vendredi 11 novembre 2022

Echelle sainte - 3 : Le renoncement - 3


 Saint Climaque

ECHELLE SAINTE - 3

 

     Pour ceux qui veulent entreprendre le voyage qui permettra d’inscrire leurs noms dans le livre de vie ou le livre du ciel, les trente degrés de l’échelle spirituelle de Saint Climaque nous montrent le chemin. Saint Climaque est un moine syrien connu sous le nom de Jean le Sinaïtique. Il mourut vers 650-680.

PREMIER DEGRE : LE RENONCEMENT - 3

DEGRE 1-5

     L’impie est l’être raisonnable et mortel qui se détourne volontairement de la vie et considère son propre Créateur, le Toujours existant, comme n’existant pas.

DEGRE 1-6

     Le transgresseur de la loi est celui qui tient la loi divine captive de son sens propre perverti (Romains 1,18), et pense avoir la foi tout en professant une hérésie qui s’oppose à Dieu.

DEGRE 1-7

     Le chrétien est celui qui imite le Christ, autant qu’il est possible à l’homme, en paroles, en œuvres et en pensées, et croit en la Sainte Trinité d’une foi droite et exempte d’erreur.

DEGRE 1-8

     L’ami de Dieu est celui qui use des choses naturelles et exemptes de péché, et autant qu’il est en son pouvoir, ne néglige pas de faire le bien.

DEGRE 1-9

     Le continent est celui qui, au milieu des tentations, des pièges et de l’agitation, tâche de toutes ses forces d’imiter la manière d’être de ceux qui sont affranchis de tout cela.

(Echelle Sainte de Saint Jean Climaque)

René Pellegrini

 

jeudi 10 novembre 2022

La Franc-Maçonnerie, Synagogue de Satan - 2

Temple du Grand Orient de France

LA FRANC-MAçONNERIE, SYNAGOGUE DE SATAN - 2

     La Franc-Maçonnerie est composée de diverses obédiences dont les deux principales sont en France :

- Le Grand Orient de France créé en 1773 sous la tutelle du duc de Chartres, future duc d’Orléans qui vota la mort de son cousin Louis XVI.

- La Grande Loge de France créée en 1894

     A celles-ci s’ajoute :

- La grande Loge Nationale Française (GLNF), créée en 1958 , qui est la nouvelle appellation de la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière pour la France et ses colonies, créée en 1913.

- La Grande Loge Nationale Française Opéra, créé en 1958, est une scission de la GLNF. En 1982,elle prit le nom de Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opera (GLTSO)

- La Loge Nationale Française, créée en 1968, est une scission de la GLTSO.

- La Fédération Française du Droit Humain (FFDH), créée en 1901, est un Ordre maçonnique mixte et international.

- La Grande Loge Féminine de France, créée en 1952, est essentiellement féminine.

- La Grande Loge Indépendante et Souveraine des Rites Unis, fondée en 1976.

- La Grande Loge Œcuménique d’Orient et d’Occident, fondée en 1976.

- La Grande Loge Œcuménique Féminine (GLOF) d’Orient et d’Occident, fondée en 1983, à pour devise : Dieu, Amour, tous frères.

- La Grande Loge Mixte Universelle, fondée en 1973, est une scission de la FFDH…

***etc., etc.

     Ces diverses obédiences comprennent à leur tour un certain nombre de Loges qui travaillent selon des rites et des rituels différents. Parmi ces Rites (ou ‘’rit’’) on peut citer :

- le Rite Ecossais Rectifié, le Rite d’York,

- le Rite Ancien et Accepté, etc.

     Parmi les Rituels, on peut citer :

- les Rituels de réception aux différents grades,

- les Rituels d’ouverture et de clôture des travaux maçonniques, etc.

     En plus de ces obédiences françaises, j’ajoute, une première liste, de quelques noms de membres étrangers, connus ou assez connus, des Super-Loges Internationales (SLI), vivants ou décédés. Nous voyons ainsi quels genres de personnes dirigent ou influencent les Etats ou les instances internationales, et le peu d’illusions à se faire sur leurs promesses d’un monde meilleur auquel ils nous invitent à collaborer, avec l’appui des chefs religieux, travaillant de concert à l’avènement de l’Antéchrist, à son adoration qu’il imposera, et, à travers sa personne, à l‘adoration du diable.

SLI – Membres AMUN

- Hafez El Asad ; Hassan II ; Houari Boumediene ; Anouar El Sadate ; Henry Kissinger ; Youri Andropov ; Moshe Dayan ; Yasser Arafat ; Bettino Craxi.

SLI – Membres ARJUNA-PHOENIX

Jawaharlal Nehru ; John Kenneth Galbraith ; Nelson Mandela ; Gandhi.

(A suivre…si Dieu veut)

 

René Pellegrini

 


mercredi 9 novembre 2022

La sainteté - 2 : Les libertins et la sainteté / Première injustice - 1


      Conversion de Marie-Madeleine de Magdala la pécheresse. Selon la tradition, chassée de Judée, par les Juifs, avec Marthe, Lazare, Maximin, Sidoine, Marie Jacobé et Salomé, ils évangélisèrent la Provence.

  LA SAINTETE - 2

 

 « Mirabilis Deus Sanctis in Suis. »  

« Dieu est admirable dans ses Saints. » 

(Psaume LXVII, 36) 

 

