mercredi 26 octobre 2022

Echelle sainte 2 : Le renoncement - 2


ECHELLE SAINTE - 2

     Pour ceux qui veulent entreprendre le voyage qui permettra d’inscrire leurs noms dans le livre de vie ou le livre du ciel, les trente degrés de l’échelle spirituelle de Saint Climaque nous montrent le chemin. Saint Climaque est un moine syrien connu sous le nom de Jean le Sinaïtique. Il mourut vers 650-680.

 

PREMIER DEGRE : LE RENONCEMENT - 2

 

AVIS 4 : De tous les êtres doués du libre arbitre, Dieu est la vie, de tous il est le salut : des fidèles et des infidèles, des justes et des pécheurs, des hommes pieux et des impies, de ceux qui sont soumis aux passions et de ceux qui jouissent de l’impassibilité, des moines et des séculiers, des savants et des ignorants, des bien-portants et des malades, des jeunes gens et des vieillards. Il en est comme de l’effusion de lumière, de la vue du soleil et de l’alternance des saisons. Il n’en va pas autrement : tous en bénéficient également, car « Dieu ne fait pas acception des personnes » (Romains II, 11) 


René Pellegrini

mardi 25 octobre 2022

Introduction à l'histoire des Patriarches - 3 : Histoire des Patriarches - 2

Moïse devant le buisson Ardent. Exode III,14 : Je Suis  celui qui est ; Ego sum qui sum (latin) ; en Hébreu : Ehyieh aser Ehyieh (Jéhovah ou Yahveh) 

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 3

HISTOIRE DES PATRIARCHES - 2


     Mais il ne se contenta pas d’approfondir la science pour elle-même, il s’en servit comme d’une échelle pour s’élever à la connaissance de Dieu.

     C’était un homme très sage et très prudent, dit encore Josèphe, de très grand esprit, et si éloquent qu’il pouvait persuader de ce qu’il voulait. Comme nul autre ne l’égalait en capacité et en vertu, il donna aux hommes une connaissance de la grandeur de Dieu beaucoup plus parfaite qu’ils ne l’avaient auparavant. Car il fut le premier qui osa dire qu’il n’y a qu’un Dieu, que l’univers est l’ouvrage de ses mains et que c’est à sa seule bonté, et non pas à nos propres forces que nous devons attribuer tout notre bonheur. Ce qui le portait à parler de la sorte, c’était qu’après avoir attentivement considéré ce qui se passe sur la terre et sur la mer, le cours du soleil, de la lune et des étoiles, il avait aisément jugé qu’il y a quelque puissance supérieure qui règle leurs mouvements, et sans laquelle toutes choses tomberaient dans la confusion et dans le désordre ; qu’elles n’ont par elles-mêmes aucun pouvoir de nous procurer des avantages que nous en tirons. Mais qu’elles le reçoivent de cette puissance supérieure à qui elles sont absolument soumises : c’est là ce qui nous oblige à l’honorer seul et à reconnaître ce qui nous oblige à l’honorer seul et à reconnaître ce que nous lui devons, par de continuelles actions de grâces. (9)

     Si Abraham avait écrit une théodicée, ou un traité de métaphysique, il faudrait sans aucun doute le placer au-dessus des plus grands philosophes de la Grèce, au-dessus de Parménide, d’Aristote et de Platon.

     Nous sommes remplis d’admiration pour ces grands esprits, quand nous voyons que, par le labeur méthodique de leur raison, ils ont su, non seulement découvrir au-delà de l’univers l’existence du Dieu unique, mais encore déterminer le caractère essentiel de sa nature, à savoir qu’il est l’Être nécessaire, l’Être par excellence. En contemplant cet Être pur, ils ont compris qu’il est immuable, éternel, non produit, ni créé, incorruptible, intact et entier dans son unité, toujours égal à lui-même, infini, contenant en soi la somme de les perfections. Il est la première intelligence, il est l’acte pur, il est la vie, il est la beauté, il est l’harmonie invisible, il domine tout, suffit en tout et surpasse tout…Mais avant toutes choses il est CELUI QUI EST, to on (en grec) « L’Être est, dit Parménide, et il n’est pas possible qu’il ne soit pas ; il n’y a rien soit ou doive être, autre que l’Être, et en dehors de lui. »

     Or le Dieu qui se révèlera un jour à Moïse dans le buisson ardent, donnera précisément comme son trait propre, comme son signe distinctif, d’être CELUI QUI EST, ego sum qui sum. Mais en même temps il se déclara le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Que déduire du rapprochement de ces deux textes, sinon qu’Abraham avait déjà parcouru le processus que devait suivre plus tard les philosophes de la Grèce ; qu’il avait su découvrir au-dessus de toutes les choses créées, le Dieu Un, et qu’à ce Dieu, il donnait pour note essentielle d’être CELUI QUI EST.

     Seulement ? tandis que nos philosophes mélangeront toujours quelques erreurs à la vérité et n’arriveront jamais de ce fait qu’à une notion inexacte de Dieu, la parole dite à Moïse permet de croire qu’Abraham seul, au cours de sa recherche, réussit à se maintenir toujours dans le plan de la vérité. Si belles ue soient les conceptions des Grecs, Dieu n’a jamais dit : « Je suis le Dieu d’Aristote, ou le Dieu de Platon »…Mais il a dit, et combien de fois, et avec quelle force, Je suis le Dieu d’Abraham !...

     Il est vrai qu’il existe une tradition juive selon laquelle Abraham aurait été initié au monothéisme par l’un des fils de Noé, qui lui aurait enseigné également l’hébreu, considéré comme langue sacrée. Cette tradition, si elle est fondée, ne détruit pas le mérite de notre Patriarche. Il est tout à fait permis de penser que les philosophes grecs eux-mêmes furent guidés dans leur recherche du vrai Dieu par quelques vestiges de la révélation primitive, et saint Augustin considère comme très probable l’opinion selon laquelle Platon aurait eu connaissance des premiers livres de la Bible (10). La gloire d’Abraham serait alors d’avoir mis tout son savoir au service de cette croyance, et il mériterait d’être par là comparé à saint Thomas et aux docteurs qui ont montré l’accord de la raison et de la foi, plutôt qu’à Platon ou à Aristote. Nous sommes loin, on le voit, de ceux qui voudraient le ravaler au rang des Polynésiens ou de l’homme de Cro-Magnon !...

     Mais si, seul entre tous les sages de l’antiquité, Abraham est parvenu à une connaissance exacte de Dieu, c’est qu’ayant compris que pour s’approcher de l’Être pur il fallait être pur soi-même, il eut le courage de mettre sa pratique d’accord avec sa théorie. Tandis que les plus éminents des philosophes grecs, tout en croyant au Dieu Un, continuaient à sacrifier aux idoles et à céder aux vices de leur temps, Abraham eut l’âme assez noble pour se dégager entièrement du paganisme, et pour mener une vie irréprochable.

