : parce qu’ils raisonnent en mondains, disait saint Jérôme, ils déchirent de leurs railleries, et même par leurs médisances, tout ce que les serviteurs de Dieu font de plus édifiant et de plus louable pour honorer Dieu. Et nequitoe suoe remedium arbitrantur si nemo sit sanctus ; ils croient leur libertinage bien à couvert, quand ils ont la hardiesse de soutenir qu’il n’y a point de Saints sur la terre ; que ceux qu’on estime tels ont comme les autres leurs passions et leurs vices, et des vices même grossiers ; que les plus gens de bien sont comme eux dans la voie de la perdition, et qu’on a droit de dire de tout le monde que tout le monde est corrompu et perverti. Non-seulement ils soupçonnent que cela peut être, mais ils assurent que cela est ; et, dans cette supposition, aussi extravagante que maligne, ils se consolent ; comme si l’affreuse opinion qu’ils ont de tout le genre humain était la justification de leur iniquité, et devait les guérir de tous les remords intérieurs qu’ils auraient infailliblement à essuyer si le monde leur faisait voir des hommes vraiment vertueux, et dont la vie exemplaire fût un reproche sensible de leur impiété et de leurs désordres : Et nequitoe suoe remedium arbitrantur, si detrahatur omnibus. Prenez garde, s’il vous plaît, à la pensée de ce saint docteur. 

     La première injustice que le libertin fait à la sainteté chrétienne est de ne la pas vouloir reconnaître, c’est-à-dire de prétendre que ce qu’on appelle sainteté n’est rien moins dans les hommes que sainteté ; que dans les uns c’est vanité, dans les autres singularité ; dans ceux-ci dépit et chagrin, dans ceux-là faiblesse et petitesse de génie ; et malgré les dehors les plus spécieux, dans plusieurs imposture et hypocrisie. Car c’est ainsi, mes chers auditeurs, qu’on en juge dans le monde, mais particulièrement à la cour, dans ce grand monde où vous vivez, dans ce monde que je puis appeler l’abrégé du monde. Monde profane, dont la malignité, vous le savez, est de n’admettre point la vraie vertu, de ne convenir jamais du bien, d’être toujours convaincu que ceux qui le font ont d’autres vues que de le faire, de ne pouvoir croire qu’on serve Dieu purement pour le servir ni qu’on se convertisse purement pour se convertir ; de n’en voir aucun exemple qu’on ne soit prêt à contester, de critiquer tout, et, à force de critiquer tout, de ne trouver plus rien qui édifie. Malignité, reprend saint Jérôme, injurieuse à Dieu et pernicieuse aux hommes : ne perdez pas cette réflexion, qui vous peut être infiniment utile et salutaire.  

     Malignité injurieuse à Dieu, puisque par-là l’on ôte à Dieu la gloire qui lui est due, en attribuant à tout autre qu’à lui les œuvres dont il est l’auteur, comme nous apprenons de l’Evangile que les pharisiens en usaient à l’égard du Fils de Dieu. Car que faisaient-ils ? Ils imputaient à l’art magique les miracles de ce Dieu-Homme ; ils disaient qu’il chassait les démons par la puissance de Beelzebub, le prince des ténèbres. Et que fait-on à la cour ? On veut, et l’on veut sans distinction, qu’un intérêt secret y soit le ressort, le motif de tout le bien qu’on y pratique, de tout le culte qu’on y rend à Dieu, de toutes les résolutions qu’on y prend de mener une vie chrétienne, de toutes les conversions qui y paraissent, de toutes les réformes qu’on y aperçoit. On veut qu’une basse et servile politique en soit le principe et la fin. On dit d’une âme touchée de Dieu, et qui commence de bonne foi à régler ses mœurs qu’elle prétend quelque chose, qu’il y a du mystère dans sa conduite, que ce changement est une scène qu’elle donne ; mais que Dieu y a peu de part. Or l’un n’est-il pas semblable à l’autre ? Et si le langage du pharisien à été un blasphème contre Jésus-Christ, celui du monde qui juge et qui décide de la sorte est-il moins injuste et moins criminel ? 