LES LIBERTINS ET LA SAINTETE : PREMIERE INJUSTICE - 1 

     C’est tout le temps que la sainteté, et même la plus solide et la plus vraie, a été en butte à la malignité des libertins et à leur censure. C’est de tout temps qu’ils l’ont combattue comme ses plus déclarés ennemis ; et c’est pour cela, ou qu’ils ont tâché de se persuader et de persuader aux autres qu’il n’y a point dans le monde de vraie sainteté, ou qu’ils ont au moins affecté, en la confondant avec la fausse, de la décrier. Deux artifices dont ils se sont servis pour défendre, et, s’ils avaient pu, pour autoriser leur libertinage contre la sainteté chrétienne, qui néanmoins a toujours été et sera toujours, devant Dieu et devant les hommes, leur condamnation. Deux artifices que saint Jérôme a subtilement démêlés dans une de ses Epitres, où il s’explique ainsi : « Lacerant sanctum propositum, et nequitoe suoe remedium arbitrantur, si nemo sit sanctus, si turba sit pereuntium, si omnibus detrahatur. »(1) Ce Père parlait en particulier de certains esprits forts, qui, témérairement et sans respect, blâmaient la conduite de sainte Paule, et le courage qu’elle avait eu de quitter Rome pour aller chercher son salut dans la retraite et l’éloignement du monde. Ces paroles sont remarquables, et d’autant plus dignes d’être pesées, qu’elles expriment ce que nous voyons tous les jours arriver dans ce siècle. Lacerant sanctum propositum : parce qu’ils raisonnent en mondains, disait saint Jérôme, ils déchirent de leurs railleries, et même par leurs médisances, tout ce que les serviteurs de Dieu font de plus édifiant et de plus louable pour honorer Dieu. Et nequitoe suoe remedium arbitrantur si nemo sit sanctus ; ils croient leur libertinage bien à couvert, quand ils ont la hardiesse de soutenir qu’il n’y a point de Saints sur la terre ; que ceux qu’on estime tels ont comme les autres leurs passions et leurs vices, et des vices même grossiers ; que les plus gens de bien sont comme eux dans la voie de la perdition, et qu’on a droit de dire de tout le monde que tout le monde est corrompu et perverti. Non-seulement ils soupçonnent que cela peut être, mais ils assurent que cela est ; et, dans cette supposition, aussi extravagante que maligne, ils se consolent ; comme si l’affreuse opinion qu’ils ont de tout le genre humain était la justification de leur iniquité, et devait les guérir de tous les remords intérieurs qu’ils auraient infailliblement à essuyer si le monde leur faisait voir des hommes vraiment vertueux, et dont la vie exemplaire fût un reproche sensible de leur impiété et de leurs désordres : Et nequitoe suoe remedium arbitrantur, si detrahatur omnibus. Prenez garde, s’il vous plaît, à la pensée de ce saint docteur. 

     La première injustice que le libertin fait à la sainteté chrétienne est de ne la pas vouloir reconnaître, c’est-à-dire de prétendre que ce qu’on appelle sainteté n’est rien moins dans les hommes que sainteté ; que dans les uns c’est vanité, dans les autres singularité ; dans ceux-ci dépit et chagrin, dans ceux-là faiblesse et petitesse de génie ; et malgré les dehors les plus spécieux, dans plusieurs imposture et hypocrisie. Car c’est ainsi, mes chers auditeurs, qu’on en juge dans le monde, mais particulièrement à la cour, dans ce grand monde où vous vivez, dans ce monde que je puis appeler l’abrégé du monde. Monde profane, dont la malignité, vous le savez, est de n’admettre point la vraie vertu, de ne convenir jamais du bien, d’être toujours convaincu que ceux qui le font ont d’autres vues que de le faire, de ne pouvoir croire qu’on serve Dieu purement pour le servir ni qu’on se convertisse purement pour se convertir ; de n’en voir aucun exemple qu’on ne soit prêt à contester, de critiquer tout, et, à force de critiquer tout, de ne trouver plus rien qui édifie. Malignité, reprend saint Jérôme, injurieuse à Dieu et pernicieuse aux hommes : ne perdez pas cette réflexion, qui vous peut être infiniment utile et salutaire.  

     Malignité injurieuse à Dieu, puisque par-là l’on ôte à Dieu la gloire qui lui est due, en attribuant à tout autre qu’à lui les œuvres dont il est l’auteur, comme nous apprenons de l’Evangile que les pharisiens en usaient à l’égard du Fils de Dieu. Car que faisaient-ils ? Ils imputaient à l’art magique les miracles de ce Dieu-Homme ; ils disaient qu’il chassait les démons par la puissance de Beelzebub, le prince des ténèbres. Et que fait-on à la cour ? On veut, et l’on veut sans distinction, qu’un intérêt secret y soit le ressort, le motif de tout le bien qu’on y pratique, de tout le culte qu’on y rend à Dieu, de toutes les résolutions qu’on y prend de mener une vie chrétienne, de toutes les conversions qui y paraissent, de toutes les réformes qu’on y aperçoit. On veut qu’une basse et servile politique en soit le principe et la fin. On dit d’une âme touchée de Dieu, et qui commence de bonne foi à régler ses mœurs qu’elle prétend quelque chose, qu’il y a du mystère dans sa conduite, que ce changement est une scène qu’elle donne ; mais que Dieu y a peu de part. Or l’un n’est-il pas semblable à l’autre ? Et si le langage du pharisien à été un blasphème contre Jésus-Christ, celui du monde qui juge et qui décide de la sorte est-il moins injuste et moins criminel ? 

     Malignité pernicieuse aux hommes, puisque le mondain se prive ainsi d’une des grâces les plus touchantes et, dans l’ordre de la prédestination, les plus efficaces, qui est le bon exemple ; ou plutôt, puisqu’autant qu’il dépend de lui il anéantit à son égard cette grâce du bon exemple. Ces conversions, dont il est témoin, et qu’on lui propose pour le faire rentrer en lui-même, n’ont plus d’autre effet sur lui que de lui faire former mille raisonnements, mille jugements téméraires et mal fondés ; que de lui faire profaner ce qu’il y a de plus saint par les railleries les plus piquantes, et souvent même par les discours les plus impies. Dieu le permet, pour punir en lui cet esprit d’orgueil qui le porte à s’ériger en censeur si sévère de la sainteté. D’où il arrive que, bien loin de tirer aucun fruit des exemples qu’il a devant les yeux, il s’endurcit le cœur, il se confirme dans ses désordres, il demeure dans son impénitence, il s’y obstine, et se rend encore plus incorrigible. Au lieu que les âmes fidèles marchent avec simplicité dans les voies de Dieu, profitent du bien qu’elles supposent bien, au hasard même de s’y tromper ; s’édifient des vertus, quoique douteuses, qui leur paraissent vertus ; de ces exemples même contestés se font des leçons et des règles, heureuses qu’il y en ait encore ; et, sans penser à les combattre, bénissant Dieu de ce qu’il les suscite pour sa gloire, pour le bien de ses élus, et pour la confusion du libertinage.   