(A suivre…si Dieu veut)

(9)  Flavius Josèphe, I, I, ch. VII

(10)  Saint Augustin, Cité de Dieu, I. VIII, ch, XI.

- Aristote, Platon et Parménide sont des philosophes grecs

 

René Pellegrini


 


lundi 24 octobre 2022

Les pièges du monde : La danse


LES PIEGES DU MONDE : LA DANSE

     On veut me perdre, Seigneur,

     Par le piège de la danse :

     Coupez ce piège trompeur

     Qu’on tend à mon innocence !

     Les mondains dansent malgré Vous.

     O Seigneur, secourez-nous !  

     On sait bien par quels motifs

     On danse pour l’ordinaire,

     Ils sont cachés, mais lascifs :

     On veut aimer, on veut plaire.

     Emouvoir, ou bien être ému,

     Ou voir, ou bien être vu.

     Mais pour danser sans pêcher

     Il faut tant de circonstances

     Qu’on ne peut pas s’empêcher

     D’offenser Dieu dans les danses.

 (Saint Louis-Marie Grignon de Montfort)

     Les paroles de ce pasteur d’âmes ont été prononcées il y a plus de trois siècles bien que les danses étaient d’une toute autre nature que celles de notre époque. Que dirait-il aujourd’hui, de ces bruyantes cavernes de l’enfer que sont les discothèques favorisant l’effronterie, la débauche, l’impureté, l’impudicité et le dévergondage de jeunes filles, de jeunes hommes, de femmes et d’hommes par le moyen de rythmiques musicales générant des déhanchements et des gestuelles provocateurs, équivoques ou indécents les faisant ressembler davantage à des êtres dépravés et dégénérés qu’à des êtres éduqués et civilisés et qui, dans la légèreté de leur comportement, se font une gloire de ce qui constitue leur honte ? 

     Les motifs énumérés par le Saint sont de nature à révéler les états d’âme face à la danse. Dans ce genre d’environnement le relâchement prédispose aux péchés en action, en paroles et en pensées, et le danger réside dans l’occasion prochaine, en dehors du mariage, de pêcher contre la chasteté : par adultère ou par fornication qui entrent en conflit direct avec le sixième commandement de Dieu « Tu ne commettras pas d’adultère ». (Deutéronome V, 20). Ce précepte défend non seulement l’adultère proprement dit, mais tout acte sexuel accomplit en dehors du mariage.

     Les mises en garde sur le danger des danses, de Saint Louis-Marie Grignon de Montfort surnommé l’Apôtre de la Sainte Vierge, ne semble pas très prisées par les amoureux de la pure et chaste Marie. J’espère me tromper. Quoi qu’il en soit, j’y ajoute ceci : De nombreux Saints ont mis en garde contre les danses (St Basile, St Jean Chrysostome, St Augustin, St Ephrem…Concile de Laodicée (365), de Tolède (589), de Rouen (1581), de Narbonne (1609)…, de même que des évêques, des théologiens, des Catéchismes dont celui du Concile de Trente. Et, pour résumer toutes ces mises en garde, celle sans appel de la Sainte Ecriture « Celui qui aime le danger y périra » (Ecclésiastique III,27)

     Si vos évêques et vos prêtres ne vous l’ont jamais rappelé, ils n’ont pas fait leur devoir de veiller sur les dangers et les pièges qui guettent les âmes des brebis qui leurs sont confiées. Les questions qui se posent alors à leurs sujets est la suivante : Pourquoi ne l’ont-ils pas fait ? : Par crainte de froisser des fidèles, par lâcheté ? Qui sont-ils exactement ? Des fonctionnaires attendant la retraite ? Des mercenaires ? Ou des évêques et des prêtres soucieux de faire connaître tout le conseil de Dieu dans un monde qui part à la dérive et une foi qui s’étiole ? Que Dieu leur pardonne cette négligence ou cette désinvolture coupable et les ramène à leur devoir d’enseigner, de reprendre et de corriger non pour le plaisir, mais pour mettre les fidèles sur la voie étroite du salut au lieu de celle large et spacieuse de la damnation éternelle. S’ils l’ont fait vous ne devriez surtout pas mésestimer ou snober leurs conseils en phase avec les enseignements les plus certains sur ce point.        

     Encore une fois, je précise que je n’écris pas pour plaire ni pour ratisser large, que Dieu m’en garde ! mais pour faire entendre le plus souvent possible les enseignements de l’Eglise et des Saints, non à la sauce du jour et selon les goûts et saveurs modernes, mais tels qu’ils sont enseignés par leur autorité apostolique ou par leur sainteté, même si cela doit me faire perdre des lecteurs. Le plus important étant pour moi de faire mon devoir de chrétien avec charité bien entendu, mais aussi avec fermeté quand cela s’impose.

« Seigneur Jésus notre roi, Sainte Vierge Marie notre Mère, veuillez répandre vos saintes bénédictions sur votre postérité en lutte avec la postérité du serpent, sur cette publication et ses lecteurs afin que nous prenions des décisions qui vous honorent. »

René Pellegrini

 


dimanche 23 octobre 2022

Excellence de la philosophie chrétienne - 3 : Qu'est-ce-que la philosophie ?

     Des philosophes du siècle appelé pompeusement siècle des ‘’Lumières’’, préparant dans leurs salons littéraires, les faux principes révolutionnaires antichrétiens, qui établiront des institutions démocratiques et républicaines antichrétiennes d’inspiration luciférienne, avec mise en place d’un personnel dirigeant en phase avec ces institutions et l’inspiration qui les anime. Ces faux principes et institutions qui ébranleront le monde par la Révolution dite française.

EXCELLENCE DE LA PHILOSOPHIE CHRETIENNE - 3

 

QU’EST-CE QUE LA PHILOSOPHIE ?

  

     La philosophie est un effort de la raison humaine pour l’étude des principes des choses et des êtres, de la place de l’homme dans l’univers et pour pénétrer plus profondément et abstraitement que ne les font les sciences expérimentales (2), les secrets que renferment la nature et leur incidence sur la vie humaine, afin de pouvoir donner une réponse aux questions de la destinée humaine et de l’existence de Dieu. La recherche de la vérité suprême est (ou devrait être) la raison d’être de toute vraie démarche philosophique.

     - Elle a pour matière le fait d’être, d’exister, l’existence de tout ce qui est.

     - Elle veut saisir l’être, non dans ses manières d’être ou ses manifestations comme le font les sciences positives, mais au-delà de ces manières d’être.

     - Elle est, par son attachement à l’étude de l’être en tant qu’être, un exercice préparatoire à la sagesse suprême.