     Malignité pernicieuse aux hommes, puisque le mondain se prive ainsi d’une des grâces les plus touchantes et, dans l’ordre de la prédestination, les plus efficaces, qui est le bon exemple ; ou plutôt, puisqu’autant qu’il dépend de lui il anéantit à son égard cette grâce du bon exemple. Ces conversions, dont il est témoin, et qu’on lui propose pour le faire rentrer en lui-même, n’ont plus d’autre effet sur lui que de lui faire former mille raisonnements, mille jugements téméraires et mal fondés ; que de lui faire profaner ce qu’il y a de plus saint par les railleries les plus piquantes, et souvent même par les discours les plus impies. Dieu le permet, pour punir en lui cet esprit d’orgueil qui le porte à s’ériger en censeur si sévère de la sainteté. D’où il arrive que, bien loin de tirer aucun fruit des exemples qu’il a devant les yeux, il s’endurcit le cœur, il se confirme dans ses désordres, il demeure dans son impénitence, il s’y obstine, et se rend encore plus incorrigible. Au lieu que les âmes fidèles marchent avec simplicité dans les voies de Dieu, profitent du bien qu’elles supposent bien, au hasard même de s’y tromper ; s’édifient des vertus, quoique douteuses, qui leur paraissent vertus ; de ces exemples même contestés se font des leçons et des règles, heureuses qu’il y en ait encore ; et, sans penser à les combattre, bénissant Dieu de ce qu’il les suscite pour sa gloire, pour le bien de ses élus, et pour la confusion du libertinage.   

(A suivre…« Les libertins et la sainteté : Première injustice - 2 »…si Dieu veut) 

 

René Pellegrini

(1) Ils déchirent continuellement la réputation de ceux qui ont pris le parti de la piété, et s’imaginent remédier à leurs maux en censurant la conduite de tout le monde et en grossissant le nombre de ceux qui vivent dans le libertinage. (St Jérôme, lettre de réfutation des calomnies de ses ennemis, écrite en 385)

mardi 8 novembre 2022

Prières après la communion


PRIÈRES APRES LA COMMUNION

 

ACTE DE FOI ET D’ADORATION

     O Jésus, je le crois, c’est vous que je viens de recevoir, vous, mon Dieu, mon Créateur et mon Maître, vous qui, par amour pour moi, avez été, à votre naissance, couché sur la paille de la crèche, vous qui avez voulu mourir pour moi sur la Croix. J’ai été tiré du néant par votre toute-puissance, et vous venez habiter en moi ! O mon Dieu, saisi d’un profond respect, je me prosterne devant votre souveraine majesté, je vous adore, et je vous offre mes plus humbles louanges.

ACTE DE RECONNAISSANCE ET D’AMOUR

     Très doux Jésus, Dieu d’infinie bonté, je vous remercie de tout mon coeur, pour la grâce insigne que vous venez de me faire. Que vous rendrai-je pour un tel bienfait ? Je voudrais vous aimer, autant que vous êtes aimable, et vous servir, autant que vous méritez de l’être. O Dieu, qui êtes tout amour, apprenez-moi à vous aimer, d’une affection véritable et fidèle, et enseignez-moi, je me donne à vous pour toujours.

ACTE DE DEMANDE     

     Vous êtes en moi, ô Jésus, Vous qui avez dit : « Demandez et vous recevrez ». Vous y êtes, rempli de bonté pour moi, les mains pleines de grâces ; daignez les répandre sur mon âme, qui en a tant besoin. Ôtez de mon coeur tout ce qui vous déplaît, mettez-y tout ce qui peut le rendre agréable à vos yeux. Appliquez-moi les mérites de votre vie et de votre mort, unissez-vous à moi, vivez en moi, faîtes que je vive par vous et pour vous.

     Accordez aussi, Dieu infiniment bon, les mêmes grâces, à toutes les personnes pour lesquelles je suis obligé de prier, où à qui j’ai promis particulièrement de le faire. – Coeur miséricordieux de Jésus, ayez pitié des pauvres âmes du purgatoire, et donnez-leur le repos éternel.