(A suivre…« Les libertins et la sainteté : Première injustice - 2 »…si Dieu veut) 

 

René Pellegrini

(1) Ils déchirent continuellement la réputation de ceux qui ont pris le parti de la piété, et s’imaginent remédier à leurs maux en censurant la conduite de tout le monde et en grossissant le nombre de ceux qui vivent dans le libertinage. (St Jérôme, lettre de réfutation des calomnies de ses ennemis, écrite en 385)

mardi 8 novembre 2022

Prières après la communion


PRIÈRES APRES LA COMMUNION

 

ACTE DE FOI ET D’ADORATION

     O Jésus, je le crois, c’est vous que je viens de recevoir, vous, mon Dieu, mon Créateur et mon Maître, vous qui, par amour pour moi, avez été, à votre naissance, couché sur la paille de la crèche, vous qui avez voulu mourir pour moi sur la Croix. J’ai été tiré du néant par votre toute-puissance, et vous venez habiter en moi ! O mon Dieu, saisi d’un profond respect, je me prosterne devant votre souveraine majesté, je vous adore, et je vous offre mes plus humbles louanges.

ACTE DE RECONNAISSANCE ET D’AMOUR

     Très doux Jésus, Dieu d’infinie bonté, je vous remercie de tout mon coeur, pour la grâce insigne que vous venez de me faire. Que vous rendrai-je pour un tel bienfait ? Je voudrais vous aimer, autant que vous êtes aimable, et vous servir, autant que vous méritez de l’être. O Dieu, qui êtes tout amour, apprenez-moi à vous aimer, d’une affection véritable et fidèle, et enseignez-moi, je me donne à vous pour toujours.

ACTE DE DEMANDE     

     Vous êtes en moi, ô Jésus, Vous qui avez dit : « Demandez et vous recevrez ». Vous y êtes, rempli de bonté pour moi, les mains pleines de grâces ; daignez les répandre sur mon âme, qui en a tant besoin. Ôtez de mon coeur tout ce qui vous déplaît, mettez-y tout ce qui peut le rendre agréable à vos yeux. Appliquez-moi les mérites de votre vie et de votre mort, unissez-vous à moi, vivez en moi, faîtes que je vive par vous et pour vous.

     Accordez aussi, Dieu infiniment bon, les mêmes grâces, à toutes les personnes pour lesquelles je suis obligé de prier, où à qui j’ai promis particulièrement de le faire. – Coeur miséricordieux de Jésus, ayez pitié des pauvres âmes du purgatoire, et donnez-leur le repos éternel.

 

NOTA BENE :

Prière tirée de mon Livre des Exercices spirituels de Saint Ignace de Loyola

 

René Pellegrini

lundi 7 novembre 2022

Introduction à l'histoire des Patriarches - 4 : Histoire des Patriarches - 3


 Abraham Isaac Jacob

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 4

 

HISTOIRE DES PATRIARCHES - 3

 

     Avec lui et avec ses successeurs : Isaac, Jacob et Joseph, nous nous trouvons devant des hommes qui appartiennent à la plus haute Classe spirituelle de l’humanité. Les présenter comme de simples spécimens du milieu où ils ont vécu, comme des hommes semblables à tous les autres, à des Bédouins peu scrupuleux, est une grave erreur. Nous devons tenir pour assuré au contraire qu’ils ont brillé dans leurs temps comme la lumière dans les ténèbres, et qu’ils ont tranché sur leur entourage comme le blanc sur le noir. Et ce n’est pas une moindre erreur de penser que la perfection à laquelle ils ont été appelés, était une perfection toute relative, une perfection embryonnaire, proportionnée à leur « conscience crépusculaire », à l’état d’hommes encore à demi animaux qu’on voudrait leur attribuer. Le concept de perfection ne supporte pas plus d’amoindrissement que celui de vérité ou de justice. Il a les mêmes exigences sous la loi de nature et sous la loi de Moïse, que sous le Nouveau Testament. « Abraham, dit saint Epiphane, fut appelé par Dieu à la perfection évangélique, comme devait l’être plus tard Pierre et André, Jacques et Jean (11). »

     Toute la suite de cette histoire en fera la preuve pour lui et pour ses successeurs immédiats. Telle est l’opinion unanime de la Tradition. Et pour montrer à quel point cette affirmation doit être prise en rigueur de termes, saint Augustin ne craint pas de décerner à notre Patriarche cet éloge qui paraît à première vue dépasser la mesure : « Le mérite de la continence dans Abraham, qui engendra des enfants est égal à celui de saint Jean qui ne fut jamais marié (12). » En effet, explique saint Thomas d’Aquin : « Le mérite ne s’apprécie pas seulement d’après le genre de l’acte, mais surtout d’après l’esprit de celui qui agit.» Or Abraham avait le coeur disposé de telle sorte qu’il était prêt à garder la virginité si c’eût été convenable pour son temps. Ainsi le mérite de la continence virginale a égalé en lui le mérite de la continence virginale dans saint Jean (13). »

     Non seulement ces Patriarches pratiquèrent la perfection évangélique bien avant l’Evangile, mais ils eurent à la réaliser dans des conditions particulièrement difficiles. Ils durent la poursuivre non pas dans un désert, comme les premiers ascètes, mais au milieu du monde : non pas dans la pauvreté comme les Apôtres, mais à la tête de richesses considérables pour l’époque ; non pas dans le célibat, comme les religieux ; ni même dans l’état ordinaire de mariage, comme tant et tant de saints et de saintes, mais sous le régime de la polygamie, auquel ils se trouvaient astreints, nous verrons plus loin pourquoi. Avec une abnégation héroïque, ils n’usèrent du droit d’avoir plusieurs épouses que pour la multiplication du peuple élu, jamais pour la satisfaction de leurs passions. Dieu a voulu nous montrer en eux dès les origines du monde les prodiges que peut réaliser sa grâce, et comme elle a suffi, en plein pays païen, alors qu’il n’y avait sur la terre ni Evangile, ni Eglise, ni prédications, ni sacrements, à conduire ceux qui lui furent fidèles, jusqu’aux plus hautes cimes de la sainteté. C’est un exemple sur lequel tout homme sensé doit réfléchir, pour comprendre que, quelles que soient les conditions dans lesquels il est appelé à vivre, il peut lui aussi, s’il le veut, s’élever jusqu’à la perfection.