     Pour leur part, les sciences positives s’attachent aux caractères, aux manifestations d’un être et elles les analysent. Par exemple, les mathématiques s’intéressent à extraire de cet être la quantité. La physique ce qui est relatif au mouvement de cet être. La biologie ce qui, dans cet être, relève de la vie, etc. Chacune de ces sciences séparées s’intéressant à un aspect particulier de cet être (quantité, mouvement, vie, etc.)

     Chacune de ces disciplines positives à sa matière propre et ses règles spécifiques qui la déterminent. Mais aucune de ces sciences n’atteint l’être en tant qu’être, ni les principes ou les causes de cet être. 

CONSEQUENCES D’UNE FAUSSE PHILOSOPHIE

     La Renaissance ressuscitera dans la chrétienté le paganisme dont les effluves prépareront, avec l’appui de la Réforme protestante, le siècle dit des ‘’Lumières’’ qui verra les conjurés littéraires appeler faussement philosophie le fruit des lumières de la seule raison, en refusant par orgueil l’apport de la révélation divine.

     La nature ayant horreur du vide, ce rejet de la révélation divine ouvrira l’ère de la déraison et de l’égarement, en s’attelant à des reconstructions philosophiques imaginaires puisant leurs racines dans des théories humaines, politiques et sociales issues du paganisme et de la Kabbale.

     Propagation de fausses philosophies auxquelles participeront les faux philosophes et sophistes que furent Descartes, Montaigne, Kant, Hegel qui, en introduisant le doute systématique (Descartes), le scepticisme (Montaigne), l’idéalisme (Kant) ou la phénoménologie (Hegel), feront germer la panacée universelle des Droits de l’homme ''charitablement'' planifiés et appliqués avec la guillotine des ''bienfaiteurs'' de l’humanité que furent les très civilisés coupeurs de têtes de 1789, les terroristes républicains sanguinaires de 1793, massacreurs d’enfants, de femmes et de vieillards. Tout ça, parce que les ''Grands Ancêtres'', dont la Révolution se glorifient, sans vergogne, chaque 14 juillet, étaient, ça va de soi, bien meilleurs, après de tels exploits fondateurs, que ceux de cette époque qualifiée, sans rire ''d’âge des ténèbres''

     Comportement inhumain et sanguinaire qui ne fera que révéler, par l’exportation des guerres révolutionnaires napoléoniennes, les révolutions et guerres européennes incessantes qui suivirent, le désordre intellectuel et mental dans lequel a sombré l’intelligence nourrie des faux principes révolutionnaires de cette époque funeste et nauséabonde annonciatrice, par ses fondamentaux erronés, d’une lente et inexorable décadence. Désordres que n’arrangera pas, mais qu’accentuera le système ''éducatif'' laïc mis en place, et qui produit, en en remettant une couche aujourd’hui, après des décennies et des décennies ininterrompues d’attaques contre l’éducation et la morale chrétiennes, la moisson amplement méritée de ses fruits amers que nous sommes en train de consommer jusqu’à l’expiation de nos blasphèmes et de nos sacrilèges répétitifs.

     Quant à ceux qui ne savent plus quoi faire, ni où aller, qu’ils prennent, sans tarder, le chemin du retour vers Dieu par la repentance, en abandonnant le péché. Il n’y plus d’autre alternative ! A moins d’être sans aucun discernement, un doux rêveur ou un naïf invétéré, il n’y a plus rien à attendre des différentes potiches politiques filtrées, poussées en avant et présentées à l’électeur, lors des grands scrutins électoraux, par le système révolutionnaire aux ordres de l’étranger et piloté par les Francs-Maçons et les Juifs apatrides. Inutile de rêver ! La France laïcisée ne produit plus, de l’extrême gauche à l’extrême droite, lorsqu’ils ne sont pas traîtres à leur propre patrie, que des démolisseurs enragés de ce qu’elle a patiemment bâti pendant treize siècles (496-1789) en s’appuyant sur sa foi catholique.

     Désormais, la France et l’Eglise ne se relèveront, selon de nombreuses prophéties de saints, que par la restauration monarchique avec un roi selon le cœur de Dieu et un saint Pape. Prions pour que Dieu hâte ce jour béni.

 

 (A suivre…« Origine du mot philosophie »…si Dieu veut)

René Pellegrini 

 

(1) Dans l’ordre de la connaissance il y a trois degrés d’abstraction : les sciences expérimentales qui appartiennent au premier degré d’abstraction ; les mathématiques au deuxième ; la métaphysique au troisième.

 (A suivre…« Origine du mot philosophie »…si Dieu veut)

René Pellegrini 

 

(1) Dans l’ordre de la connaissance il y a trois degrés d’abstraction : les sciences expérimentales qui appartiennent au premier degré d’abstraction ; les mathématiques au deuxième ; la métaphysique au troisième.

 

 

 


samedi 22 octobre 2022

Prière avant la communion


PRIÈRE AVANT LA COMMUNION

Actes de foi. – O Seigneur Jésus, je crois que vous êtes réellement et substantiellement présent dans la Sainte Hostie, avec votre corps, votre sang, votre âme et votre divinité. Je le crois fermement parce que vous l’avez dit, vous qui êtes la vérité même. Je crois que dans ce Sacrement, vous, mon Sauveur, vrai Dieu et vrai homme, vous vous donnez à moi, pour me faire vivre plus abondamment de votre vie divine ; je le crois, mais fortifiez et augmentez ma foi.

Actes d’humilité. – Je reconnais, ô mon Dieu, que suis une humble créature, sortie de vos mains et de plus, un pauvre pêcheur, très indigne de vous recevoir, vous qui êtes le Tout-Puissant, l’Eternel, le Dieu infiniment saint. Je devrais vous dire, comme votre apôtre Pierre, et avec bien plus de raison que lui : « Eloignez-vous de moi, parce que je suis un pêcheur » ; mais souffrez que je répète avec le Centurion : « Seigneur, dîtes seulement une parole, et mon âme sera guérie. »

Acte de contrition. – Mon Dieu, je déteste toutes les fautes de ma vie ; je les déteste de tout mon cœur, parce qu’elles vous ont offensé, vous, ô mon Dieu, qui êtes si bon. Je vous en supplie, effacez-les par votre sang. Avec l’aide de votre grâce, je prends la résolution de ne plus commettre le péché, et d’en faire une sincère pénitence.

Acte de Désir et d’Amour. – O Seigneur Jésus, le Dieu de mon cœur, mon bonheur et ma force, vous, le Pain vivant, qui descendez du ciel pour être la nourriture de mon âme, j’ai un grand désir de vous recevoir. Je me réjouis, à la pensée que vous allez venir habiter en moi. Venez, Seigneur Jésus, venez posséder mon cœur ; qu’il soit à vous pour toujours ! Vous qui m’aimez tant, faites que je vous aime de toute mon âme, et par-dessus toutes choses.