 

NOTA BENE :

Prière tirée de mon Livre des Exercices spirituels de Saint Ignace de Loyola

 

René Pellegrini

lundi 7 novembre 2022

Introduction à l'histoire des Patriarches - 4 : Histoire des Patriarches - 3


 Abraham Isaac Jacob

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 4

 

HISTOIRE DES PATRIARCHES - 3

 

     Avec lui et avec ses successeurs : Isaac, Jacob et Joseph, nous nous trouvons devant des hommes qui appartiennent à la plus haute Classe spirituelle de l’humanité. Les présenter comme de simples spécimens du milieu où ils ont vécu, comme des hommes semblables à tous les autres, à des Bédouins peu scrupuleux, est une grave erreur. Nous devons tenir pour assuré au contraire qu’ils ont brillé dans leurs temps comme la lumière dans les ténèbres, et qu’ils ont tranché sur leur entourage comme le blanc sur le noir. Et ce n’est pas une moindre erreur de penser que la perfection à laquelle ils ont été appelés, était une perfection toute relative, une perfection embryonnaire, proportionnée à leur « conscience crépusculaire », à l’état d’hommes encore à demi animaux qu’on voudrait leur attribuer. Le concept de perfection ne supporte pas plus d’amoindrissement que celui de vérité ou de justice. Il a les mêmes exigences sous la loi de nature et sous la loi de Moïse, que sous le Nouveau Testament. « Abraham, dit saint Epiphane, fut appelé par Dieu à la perfection évangélique, comme devait l’être plus tard Pierre et André, Jacques et Jean (11). »

     Toute la suite de cette histoire en fera la preuve pour lui et pour ses successeurs immédiats. Telle est l’opinion unanime de la Tradition. Et pour montrer à quel point cette affirmation doit être prise en rigueur de termes, saint Augustin ne craint pas de décerner à notre Patriarche cet éloge qui paraît à première vue dépasser la mesure : « Le mérite de la continence dans Abraham, qui engendra des enfants est égal à celui de saint Jean qui ne fut jamais marié (12). » En effet, explique saint Thomas d’Aquin : « Le mérite ne s’apprécie pas seulement d’après le genre de l’acte, mais surtout d’après l’esprit de celui qui agit.» Or Abraham avait le coeur disposé de telle sorte qu’il était prêt à garder la virginité si c’eût été convenable pour son temps. Ainsi le mérite de la continence virginale a égalé en lui le mérite de la continence virginale dans saint Jean (13). »

     Non seulement ces Patriarches pratiquèrent la perfection évangélique bien avant l’Evangile, mais ils eurent à la réaliser dans des conditions particulièrement difficiles. Ils durent la poursuivre non pas dans un désert, comme les premiers ascètes, mais au milieu du monde : non pas dans la pauvreté comme les Apôtres, mais à la tête de richesses considérables pour l’époque ; non pas dans le célibat, comme les religieux ; ni même dans l’état ordinaire de mariage, comme tant et tant de saints et de saintes, mais sous le régime de la polygamie, auquel ils se trouvaient astreints, nous verrons plus loin pourquoi. Avec une abnégation héroïque, ils n’usèrent du droit d’avoir plusieurs épouses que pour la multiplication du peuple élu, jamais pour la satisfaction de leurs passions. Dieu a voulu nous montrer en eux dès les origines du monde les prodiges que peut réaliser sa grâce, et comme elle a suffi, en plein pays païen, alors qu’il n’y avait sur la terre ni Evangile, ni Eglise, ni prédications, ni sacrements, à conduire ceux qui lui furent fidèles, jusqu’aux plus hautes cimes de la sainteté. C’est un exemple sur lequel tout homme sensé doit réfléchir, pour comprendre que, quelles que soient les conditions dans lesquels il est appelé à vivre, il peut lui aussi, s’il le veut, s’élever jusqu’à la perfection.