     La sainteté de ces hommes nous est garantie par l’Ecriture en termes qui ne peuvent laisser place à aucune équivoque. Ils ont été canonisés par la bouche de Dieu lui-même : Je suis, dit-il à Moïse, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. C’est là mon nom pour l’éternité, c’est celui qui doit me rappeler à la mémoire de génération en génération (14). Il les présente comme trois témoins irrécusables qu’il s’est choisis, de préférence à tous les hommes. Il se fait gloire d’avoir de tels serviteurs. Il les couvre de sa protection particulière, il les appelle, il les appelle « ses christs » - christos meos – et il interdit qu’on touche à leur mémoire (15). Le crédit dont ils jouissent auprès de lui est tel que, lorsque Moïse veut conjurer le déchaînement de sa colère, il ne trouve rien de plus efficace que de mettre en avant ces trois noms. L’Offertoire du VIIe dimanche après la Pentecôte rappelle chaque année ce trait en un raccourci saisissant, rendu encore plus impressionnant encore par la beauté et la puissance de la mélodie grégorienne : Moïse se mit à prier en présence du  Seigneur son Dieu, et il dit : Pourquoi, Seigneur, vous irritez-vous contre votre peuple ? Apaisez la colère de votre âme : souvenez-vous d’Abraham, d’Isaac et de Jacob auxquels vous avez promis de donner la terre où coulent le lait et le miel. Et le Seigneur s’apaisa, et il ne fit point le mal qu’il avait dit qu’il ferait à son peuple.

     Bien loin de les reléguer au second plan, Jésus-Christ qui venait pourtant remplacer l’Ancien Testament par le Nouveau, a contresigné ce texte de son sceau personnel quand il a dit : Beaucoup entreront dans le royaume des cieux avec Abraham, Isaac et Jacob (16), et tout son Evangile témoigne de l’estime profonde où il tenait les fondateurs de sa propre famille.

(A suivre…si Dieu veut)

Dom de Monléon

 

- Les italiques sont dans le texte

(11) Panarion, I.I.i, Patrologie grecque, I. VI.I, colonne 193. Et Saint Thomas d’Aquin, IIa IIae, quest. 186 a. 4.ad.

(12) De Bona conjugali, ch.XXIV.

(13) IIa Iiae, quest. 153, a. 4, ad. 1 et 3.

(14) Exode III, 6 et 15

(15) Psaumes CIV, 11  « Gardez-vous de toucher à mes oints et ne maltraitez pas mes prophètes » (105, 15 Bibles protestantes)

(16) St Matthieu VIII, 11.

 

René Pellegrini

dimanche 6 novembre 2022

Tuus sum ego (Je suis à vous)


Monseigneur Louis-Edouard Pie, évêque de Poitiers (1815-1880)

TUUS SUM EGO (JE SUIS A VOUS)

 

     Le Cardinal Pie aimait la Vierge Marie : il avait choisi pour son blason Notre-Dame de Chartres, avec cette devise :

 

     Lors de son sacre il déclara :

 

« Si le nom du Roi, mon Maître, est outragé, si le drapeau de son Fils Jésus n’est pas respecté, si les droits de son Eglise et de son sacerdoce sont méconnus, si l’intégrité de sa doctrine est menacée, je suis évêque ; donc, je parlerai, j’élèverai la voix, je tiendrai haut et ferme l’étendard de la vérité, l’étendard de la foi, l’étendard de mon Dieu…La paix, oui, sans nul doute, c’est le désir ardent de mon cœur, c’est le besoin de ma nature, c’est l’inclination marquée de mon caractère. Mais l’Esprit Saint m’a enseigné que l’amour de la vérité doit passer avant tout autre amour, même avant l’amour de la paix : veritas tantum et pacem diligere » (N’aime que la vérité et la paix).

« Mes très chers frères., demandons aujourd’hui, et pour nous, et pour tous ceux qui nous sont chers, demandons à Marie Immaculée qu’elle nous obtienne le don de la fidélité à Dieu, et celui de la pureté persévérante de notre cœur, comme de nos sens ».

Mgr Pie

COMMENTAIRE PERSONNEL :

     Je souscris totalement à ces paroles. Combien sont-ils, aujourd’hui, les évêques et autres ecclésiastiques à manifester un tel état d’esprit, une telle détermination, alors que les outrages envers Jésus, son Eglise, ses droits, sa doctrine, son sacerdoce sont beaucoup plus régulièrement offensés qu’à l’époque de Mgr Pie ? Oui, combien sont-ils ? Ils sont surtout bien silencieux et davantage propagandistes des droits de l’homme ! Les Catholiques français seraient-ils en droit de vous dire, en paraphrasant les propos de Sainte Jeanne d’Arc à l’évêque Cauchon « Evêques et membres du clergé c’est par vous que la France et notre foi se meurent ! »

     Pour Mgr Pie, il ne s’agissait pas de paroles de circonstances ou pour faire bien. Il suffit de lire ses œuvres pour s’en rendre compte. Par exemple l’extrait suivant de l’ audience du 15 mars 1859, avec Napoléon III, lui reprochant son manque de courage religieux à propos du règne de Jésus-Christ sur la France :

« Sire, ni la Restauration, ni vous n’avez fait pour Dieu ce qu’il fallait faire parce que, ni l’un ni l’autre, vous n’avez relevé son trône ; parce que, ni l’un ni l’autre, vous n’avez renié les principes de la Révolution dont vous combattez cependant les conséquences pratiques ; parce que l’évangile social dont s’inspire l’Etat est encore la déclaration des droits de l’homme, laquelle n’est rien d’autre chose, Sire, que la négation formelle des droits de Dieu. Or, c’est le droit de Dieu de commander aux Etats comme aux individus. Ce n’est pas pour autre chose que Notre-Seigneur est venu sur la terre. Il doit y régner en inspirant les lois, en sanctifiant les mœurs, en éclairant l’enseignement, en dirigeant les conseils, en réglant les actions des gouvernements comme des gouvernés. Partout où Jésus-Christ n’exerce pas ce règne, il y a désordre et décadence. Or, j’ai le droit de vous dire qu’il ne règne pas parmi nous et que notre Constitution n’est pas, et loin de là, celle d’un Etat chrétien et catholique. Notre droit public établit bien que la religion catholique est celle de la majorité des français ; mais il ajoute que les autres cultes ont droit à une égale protection. N’est-ce pas proclamer que la Constitution protège pareillement l’erreur et la Vérité ? Eh bien, savez-vous, Sire, ce que Jésus-Christ répond aux gouvernements qui se rendent coupables d’une telle contradiction ? Jésus-Christ, Roi du ciel et de la terre leur répond : « Et moi aussi, gouvernements qui vous succédez en vous renversant les uns les autres, moi aussi je vous accorde une égale protection. J’ai accordé cette protection à l’empereur, votre oncle; j’ai accordé la même protection aux Bourbons, la même protection à Louis Philippe, la même protection à la République et à vous aussi, la même protection vous sera accordée ».