Recours à la Très sainte Vierge et aux Saints. - Sainte Vierge Marie, Mère de Jésus, le Dieu d’amour, qui va s’unir à mon âme dans la Sainte Eucharistie, obtenez-moi la grâce de le recevoir dignement. Saint Joseph, Saints et Bienheureux, et vous, mon bon Ange gardien, intercédez pour moi.

 

René Pellegrini

 

Prière tirée de mon livre des Exercices spirituels de Saint Ignace de Loyola

Communion sur la langue et à genoux si les conditions de santé le permettent

vendredi 21 octobre 2022

La sainteté - 1 : Introduction à la sainteté - 1


      Le Père Louis Bourdaloue (1632-1704) enseigna les lettres humaines et professa la philosophie et la théologie avant de devenir un célèbre prédicateur de l’Ordre des Jésuites. Surnommé « le prédicateur des rois » son ministère de prédication dura trente- quatre ans. Il fut connu comme un homme de probité, de droiture, de franchise et ferme, quand il fallait l’être, sans égard ni à la qualité, ni au rang social.

LA SAINTETE - 1  (1)

 

INTRODUCTION A LA SAINTETE (2)

« Mirabilis Deus Sanctis in Suis. » 

« Dieu est admirable dans ses Saints. » (3

(Psaume LXVII, 36) 

     Cette publication relate un sermon prononcé, par le Père Bourdaloue, devant le roi Louis XIV, pour la Fête de tous les Saints.

     Sire,

     A considérer Dieu dans lui-même, nous ne pouvons dans lui-même l’admirer, parce qu’il est trop élevé au-dessus de nous et trop grand. Comme nous ne le connaissons sur la terre que dans ses ouvrages, ce n’est aussi sur la terre, à proprement parler, que dans ses ouvrages qu’il est admirable pour nous. Or l’ouvrage de Dieu par excellence, ce sont les Saints ; et par conséquent, disait le prophète royal, c’est surtout dans ses Saints qu’il nous paraît digne de nos admirations « Mirabilis Deus in sanctis suis. » 

     En effet, de quelque manière que nous envisagions les Saints, Dieu est admirable en eux : et quand je m’en tiendrais au seul Evangile de ce jour, qu’y a-t-il de plus admirable que d’avoir conduit des hommes à la possession d’un royaume par la pauvreté ? Que de leur avoir fait trouver la consolation et la joie par les pleurs et l’adversité ? Que de les avoir élevés par les humiliations au comble de la gloire, et, pour me servir de l’expression de saint Ambroise, de les avoir béatifiés par les misères mêmes ? Car voilà, si je puis user de ce terme, les divins paradoxes dont le Saint-Esprit nous donne l’intelligence dans cette solennité, et que nous n’aurions jamais pu comprendre, si les Saints que nous honorons n’en étaient une preuve semblable : voilà les miracles que Dieu a opérés dans ses élus : « Mirabilis Deus in Sanctis suis. » 

     J’ajoute néanmoins, mes chers auditeurs, après saint Léon, pape, une chose qui me semble encore plus propre à nous toucher, par l’intérêt que nous y devons prendre comme chrétiens. Car Dieu, dit ce Père, est particulièrement admirable dans ses Saints, parce qu’en les glorifiant il nous a pourvus d’un puissant secours, c’est celui de leur protection ; et qu’en même temps il nous a mis devant les yeux un grand modèle, c’est l’exemple de leur vie : « Mirabilis Deus in Sanctis suis, in qui bus et praesidium nobis constituit, et exemplum.». Je m’attache à cet exemple des Saints pour établir solidement les importantes vérités que j’ai à vous annoncer ; et, sans rien dire du secours que nous pouvons attendre d’eux, et que nous en recevons, je veux vous faire admirer Dieu dans la conduite qu’il a tenue en nous proposant ces illustres prédestinés, dont la sainteté doit produire en nous de si merveilleux effets pour notre sanctification. Vierge sainte, reine de tous les Saints, puisque vous êtes la mère du Saint des Saints ; vous en qui Dieu s’est montré souverainement admirable, puisque c’est en vous et par vous qu’il s’est fait homme et qu’il s’est rendu semblable à nous, faites descendre sur moi ses grâces. Il s’agit d’inspirer à mes auditeurs un zèle sincère, un zèle efficace d’acquérir cette sainteté si peu goûtée, si peu connue, si peu pratiquée dans le monde, et toutefois si nécessaire pour le salut du monde. Je ne puis mieux réussir dans cette entreprise que par votre intercession, et c’est ce que je vous demande, en vous adressant la prière ordinaire Ave Maria.

     En trois mots j’ai compris, ce me semble, trois sujets de la plus juste douleur, soit que nous soyons sensibles aux intérêts de Dieu, soit que nous ayons égard aux nôtres, quand j’ai dit que la saintetési nécessaire pour notre salut, était peu goûtée, peu connue, et peu pratiquée dans le monde. Mais je prétends aussi vous consoler, Chrétiens, quand j’ajoute que Dieu, par son adorable sagesse, a su remédier efficacement à ces trois grands maux, en nous mettant devant les yeux la sainteté de ses élus, et en les prédestinant pour nous servir d’exemples. Je m’explique.

     Cette sainteté que Dieu nous demande, et sans laquelle il n’y a point de salut pour nous, par une déplorable fatalité, trouve dans les esprits des hommes trois grands obstacles à vaincre, et qu’elle à peine souvent à surmonter, savoir, le libertinagel’ignorance et la lâcheté. Parlons plus clairement et plus simplement. Trois sortes de chrétiens dans le monde, par l’aveuglement où nous jette le péché et par la corruption du monde même, sont mal disposés à l’égard de la sainteté : car les libertins la censurent et tâchent de la décrier ; les ignorants la prennent mal, et, dans l’usage qu’ils en font, ou, pour mieux dire, qu’ils en croient faire, ils n’en ont que de fausses idées ; enfin, les lâches la regardent comme impossible, et désespèrent d’y parvenir. Les premiers, malins et critiques, la rendent odieuse, et de là vient qu’elle est peu goûtée ; les seconds, grossiers et charnels, s’en forment des idées, non selon la vérité, mais selon leur goût et selon leur sens, et de là vient qu’elle est peu connue. Les derniers, faibles et pusillanimes, s’en rebutent et y renoncent, dans la vue des difficultés qu’ils y rencontrent, et de là vient qu’elle est rare et peu pratiquée : trois dangereux écueils à éviter dans la voie du salut, mais écueils dont nous nous préservons aisément, si nous voulons profiter de l’exemple des Saints.