     La sainteté de ces hommes nous est garantie par l’Ecriture en termes qui ne peuvent laisser place à aucune équivoque. Ils ont été canonisés par la bouche de Dieu lui-même : Je suis, dit-il à Moïse, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. C’est là mon nom pour l’éternité, c’est celui qui doit me rappeler à la mémoire de génération en génération (14). Il les présente comme trois témoins irrécusables qu’il s’est choisis, de préférence à tous les hommes. Il se fait gloire d’avoir de tels serviteurs. Il les couvre de sa protection particulière, il les appelle, il les appelle « ses christs » - christos meos – et il interdit qu’on touche à leur mémoire (15). Le crédit dont ils jouissent auprès de lui est tel que, lorsque Moïse veut conjurer le déchaînement de sa colère, il ne trouve rien de plus efficace que de mettre en avant ces trois noms. L’Offertoire du VIIe dimanche après la Pentecôte rappelle chaque année ce trait en un raccourci saisissant, rendu encore plus impressionnant encore par la beauté et la puissance de la mélodie grégorienne : Moïse se mit à prier en présence du  Seigneur son Dieu, et il dit : Pourquoi, Seigneur, vous irritez-vous contre votre peuple ? Apaisez la colère de votre âme : souvenez-vous d’Abraham, d’Isaac et de Jacob auxquels vous avez promis de donner la terre où coulent le lait et le miel. Et le Seigneur s’apaisa, et il ne fit point le mal qu’il avait dit qu’il ferait à son peuple.

     Bien loin de les reléguer au second plan, Jésus-Christ qui venait pourtant remplacer l’Ancien Testament par le Nouveau, a contresigné ce texte de son sceau personnel quand il a dit : Beaucoup entreront dans le royaume des cieux avec Abraham, Isaac et Jacob (16), et tout son Evangile témoigne de l’estime profonde où il tenait les fondateurs de sa propre famille.

(A suivre…si Dieu veut)

Dom de Monléon

 

- Les italiques sont dans le texte

(11) Panarion, I.I.i, Patrologie grecque, I. VI.I, colonne 193. Et Saint Thomas d’Aquin, IIa IIae, quest. 186 a. 4.ad.

(12) De Bona conjugali, ch.XXIV.

(13) IIa Iiae, quest. 153, a. 4, ad. 1 et 3.

(14) Exode III, 6 et 15

(15) Psaumes CIV, 11  « Gardez-vous de toucher à mes oints et ne maltraitez pas mes prophètes » (105, 15 Bibles protestantes)

(16) St Matthieu VIII, 11.

 

René Pellegrini

dimanche 6 novembre 2022

Tuus sum ego (Je suis à vous)


Monseigneur Louis-Edouard Pie, évêque de Poitiers (1815-1880)

TUUS SUM EGO (JE SUIS A VOUS)

 

     Le Cardinal Pie aimait la Vierge Marie : il avait choisi pour son blason Notre-Dame de Chartres, avec cette devise :

 

     Lors de son sacre il déclara :

 

« Si le nom du Roi, mon Maître, est outragé, si le drapeau de son Fils Jésus n’est pas respecté, si les droits de son Eglise et de son sacerdoce sont méconnus, si l’intégrité de sa doctrine est menacée, je suis évêque ; donc, je parlerai, j’élèverai la voix, je tiendrai haut et ferme l’étendard de la vérité, l’étendard de la foi, l’étendard de mon Dieu…La paix, oui, sans nul doute, c’est le désir ardent de mon cœur, c’est le besoin de ma nature, c’est l’inclination marquée de mon caractère. Mais l’Esprit Saint m’a enseigné que l’amour de la vérité doit passer avant tout autre amour, même avant l’amour de la paix : veritas tantum et pacem diligere » (N’aime que la vérité et la paix).

« Mes très chers frères., demandons aujourd’hui, et pour nous, et pour tous ceux qui nous sont chers, demandons à Marie Immaculée qu’elle nous obtienne le don de la fidélité à Dieu, et celui de la pureté persévérante de notre cœur, comme de nos sens ».