     L’empereur Napoléon III arrêta l’évêque de Poitiers : 

« Croyez-vous que l’époque où nous vivons comporte cet état de choses, et que le moment soit venu d’établir ce règne exclusivement religieux que vous me demandez ? Ne pensez-vous pas, Monseigneur, que ce serait déchaîner toutes les mauvaises passions ? » 

     Et la réponse sans équivoque de Mgr Pie :

« Sire, quand de grands politiques comme votre Majesté m’objectent que le moment n’est pas venu, je n’ai qu’à m’incliner, parce que je ne suis pas un grand politique. Mais je suis évêque, et comme évêque je leur réponds : le moment n’est pas venu pour Jésus-Christ de régner, eh bien, le moment n’est pas venu pour les gouvernements de durer ».

René Pellegrini

 


 

 


 

 

samedi 5 novembre 2022

La conjuration antichrétienne- 4 - 1 : Les deux civilisations - 3 - La recherche du bonheur - 2


Vous serez comme des dieux

LA CONJURATION ANTICHRETIENNE – 4 - 1

 

CHAPITRE I

 

LES DEUX CIVILISATIONS – 3

 

LA RECHERCHE DU BONHEUR – 2

 

     L’homme peut se tromper, et de fait il se trompe bien souvent dans la recherche du bonheur, dans le choix de la voie qui doit l’y mener. « Mettre le bonheur où il est, c’est la source de tout bien, dit encore Bossuet ; et la source de tout mal est de le mettre où il ne faut pas (3). » Cela est aussi vrai pour la société que pour l’homme individuel. L’impulsion vers le bonheur vient du Créateur, et Dieu y ajoute la lumière qui en éclaire le chemin, directement par sa grâce, indirectement par les enseignements de son Eglise. Mais il appartient à l’homme, individu ou société, il appartient au libre arbitre de se diriger, d’aller prendre sa #félicité là où il lui plaît de la mettre, dans ce qui est réellement bon, et, au-dessus de toute bonté, dans le Bien absolu, Dieu : ou dans ce qui n’a que les apparences du bien, ou qui n’est qu’un bien relatif.

 

LE MAUVAIS CHOIX

 

     Dès la création du genre humain, l’homme s’est fourvoyé. Au lieu de croire à la parole de Dieu et d’obéir à son commandement, Adam écouta la voix enchanteresse qui lui disait de mettre sa fin en lui-même, dans la satisfaction de sa sensualité, dans les ambitions de son orgueil. « Vous serez comme des dieu» ; « le fruit de l’arbre était bon à manger, beau à voir, et d’un aspect qui excitait le désir ». Ayant ainsi dévié, dès le premier pas, Adam a entrainé sa race dans la fausse direction qu’il venait de prendre. Elle y marcha, elle s’y avança, elle s’y enfonça durant de longs siècles. L’histoire est là pour dire les maux qu’elle rencontra dans ce long égarement. Dieu eut pitié d’elle. Dans son conseil d’infinie miséricorde et d’infinie sagesse, il résolut de remettre l’homme sur la voie du vrai bonheur. Et afin de rendre son intervention plus efficace, il voulut qu’une Personne divine vint sur la terre et montrer le chemin par sa parole, le frayer par son exemple.

(A suivre…si Dieu veut)

René Pellegrini

 

(3)  Méditation sur l’Evangile.

 


 


 

vendredi 4 novembre 2022

Excellence de la philosophie chrétienne - 4 : Origine du mot philosophie -et les formes de connaissance

 

EXCELLENCE DE LA PHILOSOPHIE CHRETIENNE - 4

 

ORIGINE DU MOT PHILOSOPHIE ET LES FORMES DE CONNAISSANCE

     Quelques notions préliminaires pour faciliter l’approche de la philosophie en générale et chrétienne en particulier.

ORIGINE DU MOT PHILOSOPHIE

     Le mot de philosophie remonterait à Pythagore (VIe siècle avant Jésus-Christ). On rapporte qu’interrogé sur l’art ou la science qu’il professait, il répondit modestement, par manière de protestation contre le titre orgueilleux de Sages (Sophoi en grec) que se donnaient ses devanciers et, considérant que la sagesse ne pouvait convenir en propre qu’à Dieu, qu’il n’était ni artiste, ni savant mais simplement philosophe (philosophos) c’est-à-dire ami (philos) de la sagesse (sophia).

     Ce mot, laisse donc entrevoir son origine psychologique, il emprunte son nom à la sagesse (1)

     Une question se pose à son sujet : « La philosophie est-elle une science ? Pour y répondre convenablement il sera nécessaire d’examiner les différentes formes de savoir, de connaissance ou science.

I - LA CONNAISSANCE VULGAIRE OU VERITES DU SENS COMMUN

     Bien que n’étant pas à dédaigner, la connaissance vulgaire ne constitue que le premier échelon de la science, c’est-à-dire l’intelligence dans son activité spontanée, avant toute forme de réflexion scientifique. En effet, le sens commun acquiert naturellement maintes certitudes légitimes puisque fondées sur une évidence immédiate qui fait connaître seulement, soit :


* Des faits concrets ou sensibles, par exemple :

    - L’existence des choses extérieures : un rocher, une maison, un arbre, etc.

    - L’existence du sujet pensant : moi-même.


* Des faits généraux dont les éléments et les causes ne sont connus que d’une façon confuse, par exemple :

 

   - La nocivité de telle espèce de champignons,

    - L’effet spécial d’un remède, etc.