     Car je soutiens, et voici le partage de ce discours, je soutiens que l’exemple des Saints est la plus invincible de toutes les preuves pour confondre la malignité du libertin, et pour justifier contre lui la vraie sainteté ; je soutien que l’exemple des Saints est la plus claire de toutes les démonstrations pour confondre les erreurs du chrétien séduit et trompé, et pour lui faire voir en quoi consiste la vraie sainteté ; je soutiens que l’exemple des Saints est le plus efficace de tous les motifs pour confondre la tiédeur, beaucoup plus le découragement du chrétien lâche, et pour le porter à la pratique de la vraie sainteté. De là n’aurai-je pas droit de conclure que Dieu est admirable dans ses Saints, lorsqu’il nous les donne pour modèle ? Mirabilis Deus in Sanctis suis. Je parle, encore une fois, à trois sortes de personnes dont il est aujourd’hui question de rectifier les sentiments sur le sujet de la sainteté chrétienne : aux libertins qui la combattent, aux ignorants qui ne la connaissent pas, aux lâches qui n’ont pas le courage de la pratiquer ; et, sans autre raisonnement, je montre aux premiers que, supposé l’exemple des Saints, leur libertinage est insoutenable ; aux seconds, que leur ignorance est sans excuse ; aux derniers, que leur lâcheté n’a plus de prétexte : trois vérités que vais développer : appliquez-vous.

(A suivre…« Les libertins et la sainteté »…si Dieu veut)

 

René  Pellegrini

- C’est moi qui mets en gras dans le texte.

(1) Sermon prononcé devant le roi Louis XIV pour la Fête de tous les Saints.

(2) C’est moi qui mets les sous-titres et souligne dans les textes. 

(3) Texte de la Vulgate de Saint Jérôme, Bible officielle et canonique de l’Eglise catholique. Dans les Bibles protestantes, la traduction, depuis le texte massorétique hébreu qui ne remonte pas au-delà du VIe siècle après Jésus-Christ, est différente « De ton sanctuaire, ô Dieu ! Tu es redoutable. » (LXIII, 36). Saint Jérôme disposait de documents de première valeur, disparus depuis : Le rouleau de la Synagogue de Bethléem et les Hexaples d’Origène (IIIe siècle) avec le texte hébreu et cinq principales traductions grecques. 

jeudi 20 octobre 2022

Avis et Maximes - 13 : Obéissance et soumission à Dieu

 

AVIS ET MAXISMES – 13


OBEISSANCE ET SOUMISSION A DIEU

 

     Dieu attend de vous le plus petit degré d’obéissance et de soumission,

plutôt que tous les services que vous pouvez lui rendre.

 

- Les Avis Et Maximes sont tirés des œuvres spirituelles de Saint Jean de la Croix


COMMENTAIRE PERSONNEL :

     C’est dans l’oraison que nous devons exciter en nous les désirs fervents de pratiquer ces vertus d’obéissance et de soumission à Dieu, car elles sont synonymes de vie éternelle, comme l’enseignent Notre-Seigneur Jésus-Christ et Saint Jean :

« Et je sais que son commandement est la vie éternelle» (Saint Jean XII,50)

« Celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement » (I Jean II,17)

 

René Pellegrini

mercredi 19 octobre 2022

Imitation de Jésus-Christ - 2


IMITATION DE JESUS-CHRIST - 2

 LIVRE I

IL FAUT IMITER JESUS-CHRIST, 

ET MEPRISER TOUTES LES VANITES DU MONDE 


     Un AVIS, utile à méditer pour entrer dans la vie intérieure. Ces avis, extraits du livre « l’Imitation de Jésus-Christ » par Thomas A Kempis, continueront d’être mis avec chaque publication, si les visites sont jugées suffisantes.   

     AVIS 2 : La doctrine de Jésus-Christ surpasse toute doctrine des Saints ; et qui posséderait son esprit y trouverait la manne cachée.

     Mais il arrive que plusieurs, à force d’entendre l’Evangile, n’en sont que peu touchés, parce qu’ils n’ont point l’esprit de Jésus-Christ.

     Voulez-vous comprendre parfaitement et goûter les paroles de Jésus-Christ ? Appliquez-vous à conformer toute votre vie à la sienne.

 

René Pellegrini

mardi 18 octobre 2022

Le remède contre le modernisme - 1


      Quand Nous prescrivons la philosophie scolastique, ce que Nous entendons surtout par là - ceci est capital - c'est la philosophie que nous a léguée le Docteur angélique (Saint Pie X)

LE REMEDE CONTRE LE MODERNISME - 1

     Le modernisme ayant pénétré « presque aux entrailles de l’Eglise » à l’époque de saint Pie X et qu’il stigmatisait comme « égout collecteur de toutes les hérésies » (Motu Proprio Praestantia – 18 novembre 1907), a, depuis, triomphé dans l’Eglise depuis le sinistre concile Vatican II. Aujourd’hui, le mal qui ronge l’Eglise trouve son origine, prioritairement, dans une fausse philosophie s’unissant à la foi comme le précisera le Pape dans cette même Encyclique Pascendi

« Or, c'est d'une alliance de la fausse philosophie avec la foi qu'est né, pétri d'erreurs, leur système. »

     Les fausses philosophies sont d’inspiration gnostique. Elles sont le fruit des hérésies que furent le manichéisme, les Vaudois et le catharisme. Elles préparèrent le protestantisme dont les doctrines déchirèrent la chrétienté. Le Pape Léon XIII, faisant état de la Réforme protestante déclara :

« C’est de cette hérésie que naquirent, au siècle dernier, et la fausse philosophie, et ce qu’on appelle le droit moderne, et la souveraineté du peuple, et cette licence sans frein en dehors de laquelle beaucoup ne savent plus voir de vraie liberté.» (Encyclique Diuturnum illud, du 29 juin 1881)

     Nous buvons à satiété les conséquences des erreurs doctrinales et sociales protestantes impulsées dans la société, lesquelles s’originent dans les sécrétions gnostiques et kabbalistes qui font le bonheur de la judéo-maçonnerie et le malheur des peuples.

     Le remède indispensable que propose saint Pie X, dans cette Encyclique, pour lutter contre ce mal érigé en « système » qui gangrène toute la société, et comme préalable nécessaire à tout rétablissement théologique sera :

     « Premièrement, en ce qui regarde les études, Nous voulons et ordonnons que la philosophie scolastique soit mise à la base des sciences sacréesIl va sans dire que s'il se rencontre quelque chose chez les docteurs scolastiques que l'on puisse regarder comme excès de subtilitéou qui ne cadre pas avec les découvertes des temps postérieursou qui n'ait enfin aucune espèce de probabilitéil est bien loin de notre esprit de vouloir le proposer à l'imitation des générations présentes. Et quand Nous prescrivons la philosophie scolastique, ce que Nous entendons surtout par là - ceci est capital - c'est la philosophie que nous a léguée le Docteur angélique. Nous déclarons que tout ce qui a été édicté à ce sujet par Notre Prédécesseur reste pleinement en vigueur, et, en tant que de besoin, Nous l'édictons à nouveau et le confirmons, et ordonnons qu'il soit par tous rigoureusement observé. Que, dans les Séminaires où on aurait pu le mettre en oubli, les évêques en imposent et en exigent l'observance : prescriptions qui s'adressent aussi aux Supérieurs des Instituts religieux. Et que les professeurs sachent bien que s'écarter de saint Thomas, surtout dans les questions métaphysiques, ne va pas sans détriment grave. »

     Détriment si grave, qu’il avertissait des conséquences en disant au Père Thomas Pègues :

     « Ceux qui s’éloignent de saint Thomas sont par là même conduits à cette extrémité qu’ils se détachent de l’Eglise » (Lettre Delata Nobis, 17 novembre 1907)

     Et, de nos jours, les résultats de cette attitude d’éloignement sont suffisamment visibles dans l’Eglise catholique au niveau de la foi et de la pratique religieuse.