Mgr Pie

COMMENTAIRE PERSONNEL :

     Je souscris totalement à ces paroles. Combien sont-ils, aujourd’hui, les évêques et autres ecclésiastiques à manifester un tel état d’esprit, une telle détermination, alors que les outrages envers Jésus, son Eglise, ses droits, sa doctrine, son sacerdoce sont beaucoup plus régulièrement offensés qu’à l’époque de Mgr Pie ? Oui, combien sont-ils ? Ils sont surtout bien silencieux et davantage propagandistes des droits de l’homme ! Les Catholiques français seraient-ils en droit de vous dire, en paraphrasant les propos de Sainte Jeanne d’Arc à l’évêque Cauchon « Evêques et membres du clergé c’est par vous que la France et notre foi se meurent ! »

     Pour Mgr Pie, il ne s’agissait pas de paroles de circonstances ou pour faire bien. Il suffit de lire ses œuvres pour s’en rendre compte. Par exemple l’extrait suivant de l’ audience du 15 mars 1859, avec Napoléon III, lui reprochant son manque de courage religieux à propos du règne de Jésus-Christ sur la France :

« Sire, ni la Restauration, ni vous n’avez fait pour Dieu ce qu’il fallait faire parce que, ni l’un ni l’autre, vous n’avez relevé son trône ; parce que, ni l’un ni l’autre, vous n’avez renié les principes de la Révolution dont vous combattez cependant les conséquences pratiques ; parce que l’évangile social dont s’inspire l’Etat est encore la déclaration des droits de l’homme, laquelle n’est rien d’autre chose, Sire, que la négation formelle des droits de Dieu. Or, c’est le droit de Dieu de commander aux Etats comme aux individus. Ce n’est pas pour autre chose que Notre-Seigneur est venu sur la terre. Il doit y régner en inspirant les lois, en sanctifiant les mœurs, en éclairant l’enseignement, en dirigeant les conseils, en réglant les actions des gouvernements comme des gouvernés. Partout où Jésus-Christ n’exerce pas ce règne, il y a désordre et décadence. Or, j’ai le droit de vous dire qu’il ne règne pas parmi nous et que notre Constitution n’est pas, et loin de là, celle d’un Etat chrétien et catholique. Notre droit public établit bien que la religion catholique est celle de la majorité des français ; mais il ajoute que les autres cultes ont droit à une égale protection. N’est-ce pas proclamer que la Constitution protège pareillement l’erreur et la Vérité ? Eh bien, savez-vous, Sire, ce que Jésus-Christ répond aux gouvernements qui se rendent coupables d’une telle contradiction ? Jésus-Christ, Roi du ciel et de la terre leur répond : « Et moi aussi, gouvernements qui vous succédez en vous renversant les uns les autres, moi aussi je vous accorde une égale protection. J’ai accordé cette protection à l’empereur, votre oncle; j’ai accordé la même protection aux Bourbons, la même protection à Louis Philippe, la même protection à la République et à vous aussi, la même protection vous sera accordée ».

     L’empereur Napoléon III arrêta l’évêque de Poitiers : 

« Croyez-vous que l’époque où nous vivons comporte cet état de choses, et que le moment soit venu d’établir ce règne exclusivement religieux que vous me demandez ? Ne pensez-vous pas, Monseigneur, que ce serait déchaîner toutes les mauvaises passions ? » 

     Et la réponse sans équivoque de Mgr Pie :

« Sire, quand de grands politiques comme votre Majesté m’objectent que le moment n’est pas venu, je n’ai qu’à m’incliner, parce que je ne suis pas un grand politique. Mais je suis évêque, et comme évêque je leur réponds : le moment n’est pas venu pour Jésus-Christ de régner, eh bien, le moment n’est pas venu pour les gouvernements de durer ».