 

* Des propositions générales immédiatement évidentes à l’intelligence, telles que :


 

 a)    Les principes premiers ou axiomes, ou leurs applications directes, par exemple :

- ce qui est, est.

         - le tout est plus grand que la partie.

         - ce qui n’existe pas par soi tient l’existence d’un autre.

 

     b) Les opérations élémentaires d’arithmétique.


         . 2 + 2 = 4 ; 2 X 3 = 6.


II – LA CONNAISSANCE SCIENTIFIQUE

 

     Elle vise à substituer à la connaissance vulgaire, un savoir accompagné d’une certitude raisonnée qui permet d’expliquer les choses et les faits, parce qu’ils résultent de l’étude méthodique des causes universelles et nécessaires dont ils sont l’œuvre complexe ainsi que des lois de leur jeu.

     Telle est la science en générale. L’usage aujourd’hui tend, malheureusement, à restreindre l’application du nom de « science » aux sciences de la nature, plus précisément celles qui portent sur une catégorie d’êtres, ou de faits, étudiés dans leurs causes prochaines propres dont on cherche à préciser le mode d’activité, et qui aboutissent à formuler des lois nécessaires et absolues fondées sur le déterminisme des phénomènes de la nature. Telles sont les sciences particulières : la physique, la biologie, la chimie, la mécanique céleste, etc., avec toutes leurs branches spéciales qui s’occupent surtout du comment des choses et des faits.

     La vraie science consiste donc à savoir par les causes. Elle est donc une connaissance certaine, générale et stable, c’est-à-dire une connaissance valant pour tous les cas, et applicable en tout temps et en tout lieu, par exemple : le théorème de Pythagore.

     Plus on s’avance, à propos d’un être quelconque, dans l’étude de chacune de ces sortes de causes, jusqu’à la connaissance de ce qu’il y a, en elles, de plus général, plus on connaît intimement et parfaitement cet être, plus on en a une science profonde.

     Comprenant en quoi consiste le savoir scientifique, il nous sera aisé de répondre, lors d’un prochain article, à la question que nous nous posions ci-dessus, à savoir : la philosophie est-elle une science ?

(A suivre…« La science ou connaissance philosophique »…si Dieu veut)

 

René Pellegrini

 

(1) Lorsqu’on parle de sagesse, il faut distinguer entre :

La sagesse, vertu intellectuelle spéculative, qui est normalement la reine des vertus intellectuelles puisqu’elle procède du jugement de la raison et, a pour objet, la recherche des causes les plus élevées des choses ou encore considère la cause la plus haute qui est Dieu.

Le don de sagesse qu’il serait préférable d’appeler, selon Saint Thomas d’Aquin, « esprit de sagesse » car, nous dit-il :

« Or dans l’Ecriture les dons nous sont révélés non pas précisément sous ce nom-là, mais plutôt sous celui d’esprit. C’est ainsi qu’il est dit en Isaïe XI, 2-3 : sur lui reposera l’esprit de sagesse et d’intelligence (…) »

     Le don de sagesse est infusé par Dieu et, grâce à lui, l’homme est rendu promptement mobile à l’inspiration divine. Ce dont est pour la sanctification intime et pour le salut de chaque âme, faisant partie de l’état de grâce, et existant dans toute âme se trouvant dans cet état.

Le charisme de sagesse appelé aussi grâce gratuite « gratiae gratis datae ». A la différence du don de sagesse, il n’est pas nécessaire pour le salut. Il peut être transitoire chez celui qui en est porteur. Il n’est donné que pour la manifestation du divin dans le monde, pour le bien et l’édification de la Sainte Eglise de Dieu.

jeudi 3 novembre 2022

Imitation de Jésus-Christ - 3 : Il faut imiter Jésus, et mépriser toutes les vanités du monde


     Un AVIS, utile à méditer pour entrer dans la vie intérieure. Ces avis, extraits du livre « l’Imitation de Jésus-Christ » par Thomas A Kempis, continueront d’être mis avec chaque publication, si les visites sont jugées suffisantes.  

LIVRE I


IMITATION DE JESUS-CHRIST - 3 


IL FAUT IMITER JESUS-CHRIST, 

ET MEPRISER TOUTES LES VANITES DU MONDE.

     AVIS 3 : Que vous sert de raisonner profondément sur la Trinité, si vous n’êtes pas humble, et que par-là vous déplaisez à la Trinité ?

     Certes, les discours sublimes ne font pas l’homme juste et saint, mais une vie pure rend cher à Dieu. J’aime mieux sentir la componction que d’en savoir la définition.

     Quand vous sauriez toute la Bible par cœur et toutes les sentences des philosophes, que vous servirait tout cela sans la grâce et la charité ? Vanité des vanités, tout n’est que vanité, hors aimer Dieu et le servir lui seul. La souveraine richesse est de tendre au royaume du ciel par le mépris du monde.


René Pellegrini

 

 


 

mercredi 2 novembre 2022

Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge - 1 : Introduction


TRAITE DE LA VRAIE DEVOTION A LA SAINTE VIERGE – 1

 

INTRODUCTION

 

1 – C’est par la Très Sainte Vierge que Jésus-Christ est venu au monde, et c’est aussi par elle qu’il doit régner dans le monde.

2 – Marie a été très cachée dans sa vie : c’est pourquoi elle est appelée par le Saint-Esprit et l’Eglise Alma Mater : Mère cachée et secrète. Son humilité a été si profonde qu’elle n’a point eu sur la terre d’attrait plus puissant et plus continuel que de se cacher à elle-même et à toute créature, pour n’être connue que de Dieu seul.

3 – Dieu, pour l’exaucer dans les demandes qu’elle fit de la cacher, appauvrir et humilier, a pris plaisir à la cacher dans sa conception, dans sa naissance, dans sa vie, dans ses mystères, dans sa résurrection et assomption, à l’égard de presque toute créature humaine. Ses parents mêmes ne la connaissaient pas ; et les anges se demandaient souvent les uns aux autres : Quae est ista ? (Cantique VIII,5). Qui est celle-là ? Parce que le Très-Haut la leur cachait ; ou, s’il leur en découvrait quelque chose, il leur en cachait infiniment davantage.