(A suivre…« Le remède contre le modernisme - 2 »…si Dieu veut)

 

René Pellegrini

 

- C’est moi qui mets en gras dans les textes.

lundi 17 octobre 2022

La conjuration antichrétienne - 2 : Les deux civilisations - 2

 Basilique Saint Pierre de Rome

 LA CONJURATION ANTICHRETIENNE - 2


CHAPITRE I

 

LES DEUX CIVILISATIONS - 2

 

     Il faut que l’Eglise se réconcilie avec la civilisation moderne. Et la base proposée pour cette réconciliation, c’est non point l’acceptation des données de la vraie science que l’Eglise n’a jamais répudiée, qu’elle a toujours favorisée, aux progrès de laquelle elle a toujours applaudi et contribué plus que qui que ce soit ; mais l’abandon de la vérité révélée, abandon qui transformerait le catholicisme en un protestantisme large et libéral dans lequel tous les hommes pourraient se rencontrer, quelles que soit leurs idées sur Dieu, sur ses révélations et ses commandements. Ce n’est, disent les modernistes, que par ce libéralisme (1) que l’Eglise peut voir de nouveaux jours s’ouvrir devant elle, se procurer l’honneur d’entrer dans les voies de la civilisation moderne et de marcher avec le progrès.

     Toutes les erreurs signalées dans l’un et l’autre Syllabus se présentent comme les diverses clauses du traité proposé à la signature de l’Eglise pour cette réconciliation avec le monde, pour son admission dans la cité moderne.

 (A suivre...si Dieu veut)

Monseigneur Delassus

 

(1) Le libéralisme et un péché : voir les six publications sur la question, ici sur Blogspot

 

René Pellegrini


 

dimanche 16 octobre 2022

Echelle sainte - 1 : Le renoncement - 1


ECHELLE SAINTE - 1

     Pour ceux qui veulent entreprendre le voyage qui permettra d’inscrire leurs noms dans le livre de vie ou le livre du ciel, les trente degrés de l’échelle spirituelle de Saint Climaque nous montrent le chemin. Saint Climaque est un moine syrien connu sous le nom de Jean le Sinaïtique. Il mourut vers 650-680.

 

PREMIER DEGRE : LE RENONCEMENT - 1 

DEGRE 1-1

     De notre Dieu et Roi, qui est bon, plus que bon et entièrement bon, les créatures raisonnables honorés par lui de la dignité du libre arbitre sont les unes des amies, d’autres de fidèles serviteurs, d’autres des serviteurs inutiles ; d’autres lui sont totalement étrangères, et d’autres enfin sont pour lui des adversaires, impuissants toutefois.

DEGRE 1-2

     Par amis de Dieu, nous entendons, tout ignorant que nous sommes, ces substances intellectuelles et incorporelles qui l’entourent. Ses fidèles serviteurs sont ceux qui font et ont toujours fait sa volonté toute sainte, infatigablement et sans jamais hésiter. Ses serviteurs inutiles sont ceux qui se glorifient d’avoir reçu le divin baptême, mais n’ont pas gardé fidèlement leurs engagement s envers lui. Nous considérons comme étrangers à Dieu et comme ses ennemis ceux que nous voyons vivre sans le baptême ou dans une foi mêlée d’erreur. Enfin, ses adversaires sont ceux qui, non seulement ont repoussé la loi de Dieu et l’ont rejetée loin d’eux, mais combattent avec acharnement ceux qui l’observent.

DEGRE 1-3

     Chacune des catégories dont je viens de parler demanderait qu’on lui consacre un traité particulier ; mais il ne conviendrait pas à mon ignorance de disserter maintenant à leur sujet. Venons-en donc à ces vrais serviteurs de Dieu dont la piété me tyrannise et dont la confiance me fait violence. Etendons notre indigne main, avec une obéissance qui ne fait pas de discernement ; prenons la plume de l’enseignement, que ces doctes nous présentent, trempons-là dans l’encre de l’humilité qui nous est à la fois sombre et rayonnante ; appliquons-là ensuite sur l’étendue lisse et blanche de leur cœur, comme sur un parchemin, ou plutôt, sur des tablettes spirituelles, et commençons à y tracer les paroles divines, qui sont plutôt de divines semences.

(Echelle Sainte de Saint Jean Climaque)

 

René Pellegrini

samedi 15 octobre 2022

Le Magistère ordinaire du Pape est-il infaillible ? - 2


 Ouverture du Concile de Nicée (325) par l’Empereur Constantin Ier

LE MAGISTERE ORDINAIRE DU PAPE EST-IL INFAILLIBLE ? – 2

 

     Remarquons bien que « la règle de foi » n’est pas seulement une affaire de dogme pour clore des controverses théologiques, car elle est de tous les jours. En effet, c’est tous les jours qu’elle se trouve confronté à des décisions à prendre face à des problèmes moraux, politiques et sociaux ou à de nouvelles idéologies. Comme il est impossible de réunir un Concile tous les jours, il faut donc que les Catholiques puissent s’appuyer sur des enseignements sûrs afin de ne pas se fourvoyer, le Magistère ordinaire Pontifical y pourvoie, par Encycliques généralement. La promesse d’assistance par l’Esprit-Saint n’étant pas limitée à des temps ou des époques particulier(e)s car bénéficiant de l’assistance continu de Jésus mis en évidence par le temps présent « Je suis…tous les jours » (…) Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, et leur enseignant à observer tout ce que je vous ai commandé. Et voici que je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la consommation des siècles ». (St Matthieu XXVIII,19,20) »

     Si les mots ont toujours un sens après deux siècles d’enseignements révolutionnaires « Tous les jours » est assez clair, sauf à croire que celui qui a dit « Je suis la voie, la VERITE et la vie » (St Jean XIV,6) plaisante ou leur donne une fausse espérance. Déjà à ce stade, une certitude peut se faire jour, mais continuant d’avancer en l’étayant par d’autres réflexions avant d’apporter, après celles de Jésus, des preuves autorisées de l’infaillibilité du Magistère Pontifical Ordinaire.