René Pellegrini

 


 

 


 

 

samedi 5 novembre 2022

La conjuration antichrétienne- 4 - 1 : Les deux civilisations - 3 - La recherche du bonheur - 2


Vous serez comme des dieux

LA CONJURATION ANTICHRETIENNE – 4 - 1

 

CHAPITRE I

 

LES DEUX CIVILISATIONS – 3

 

LA RECHERCHE DU BONHEUR – 2

 

     L’homme peut se tromper, et de fait il se trompe bien souvent dans la recherche du bonheur, dans le choix de la voie qui doit l’y mener. « Mettre le bonheur où il est, c’est la source de tout bien, dit encore Bossuet ; et la source de tout mal est de le mettre où il ne faut pas (3). » Cela est aussi vrai pour la société que pour l’homme individuel. L’impulsion vers le bonheur vient du Créateur, et Dieu y ajoute la lumière qui en éclaire le chemin, directement par sa grâce, indirectement par les enseignements de son Eglise. Mais il appartient à l’homme, individu ou société, il appartient au libre arbitre de se diriger, d’aller prendre sa #félicité là où il lui plaît de la mettre, dans ce qui est réellement bon, et, au-dessus de toute bonté, dans le Bien absolu, Dieu : ou dans ce qui n’a que les apparences du bien, ou qui n’est qu’un bien relatif.

 

LE MAUVAIS CHOIX

 

     Dès la création du genre humain, l’homme s’est fourvoyé. Au lieu de croire à la parole de Dieu et d’obéir à son commandement, Adam écouta la voix enchanteresse qui lui disait de mettre sa fin en lui-même, dans la satisfaction de sa sensualité, dans les ambitions de son orgueil. « Vous serez comme des dieu» ; « le fruit de l’arbre était bon à manger, beau à voir, et d’un aspect qui excitait le désir ». Ayant ainsi dévié, dès le premier pas, Adam a entrainé sa race dans la fausse direction qu’il venait de prendre. Elle y marcha, elle s’y avança, elle s’y enfonça durant de longs siècles. L’histoire est là pour dire les maux qu’elle rencontra dans ce long égarement. Dieu eut pitié d’elle. Dans son conseil d’infinie miséricorde et d’infinie sagesse, il résolut de remettre l’homme sur la voie du vrai bonheur. Et afin de rendre son intervention plus efficace, il voulut qu’une Personne divine vint sur la terre et montrer le chemin par sa parole, le frayer par son exemple.

(A suivre…si Dieu veut)

René Pellegrini

 

(3)  Méditation sur l’Evangile.

 


 


 

vendredi 4 novembre 2022

Excellence de la philosophie chrétienne - 4 : Origine du mot philosophie -et les formes de connaissance

 

EXCELLENCE DE LA PHILOSOPHIE CHRETIENNE - 4

 

ORIGINE DU MOT PHILOSOPHIE ET LES FORMES DE CONNAISSANCE

     Quelques notions préliminaires pour faciliter l’approche de la philosophie en générale et chrétienne en particulier.

ORIGINE DU MOT PHILOSOPHIE

     Le mot de philosophie remonterait à Pythagore (VIe siècle avant Jésus-Christ). On rapporte qu’interrogé sur l’art ou la science qu’il professait, il répondit modestement, par manière de protestation contre le titre orgueilleux de Sages (Sophoi en grec) que se donnaient ses devanciers et, considérant que la sagesse ne pouvait convenir en propre qu’à Dieu, qu’il n’était ni artiste, ni savant mais simplement philosophe (philosophos) c’est-à-dire ami (philos) de la sagesse (sophia).

     Ce mot, laisse donc entrevoir son origine psychologique, il emprunte son nom à la sagesse (1)

     Une question se pose à son sujet : « La philosophie est-elle une science ? Pour y répondre convenablement il sera nécessaire d’examiner les différentes formes de savoir, de connaissance ou science.

I - LA CONNAISSANCE VULGAIRE OU VERITES DU SENS COMMUN

     Bien que n’étant pas à dédaigner, la connaissance vulgaire ne constitue que le premier échelon de la science, c’est-à-dire l’intelligence dans son activité spontanée, avant toute forme de réflexion scientifique. En effet, le sens commun acquiert naturellement maintes certitudes légitimes puisque fondées sur une évidence immédiate qui fait connaître seulement, soit :


* Des faits concrets ou sensibles, par exemple :

    - L’existence des choses extérieures : un rocher, une maison, un arbre, etc.

    - L’existence du sujet pensant : moi-même.