4 – Dieu le Père a consenti qu’elle ne fit point de miracle dans sa vie, du moins qui éclatât, quoiqu’il lui en eut donné la puissance. Dieu le Fils a consenti qu’elle ne parlât presque point, quoiqu’il lui en eut communiqué sa sagesse. Dieu le Saint-Esprit a consenti que ses Apôtres et ses Evangélistes n’en parlassent que très peu et qu’autant qu’il était nécessaire pour faire connaître Jésus-Christ, quoiqu’elle fut son Epouse fidèle.

5 – Marie est l’excellent chef-d’œuvre du Très-Haut, dont il s’est réservé la connaissance et la possession. Marie est la Mère admirable du Fils, qu’il a pris plaisir à humilier et à cacher pendant sa vie, pour favoriser son humilité, la traitant fu nom de femme, mulier, comme une étrangère, quoique dans son cœur il l’aimait et l’aimât plus que tous les anges et les hommes. Marie est la fontaine scellée et l’Epouse fidèle du Saint-Esprit, où il n’y a que lui qui entre. Marie est le sanctuaire et le repos de la Sainte Trinité, où Dieu est plus magnifiquement et divinement qu’en aucun lieu de l’univers, sans excepter sa demeure sur les chérubins et les séraphins ; et il n’est pas permis à aucune créature, quelle pure qu’elle soit, d’y entrer sans un grand privilège.

6 – Je dis avec les saints : la divine Marie est le paradis terrestre du Nouvel Adam, où il s’est incarné par l’opération du Saint-Esprit, pour y opérer des merveilles incompréhensibles. C’est le grand et divin monde de Dieu, où il y a des beautés et des trésors ineffables. C’est la magnificence du Très-Haut, ou il a caché, comme dans son sein, son Fils unique, et en lui tout ce qu’il y a de plus excellent et précieux. Oh ! oh ! que de choses grandes et cachées ce Dieu puissant à faites en cette créature admirable, comme est elle-même obligée de le dire, malgré son humilité profonde : Fecit mihi magna qui potens est (St Luc I,49 (1). Le monde ne les connaît pas, parce qu’il en est incapable et indigne.

7 – Les saints ont dit des choses admirables de cette sainte cité de Dieu ; et ils n’ont jamais été plus éloquents et plus contents, comme ils l’avouent eux-mêmes, que quand ils en ont parlé. Après cela, ils s’écrient que la hauteur de ses mérites, qu’elle a élevés jusqu’au trône de la Divinité, ne se peut apercevoir ; que la largeur de sa charité, qu’elle a plus étendue que la terre, ne se peut mesurer ; que la grandeur de sa puissance, qu’elle a jusque sur un Dieu même, ne peut se comprendre ; et, enfin, que la profondeur de son humilité et de toutes ses vertus et ses grâces, qui sont un abîme, ne se peut sonder. O hauteur incompréhensible ! O largeur ineffable ! O grandeur démesurée ! O abîme impénétrable !

8 – Tous les jours, d’un bout de la terre à l’autre, dans le plus haut des cieux, dans le plus profond des abîmes, tout prêche, tout publie l’admirable Marie. Les neuf chœurs des anges, les hommes de tous sexes, âges, conditions, religions, bons et mauvais, jusqu’aux diables, sont obligés de l’appeler bienheureuse, bon gré, mal gré, par la force de la vérité. Tous les anges dans les cieux lui crient incessamment, comme dit saint Bonaventure : Sancta, sancta, sancta Maria, Dei Genitrix et Virgo (2); et lui offrent millions de millions de fois tous les jours la Salutation des anges : Ave, Maria, etc., en se prosternant devant elle, et lui demandant pour grâce de les honorer de quelques-uns de ses commandements. Jusqu’à saint Michel qui, dit saint Augustin, quoique le prince de toute la cour céleste, est le plus zélé à lui rendre et à lui faire rendre toutes sortes d’honneurs, toujours en attente pour avoir l’honneur d’aller, à sa parole, rendre service à quelqu’un de ses serviteurs.

9 – Toute la terre est pleine de sa gloire, particulièrement chez les chrétiens où elle est prise pour tutélaire et protectrice en plusieurs royaumes, provinces, diocèses et villes. Plusieurs cathédrales consacrées à Dieu sous son nom. Point d’Eglise sans autel en son honneur : point de contrée ni canton où il n’y ait quelqu’une de ses images miraculeuses, où toutes sortes de maux sont guéris et toutes sortes de biens obtenus. Tant de confréries et congrégations en son honneur ! tant de religion sous son nom et sa protection ! tant de confrères et de sœurs de toutes confréries et tant de religieux et religieuses de toutes les religions qui publient ses louanges et qui annoncent ses miséricordes ! Il n’y a pas un petit enfant qui, en bégayant l’Ave Maria, ne la loue ; il n’y a guère de pécheurs qui, en leur endurcissement même, n’aient en elle quelque étincelle de confiance ; il n’y a pas même de diable dans les enfers qui, en la craignant, ne la respecte.

10 – Après cela, il faut dire, en vérité, avec les saints : De Maria nunquam satis (3). On n’a point encore assez loué, exalté, honoré, aimé et servi Marie. Elle mérite encore plus de louanges, de respects, d’amours et de services.

11 – Après cela, il faut dire avec le Saint-Esprit : Omnis gloria ejus filiae Regis ab intus (4): Toute la gloire de la fille du Roi est au dedans : comme si la gloire extérieure que lui rendent à l’envi le ciel et la terre n’était rien, en comparaison de celle qu’elle reçoit au dedans par le Créateur, et qui n’est point connue des petites créatures qui ne peuvent pénétrer le secret des secrets du Roi.

12 – Après cela, il faut nous écrier avec l’Apôtre : Nec oculus vidit, nec auris audivit, nec in cor hominis ascendit (I Corinthiens II, 9 (5) : Ni l’œil n’a pas vu, ni l’oreille n’a entendu, ni le cœur de l’homme n’a compris les beautés, les grandeurs et excellences de Marie, le miracle des miracles de la grâce, de la nature et de la gloire. Si vous voulez comprendre la Mère, dit un saint, comprenez le Fils. C’est une digne Mère de Dieu : Hic taceat omnis lingua : Que toute langue demeure muette ici.