LES VERITES A CROIRE PAR LE MAGISTERE ORDINAIRE

     Le plus souvent les vérités à croire sont proposées par le Magistère ordinaire et, comme le dit Dom Paul Nau :

« Celui-ci ne consiste plus en une proposition isolée prononçant irrévocablement sur la foi et la garantissant à elle seule, mais dans l’ensemble des actes qui peuvent concourir à donner un enseignement. »

     Nous parlons bien de vérités à croire et non d’opinions des Papes surgissant tout à coup, de manière isolée, sans lien avec des actes précédents. En effet, la grande majorité des vérités à croire nous viennent par le Magistère pontifical ordinaire. Elles n’énoncent pas simplement une proposition, un jugement, une condamnation isolés, mais elles s’inscrivent dans un « ensemble d’actes qui peuvent concourir à donner un enseignement. » Ainsi, un acte du Magistère ordinaire n’est pas un enseignement isolé, sans lieu avec le dépôt de la foi. C’est pour cette raison qu’il devient une VERITE A CROIRE.

     Et Dom Paul Nau ajoute : « C’est le procédé normal de la tradition au sens fort du terme, ce fut le seul que connurent pratiquent les premiers siècles et c’est encore celui qui atteint le plus généralement l’ensemble des chrétiens. »

     Ainsi, l’Eglise pendant plus de dix-huit siècles, jusqu’au Concile Vatican I (1870), n’a connu que le Magistère ordinaire pour lui enseigner les dogmes de la foi et les vérités à croire permettant de donner un enseignement doctrinal avec certitude. 

    « Magistère ordinaire, comme jugement solennel, exigent également la foi pour la doctrine qu’ils proposent. C’est donc qu’ils la peuvent assurer contre toute erreur. Faute de cette certitude, en effet, nul ne pourrait être tenu d’y accorder sa foi, c’est-à-dire d’y adhérer sur l’autorité de la Vérité première. »

     Pénétrant plus avant dans la compréhension

« C’est autre chose de limiter les cas où l’on peut vérifier les conditions d’un jugement solennel et de limiter au seul jugement solennel les modes authentiques de présentation de la foi par le Souverain Pontife. »

« De même, c’est autre chose d’imposer comme objet de foi ce qui est enseigné comme révélé par le magistère ordinaire et universel et de limiter à cela seul l’obligation de croire. Ces limites, ni l’une ni l’autre des Constitutions de Vatican I ne les ont posées. On ne saurait donc s’autoriser de l’enseignement de Vatican I pour exclure le magistère pontifical ordinaire des modes authentiques de présentation des règles de foi ». Le magistère ordinaire et universel c’est-à-dire l’enseignement des évêques en union avec le Pape.

     Alors, que l’Eglise s’en remettait uniquement à l’enseignement pontifical ordinaire avec une « tranquille assurance » pourquoi avoir attendu tous ces siècles et le besoin d’ imposer le dogme de l’infaillibilité solennel du Pape ?

     Le Concile Vatican I « a défini avec netteté l’infaillibilité du Pape dans les jugements solennels, qui étaient alors l’objet d’ardentes controverses. »

     Ce sont donc les « ardentes controverses sur la foi à accorder aux enseignements solennels du Pape qui détermina cette décision. » Donc, « Il n’avait pas à rappeler, et n’a pas rappelé, du moins par un texte officiel, la tradition reconnaissant le caractère de règle de foi à l’enseignement ordinaire du Saint Siège, tradition qui jouissait alors « d’une tranquille possession. »

     Après avoir posé le problème, les constats qu’ils entraînent et les vérités à croire, dans un prochain article nous verrons les textes qui prouvent l’infaillibilité du Magistère Pontifical Ordinaire et l’erreur de la thèse de l’infaillibilité minimaliste.

(A suivre…si Dieu veut)

 

René Pellegrini

 

 

vendredi 14 octobre 2022

Prière aux Saints Anges


PRIERE AUX SAINTS ANGES

 

     O Dieu, soyez-moi propice, et gardez-moi tous les jours de ma vie ; ayez pitié de moi, et envoyez à mon secours votre Archange Saint Michel, pour qu’il me défende contre mes ennemis.

 

     Saint Michel Archange, protégez-moi contre tous les dangers, afin que je ne périsse pas au jour du jugement. Par la grâce que vous avez méritée, et par Notre-Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, délivrez-moi, je vous prie, des périls de la mort.

 

(Saint Augustin)

jeudi 13 octobre 2022

Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu - 2 : Aspect religieux


RENDEZ A CESAR CE QUI EST A CESAR… - 2 : ASPECT RELIGIEUX

 

« Alors il leur dit : Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu »

(St Luc XX, 25)

     Dans le Nouveau Testament nous avons, en la Personne du Fils de Dieu, l’accomplissement parfait dans l’ordre temporel, en actes et en paroles, de l’Ancien Testament de Moïse et des prophètes sur ce qui concernait la venue du Messie, sa doctrine, son enseignement et ses prérogatives. La lecture du Nouveau Testament se fera donc, soit selon l’esprit du « vieil homme » hérité d’Adam le pécheur, soit selon l’esprit de « l’homme nouveau » renouvelé en Jésus-Christ par le baptême au nom de la Très Sainte Trinité. Pour bien comprendre ces paroles de Jésus « rendez à César… » il est nécessaire de faire un rappel sur les modes d’exercice du pouvoir et la condition humaine avant la venue de Jésus et le regard nouveau sur celui-ci avec sa venue.

     N’en déplaise aux Protestants et à leurs diverses progénitures, le péché originel est une Vérité révélée. Il va peser et conditionner tout au long de l’histoire humaine les rapports que les hommes établiront entre eux à titre individuel ou sous forme collective, et sur la manière d’administrer cette collectivité

LES MODES D’EXERCICE DU POUVOIR AVANT JESUS-CHRIST

     Jusqu’à la venue du Christ le mode ordinaire d’administration gouvernementale était :

     - soit sacré : la théocratie où tout s’unissait par référence à Dieu, c’est-à-dire par le haut, et ce fut le cas à l’époque de Moïse, sous les Juges d’Israël et, à un moindre degré, sous les rois d’Israël, le peuple ayant demandé à l’époque du prophète Samuel (I Rois VIII,1-22 (1) à être administré par un roi temporel comme les autres peuples.

     La théocratie, c’est aussi la forme gouvernementale de l’Islam qui unit le temporel et le spirituel. Par sa négation du mystère de la chute originelle et de l’homme nouveau en Christ, il s’apparente au paganisme et constitue la plus grande hérésie antichrétienne.

     - soit profane : comme dans  beaucoup de sociétés et empires païens, et dans les divers socialismes et les régimes démocratiques où tout s’unifie par le bas.