* Des faits généraux dont les éléments et les causes ne sont connus que d’une façon confuse, par exemple :

 

   - La nocivité de telle espèce de champignons,

    - L’effet spécial d’un remède, etc.

 

* Des propositions générales immédiatement évidentes à l’intelligence, telles que :


 

 a)    Les principes premiers ou axiomes, ou leurs applications directes, par exemple :

- ce qui est, est.

         - le tout est plus grand que la partie.

         - ce qui n’existe pas par soi tient l’existence d’un autre.

 

     b) Les opérations élémentaires d’arithmétique.


         . 2 + 2 = 4 ; 2 X 3 = 6.


II – LA CONNAISSANCE SCIENTIFIQUE

 

     Elle vise à substituer à la connaissance vulgaire, un savoir accompagné d’une certitude raisonnée qui permet d’expliquer les choses et les faits, parce qu’ils résultent de l’étude méthodique des causes universelles et nécessaires dont ils sont l’œuvre complexe ainsi que des lois de leur jeu.

     Telle est la science en générale. L’usage aujourd’hui tend, malheureusement, à restreindre l’application du nom de « science » aux sciences de la nature, plus précisément celles qui portent sur une catégorie d’êtres, ou de faits, étudiés dans leurs causes prochaines propres dont on cherche à préciser le mode d’activité, et qui aboutissent à formuler des lois nécessaires et absolues fondées sur le déterminisme des phénomènes de la nature. Telles sont les sciences particulières : la physique, la biologie, la chimie, la mécanique céleste, etc., avec toutes leurs branches spéciales qui s’occupent surtout du comment des choses et des faits.

     La vraie science consiste donc à savoir par les causes. Elle est donc une connaissance certaine, générale et stable, c’est-à-dire une connaissance valant pour tous les cas, et applicable en tout temps et en tout lieu, par exemple : le théorème de Pythagore.

     Plus on s’avance, à propos d’un être quelconque, dans l’étude de chacune de ces sortes de causes, jusqu’à la connaissance de ce qu’il y a, en elles, de plus général, plus on connaît intimement et parfaitement cet être, plus on en a une science profonde.

     Comprenant en quoi consiste le savoir scientifique, il nous sera aisé de répondre, lors d’un prochain article, à la question que nous nous posions ci-dessus, à savoir : la philosophie est-elle une science ?

(A suivre…« La science ou connaissance philosophique »…si Dieu veut)

 

René Pellegrini

 

(1) Lorsqu’on parle de sagesse, il faut distinguer entre :

La sagesse, vertu intellectuelle spéculative, qui est normalement la reine des vertus intellectuelles puisqu’elle procède du jugement de la raison et, a pour objet, la recherche des causes les plus élevées des choses ou encore considère la cause la plus haute qui est Dieu.

Le don de sagesse qu’il serait préférable d’appeler, selon Saint Thomas d’Aquin, « esprit de sagesse » car, nous dit-il :

« Or dans l’Ecriture les dons nous sont révélés non pas précisément sous ce nom-là, mais plutôt sous celui d’esprit. C’est ainsi qu’il est dit en Isaïe XI, 2-3 : sur lui reposera l’esprit de sagesse et d’intelligence (…) »

     Le don de sagesse est infusé par Dieu et, grâce à lui, l’homme est rendu promptement mobile à l’inspiration divine. Ce dont est pour la sanctification intime et pour le salut de chaque âme, faisant partie de l’état de grâce, et existant dans toute âme se trouvant dans cet état.

Le charisme de sagesse appelé aussi grâce gratuite « gratiae gratis datae ». A la différence du don de sagesse, il n’est pas nécessaire pour le salut. Il peut être transitoire chez celui qui en est porteur. Il n’est donné que pour la manifestation du divin dans le monde, pour le bien et l’édification de la Sainte Eglise de Dieu.

Introduction à l'histoire des Patriarches - 10 : Le départ du pays natal - 4

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 10   LE DEPART DU PAYS NATAL – 4 (Genèse, XI, 27 – XII, 5)        Mais par cette stabili...