13 – Mon cœur vient de dicter tout ce que je viens d’écrire, avec une joie particulière, pour montrer que la divine Marie a été inconnue jusqu’ici, et que c’est une des raisons pourquoi Jésus-Christ n’est point connu comme il doit être. Si donc, comme il est certain, la connaissance et le règne de Jésus-Christ arrivent dans le monde, ce ne sera qu’une suite nécessaire de la connaissance et du règne de la Très Sainte Vierge, qui l’a mis au monde la première fois et le fera éclater la seconde.

 Saint Louis-Marie Grignon de Montfort

(1) « Parce que celui qui est puissant a fait en moi de grandes choses »

(2) Sainte, sainte, sainte Marie, Mère de Dieu et Vierge

(3) Jamais assez de (louer…) Marie

(4) Toute la gloire de la fille du roi est au dedans

(5) « (…) Ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a point entendu, et ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment. » 

(A suivre, en commençant par les fausses dévotions, si Dieu veut)

 

NOTE PERSONNELLE :

     Il y a beaucoup de sites et de blogues dédiés à la Sainte Vierge, et c’est une bonne chose puisqu’elle occupe une place très importante dans l’œuvre du salut et dans les évènements de la fin des temps. Cependant, de nos jours, les fausses dévotions pullulent, et le saint nous permet de nous protéger de l’illusion. De plus, connaissant la pureté et la sainteté de Marie, il est malvenu sur certains sites de présenter des images qui ne contribuent pas à honorer sa pureté et sa sainteté ou contradictoires. Il faut être cohérent avec ce que l’on est censé donner en exemple ou vouloir honorer ou exalter. Ce traité devrait inciter à mettre en harmonie la pratique d’une vraie dévotion avec le désir de la prolonger avec des images qui ont un rapport exclusif avec Notre Sainte Mère, dans un souci d’édification à la pureté, qui invitent à l’imiter. Et, parfois, certaines images ne vont pas dans ce sens. Gardons bien à l’esprit qu’en suivant ses exemples on ne s’égare pas. 

 

René Pellegrini

Mon blogue : https://la-royaute-du-christ.blogspot.com/2022/05/les-propheties-sur-la-france-2.html

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mardi 1 novembre 2022

Avis et Maximes - 14 : Ce que Dieu estime le plus dans une âme


 

 AVIS ET MAXISMES – 14

 

CE QUE DIEU ESTIME LE PLUS DANS UNE ÂME

 

Dieu estime plus en vous la pente à la sécheresse et à la souffrance 

par amour pour lui

que toutes les consolations et visions spirituelles 

ou méditations que vous pouvez avoir


- Les Avis Et Maximes sont tirés des œuvres spirituelles de Saint Jean de la Croix

 

René Pellegrini

COMMENTAIRE PERSONNEL

     Redisons avec toute la Tradition de l’Eglise que la charité agissante nous unit actuellement à Dieu dans l’aridité comme dans la consolation.

lundi 31 octobre 2022

Prière Auguste Reine des Cieux


PRIERE AUGUSTE REINE DES CIEUX

     Auguste Reine des Cieux, souveraine Maîtresse des Anges, vous qui dès le commencement avez reçu de Dieu le pouvoir et la mission d’écraser la tête de Satan, nous vous le demandons humblement, envoyez vos légions saintes, pour que sous vos ordres et par votre puissance, elles pourchassent les démons, les combattent partout, répriment leur audace et les refoulent dans l’abîme.

     Qui est comme Dieu ! (1)

     O bonne et tendre Mère, vous serez toujours notre amour et notre espérance.

     O divine Mère, envoyez vos Anges pour me défendre et repousser loin de moi le cruel ennemi.

     Saints Anges et Archanges, défendez-nous, gardez-nous.


(Prière authentique de 1863. Prière indulgenciée par Saint Pie X, le 8 juillet 1908) 

1) MI-CA-EL : Qui (est) comme Dieu ? Ainsi répondit le Grand Archange Saint Michel à Lucifer qui disait : « Je serai semblable à Dieu » (Isaïe XIV,14). C’est par cette réponse que Saint Michel a triomphé de Lucifer. D’où le nom de Michel qui lui est resté. 

NOTA BENE :

     Ce n'est pas sans raison que cette prière demande «aux légions saintes de Marie » de refouler les démons dans l'abîme, car Mélanie Calvat dans son Message de la Salette avertissait :

« En l'année 1864, Lucifer avec un grand nombre de démons seront détachés de l'Enfer ; ils aboliront la foi peu à peu et même dans les personnes consacrées à Dieu ; ils les aveugleront d'une telle manière, qu'à moins d'une grâce particulière, ces personnes prendront l'esprit de ces mauvais anges ; plusieurs maisons religieuses perdront entièrement la foi et perdront beaucoup d'âmes. Les mauvais livres abonderont sur la terre et les esprits de ténèbres répandront partout un relâchement universel pour tout ce qui regarde le service de Dieu ; ils auront un très grand pouvoir sur la nature ; il y aura des églises pour servir ces esprits. »….

     Et, de nos jours, nous constatons une accélération pour la mise en place d’une gouvernance mondiale tout au service de Satan et viscéralement contre Notre Seigneur Jésus-Christ et son Eglise. Je vous invite à résister fort dans la foi ; à ne pas succomber à l’odieux chantage du ‘’vaccin’’ poison qui empoisonne durablement le corps humain. Pour l’instant, ce ‘’vaccin’’ n’est pas encore le signe de la Bête mais une préfiguration, une préparation suffisamment contraignante pour nous mettre déjà à l’épreuve selon nos situations personnelles (santé, loisirs, travail, études). Quant à la vraie marque de la Bête sur la main droite ou sur le front (Apocalypse XIII,16) elle sera directement liée à l’adoration de Lucifer.  Faisons donc monter cette Auguste prière, nos pénitences et nos supplications pour qu’elle nous délivre du joug de l’ennemi, que l’humanité pécheresse a pourtant bien mérité.

 

René Pellegrini

Introduction à l'histoire des Patriarches - 10 : Le départ du pays natal - 4

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 10   LE DEPART DU PAYS NATAL – 4 (Genèse, XI, 27 – XII, 5)        Mais par cette stabili...