    Ces modes et principes temporels sous leurs aspects individuels et collectifs se sont construits dans la descendance d’un Adam pêcheur et déchu de sa condition première, ou du vieil homme - selon l’expression de Saint Paul - et se fondent, soit sur des principes naturels, soit sur une Vérité inscrite sur des Tables de pierre, les Tables de la Loi.

LE MODE D’EXERCICE DU POUVOIR AVEC ET APRES JESUS-CHRIST

     La venue de Jésus va inscrire les divers aspects temporels individuels et collectifs selon un autre principe, un principe surnaturel, celui de l’homme nouveau renouvelé en Jésus-Christ. La Vérité qui fut inscrite sur les Tables de pierre de la Loi de Moïse est désormais présente en une Personne : Le Fils de Dieu, Notre-Seigneur Jésus-Christ, et dans la descendance du Nouvel Adam, l’Eglise de Dieu.

     Le Christ est la ‘’racine’’ et le modèle de la Création en sa pureté première. Il en est aussi le couronnement, l’Alpha et l’Oméga. Ainsi, Le Christ détenteur des pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif porte en Lui-même, en qualité de ‘’racine’’, et jusqu’au couronnement de toutes choses, le modèle des relations et des obligations familiales, individuelles, sociales et gouvernementales fondées sur la Vérité. Si ces prérogatives du Christ peuvent être rejetées avec insolence par un Etat laïc, il n’en demeure pas moins que les chrétiens, de quelque condition sociale qu’ils soient, doivent en témoigner et s’y soumettre.

     L’homme issu du pécheur Adam, en s’harmonisant avec le Christ, couronnement de toutes choses, pourra recouvrer son innocence, imparfaitement certes, puisque le renouvellement qu’il apporte ne se fait pas encore dans le monde nouveau promis, mais dans le monde ancien du péché avec toutes ses tentations. Le temporel et le spirituel ayant la même origine, il est dans l’ordre des choses qu’ils puissent rentrer en harmonie, mais sans se confondre comme dans une théocratie musulmane.

     Dans l’ordre temporel issu depuis Adam, le rapport entre Dieu (spirituel) et César (temporel) est le même que celui existant entre l’homme nouveau et le vieil homme. Il reflète la relation qui existe entre le créée qui, après chacun des six jours de la création - et pas sept comme l’enseigne la gnose - fut décrété « Bon » ou en conformité avec les intentions de Dieu (Genèse I, 3-31), et le désordre introduit par la Chute originelle.

LA VRAIE PORTEE DU RENDEZ A CESAR ET A DIEU

     Le Péché originel est une Vérité révélée. La distinction qu’opère Jésus entre Dieu et César exprime la Loi nouvelle de la Création, après le Péché, dans la lumière de la Rédemption qui est aussi une Vérité révélée. Ce « rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » exprime cette Loi nouvelle de la Création déchue et rachetée qui reconnaît l’autorité de César (ou autorité temporelle) et ce qui lui est dû « rendez à César ». Mais, sous l’angle de la grâce et du renouvellement qu’opère cette Loi nouvelle de la Création, elle exprime aussi la séparation entre deux générations ou postérités (1) issues depuis le péché originel : la génération naturelle avec une vision du pouvoir temporel façonnée selon la chair et le sang, et la génération selon l’Esprit, avec une vision du pouvoir temporel façonnée par le renouvellement de l’homme, par la foi et le baptême en Jésus-Christ.    

   Ces deux propositions « rendre à César ce qui est à César » et « rendre à Dieu ce qui est à Dieu » ne font que distinguer deux pouvoirs sans les fusionner : celui de César et de Dieu ; mais elles n’ont jamais signifié une dispense des obligations envers l’un et l’autre. Elles font ressortir la réalité de deux pouvoirs et des obligations afférentes : les devoirs envers l’Etat dus par les individus, et à Dieu par l’Etat et par les individus. Comme si l’Etat pouvait être dispensé du respect et de l’obéissance à Dieu !!! Cet orgueil satanique prélude à toutes les ignominies, bassesses, iniquités et trahisons d’une gouvernance pervertie intellectuellement, décadente, antichrétienne, antipatriotique et servant les intérêts de puissances étrangères idéologiquement hostiles à la France.

     En demandant au Christ s’il fallait payer le Tribut à César, les pharisiens cherchaient à perdre Jésus en essayant de lui faire prendre position pour l’un (César) au détriment de l’autre (Dieu) et le mettre en porte-à-faux quel que soit son choix. La réponse de Jésus déjoue le piège tendu, en même temps qu’elle met en évidence le comportement et les paroles de rappel que peuvent tenir les chrétiens envers l’autorité temporelle, lorsque celle-ci les soumet à certaines obligations. Aujourd’hui, des suppôts de l’enfer déguisés en apôtres du Christ cherchent à démobiliser les chrétiens en déformant les propos de Jésus pour les faire renoncer, dans les différents aspects que peut revêtir leur vie de témoignage évangélique en matière sociale et politique, devant les autorités pour leur rappeler leurs obligations envers Dieu.

     Après les obligations envers l’Etat (César) ce qu’il faut rendre à Dieu, en tout temps, lieux et circonstances, c’est l’accomplissement de sa volonté. C’est ce que fait Jésus se servant de sa réplique pour témoigner de Dieu « rendez à Dieu » et, par la même, témoigner de son existence.

CONCLUSION :

     Sous la loi nouvelle sous laquelle sont placés les chrétiens jusqu’à la fin du monde « rendre à Dieu ce qui est à Dieu » n’est pas, pour eux, une invitation à désobéir aux justes lois et exigences de l’Etat, pas plus que « rendre à César ce qui est à César » n’est une invitation pour l’Etat de désobéir à Dieu, à lui manquer de respect ou d’en favoriser l’irrespect, ni de s’opposer ou de s’indigner stupidement envers ceux qui lui rappellent ses devoirs.

     Ne vous laissez pas piéger, dans les différents aspects de la vie sociale et politique, par l’utilisation fallacieuse de cette prescription de Jésus : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » vous invitant à rester dans la sacristie ou à demeurer discret ou silencieux, contrairement à l’exhortation du Pape Pie XI, dans l’Encyclique Quas primas du 11 décembre 1925 :

« Dans les conférences internationales et dans les Parlements, on couvre d’un lourd silence le nom très doux de notre Rédempteur ; plus cette conduite est indigne et plus haut doivent monter nos acclamations, plus doit être propagée la déclaration des droits que confèrent au Christ sa dignité et son autorité royales. »

 

René Pellegrini

(1) I Samuel 8,1-22 dans les Bibles protestantes.


 

Introduction à l'histoire des Patriarches - 10 : Le départ du pays natal - 4

INTRODUCTION A L’HISTOIRE DES PATRIARCHES – 10   LE DEPART DU PAYS NATAL – 4 (Genèse, XI, 27 – XII, 5)        Mais par cette stabili...